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Politique Africaine de sécurité et de défense: problèmes et perspectives

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par Tony KELO ZOLA
Université de Lubumbashi - Relations internationales 2009
  

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CONCLUSION PARTIELLE DU CHAPITRE I

La recherche du chapitre premier basée sur la définition des concepts et historique de la politique africaine de sécurité et de défense a été positive, car j'ai pu trouver les définitions et l'historique de cette politique africaine de sécurité et de défense.

CHAPITRE II : POLITIQUE AFRICAINE DE SECURITE ET DE DEFENSE

INTRODUCTION PARTIELLE DU CHAPITREII

Il y a près d'une cinquantaine d'années, l'Etat postcolonial est générateur de violence politique et d'insécurité. Non seulement il s'affirme par la violence d'Etat en tant que le détenteur du monopole de la violence physique, du monopole « de la vérité », mais il est lui-même source de violence contre l'Etat et le pouvoir politique, de par la répression et la négation des forces politiques et sociales. Et le contraste le plus frappant réside dans l'Etat facteur d'insécurité, alors que l'une des fonctions première de l'Etat souverain et indépendant, est d'assurer la défense extérieure et la sécurité intérieure; l'héritage historique ainsi que la nature des régimes politiques africains explique pour l'essentiel cette situation56(*).

Ce chapitre deuxième en son sein, aura à traiter tour à tour des modes spécifiques de violence qui caractérisent la politique africaine de sécurité et de défense. Ces modes spécifiques de violence sont : -Violence d'Etat, -Violence contre l'Etat et enfin violence intersociale.

SECTION 1 : VIOLENCE D'ETAT

§1. L'Etat, monopole de la violence physique

Il est vrai que le «monopole de la violence physique légitime » soit un attribut classique de l'Etat, mais, force est de constater que la violence de l'Etat postcolonial n'est ni légitime à usage interne car issue d'un pouvoir politique illégitime et parfois illégale, ni efficace à usage externe car frappée d'incapacité opérationnelle lorsqu'il s'est agi de défendre l'intégrité territoriale57(*).

Dès l'accession à l'indépendance, l'Etat postcolonial revendique la création des forces armées pour symboliser la souveraineté de l'Etat sur le plan international et les forces de l'ordre pour assurer la sécurité des personnes et des biens sur l'ensemble de son territoire.

Cependant, les pressions de l'Etat colonial en faveur de la continuité des liens politiques et militaires et les rapports de dépendance entre Etat postcolonial et ex-puissance coloniale sont telles, qu'ils influencent lourdement la conception de la défense et la sécurité en Afrique. Toujours dans la même logique de pensée, les rivalités idéologiques et stratégiques Est-Ouest interviennent en imposant à l'Afrique les stratégies indirectes. Par exemple les pays lusophones d'Afrique ont hérité des modes de défense et de sécurité de l'URSS et de la chine ; et dans tout les cas, une conception étrangère de l'armée est appliquée dans le cadre d'un Etat centralisé58(*).

Juste après le problème de l'origine historique et politique des forces armées en Afrique, intervient celui de la confusion entre mission de défense et de sécurité, la première relevant généralement des forces armées et la seconde étant en principe réservée aux forces de l'ordre.

Or, depuis le XIXème siècle, les troupes africaines qui servent dans l'armée coloniale sont enrôlées de gré, le plus souvent de force, avec toutes les servitudes et la soumission dues à l'occupation militaire. Leur rôle consiste à assurer l'ordre colonial, prélever les impôts, réprimer tout soulèvement ou mutinerie, faire appliquer les règlements. En somme, les premières troupes africaines remplissent un rôle de police répressive.

Cette dénaturation des forces armées et de leur mission est largement exploitée par les régimes politiques africains dès les années 1960. Qu'ils soient civils ou militaires, la plupart des régimes s'appuient sur des forces militarisées et, à l'époque, le parti unique pour accéder puis se maintenir au pouvoir. Dans les régimes civils, tantôt l'armée devient un instrument du pouvoir, tantôt elle se voit remplacée par des forces concurrentes (forces paramilitaires, milices, gardes présidentielles) ou par des forces de l'ordre (polices, gendarmerie)59(*).

Les constitutions, les élections restent de pure forme, non appliquées ou tronquées et dépourvues de fondement démocratique. La longévité et l'usure du pouvoir deviennent la règle. Le monopartisme empêche la libre alternance, même en présence des quelques cas de multipartismes de façade dans lesquels le parti au pouvoir prédomine. Les dirigeants politiques adoptent des idéologies sécuritaires, au détriment des populations. La lutte pour la survie politique engagée par la minorité dirigeante rend peu à peu toute tentative de développement et de construction du pays inaccessible aux non-membres, c'est-à-dire, la menace, l'ennemi, est interne : elle réside dans toute atteinte supposée ou réelle à l'exercice du pouvoir. Utilisées de la sorte à des fins politiciennes, les forces armées détournées de leurs missions et de leurs fonctions perdent leur sens et leurs compétences. Accaparées par des missions de répression politique et sociale, elles n'acquièrent que rarement une capacité de défense60(*).

Ainsi utilisées, les forces armées placées sous l'autorité du pouvoir politique deviennent triplement conflictuelles. Au regard de la société tout d'abord, qu'elles ne protègent pas et qu'elles agressent ; au regard d'elles-mêmes ensuite : divisées, déséquilibrées, traitées différemment d'un corps à l'autre par le chef de l'Etat soucieux de les dominer ; au regard du pouvoir politique longtemps confisqué enfin, car elles ne sont ni habilitées, n i aptes à l'exercer. Les forces de l'ordre, les gardes présidentielles, les milices extrémistes contribuent à la même logique de la violence liée au pouvoir : leurs exactions, meurtres, forfaits, leur facilité à dresser les ethnies et les populations les unes contre les autres ne diffèrent pas de la logique des forces armées61(*).

Et dans ces conditions, la violence active du pouvoir est d'autant plus vivement ressentie par les populations africaines que la violence par défaut de l'Etat - absence de justice, de sécurité -pèse lourdement. En outre, la violence psychologique et morale faite de peur, de terreur, d'humiliation reste gravée dans tous les esprits62(*).

De ce point de vue, il sied de faire la différence entre l'Etat et le pouvoir politique ainsi que l'usage qu'ils font ou ne font pas du monopole de la violence physique. Car, dans le cas de l'Etat postcolonial, le monopole étatique de la violence n'est pas détenu par l'Etat mais par le pouvoir politique, au détriment de l'Etat, en particulier en ce qui concerne sa capacité de défense extérieure.

Suite à cela, une question se pose sur la signification des termes « étatisation » et « désétatisation » de la violence. L'Etat en Afrique est tombé, et dans sa chute entraîne le monopole qui a volé en éclat ; ainsi il ne s'agit pas de désétatisation de la violence, mais de politisation de la violence du fait des forces politiques qui s'en sont emparées. La perte de contrôle de la violence constatée dans plusieurs Etats africains, n'est rien d'autre que la preuve de l'irresponsabilité de l'Etat, même à l'égard de ses propres forces, et de l'ambiguïté du pouvoir. L'enjeu de la violence d'Etat en Afrique postcoloniale est éminemment politique, même si elle est apparemment manipulée par un homme à des fins personnelles. C'est la raison pour laquelle, l'expression de « privatisation de la violence » par les agents de l'Etat semble quelque peu risquée ou abusive si elle n'est pas replacée dans son contexte global.

* 56 GEMDEV, les avatars de l'Etat en Afrique, éd KARTHALA, Paris 1997, p.221

* 57 GEMDEV, op.cit, pp.222-223

* 58 GEMDEV, op.cit, p.223

* 59 GEMDEV, op.cit, p.223

* 60 GEMDEV, op.cit, pp.223-224

* 61 Idem, p.224

* 62 GEMDEV, op.cit, pp.224-225

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon