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La question de l'utilisation du téléphone portable par les élèves. Cas des établissements d'enseignement post- primaire et secondaire de la commune de Banfora au Burkina Faso

( Télécharger le fichier original )
par Brahima SANOU
Université de Koudougou Burkina Faso - mémoire de fin de formation à  l'emploi de conseiller d'éducation 2012
  

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CHAPITRE II. PRÉSENTATION ET ANALYSE DES DONNÉES

Ce chapitre est consacré à la présentation et à l'analyse des données recueillies auprès des enquêtés.

En rappel, les thèmes abordés au cours de notre étude sont les suivants :

- l'importance du téléphone portable en milieu scolaire ;

- l'utilisation du téléphone portable par les élèves en milieu scolaire ;

- les précautions d'usage;

- les sanctions et la réglementation en vigueur dans les établissements secondaires ;

- et les suggestions pour une autre forme de gestion de la question de l'utilisation du

portable dans les établissements.

Les groupes des participants ayant pris part à l'enquête sont : les parents; les élèves; les éducateurs; les enseignants; les chefs d'établissement, les censeurs et les chefs de service.

II.1. Identification des enquêtés

Avant l'analyse des données recueillies, il nous a paru judicieux d'identifier les participants ayant répondu à nos questionnaires afin de mieux appréhender leurs avis et leurs suggestions.

II.1.1. Identification des parents

Sexe Parents ayant des enfants

90

80

70 60 50

40

30

20

10

0

88,42%

68,42%

84

65

30

31,57%

Hommes Femmes Ayant au

moins 1 enfant

Graphique1 : Identification des parents enquêtés

Les parents enquêtés ayant effectivement répondu à notre questionnaire sont au nombre de quatre-vingt-quinze (95) dont soixante-cinq (65) hommes et trente (30) femmes. Cinq (05) parents affirment avoir égaré le questionnaire à eux remis.

Nous constatons une disproportion entre les deux sexes ayant répondu au questionnaire. En effet, les questionnaires remis à des élèves pour leur mère ont été remplis par le père qui était présent. La mère étant occupée par son commerce au marché, ou en déplacement. Certains éducateurs nous ont également affirmé qu'ils ont été obligés de confier le questionnaire à des maris en l'absence de leurs épouses. Malheureusement, à leur passage pour le recouvrement, les questionnaires avaient déjà été remplis par les hommes qui leur ont déclaré que c'est d'ailleurs eux qui devraient remplir ce genre de "choses". Aussi, des cinq (05) parents qui nous ont déclaré avoir perdu le questionnaire à eux remis, quatre (04) sont des femmes fonctionnaires.

Les réponses aux questionnaires recouvrés émanent de différentes couches socioprofessionnelles. Ce sont vingt-sept (27) enseignants du primaire et du secondaire, douze (12) agents de santé, quatre (04) ingénieurs et agents techniques spécialisés, onze (11) commerçants, sept (07) artisans, quatre (04) cultivateurs et trente (30) autres parents de différents corps de métiers que nous avons regroupés dans la catégorie "autres".

Aussi, 88,42% des parents enquêtés affirment avoir au moins un enfant inscrit dans un établissement d'enseignement post-primaire et secondaire. Soit 84 parents sur 95 parents ayant répondu au questionnaire.

59

II.1.2. Identification des élèves

60

Graphique 2 : identification des élèves ayant répondu au questionnaire.

180

160

140

120

100

80

60

40

20

0

Nombre d'élèves

Pourcentage

158

12

81

55,83%

44,17%

25,56%

130

Garçons

Filles

moins
de 18
ans

De 18 à 23 ans

plus de 23 ans

1er
Cycle

2nd
Cycle

153

121

81

158

35

144

130

55,83%

44,17%

25,56%

57,66%

12,77%

52,55%

47,44%

153

57,66%

35

12,

77%

52,55%

44

47,44%

L'identification de cette catégorie s'est faite en fonction du sexe, de l'âge et de la classe. Le graphique ci-dessus nous révèle que 153 garçons et 121 filles, soit un total 274 élèves, ont répondu au questionnaire.

Parmi ces enquêtés, 81 élèves, soit un pourcentage de 25,56% ont leur âge inférieur à 18 ans. 158 élèves, soit 57,66%, ont un âge compris entre 18 et 23 ans. Et 35, soit 12,77% sont âgés de plus de 23 ans.

En outre, 144 élèves soit 52,55% sont du premier cycle et 130 du second cycle, soit 47,44%. Le pourcentage de participants du premier cycle qui est légèrement supérieur à celui du second cycle s'explique par le fait que l'effectif des élèves du premier cycle est pratiquement le triple de celui du second cycle (cf. tableaux 1 et 2).

61

II.1.3. Identification des éducateurs

Tableau 7 : identification des éducateurs ayant répondu au questionnaire

Eléments d'identification

Titre

Sexe

Nombre d'années à la
surveillance

Fonction

Hommes

Femmes

Total

1 à 2 ans

3 à 5 ans

+ de 5
ans

SG49

CE

01

01

02

01

01

00

01

ATTE

09

02

11

02

04

05

04

ASSE

00

01

01

01

00

00

00

Autres

14

02

16

07

04

05

06

Total

24

06

30

11

09

10

11

Comme l'indique le tableau ci-dessus, deux (02) CE, onze (11) ATTE, un seul (01) ASSE et 16 autres ont répondu au questionnaire à eux adressé, soit un total de trente (30) éducateurs dont vingt-quatre (24) hommes et six (06) femmes.

Parmi eux, onze (11) ont entre une et deux années d'ancienneté, neuf (09) en ont entre trois et cinq, et dix (10) en ont plus de cinq. Aussi, onze (11) éducateurs assurent la fonction de surveillant général.

II.1.4. Identification des enseignants

Tableau 8 : identification des enseignants ayant répondu au questionnaire

Eléments d'identification

Sexe

Ancienneté (ans)

Nombre d'enfants scolarisés au secondaire

Homme

Femme

Total

1 à 2

3à 5

+de 5

0

1 à 2

+ de 2

30

09

39

06

12

21

21

15

03

Les enseignants ayant répondu au questionnaire sont au nombre de 39 soit un pourcentage de 86,66% dont 30 hommes et 09 femmes. Il faut signaler à ce niveau que des critères précis avaient été donnés aux personnes qui nous ont aidé à administrer le

49 SG : Surveillant général

62

questionnaire aux enseignants, soit 03 femmes sur 06 enseignants par établissement, une sur trois ou une sur deux. Malgré ces dispositions, nous avons constaté au recouvrement que la situation est celle présentée dans le tableau.

Au niveau de leur ancienneté, 21 ont plus de cinq ans de service, 12 ont entre trois et cinq ans et 06 ont entre un et deux ans.

Parmi eux, 18 ont au moins un enfant scolarisé au secondaire et 21 n'en ont aucun.

Après la phase d'identification des participants, nous avons parcouru et analysé les réponses données aux questions à eux posées.

II.2. Les avis des parents

II.2.1. De l'importance du téléphone portable

Nous allons à présent prendre connaissance des avis des parents sur l'importance du téléphone portable.

II.2.1.1. Des raisons motivant l'achat du téléphone portable Tableau 9 : raisons motivant l'achat du téléphone portable

Motifs

Nombre de participants

Nombre de réponses

Pourcentages

Par nécessité

95

95

100%

Par snobisme

95

25

26,31%

Par conformisme

95

19

20%

Concernant les raisons qui poussent les gens à s'acheter un portable aujourd'hui, tous les quatre-vingt-quinze (95) parents ayant répondu, soit 100%, affirment que, de nos jours, la nécessité d'avoir un portable s'impose. Cependant, parmi eux, 25 parents soit 26,31%, estiment que certaines gens l'achètent par snobisme et 19 autres, soit 20%, pensent que c'est aussi par conformisme.

De la lecture de ces réponses et de notre point de vue, il apparaît assez clair que si le portable est une nécessité, certains utilisateurs se l'approprient pour se conformer aux exigences de la société. D'autres, pour avoir des portables plus performants, sont permanemment à la recherche des modèles de dernière génération.

II.2.1.2. De la possession du téléphone portable par les parents

A la question de savoir si le parent enquêté a lui-même un portable, 94 parents, soit 98,94%, ont répondu en avoir un.

Un (01) seul, soit 01,05%, n'en a pas. Ce parent d'élève, maçon de son état, dit avoir perdu le sien et n'a pas encore eu un autre.

II.2.1.3. De l'utilité du téléphone portable pour les élèves.

A la question de savoir à quoi le téléphone portable peut servir à un élève, 25 parents sur 95, soit un taux de 26,31%, trouvent que le portable ne sert pas à grand' chose à l'élève, surtout à l'école.

70 parents sur les 95, soit un pourcentage de 73,68% trouvent que le portable peut servir à l'élève à la maison, en route comme à l'école. Les différents usages cités par les enquêtés se résument ainsi qu'il suit :

- à la maison, l'élève peut se servir de son portable pour se réveiller, pour être à l'heure à l'école, pour prendre rendez-vous avec ses camarades de groupe d'étude,

- en route (entre la maison et l'école), il peut servir surtout à joindre ses parents en cas de problème ou pour être joint par ces derniers,

- à l'école, il peut servir à l'élève à communiquer avec ses parents en cas de besoin ou en cas d'urgence.

Après avoir reconnu l'utilité du téléphone portable pour les élèves, voyons à présent ce que feront les parents.

63

II.2.2. De l'utilisation du portable par les élèves

64

Tableau 10 : réponse des parents sur l'utilisation du portable par les élèves

Items

Réponses
recueillies

Oui

Non

Sans réponse

Nombre

Taux

Nombre

Taux

Nombre

Taux

Acceptation de donner un portable à votre enfant pour les usages cités

95

70

73,68%

25

26,31%

Néant

-

Don d'un portable à votre enfant scolarisé

95

43

45,26%

52

54,78%

Néant

-

Communication avec l'enfant les jours de classe

95

47

49,47%

37

38,94%

11

11,57%

De la lecture de ce tableau, 70 enquêtés sur 95, soit un taux de 73,68%, ont répondu par l'affirmative à la question de savoir s'ils accepteraient de donner un portable à leurs enfants pour les usages cités plus haut. Pour eux, le portable permet aux parents d'être en contact avec leurs enfants et vice versa.

Par contre, 25 parents sur 95, soit 26,31%, ont répondu « non » car pour eux les enfants sont imprévisibles. « Même lorsqu'on pense qu'ils sont plus ou moins corrects, ils surprennent toujours », nous a confié un parent. « Ils font souvent ce qui leur passe par la tête », a-t-il conclu.

Quant à la question de savoir s'ils ont effectivement offert un portable à leur enfant qui fréquente, 43 parents sur 95, soit un taux 45,26%, ont déclaré l'avoir fait contre 52, soit 54,78% qui affirment le contraire.

Mais, à la question de savoir s'ils communiquent avec leurs enfants une fois que ces derniers sont à l'école, 37 parents sur 95, soit 38,94%, déclarent qu'ils ne le font pas. Par contre, 47 parents sur 95, soit 49,47% disent qu'ils communiquent souvent avec leurs enfants même s'ils sont à l'école.

11 parents sur les 95 enquêtés, soit 11,57%, sont restés sans réponse.

Les parents qui communiquent avec leurs enfants disent qu'ils ne le font qu'en cas de besoins ou d'urgence, donc le nombre de fois en dépend. Un parent nous a confié qu'un jour, son fils venait à peine de quitter la maison quand il a constaté que celui-ci avait oublié sa tenue de sport. Il l'a appelé sur son portable et il est revenu la prendre.

65

Cependant, ces parents-là disent qu'ils évitent autant que faire se peut d'appeler leurs enfants une fois qu'ils sont à l'école. Mais, jusqu'à une certaine heure, lorsqu'ils ne voient pas leurs progénitures arriver à la maison, ils les appellent sans chercher à savoir s'ils sont à l'école ou en route pour la maison. L'essentiel pour eux c'est de se rassurer que les enfants ne sont pas en danger.

Abordons à présent les précautions d'usage que les parents pourraient avoir donné à leur enfant.

II.2.3. Des précautions d'usage

Tableau 11 : réponse des parents par rapport aux précautions d'usage

Items

Réponses
recueillies

Oui

Non

Sans réponse

Nombre

Taux

Nombre

Taux

Nombre

Taux

Confiscation du

portable de votre enfant à l'école

95

19

20%

76

80%

Néant

-

Connaissance des nuisances du téléphone portable pour l'élève

95

89

93,68%

00

00%

06

06,31%

Conseils pour des précautions d'usage à l'enfant

95

42

44,21%

53

55,78%

Néant

-

Ce tableau nous indique que 19 parents sur 95, soit 20% des enquêtés, disent que le portable de leur enfant a déjà été confisqué. Les raisons principales évoquées par les parents sont que certains enfants disent avoir oublié d'éteindre leur portable, d'autres disent avoir oublié de désactiver l'alarme qui leur sert de réveil. Cependant, trois parents (03), soit 00,03%, reconnaissent que leurs enfants manipulaient effectivement leur portable dans la classe ou dans la cour.

Cependant, 76 parents sur 95, soit 80%, déclarent n'avoir pas eu connaissance de la confiscation du portable de leur enfant. Parmi eux, certains disent avoir interdit à leurs enfants d'emporter leur portable à l'école. D'autres pensent que leurs enfants prennent des précautions par rapport au règlement intérieur de leur établissement.

A la question de savoir si le portable peut nuire à l'élève, 89 parents sur 95, soit un taux de 93,68%, ont répondu par l'affirmative. Pour eux, un enfant, une fois propriétaire d'un

66

portable, peut être amené à faire n'importe quoi avec son appareil, à l'utiliser n'importe comment. Il peut en faire d'autres usages qui vont être nuisibles pour lui-même.

Aucun parent n'a soutenu le contraire. Par contre, 06 parents sur les 95, soit 06,31%, n'ont pas donné de réponse.

A la question de savoir s'ils ont donné des précautions d'usage du téléphone portable à leur enfant, 42 parents sur 95 enquêtés déclarent l'avoir fait. Ce qui représente un taux de 44,21%. Ils ont en substance dit à leurs enfants de respecter ce qu'on leur dit de faire ou de ne pas faire à l'école, de ne pas déranger les enseignants avec leurs portables. Ils ont aussi demandé à leurs enfants d'éteindre leurs téléphones portables à l'école; certains ont demandé qu'ils le fassent une fois dans l'enceinte de l'établissement et d'autres, dans la classe. Au regard de ces réponses et du pourcentage de 44,21%, nous pensons que quelques parents se soucient des mauvais usages que peuvent faire les enfants de leurs portables.

En revanche, jusqu'à 53 parents, soit 55,78% disent ne pas avoir donné des précautions d'usage. Ce taux qui est suffisamment important pose le problème de déficit d'échanges entre parents et enfants autour de l'utilisation du téléphone portable.

II.2.4. Des suggestions faites par les parents

Les parents enquêtés ont eu à répondre à la question suivante : que pensez-vous que chacun puisse faire pour éviter que l'utilisation du portable crée des problèmes dans les établissements d'enseignement post-primaire et secondaire?

Les réponses données sont multiples et diverses. Et les suggestions faites s'adressent tant aux parents, aux administrations scolaires, qu'au MESS. Elles se résument comme suit.

? A l'endroit d'eux-mêmes, la majorité des parents suggèrent de :

- obliger les élèves à laisser leur portable à la maison avant de partir à l'école,

- n'offrir le portable aux enfants que lorsque c'est vraiment nécessaire et non pour faire simplement cadeau,

- donner des conseils aux enfants avant de leur offrir un portable.

Quelques-uns ont aussi suggéré de ne donner aux enfants que des portables simples si c'est vraiment le besoin de communiquer avec eux qui sous-tend l'offre du portable et de ne pas les encourager en remplaçant leurs portables confisqués par de nouveaux portables. Ils leur ont proposé, en outre, de laisser leurs numéros de téléphone à l'école pour offrir aux

éducateurs des possibilités de les contacter en cas d'urgence ou de passer toujours par les éducateurs pour communiquer aves leurs enfants en cas d'urgence pendant les heures de cours.

? A l'endroit des établissements scolaires, ils suggèrent majoritairement de :

- mettre l'accent sur la sensibilisation des élèves, - appliquer fermement le règlement intérieur,

- interdire carrément le portable dans la classe mais autoriser l'utilisation non bruyante dans la cour avec des limites à ne pas dépasser.

Quelques-uns ont également suggéré aux établissements scolaires d'élaborer un règlement intérieur (RI) propre à chaque établissement de concert avec tous les acteurs pour que chaque parent sache à quoi s'en tenir en y inscrivant ses enfants ; de doter, dès chaque rentrée, tous les parents des nouveaux élèves d'un exemplaire du RI afin de les en imprégner ; de gérer les problèmes liés au portable au cas par cas.

? A l'endroit du MESS, les parents suggèrent de :

- sensibiliser largement les parents par la voix des ondes sur les conséquences du portable en milieu scolaire,

- prendre des mesures effectives pour l'enseignement de l'éducation civique et morale,

- prendre des textes pour interdire l'utilisation du téléphone portable dans les établissements.

Quelques-uns ont proposé pour leur part de réaliser des films courts à faire passer à la télé, à l'image de ceux faits par l'office national de sécurité routière (ONASER) ou de voter une loi pour interdire l'utilisation du portable dans les établissements scolaires.

A analyser certaines suggestions faites par les parents, il transparaît que certains parents ne sont pas au courant des mesures prises en 2009, lors de la CAES et du règlement intérieur de 2010 puis réactualisé en 2011.

67

Quels sont les avis des élèves sur les différents aspects de notre étude ?

68

II.3. Les avis des élèves

II.3.1. De l'importance du téléphone portable

Les élèves vont à présent donner leurs avis sur l'importance du téléphone portable pour eux-mêmes.

II.3.1.1. De l'utilité du téléphone portable pour les élèves A quoi peut servir le téléphone portable à un élève?

A la question de savoir à quoi le téléphone portable peut servir à un élève, tous les

élèves enquêtés, soit 274 pour un pourcentage de 100%, ont apporté plusieurs éléments de

réponses. Ils ont évoqué tous les usages possibles avec les téléphones portables multimédias.

Pour eux, le téléphone portable peut servir entre autres à :

- appeler les parents en cas de besoin ou d'urgence ;

- être joints aussi par les parents en cas de besoin ou d'urgence ;

- envoyer un sms à un parent, un camarade de classe ou un ami ;

- prendre des photos ;

- filmer aussi des évènements ou des scènes intéressantes ;

- avoir les photos des proches dans l'album-photos du portable ;

- les aider à se réveiller pour ne pas être en retard ;

- à consulter l'heure si besoin est ;

- faire des calculs ;

- s'informer par la radio ;

- se distraire un peu ;

- naviguer sur Internet.

II.3.1.2. De la nécessité du téléphone portable à l'école

A la question de savoir si le téléphone est nécessaire à l'école, 198 élèves sur 274 enquêtés, soit un taux de 72,26%, ont répondu par l'affirmative. Ils estiment que les bons et les mauvais usages faits du portable dépendent de chacun des utilisateurs. Pour eux, en plus des appels et des sms qui sont leurs fonctions premières, aujourd'hui les téléphones portables jouent pleinement les fonctions de montre-bracelet, de réveil, de calculatrice, de radio,

69

d'appareil photo, d'appareil de musique, d'album de photos, de répertoire d'adresses, d'agenda, etc.

76 élèves, soit 27,73%, pensent que le portable n'est pas nécessaire à l'école car, selon eux, « une fois que les élèves ont des portables, ils sont tentés de les utiliser n'importe quand, n'importe où et n'importe comment. Ils ne se soucient même pas des désagréments qu'ils peuvent causer aux autres élèves et aux profs ». « C'est d'ailleurs pour cela qu'on a interdit l'utilisation dans les établissements », ont ajouté certains.

II.3.1.3. De l'ampleur de la présence du téléphone portable dans les classes Graphique 3 : réponses des élèves sur la présence du portable dans leur classe

La majorité; 57

Pas beaucoup Beaucoup La majorité Tous les élèves Aucun

Tous les élèves; Aucun; 0 15

Pas beaucoup;

28

Beaucoup; 174

A la question de savoir combien d'élèves ont un téléphone portable dans leur classe, nous avons obtenu les réponses suivantes, comme l'indique le graphique ci-dessus :

28 enquêtés sur 274, soit 10,21%, estiment qu'il n'y a pas beaucoup d'élèves qui ont un portable dans leur classe;

174 élèves sur 274, soit 63,50%, déclarent que beaucoup d'élèves ont un portable dans leur classe;

57 enquêtés sur 274, soit 20,80%, estiment que la majorité des élèves de leur classe ont un portable;

15 enquêtés sur 274, soit 05,47%, affirment que dans leur classe, tous les élèves ont un téléphone portable.

Les réponses ainsi données font apparaître qu'il n'existe pas une seule classe où il n'existe pas au moins un portable. Or, un seul portable dans une salle de classe peut bien perturber les cours ou les heures d'étude.

70

II.3.1.4. De la possession d'un téléphone portable Graphique 4 : origine du téléphone portable des élèves

Père ou mère Autre parent Copain/fiancé Eux-mêmes Sans réponse

114

61,62%

36

19,45%

18

13

7,27%

9,72%

4

2,16%

Origine Pourcentage

120

100

80

60

40

20

0

185 élèves enquêtés sur 274, soit 67,51%, ont au moins un téléphone portable chacun.

A la question de savoir comment ils l'ont obtenu, le graphique suivant fait le bilan des réponses sur l'origine des téléphones portables.

114 élèves sur 185 détenteurs de portable, soit 61,62%, ont été dotés par leur père ou par leur mère.

36 élèves sur 185, soit 19,45%, ont reçu leur portable d'autres parents50.

13 enquêtés sur 185, soit 07,27%, ont reçu leur portable de leur copain ou fiancé.

18 élèves sur 185, soit 09,72%, ont acquis leur portable d'eux-mêmes. 04 élèves, soit 02,16% n'ont pas daigné répondre à cette question.

Ce graphique nous indique que la majorité des élèves détenteurs de portable, soit 61,62%, sont dotés par leurs parents. De plus, le taux de 19,45% des détenteurs indique également que beaucoup d'"autres parents" participent aussi à doter les élèves de portables.

50 Oncle, tante, grand frère, grande soeur, grands-parents, beau frère, belle soeur

71

A l'opposé, 85 enquêtés sur 274, soit 32,48%, déclarent ne pas ou ne plus avoir de portable. Entre autres raisons, ils ont avancé surtout le défaut de moyens financiers et aussi la perte du portable dans la rue ou le vol dans la classe. Quelques-uns ont aussi dit que leurs portables sont détenus depuis un certain temps par les surveillants, le proviseur ou encore le censeur.

II.3.2. De l'utilisation du téléphone portable à l'école Tableau 12 : manipulation du téléphone portable à l'école

Items

Total des réponses
recueillies

Oui

Non

Nombre

Taux

Nombre

Taux

Manipulation du portable par les élèves dans la classe.

274

190

69,34%

84

30,65%

Manipulation du portable par les élèves dans la cour .

274

262

95,62%

12

04,34%

Confiscation de ton portable

274

15

05,47%

259

94,52%

Ton portable reste toujours allumé en classe

185

18

09,72%

167

90,27%

Autorisation du professeur à utiliser la calculatrice du portable pendant le calcul des moyennes trimestrielles ou annuelles.

252

149

59,12%

103

37,59%

En ce qui concerne la manipulation du téléphone portable dans la classe, 190 enquêtés sur 274, soit 69,34%, reconnaissent l'existence de cette pratique par leurs camarades. Par contre, 84 élèves sur les 274, soit 30,65%, affirment le contraire.

Quant à la manipulation dans la cour de l'établissement, 262 enquêtés sur 274, soit 95,62%, déclarent que leurs camarades y font usage de leur portable contre 12 élèves sur les 274 qui soutiennent le contraire.

72

Il ressort de ces réponses qu'une forte proportion d'élèves manipule le portable dans les salles de classe et dans la cour de l'école, soit les taux respectifs de 69,34% et 95,62%.

A la question de savoir si leur portable a déjà été confisqué, sur 274 enquêtés, 15 élèves, soit 05,47%, affirment avoir déjà eu leur portable confisqué.

Les raisons avancées sont essentiellement : pour certains, leur appareil a sonné pour avoir oublié de l'éteindre ou oublié de désactiver l'alarme ; pour d'autres, ils ont tous été victimes de la défaillance de réglage du mode silencieux ou du mode vibreur trop bruyant. D'autres encore nous ont confié qu'ils ont simplement été surpris en train de consulter l'heure sur leur portable, pendant le cours ou pendant un devoir.

A contrario, 259 enquêtés, soit 94,52%, disent n'avoir jamais eu leur portable confisqué. Entre autres raisons, ils disent que pour éviter tout risque de confiscation de leur portable, ils prennent des précautions telles que : éteindre le portable avant d'entrer en classe ; éteindre le portable avant d'entrer dans l'établissement ; mettre en mode silencieux ou encore essayer de respecter le règlement intérieur.

A la question de savoir si leur portable reste toujours allumé en classe, 18 sur 185 élèves ayant un portable, soit 09,72%, déclarent que leur portable reste toujours allumé afin d'être toujours joignables. Pour certains d'entre eux, avoir un portable et ne pas le garder allumé n'a pas de sens. Un enquêté de la classe de première qui vit seul avec sa mère très malade déclare : « Je suis obligé de garder mon portable toujours allumé pour rester en contact avec elle ». Toutefois, ils ont majoritairement conclu qu'ils le gardent toujours en mode silencieux ou vibreur.

En revanche, 167 élèves, soit 90,27%, affirment qu'ils éteignent leur portable dès qu'ils arrivent à l'école ou juste avant d'entrer en classe. Pour ces derniers, il faut respecter le règlement intérieur de son établissement pour éviter tout problème avec les professeurs et les surveillants.

De l'autorisation des professeurs à utiliser la calculatrice du téléphone portable pour calculer les moyennes trimestrielles ou annuelles, 149 enquêtés sur 252, soit un taux de 59,12%, affirment qu'on le leur permet. Et, 103 autres ont répondu par la négative, ce qui représente un pourcentage de 37,59%.

73

22 élèves, soit 08,02%, n'ont donné aucune réponse.

A la question de savoir ce que fait le professeur quand un téléphone portable sonne dans la classe, les élèves enquêtés ont, pour la plupart, répondu que le professeur retire le portable, expulse l'élève et va remettre le portable au surveillant, au censeur ou au proviseur. Quelques-uns ont reconnu qu'il arrive aussi que d'autres professeurs tolèrent, s'ils constatent que c'est l'alarme qui a sonné malgré que le portable ait été éteint.

Au regard des réactions diverses des professeurs, nous voyons que ce n'est pas la présence du portable en classe qui pose systématiquement problème. Mais plutôt, le retentissement de la sonnerie qui engendre les perturbations.

Quant à la question de savoir comment ils utilisent leur portable à l'école pour ne pas avoir de problème, les réponses suivantes ont été enregistrées : il respecte le règlement intérieur de l'établissement, il éteint son portable dès qu'il doit entrer en classe. Beaucoup d'autres disent qu'ils ont toujours laissé leurs portables en mode silencieux.

De l'avis des élèves sur l'article du règlement intérieur qui interdit l'utilisation du téléphone portable dans ton établissement, 126 enquêtés sur 274, soit 45,98%, sont d'accord avec ce règlement. Ils expliquent leur position par le fait que les élèves exagèrent avec leur portable, ils perturbent les cours et les heures d'étude, surtout lorsqu'il n'y a pas de professeur dans la classe. En revanche, 148 sur 274 élèves, soit 54,01%, déclarent ne pas être d'accord avec ce règlement qu'ils considèrent trop dur envers les élèves. Pour l'un d'entre eux « le ministre doit revoir le règlement intérieur parce que nous ne comprenons rien dans çà. » Un groupe d'élèves, pour leur part, pensent que les profs et les éducateurs exagèrent dans l'application de ce RI, car, « souvent les élèves n'utilisent même pas leur portable, on les appelle et on confisque leur appareil » disent-ils.

Un autre groupe estime qu'il faut permettre aux élèves de porter leur téléphone cellulaire et ne sanctionner que ceux qui l'utilisent mal. Il pense qu'entre l'école et la maison, les élèves peuvent fortement avoir besoin d'appeler leurs parents pour leur venir en aide en cas de panne de leur moyen de déplacement, de malaise soudain ou toute autre chose. « Mais, s'ils laissent le portable à la maison comment vont-ils faire pour joindre les parents », s'interrogent-ils. De ce point de vue, les élèves ont suggéré ce qui suit.

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II.3.3. Des suggestions faites par les élèves

Les élèves apprécient différemment l'utilisation du téléphone portable dans les établissements d'enseignement post-primaire et secondaire. Ils ont évidemment fait des suggestions tout aussi divergentes. Entre autres suggestions, nous avons retenu les principales qui se résument comme suit.

Les élèves qui soutiennent le règlement intérieur suggèrent qu'il faut interdire le téléphone portable dans la salle de classe parce que les sonneries dérangent beaucoup, et l'interdire aussi dans l'établissement car son utilisation perturbent l'activité scolaire et amène les élèves à se déconcentrer. Ils demandent aussi de :

- appliquer rigoureusement les sanctions qui existent,

- appliquer les mêmes sanctions à tous les élèves qui ont commis les mêmes fautes, - remettre en fin d'année les portables confisqués aux propriétaires.

Cette dernière suggestion laisse transparaître que dans certains établissements, tous les portables confisqués ne sont pas remis en fin d'année aux propriétaires.

Pour ceux qui voudraient qu'on ait une nouvelle vision du portable à l'école, il

faudrait :

- réglementer l'utilisation du portable dans l'enceinte de l'établissement,

- réglementer l'utilisation du portable pendant les sorties d'étude,

- autoriser l'utilisation dans la cour, mais en la réglementant.

Parmi ceux-là, quelques-uns ont suggéré de permettre l'utilisation à l'élève tant qu'elle ne dérange personne et exiger que tous les portables soient éteints avant le début de chaque cours ou chaque devoir.

Après les avis des élèves sur les différentes questions abordées, qu'en est-il alors des éducateurs?

II.4. Les avis des éducateurs

II.4.1. De l'importance du portable pour les élèves

Les éducateurs se prononcent à présent sur l'importance du portable pour les élèves.

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II.4.1.1. De l'utilité du téléphone portable pour les élèves

A la question de savoir à quoi peut servir le portable à un élève, les trente (30) éducateurs, soit 100%, sont unanimes à affirmer que le téléphone portable peut bel et bien servir à quelque chose. En effet, ils reconnaissent que le portable offre à l'élève plusieurs avantages parmi lesquels nous avons retenu :

- la possibilité d'appeler ses parents en cas de besoin ou d'urgence, surtout entre l'école

et la maison ;

- la possibilité permanente d'être en contact avec ses parents ;

- la possibilité d'entrer en contact avec ses camarades de classe pour s'accorder sur

leurs heures d'étude ;

- la possibilité de s'informer par la radio sur la bande FM ou par l'internet ;

- l'utilisation de l'alarme pour se réveiller à temps afin d'éviter les retards.

II.4.1.2. De la nécessité d'emporter le téléphone portable à l'école

En ce qui concerne la nécessité d'emporter le portable à l'école, les avis des éducateurs sont partagés.

A ce niveau, 13 enquêtés sur 30 éducateurs, soit 43,33%, pensent qu'il est nécessaire que les élèves emportent leur téléphone à l'école. Selon l'un des éducateurs, « si l'on admet qu'ils peuvent l'utiliser pour joindre leurs parents en cas de problèmes, entre la maison et l'école, comment peut-il en être autrement. Ils doivent nécessairement l'avoir sur eux ». Un autre nous a déclaré : « un jour, un parent d'élève est venu me confier le portable de son enfant que ce dernier avait oublié d'emporter afin que je le lui remette après les cours ».

Quant aux 17 autres enquêtés qui représentent 56,66% des trente éducateurs, ils ont répondu par la négative. Ils pensent que dès que l'élève a un portable à l'école, il est toujours tenté de l'utiliser, ne serait-ce que pour consulter l'heure ou faire voir la qualité de son portable. Ainsi, le portable pourrait le déconcentrer ou perturber l'action pédagogique des enseignants.

Par ailleurs, le portable peut même prédisposer l'élève à faire autre chose que ce pour quoi il est présent à l'école. A ce propos, une assistante d'éducation nous a confié qu'un élève, venu en retard au cours d'anglais, passait son temps à visionner les images obscènes

76

contenues dans son portable au lieu de faire autre chose en attendant de rentrer en classe à la deuxième heure.

De plus, même sur le chemin de l'école, l'élève peut être exposé aux dangers de la circulation routière à cause de son portable. Car l'utilisation du portable n'est pas compatible avec d'autres activités comme rouler à vélo, marcher dans la rue ou encore traverser une route.

Par ailleurs, « comment les parents d'élèves entraient-ils en contact avec leurs enfants avant l'arrivée du téléphone mobile? » s'est interrogé un éducateur. Pour lui, l'argument selon lequel certains parents disent qu'ils ont souvent besoin d'entrer en contact avec leurs enfants, même à l'école, est fallacieux. Il conclut que « tout élève inscrit dans une école a une adresse implicite par laquelle tout parent doit passer pour s'informer sur son enfant ».

Le taux non moins important de 43,33% montre qu'une proportion non négligeable soutient que le portable est nécessaire à l'école, même s'il doit être éteint ou mis en mode silencieux. Celui de 56,66% démontre tout de même que la majorité des éducateurs sont contre la présence du téléphone portable dans l'établissement.

De notre point de vue, il serait bon pour les établissements de repenser les règlements intérieurs locaux avec la participation de tous les acteurs et partenaires. Toutefois, c'est un projet de règlement intérieur qui devrait être proposé à l'ensemble des participants.

A la question de savoir l'âge à partir duquel ou la classe à partir de laquelle les parents peuvent offrir un portable à un élève, les réponses données par les enquêtés sont présentées dans le tableau ci-après.

77

Tableau 13: avis des éducateurs sur l'âge ou la classe des élèves qui peuvent être dotés de téléphone portable.

 

Nombre de réponses

Taux

Tranche d'âge

12 à 14 ans

01

03,33

15 à 17 ans

07

23,33

Plus de 18 ans

18

60

Sans réponse

04

13,33

Classes

6ème - 5ème

04

13,33

4ème - 3ème

03

10

2nde-1ère-Tle

19

63,33

Sans réponse

04

13,33%

Ce tableau nous indique qu'un (01) seul éducateur sur 30, pense qu'un élève âgé de 12 à 14 ans peut détenir un portable. Ce qui représente un faible taux de 03,33%.

07 éducateurs, soit 23,33%, estime qu'entre 15 et 17 ans, un élève peut bel et bien posséder un téléphone portable. Ces éducateurs soutiennent que dès lors que l'enfant peut se servir du portable, on peut lui en remettre un. Pourvu qu'il l'utilise bien conformément à ce qu'on lui aurait donné comme conseils.

18 autres éducateurs pensent qu'il faut attendre l'âge de 18 ans avant d'offrir un portable à son enfant. Ce qui représente un taux de 60%. Pour ces derniers, 18 ans est l'âge de la majorité. A cet âge, on devrait donc apprendre aux enfants à assumer leurs responsabilités.

Les éducateurs se sont, dans le même temps, exprimés sur la classe à partir de laquelle les parents peuvent doter leurs enfants de téléphone portable.

A ce sujet, 04 éducateurs sur 30, soit 13,33%, ont dit que les parents peuvent les doter déjà à partir de la classe de 6ème ou de 5ème.

03 éducateurs, soit 10%, se sont prononcés pour la 4ème ou la 3ème. De notre point de vue, ce faible taux pourrait s'expliquer par le fait que les personnes enquêtées aient eu beaucoup à faire avec les élèves de ces classes. En effet, les élèves de ces classes sont généralement difficiles à encadrer, imperméables aux conseils et prompts à faire tout ce qui est interdit.

78

19, soit 63,33% de ces éducateurs, quant à eux, se sont prononcés pour le second cycle. Selon eux, « c'est encore mieux que ce soit à ce niveau car on y rencontre beaucoup plus des élèves qui ont largement dépassé la majorité civile ».

Par contre, 04 enquêtés sur 30 éducateurs, soit 13,33%, ont choisi de ne pas répondre directement à cette question double. Cependant, ils ont justifié leur silence en affirmant qu' « il n'y a pas d'âge ni de classe pour doter un enfant de portable. Il suffit qu'il sache se servir des principales fonctions d'appel et d'envoi de sms qui vont lui permettre de communiquer avec ses parents en cas de besoin ».

Le surveillant général d'un établissement public de la ville de Banfora nous a confié que « les problèmes liés à l'utilisation du portable se rencontrent tant en 6ème qu'en terminale, en passant par toutes les autres classes » avant d'ajouter que « c'est même plus accentué dans les grandes classes ».

Nous constatons que les points de vue sont largement différents, avec une forte proportion d'éducateurs qui pensent qu'on peut quand même doter les enfants de portable à partir du second cycle ou à partir de 18 ans.

II.4.2. De l'utilisation du téléphone portable à l'école

II.4.2.1. De la manière dont les élèves utilisent leurs portables dans les établissements

Tableau 14 : réponses des éducateurs sur la manière d'utiliser le portable des élèves dans les établissements

 

Abusivement

Discrètement

Pas du tout

Lieu

Nombre

Taux

Nombre

Taux

Nombre

Taux

Dans la classe

03

10%

21

70%

06

20%

Dans la cour

15

50%

12

40%

03

10%

Dans votre établissement, comment les élèves utilisent-ils leurs portables?

A la question de savoir comment les élèves utilisent les portables dans leurs établissements, comme l'indique le tableau ci-dessus, dans la classe, 03 enquêtés sur 30 éducateurs affirment qu'ils l'utilisent abusivement; ce qui représente un taux de 10%. 21

79

enquêtés, soit 70%, disent qu'ils le font discrètement. En revanche, 06 éducateurs, soit 20%, déclarent que les élèves n'utilisent pas du tout le portable dans les salles de classe.

De l'analyse de la première partie du tableau, nous constatons que seulement 10% des éducateurs trouvent que les élèves utilisent abusivement leurs portables. Si les 70% et 20% disent que les élèves le font discrètement ou même pas du tout, nous pourrions penser que ces derniers observent des précautions d'usage dans la classe.

Par rapport à l'utilisation du portable dans la cour, 15 enquêtés sur les 30 éducateurs, soit un pourcentage de 50%, affirment que les élèves utilisent abusivement leurs portables. Un pourcentage de 40%, soit 12 éducateurs disent qu'ils le font discrètement contre 03 éducateurs, soit 10% des enquêtés qui déclarent qu'ils ne l'utilisent pas du tout.

La deuxième partie du tableau nous révèle clairement que le téléphone est utilisé abusivement dans un nombre assez important d'établissements.

Cependant, le pourcentage de 40% qui n'est pas du tout négligeable, nous indiquent que beaucoup d'élèves utilisent discrètement leur portable et cela, dans plusieurs établissements. Ce qui pourrait signifier qu'ils observent également certaines précautions d'usage pour ne pas voir leurs appareils confisqués. Mais reconnaissons tout de même que ces manipulations, bien que discrètes, les déconcentrent et les perturbent eux-mêmes, perturbent aussi leurs voisins immédiats.

II.4.2.2. De la fréquence des cas d'indiscipline liés au portable Tableau 15 : fréquence des cas d'indiscipline dans les établissements

Fréquent

Peu fréquent

Rare

Pas du tout

Nombre

Taux

Nombre

Taux

Nombre

Taux

Nombre

Taux

14

46,66%

05

16,66%

11

36,66%

00

00,00%

De la fréquence des cas d'indiscipline liés à l'utilisation du téléphone portable dans les établissements, le tableau ci-dessus nous indique que 14 éducateurs sur 30 enquêtés, soit 46,66%, reconnaissent que ces cas sont fréquents dans leurs établissements. Par contre, 05 éducateurs qui représentent 16% des enquêtés trouvent qu'ils sont peu fréquents chez eux. Dans d'autres établissements, les cas d'indiscipline sont rares selon onze (11) autres enquêtés. Ils représentent un taux de 36,66%.

80

Aucun des enquêtés n'a reconnu l'inexistence des cas d'indiscipline dans son établissement.

L'analyse de ces données nous permet d'affirmer qu'aucun établissement n'est à l'abri des méfaits du téléphone portable. Seulement l'ampleur des cas d'indiscipline varie d'un établissement à un autre.

II.4.3. De l'appréciation du règlement intérieur

A la question de savoir ce qu'ils pensent du règlement intérieur qui interdit l'utilisation du téléphone portable dans les établissements d'enseignement post-primaire et secondaire, 11 éducateurs sur 30, pensent que le règlement intérieur, en son article 25, aide à régler le problème du portable dans les établissements scolaires. Ce nombre représente 36,66%. Pour ces enquêtés, il suffit seulement de bien appliquer les dispositions qui y sont consignées.

Cependant, la confiscation des téléphones portables engendre d'autres problèmes. A ce propos, un éducateur nous a rapporté que les portables confisqués dans un établissement public ont été vendus ou utilisés par son collègue.

En revanche, 19 éducateurs, soit 63,33%, trouvent qu'il n'est pas suffisamment efficace. Parmi ces enquêtés, treize (13) estiment que l'article 25 dudit règlement est imprécis quant à l'espace d'application. Ils relèvent, en effet, qu'il stipule en substance que l'utilisation du téléphone portable est sanctionnée par la confiscation dudit jusqu'à la fin de l'année, sans préjudice de l'une des sanctions citées..., sans toutefois préciser si l'interdiction couvre tout le domaine scolaire et toutes les heures. Par ailleurs, ils disent que ce règlement est diversement appliqué pour les mêmes fautes.

A ce sujet, au cours d'un stage que nous avons effectué au LMHFG, nous avons remarqué que les enfants des parents qui ont des relations particulières avec les personnels administratif, enseignant et éducatif, bénéficient souvent de traitements particuliers. Les portables confisqués leur sont remis ou remis aux parents. Par contre, beaucoup d'autres parents se voient carrément refusés la remise du portable de leurs enfants malgré les négociations faites.

Pour terminer, les éducateurs ont fait des propositions de suggestions pour une autre forme de gestion de la question de l'utilisation du téléphone portable par les élèves. Les

81

divergences de leurs points de vue sur les différentes questions abordées transparaissent dans leurs réponses. Toutefois, une majorité s'est dégagée pour une relecture du règlement intérieur pour lui donner plus de précision et plus de clarté.

II.4.4. Des suggestions des éducateurs

A l'endroit des élèves, les éducateurs suggèrent de laisser leurs portables à la maison ou de désactiver l'alarme juste au réveil ; de l'éteindre systématiquement avant d'entrer dans la classe ou même dans l'établissement ; ou encore de l'utiliser utilement en mode silencieux dans la cour.

Quant aux parents, les éducateurs suggèrent de donner des conseils aux enfants avant de leur permettre d'envoyer leur portable à l'école ; d'éviter d'appeler leurs enfants en classe, ou même à l'école ; ne donner aux élèves que des portables simples pour éviter les usages trop abusifs ; ne pas donner un portable à un élève de moins de 18 ans.

Quelques-uns d'entre eux ont suggéré d'éviter d'acheter des portables à leurs enfants avant l'université. Pour ces derniers, être à l'université signifie quand même que l'élève a atteint une certaine majorité car ils ont généralement dix-huit ans au moins.

A l'endroit des responsables des établissements secondaires et du MESS, les éducateurs suggèrent ce qui suit.

Ceux qui sont formels sur l'interdiction suggèrent d'appliquer avec rigueur le RI51 en sanctionnant systématiquement. Pour ce faire, ils proposent l'interdiction stricte de l'utiliser dans la cour.

Néanmoins, parmi eux certains proposent de n'interdire strictement l'utilisation que dans la classe. Et comme solutions palliatives, ils suggèrent d'offrir aux élèves des montres-bracelets et des calculatrices pour les parents qui pensent que c'est pour ces besoins qu'ils offrent des portables à leurs enfants.

Par contre, ceux qui voudraient une autre forme de gestion de la question du portable suggèrent de sensibiliser les élèves à une utilisation citoyenne. Pour ce faire, ils souhaitent que le MESS rende effectif l'enseignement de l'éducation à la citoyenneté pour prendre en compte l'aspect du téléphone mobile et initie des émissions de sensibilisation des parents et des élèves.

51 Règlement intérieur

82

A l'attention des responsables des établissements, ils suggèrent de sanctionner selon la gravité des faits et des actes, d'autoriser et de réglementer l'usage du portable dans la cour, d'informer les APE sur les conséquences de l'utilisation du portable par les élèves.

Voyons à présent ce que pensent les enseignants sur les différentes questions abordées.

II.5. Les avis des enseignants

II.5.1. De l'importance du téléphone portable pour les élèves

Que pensent les enseignants sur la question du portable à l'école ?

II.5.1.1. De l'utilité du téléphone portable

A la question de savoir à quoi peut servir le potable à un élève, 32 enseignants sur les 39 ayant répondu au questionnaire, soit 82,05%, trouvent que le portable peut servir à bien de choses aux élèves.

Pour eux, le portable peut servir à l'élève à communiquer comme tous les autres utilisateurs ; l'élève peut aussi utiliser les autres fonctions et outils tels l'alarme pour programmer son heure de réveil, la montre pour suivre l'heure, la radio pour s'informer, la calculatrice pour s'aider dans les calculs, l'internet pour d'éventuelles recherches. Aussi, l'appareil photo du portable peut servir à garder en souvenir dans l'album les photos de ses camarades, l'enregistreur de sons et d'images peut être utilisé pour les besoins d'enregistrement des enquêtes qu'on peut demander souvent aux élèves d'effectuer, dans le cadre de certaines leçons, etc.

Les 07 autres enseignants qui représentent 17,94%, pensent au contraire que le portable sert aux élèves à se faire plus de mal que de bien. Ils estiment qu'il favorise la tentation à la tricherie. A ce propos, un enseignant, d'une certaine expérience professionnelle, soutient que « le téléphone portable favorise surtout le harcèlement des filles par des enseignants et leurs camarades (garçons) ».

II.5.1.2. De la nécessité d'emporter le téléphone portable à l'école

A la question de savoir s'il est nécessaire pour l'élève d'emporter le portable à l'école, 20 enquêtés sur 39, expriment leur accord sur la nécessité pour les élèves d'emporter leur portable à l'école. Ce nombre représente un pourcentage de 51,20%. Entre autres raisons

83

avancées pour justifier leur point de vue, ces enseignants pensent que le portable peut bien servir à l'élève en cours de route, entre lui et ses parents en cas d'urgence et vice-versa. Or, pour pouvoir s'en servir il faut l'avoir sur soi ; donc, il faut qu'il l'emporte à l'école. Mais, selon ces enquêtés, une fois à l'école, il doit respecter le règlement intérieur. Pour l'un d'eux, « si l'élève est sage, il peut se servir de certains outils de son portable (montre, calculatrice lorsque c'est autoriser) ».

Un enseignant, lui, rappelle que « les fonctions premières du portable sont les émissions d'appels et les envois de sms ». Il poursuit qu' : « à l'image des postes-radios et autres baladeurs qui ont été toujours interdits dans les établissements, il ne doit pas être question que les élèves soient autorisés à utiliser les fonctions multimédias des portables ». Un autre enseignant nous a confié que dans son établissement, les élèves qui tiennent à envoyer leur portable à l'école sont tenus de les déposer dans les bureaux des éducateurs; et qu'ils ne peuvent les reprendre qu'à la fin des cours.

En revanche, 19 enquêtés, soit 48,71%, ne trouvent pas qu'il soit nécessaire pour les élèves d'emporter leurs cellulaires à l'école. Pour la majorité de ces enquêtés, c'est-à-dire 15 enseignants sur 19, soit 78,94%, la présence du portable à l'école peut occasionner beaucoup de désagréments : les perturbations des cours, les violences envers leurs camarades et les enseignants, les mauvais usages de toute nature.

II.5.2. De l'utilisation du téléphone portable à l'école II.5.2.1. De la perturbation des cours

A la question de savoir si leurs cours ont déjà été perturbés par les sonneries de portable, nous avons enregistré 15 « oui », soit un pourcentage de 38,46%. Contre 24 « non », pour un pourcentage de 61,53%.

12 enseignants sur les 15 dont les cours ont déjà été perturbés, reconnaissent que cela s'est produit rarement. Ils représentent un taux de 80%.

03 enseignants sur les 15, soit 20%, disent avoir vécu parfois des cas de perturbation. En revanche, aucun ne reconnaît avoir vécu fréquemment ces perturbations pendant un quelconque cours.

Notre analyse fait ressortir que les cas rares de perturbation de cours sont les plus importants en termes de pourcentage. Ce qui dénote, à notre avis, des précautions d'usage de la part des utilisateurs.

A la question suivante de savoir s'ils croient que les élèves le font volontairement, 15 enquêtés sur 29, soit 38,46%, affirment que les élèves le font volontairement. Parmi eux, 05 soit 33,33%, pensent que les actes des élèves sont toujours volontaires. Contre 10 qui pensent que c'est souvent volontaire. Ce qui représente 66,66%.

24 enseignants ont répondu par la négative, soit un taux de 61,53%.

II.5.2.2. De la manière dont les élèves utilisent les portables dans leurs établissements

Quant à la question de savoir, comment les élèves utilisent les téléphones portables dans leurs établissements, 31 enseignants sur les 39 enquêtés, affirment que l'utilisation du téléphone portable dans leurs établissements se fait discrètement. Ce pourcentage est de 79,48%.

Quant à l'utilisation abusive, 08 enseignants, soit 20,51%, reconnaissent qu'elle a cours dans leurs établissements.

Par contre, aucun des enquêtés ne reconnaît que les élèves n'utilisent pas du tout le portable dans leurs établissements.

De façon générale, l'analyse de ces chiffres nous permet d'affirmer que le phénomène du portable existe dans tous les établissements. Seulement, la tendance est à une utilisation discrète.

84

II.5.2.3. Du cycle où l'on rencontre le plus de cas de perturbation

Graphique 5 : réponse des enseignants par rapport au cycle où l'on rencontre le plus de cas de perturbation.

1er+2nd Cycles; 2

1er Cycle; 11

2nd Cycle; 26

1er Cycle 2nd Cycle 1er+2nd Cycles

Le graphique nous indique que la majorité des enquêtés, soit 26 sur 39 correspondant à un taux de 66,66%, trouvent que les cas de perturbation liés au téléphone portable se rencontrent le plus au second cycle.

11 enquêtés, soit 28,20%, pensent qu'on les rencontre plus au premier cycle. Et seulement 06,66%, correspondant à 02 enquêtés, trouvent que les cas de perturbation ont la même ampleur dans les deux cycles.

Cette analyse nous permet de dire que la question d'âge ou d'appartenance à un cycle ne saurait être un alibi pour remettre ou pas un portable à un élève. Car, le second cycle où l'on rencontre, en principe, beaucoup plus les moins jeunes, est malheureusement le cycle où il se produirait aussi le plus de cas de perturbation.

85

II.5.2.4. De la question du genre dans les cas de perturbation

86

Graphique 6 : réponse des enseignants sur la question du genre

35

30

4

28

7

Pourcentage

Nombre

Plus de
Filles

10,25%

4

Autant de
Filles que
de
Garçons

71,79%

28

Plus de
Garçons

17,94%

7

25

20

15

10

5

0

Pourcentage Nombre

Selon le graphique, la perturbation des cours par les portables n'est pas l'affaire d'un genre en particulier. En effet, la majorité des enquêtés, soit 28 enseignants sur 39, reconnaissent qu'autant les filles que les garçons sont à l'origine des cas de perturbation dans les établissements. Ils représentent 71,79% des enseignants enquêtés.

07 enquêtés, soit 17,94% pensent que ce sont les garçons les plus grands perturbateurs ; contre 04 sur 39 enquêtés qui penchent plutôt pour les filles.

II.5.3. Des sanctions et du règlement intérieur

II.5.3.1. Des sanctions

A la question de savoir si la confiscation du téléphone portable est systématique, 15 enseignants sur 39 ont répondu par l'affirmative. Ce qui représente un taux de 38, 46%.

En revanche, la majorité des enquêtés, soit 24 représentant un pourcentage de 61,53%, ont répondu « non ».

De notre point de vue, la position de ces 24 enseignants de ne pas confisquer systématiquement les portables tiendrait compte de certains éléments tels l'oubli de les désactiver ou de les éteindre.

87

II.5.3.2. Du règlement intérieur

Il a été demandé aux enseignants ce qu'ils pensent du règlement en vigueur dans les établissements secondaires. A cette question, les réponses suivantes ont été données :

06 enquêtés sur 39 jugent efficace le règlement intérieur, soit 15,38% ;

26 enquêtés sur 39, soit 66,66%, ne le trouvent pas suffisamment efficace ;

01 seul enquêté le trouve moyennement efficace, soit 02,56% ;

01 autre enquêté dit ne pas avoir connaissance de ce règlement intérieur, soit 02,56% ;

05 enquêtés, soit un taux de 12,82%, sont restés sans réponse à cette question.

Les justifications apportées par ceux qui ne trouvent pas suffisamment efficace le règlement intérieur sont que l'article 25 dudit règlement n'est pas suffisamment expressif et précis. Il ne précise pas exactement son aire d'application. Cette situation fait que chaque établissement s'offre la possibilité de l'appliquer comme il le souhaite. De plus, il n'a pas été suffisamment vulgarisé ; donc il est méconnu du grand public. A ce sujet, un enseignant d'un établissement public et le directeur d'un complexe scolaire ont déclaré ne pas être au courant du nouveau règlement intérieur. Cependant, ce directeur nous a confié que malgré cet état de fait, son établissement a depuis longtemps pris des dispositions pour lutter contre le phénomène du portable.

II.5.4. Des suggestions des enseignants

Par rapport à la question du portable, deux tendances se dégagent également du côté des enseignants. Ceux qui sont carrément contre sa présence à l'école et ceux qui relativisent leur position vis-à-vis du phénomène qu'il constitue de nos jours.

En rappel, les enseignants qui pensent que le portable peut bien servir à quelque chose aux élèves sont au nombre de 32 sur 39, soit 82,05% des enquêtés. Et ceux qui pensent qu'il est nécessaire que les élèves l'emportent à l'école sont au nombre de 20, soit un pourcentage de 51,28%.

88

A la question de savoir ce qu'ils proposent comme suggestions pour envisager une autre forme de gestion de la question de l'utilisation du téléphone portable par les élèves, ces enseignants ont suggéré ce qui suit.

D'abord à l'endroit des parents, les enseignants souhaitent qu'ils sensibilisent et conseillent leurs enfants au bon usage du téléphone portable. Et surtout, d'apprendre aux élèves à bien utiliser leur portable en évitant de déranger les autres. Certains préconisent de ne permettre l'usage aux élèves qu'à partir de 18 ans.

Ensuite, aux responsables des établissements, ils suggèrent de sensibiliser les élèves contre la mauvaise utilisation, d'intervenir dans les assemblées générales des APE52 pour présenter les méfaits du portable et aussi ce qu'on peut considérer comme avantages afin de faire savoir aux parents qu'il n'y a pas trop de mal à doter son enfant de téléphone portable. Certains enseignants ont suggéré de ne plus confisquer les portables pendant un long temps. En lieu et place, ils recommandent d'appliquer d'autres sanctions telles que l'expulsion du cours, ou la confiscation pendant une brève période assortie d'une consigne s'il y a récidive ou si les faits sont suffisamment graves.

Enfin, les enseignants suggèrent au MESS de sensibiliser par les médias l'ensemble de la population sur les méfaits du portable à l'école, de ne pas chercher à interdire formellement et strictement le téléphone portable à l'école à l'heure du développement des NTIC.

D'autres enseignants préconisent qu'il soit précisé en des termes plus clairs l'article du RI qui concerne l'utilisation du téléphone portable à l'école.

II.6. La synthèse des entretiens

Les entretiens que nous avons réalisés dans le cadre de notre étude, ont concerné les responsables des établissements (proviseurs, directeurs, ou censeurs) et trois chefs de service en fonction dans la commune de Banfora.

Ces entretiens ont porté sur l'importance du portable dans les relations parents-élèves, la nécessité de l'emporter à l'école et son utilisation par les élèves en milieu scolaire. Pour clore chacun des entretiens, des suggestions envisageables pour une autre forme de gestion de la question de l'utilisation du téléphone portable ont été faites par les responsables d'établissement et les chefs de service.

52 Association des Parents d'Elèves

89

II.6.1. Des entretiens avec les responsables d'établissement et les chefs de service.

Au cours de notre étude, nous avons interviewé un total de quinze responsables d'établissement et trois chefs de service. Soit un total de dix-huit entretiens.

Il faut rappeler que tous les établissements ont été visités à cet effet. Selon la préférence de chacun des participants, les entretiens ont été soit enregistrés, soit transcrits. Ainsi, nous en avons enregistrés treize qui ont duré en moyenne une trentaine de minutes chacun, et transcrit cinq qui ont duré en moyenne une quarantaine de minutes chacun.

Auprès de ces enquêtés, il s'est agi de recueillir leurs avis sur la question de l'utilisation du téléphone portable par les élèves, en leur qualité de premier responsable d'un service qui peut être intéressé par notre problématique. C'est en ce sens que nous avons interviewé une chef de service à la DRESS-Ca, le responsable de "Aide à l'Enfance-Canada" (AEC), une ONG oeuvrant pour la promotion des droits de l'enfant dans les régions des Cascades et du Sud-ouest. Nous avons enfin invité un chef de service de la société TELMOB à se prêter à notre entretien.

Le guide conçu pour l'entretien comporte les questions suivantes :

- Est-ce que vous partagez l'avis des parents qui disent qu'ils ont souvent besoin de communiquer avec leurs enfants à l'école ? Ou pour s'assurer de leur position après les cours ?

- Selon vous, y a-t-il des avantages pour les parents à doter leurs enfants scolarisés au secondaire de téléphone portable ?

- L'importance du téléphone portable est reconnue dans la société. Pensez-vous qu'il est nécessaire aux élèves à l'école ? Pourquoi ?

- Pensez-vous que le portable pourrait empêcher un élève de travailler sérieusement en classe ?

- Selon vous, certains élèves pourraient-ils avoir des problèmes avec leur portable en classe ou à l'école ? Comment ?

- Quelles suggestions pourriez-vous faire pour envisager une autre forme de gestion de la question de l'utilisation du téléphone portable par les élèves dans les établissements secondaires ?

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A l'issue des entretiens, nous avons fait la synthèse des opinions recueillies selon les thématiques abordées.

II.6.2. Les opinions des interviewés

II.6.2.1. De l'importance du téléphone portable

En ce qui concerne le besoin de communication des parents avec leurs enfants, même si ces derniers sont à l'école, toutes les personnes interrogées pensent qu'il n'est pas du tout normal que des parents puissent agir comme cela. Selon eux, une fois que l'élève est à l'école, il reste et demeure sous la responsabilité de l'établissement. Donc, pour tout besoin de communication, les parents doivent s'adresser à l'administration des établissements. Sinon, tout appel ou sms adressé directement à un élève pourrait bien au contraire lui créer des problèmes.

A ce sujet, « Quelle urgence peut-il conduire un parent avisé à agir comme çà ?», s'est interrogé un chef de service.

« D'ailleurs, comment les parents entraient-ils en contact avec leurs enfants avant l'avènement du cellulaire? », a renchéri un directeur de CEG. Selon ce responsable, c'est « un vrai faux problème ». Pour terminer, il a ajouté qu'« à la limite, je peux admettre que ce soit l'enfant même ou son entourage qui contacte ses parents en cas de problème en dehors des heures de cours. »

Cependant, quelques-uns relativisent leur opinion sur la question. Ils ne sont d'accord avec cette pratique que si cela se fait après les cours et dans le respect de certaines règles de bonne conduite. A ce propos, un autre directeur du CEG d'un village rattaché, soutient cette tendance, en ce sens que certains élèves résidant dans la commune de Banfora parcourent, chaque jour de classe, plus de quinze kilomètres pour rejoindre l'établissement. « Je pense qu'en cas de panne ou de retard pris sur l'heure de retour à la maison, le portable peut servir en ce moment-là aux parents et/ou à l'élève », a-t-il précisé.

On constate que sur cet aspect de la question les avis sont quelque peu divergents.

En revanche, pour ce qui est de s'assurer de la position des enfants après les cours, tous les chefs de service et presque tous les responsables d'établissement partagent cette

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opinion. Ils estiment que trop de dangers guettent les enfants dans la rue et dans la circulation, en l'occurrence les agressions et les accidents. D'ailleurs, à propos de la question du téléphone portable, une chef de service affirme qu' « il faut désormais faire avec, tout en ayant à l'esprit d'éduquer les enfants au bon usage. »

II.6.2.2. Des avantages pour les parents à doter de téléphone portable leurs enfants scolarisés au secondaire

A ce niveau, certains enquêtés affirment qu'ils ne voient pas particulièrement d'avantages pour les parents de donner un téléphone portable à leurs enfants. Cependant, ils pensent que ceux qui le font ont de bonnes raisons de le faire.

D'autres enquêtés, eux, pensent qu'il existe bel et bien des avantages à doter les enfants de portables. Ils se justifient par le fait qu'au-delà même de l'école, certains parents peuvent avoir besoin de communiquer avec leurs progénitures afin qu'ils accomplissent certaines courses de la famille.

« Une fois, aux environs de 8 heures, il est arrivé que mon fils qui est en classe de troisième m'appelle sur son portable pour me dire que j'étais convoqué à l'administration de son établissement pour un acte d'indiscipline qu'il aurait commis à l'égard d'un surveillant. Lorsque je me suis rendu là-bas quelques trente minutes après son appel, ça lui a permis de réintégrer la classe pour continuer les cours de la journée », nous a déclaré un chef d'établissement. Et il a conclu par cette interrogation : « mais avec ça, est-ce qu'on doit toujours interdire aux élèves d'emporter leur portable à l'école ? »

De plus, ils ont évoqué l'usage de certains outils, paramètres ou fonctions qui leur permettent effectivement plusieurs possibilités d'utilisation. A ce propos, le directeur d'un CEG affirme : « c'est grâce au réveil du portable de mon fils que la maisonnée se réveille à l'heure pour éviter d'être en retard. Surtout lorsque je ne suis pas là. D'ailleurs, souvent je m'en sers moi-même quand je me sens trop cassé. »

II.6.2.3. De la nécessité du téléphone portable à l'école

La majorité des enquêtés pensent que le téléphone portable n'est pas nécessaire aux élèves à l'école car il peut constituer une source de problèmes pour eux.

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Ils croient que c'est parce que le port du cellulaire en lui-même n'est pas formellement interdit qu'il arrive que les élèves enfreignent régulièrement le règlement intérieur. Selon les chefs d'établissement et chefs de service enquêtés, le portable peut ne pas être nécessaire à l'école, mais être nécessaire que les élèves le possèdent à condition de ne l'utiliser qu'après les cours. Pour ce faire, le portable devrait être éteint dans l'enceinte de l'établissement.

Les autres interviewés, qui sont tout de même minoritaire, soutiennent qu'il est nécessaire aux élèves tant qu'il restera éteint dans la classe pour être ensuite bien utilisé dans la cour ou en partance pour la maison.

En définitive, tous sont d'accord que le téléphone portable peut être nécessaire à l'école, mais il ne doit pas être utilisé dans la classe.

II.6.2.4. Des conséquences néfastes du téléphone portable pour les élèves

Selon la plupart des personnes interviewées, le téléphone portable ne devrait pas empêcher un élève de travailler sérieusement en classe. Seulement, avant de donner un portable à un élève, les parents devraient s'assurer qu'il a atteint une certaine maturité d'esprit, un sens élevé du respect de ce qui est interdit de faire.

Sinon, pour eux, l'envie de manipuler le téléphone portable à tout-va peut prendre le pas sur ce pour quoi il est assis en classe.

Parlant d'autres inconvénients du téléphone portable, ils pensent que tout élève utilisateur qui n'intègre pas les dispositions réglementant son utilisation dans l'espace scolaire, est à tout moment exposé à encourir des sanctions telles que l'expulsion de la classe, la confiscation de son appareil...En effet, selon les mêmes interviewés, par un simple oubli d'éteindre son portable ou de désactiver l'alarme, un élève peut se retrouver devant le fait accompli. Une chef de service a affirmé : « Le portable de mon fils a été retiré l'autre jour en classe parce qu'il avait oublié de désactiver l'alarme qui lui sert de réveil. Et pourtant, il l'avait éteint avant d'entrer en classe. »

Quant aux chefs de service, ils affirment que leurs enfants n'ont jamais eu de problèmes de discipline liés à leurs portables. Par conséquent, ils pensent que tout est une question d'éducation.

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II.6.2.5. Des suggestions faites par les chefs d'établissement, les censeurs et les chefs de service

Toutes les personnes interviewées marquent leur accord pour l'interdiction de l'utilisation du téléphone portable dans la salle de classe. En effet, compte tenu de son caractère perturbateur réel et de son usage à des fins de tricherie, l'une d'entre elles estime qu' « il ne faut pas faire de quartier aux utilisateurs du mobile dans cet espace ». Cependant, ajoute-t-elle, « puisque le règlement intérieur national n'interdit pas formellement le portable à l'école, il faudrait travailler à éduquer les élèves à son bon usage dans la société en général, et dans les établissements en particulier ». Pour ce faire, les responsables d'établissement et les chefs de service ont émis des suggestions.

Ainsi, à l'endroit des parents, ils suggèrent d'exhorter leurs enfants au respect du règlement intérieur de leurs établissements, de collaborer avec les établissements pendant les heures où les élèves sont censés être sous la responsabilité des éducateurs, de donner aux enfants l'exemple du bon usage en famille ; en mettant le portable en mode silencieux lorsque la famille est réunie dans le salon ou en ne communiquant pas bruyamment dans la nuit lorsque toute la maisonnée s'endort, et d'éviter les sonneries trop bruyantes. Pour le directeur d'un collège privé, on ne doit point parler d'incivisme des élèves tant que l'éducation à la base des enfants n'aura pas été assurée. Il recommande donc que chaque parent assume sa part de responsabilité.

A l'endroit des élèves, ils leur suggèrent d'éteindre le portable une fois qu'ils s'apprêtent à entrer dans l'enceinte de l'établissement, d'éteindre le portable avant d'entrer dans la salle de classe, de veiller à désactiver l'alarme qui peut sonner à n'importe quel moment même si le portable est éteint, ou de confier le portable à l'éducateur avant d'aller en classe. A défaut de pouvoir observer toutes ces précautions, il leur demande tout simplement de laisser leurs portables à la maison.

A l'intention des responsables d'établissement, un chef de service de l'ONG « Aide à l'Enfance Canada » recommande de ne pas priver les enfants de téléphone portable car il participe à leur épanouissement. Cependant, pour l'intérêt supérieur de l'enfant qui est l'un des grands principes de la Convention Relative aux Droits de l'Enfant, il faut vraiment restreindre son utilisation dans la cour, l'interdire dans la classe afin de permettre aux élèves de se concentrer sur ce qui est essentiel pour eux.

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A l'endroit du MESS, ils préconisent de faire une très large diffusion du règlement intérieur qui semble être méconnu du grand public, de faire à travers les médias une campagne d'information et de sensibilisation sur les conséquences de l'utilisation du téléphone portable par les élèves à l'école et dans la rue, de rendre effectif l'enseignement de l'éducation civique et morale dans les lycées et collèges.

II.7. Bilan de l'observation directe

Selon Paul NDA cité par Jean Baptiste NDAGUIMANA53,

« L'observation directe est décrite comme une observation où le chercheur est présent sur le terrain. A partir d'une grille d'observation, il note, décrit les comportements des acteurs au moment où ils se produisent, tels que les conduites des élèves et des enseignants en classe. L'observation consiste donc à regarder se dérouler sur une période de temps donnée des comportements ou des événements et à les enregistrer ».

Le temps d'observation que nous avons passé dans trois établissements d'enseignement post-primaire et secondaire nous a permis d'observer plusieurs situations.

Sur la grille d'observation confectionnée à cet effet, nous avons retenu les faits les plus saillants que nous avons observés dans chacun des établissements visités.

D'abord, au Collège Sainte Thérèse, établissement catholique qui n'accueille que des filles, et dans les Etablissements Louis Querbes communément appelés "Saint-Viateur" qui a un caractère mixte, les téléphones portables n'ont pas été beaucoup aperçus dans la cour de recréation.

Toutefois, au Collège Sainte Thérèse, les deux élèves que nous avons vues tenant leur portable, ne l'ont consulté que pendant quelques secondes. Etait-ce pour voir si elles avaient reçu des SMS, des appels en absence ou voir l'heure qu'il faisait ? Nous sommes-nous demandé. Pendant la recréation, aux alentours du "petit marché" les utilisatrices discrètes se sont faites plus nombreuses. Pendant que quelques-unes avançaient vers le bois, seule, par groupe de deux ou de trois, d'autres se regroupaient autour d'une camarade. Il nous a été difficile de percevoir distinctement leurs actions mais tout portait à croire qu'il y avait souvent manipulation discrète de portable.

53 www.memoireoneline.com/1/09/2770/m_Motivation-et-réussites-apprentissages-scolaires.31html , site visité le 31 mars 2012 à 12h30mn

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Mais à la fin des cours de la matinée, entre 12h et 12h 15 mn, sorties des classes, presque toutes les filles tenaient un portable à la main. Vers la principale porte de sortie de l'établissement, alors que quelques-unes semblaient biper leurs parents, certaines appelaient les leurs pour qu'ils allassent les chercher. D'autres encore, à bicyclettes ou à motos, se frayaient un passage pour se rendre à la maison avec des écouteurs collés aux oreilles. Les scènes similaires ont été observées dans et aux environs des Etablissements Louis Querbes.

Aux ELOQ, dès 6h30mn, nous étions arrêté face à l'entrée principale. L'arrivée massive des élèves a généralement lieu entre 6h40 mn et 6h50mn. L'attitude d'un petit garçon arrivé à 6h45mn a particulièrement attiré notre attention. Descendu de son vélo, il a tout de suite sorti son portable de sa poche et a informé ses parents par un bref appel : « allô ! Maman, je suis bien arrivé ». Puis il a éteint son portable et l'a rangé dans son sac avant de franchir la porte d'entrée de l'établissement.

D'autres élèves ont tout simplement retiré leurs portables de la poche, décroché les écouteurs et les ont tous rangés dans leur sac.

A 6h55mn, l'unique passage ouvert aux élèves est bouclé. Tous les arrivants à cette heure sont considérés comme retardataires et sont tenus de rester hors de l'établissement jusqu'à 7h30mn. Ces retardataires, assis sur leurs engins passent le plus clair de leur temps à tripoter leur téléphone portable. Lorsque nous sommes entré dans l'établissement, nous nous sommes posté au niveau de la guérite d'où nous avions une vue panoramique de la vaste cour. De cette position, nous n'avons vu aucun élève manipuler un portable.

Ensuite, au LMHFG54, nous avons pu observer le comportement des élèves avec leurs téléphones portables sur plusieurs moments de la journée, aux abords de l'établissement, dans l'enceinte de l'établissement et dans les salles de classe pendant les heures considérées comme creuses par les élèves. D'abord, aux alentours de l'établissement et plus précisément au "petit marché", il nous a été donné de voir plusieurs élèves en train de manipuler leurs téléphones portables ou d'écouter la musique avec le volume grand ouvert, ou à l'aide d'écouteur. Ensuite, pendant que se déroulaient les cours d'EPS, les élèves dispensés ou les malades du jour se donnaient à coeur joie au visionnage d'images ou à l'écoute de musique aux abords des terrains de sports. Dans cet établissement, il y a des mouvements incessants d'élèves, des va-et-vient interminables entre les salles de classe et le "petit marché", avec pour la plupart du temps un portable à la main. Dans ce méli-mélo, seuls les malchanceux sont

54 Lycée Municipal Héma Fadouah Gniambia

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souvent interpelés pour se voir confisquer leur portable. Une chose qui nous a beaucoup marqué a été le silence et la passivité de certaines personnes. Elles qui étaient censées rappeler à l'ordre des élèves de la classe de terminale "A" qui prenaient plaisir à communiquer avec leur portable devant les bureaux de l'administration.

Enfin, les visites que nous avons effectuées dans certaines classes qui n'avaient pas cours nous ont permis de savoir qu'en dépit de l'interdiction qui est faite de l'utilisation du portable dans la classe, beaucoup d'élèves continuent d'y manipuler leurs portables. Cependant, à chacune de nos entrées dans les classes, ils ont toujours tenté de dissimuler leurs appareils. A midi, au son de la cloche, en sortant de la classe ou de l'établissement, tous les élèves possédant des portables les tiennent dans la main ou les manipulent.

Le soir, à partir de 17h30mn, c'est une autre situation qu'on découvre dans cet établissement. En effet, ce lycée abrite des cours du soir organisés par un groupe d'enseignants du secondaire. Dès 17h30mn donc, les apprenants de tous âges et de plusieurs couches socioprofessionnelles investissent la cour de l'établissement. Tous les élèves confondus, ceux du LMHFG et ceux des cours du soir, se livrent à ce qu'ils pensent être le mieux à faire : manipuler et tripoter leurs portables à souhait.

Les résultats de cette observation confirment que le phénomène du téléphone portable existe bel et bien dans tous les établissements, même dans ceux qui le combattent fermement. Cependant, l'attitude de certains élèves nous paraît si importante qu'il faut le rappeler. Aux ELOQ, par exemple, le petit garçon s'est servi de son portable pour rassurer ses parents qu'il est bien arrivé à l'école. Il a ensuite éteint son portable et l'a rangé dans son sac avant d'entrer dans l'enceinte de l'établissement.

Au Collège Sainte Thérèse, il a aussi permis à des filles d'informer leurs parents de la fin des cours afin que ces derniers partent les chercher.

Tous ces usages nous font dire que le portable peut paraître, par moments, bel et bien utile aux élèves, sur le chemin de l'école, dans leur poche ou dans leur sac. Il transparaît également dans le comportement du petit garçon, la question d'une éducation au bon usage.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote