Université de Poitiers
Institut d'Administration des Entreprises
MEMOIRE
MARKETING ET DEVELOPPEMENT DURABLE : MYTHE OU
RÉALITÉ
12 avenue du Docteur Dupont
86320 Lussac les Châteaux
GUERET Maud
M. Jean François Villeret
Master 1 option Marketing Tuteur de stage
à l'IAE
Période du stage
lundi 2 avril au vendredi 29 Juin 2007
Mme Olivia Gautier
Maître de stage en entreprise
Année Universitaire 2006-2007
REMERCIEMENTS
Je remercie l'Institut d'Administration des Entreprises de
Poitiers de m'avoir offert la possibilité d'effectuer un stage à
la fin de l'année scolaire, et plus précisément Mme
Isabelle Piters qui a su nous faire comprendre l'urgence de trouver un stage et
nous donné les bons conseils avant son départ
précipité. Mes sincères remerciements s'adressent
également au personnel administratif, notamment Mme Laurence
Rétière et Mme Séverine Veillon qui veillent toutes les
deux aux processus quelques fois compliqués en matière de stage.
Je remercie M. Jean François Villeret, professeur de
marketing en M1SM option marketing et mon tuteur de stage à l'IAE. Ses
conseils et remarques dans la rédaction de mon mémoire ont
été plus que précieux.
Je remercie Mme Olivia Gautier de m'avoir accueilli en tant
que stagiaire dans l'hôtel les Orangeries. Ce fut une très belle
rencontre et un enrichissement personnel. Je tiens à préciser que
grâce au personnel, que ce soit à la réception, en chambre,
ou ceux de l'entretien extérieur, cette expérience s'est
déroulée sous le signe de l'entente et la bonne humeur. Je
remercie tout particulièrement Mlle Marie Eve Caruyer pour ses conseils,
son dynamisme, et son soutien.
Sommaire
Introduction
I. DE LA THEORIE...
A. Définition des concepts
1. Le développement durable :
késako ?
2. Le commerce équitable
3. Un « autre » tourisme
4. Et le bio : où en est-on ?
B. Le développement durable : mythe ou
réalité dans le domaine du marketing ?
1. Intérêts d'une telle alliance
2. Les difficultés à mettre en place une telle
stratégie
II. A LA PRATIQUE
A. L'hôtel les Orangeries, un exemple à suivre...
1. Présentation des Orangeries
2. L'écolabellisation
3. L'écolabel, un nouvel outil stratégique de
différenciation
4. Difficultés au quotidien
B. ...Parmi d'autres : quelques exemples du plus connu
à des initiatives plus locales
C. Mes actions marketing menées au sein des Orangeries
dans une optique de développement durable
1. Structuration d'une partie de l'offre produit à
partir de sa politique d'achats responsables
2. Communication : outils utilisés par
l'hôtel
a. Affichage
b. Référencement du site internet
c. Action évènementielle : les
conférences organisées par l'hôtel dans le cadre de la
semaine du développement durable
3. Veille concurrentielle et technologique
III. Evaluation
personnelle de stage
Conclusion
En apprenant à économiser et à partager
de manière équitable les ressources, en utilisant les
technologies qui polluent moins, qui gaspillent moins d'eau et moins
d'énergie, et surtout en changeant nos habitudes de consommation et nos
comportements.
C'est cela, le développement durable. Ce n'est pas un
retour en arrière, mais un progrès pour l'humanité : celui
de consommer non pas moins, mais mieux. Il est devenu urgent d'agir. Nous en
avons tous les moyens. Et surtout, le devoir.
Anne Jankéliowitch
INTRODUCTION
58,5% des Français ont déjà entendu
parler de Développement Durable Seuls 16% d'entre eux savent
réellement ce qu'il signifie. (Sondage Louis Harris, juin
2005)
Face à ce constat, comment ne pas chercher à
connaître, comprendre, et évaluer les enjeux du
développement ? Bio, Commerce équitable, problèmes
environnementaux, écologie, autant d'expressions qui étaient
auparavant l'apanage des « bobos » ou
« écolos ». Ces notions marginalisées ont
aujourd'hui le vent en poupe. La question est de savoir s'il s'agit d'une
simple mode qui dure depuis une petite dizaine d'années ou tout
simplement un renversement de la vision de notre futur tant d'un point vue
économique, social ou environnemental. Quoi qu'il en soit il s'agit au
minimum d'une tendance qui ne devrait pas échapper au marketing tant
qu'elle en est à ses balbutiements, notamment quand ce choix
stratégique peut s'avérer un véritable axe de
différenciation.
Ce thème était déjà très
important à mes yeux, inscrit dans mon mode de vie et dans mon
éducation, or j'ai eu l'opportunité de trouver mon stage de fin
d'année dans une entreprise où le développement durable
n'est pas une vague philosophie mais un véritable art de vivre. En
effet, dans le cadre du master 1 sciences du management option marketing, un
stage obligatoire de 10 semaines minimum est requis afin de valider
l'année en cours. Cette expérience donne lieu à la
rédaction d'un mémoire et à une soutenance orale qui aura
lieu le 9 juillet 2007. C'est ainsi que dès le mois de novembre, j'ai
commencé à rechercher et postuler auprès de
différentes entreprises. J'ai eu la chance de trouver une annonce sur le
site du Figaro me proposant d'allier mes compétences en marketing dans
une optique de développement durable. Après entretien de
motivation et rédaction des conventions, je fus officiellement stagiaire
au sein de l'hôtel les Orangeries.
C'est dans ce contexte que le thème
« marketing et développement durable » m'est apparue
comme étant un des enjeux futurs du métier de marketeur, c'est
pourquoi ce sera l'objet du mémoire ci présent. Ce dernier
devrait permettre de répondre à la question suivante :
comment une entreprise peut elle devenir responsable de son
activité en s'engageant dans
une démarche de développement durable, et
quelles en sont les implications
notamment d'un point de vue marketing ?
L'objectif de cette étude sera d'expliquer les
principes et définition du développement, sans quoi il n'est pas
possible de comprendre l'envergure de ses implications, puis de
démontrer le réel intérêt de ce thème d'un
point de vue marketing mais également d'en montrer les limites.
L'exemple des Orangeries mais également d'autres entreprises permettra
de prouver que petite ou grande, n'importe quelle entreprise peut se lancer
dans cette aventure à la condition sine qua none d'y croire vraiment.
Finalement, mes actions menées au sein de l'hôtel
démontreront de l'usage d'outils marketing dans ce contexte.
DE LA THEORIE...
A. Définition des concepts
1. Le développement durable : késako ?
La définition officielle est issue du rapport
Bruntland, rédigée par la commission mondiale sur l'environnement
et le développement en 1987 :
« Un développement qui répond aux
besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts
sont inhérents à cette notion : le concept de "besoins", et
plus particulièrement des besoins des plus démunis, à qui
il convient d'accorder la plus grande priorité, et l'idée des
limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation
sociale impose sur la capacité de l'environnement à
répondre aux besoins actuels et à venir »
Afin de mieux comprendre les conséquences qu'implique
une telle notion, il convient d'expliquer ses fondements et origines.
- Historique
Le concept est né au début des années
1970 à l'issue de deux constats :
· la fracture Nord/Sud : à savoir que les
écarts entre les populations se creusaient que ce soit en terme de PIB,
d'éducation ou de niveau de vie. Or on constate aujourd'hui que ces
différences ne se sont pas vraiment résorbées avec les
années.
· la crise écologique : on commençait
alors à parler surtout du trou de la couche d'ozone et des
conséquences sur notre futur si l'on n'agissait pas rapidement.
Aujourd'hui on observe d'ailleurs que les générations actuelles
ont presque oublié ce problème, heureusement réglé.
Néanmoins, un autre connu depuis aussi longtemps est aujourd'hui mis en
avant du fait de l'urgence de la situation : le réchauffement
climatique.
C'est ainsi que le terme d'éco-développement fut
créé part Ignacy Stachs et débattu lors de la
conférence de Stockholm sur le développement humain en 1972.
L'expression fut abandonnée dans les années 80 au profit de celle
de « sustainable development », littéralement
développement soutenable, mais on parle plus généralement
de développement durable en France.
Cette formule fut d'ailleurs consacrée lors du
deuxième Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992 du fait de
la médiatisation du concept auprès du grand public et de la
naissance de l'agenda 21 *(*)ainsi que l'adoption de la convention de
Rio*(*). C'est
à cette même époque qu'est apparue la vision actuelle du
développement durable.
- Le concept aujourd'hui
La définition du rapport « Notre avenir
à tous », dit rapport Brundtland, a été plus ou
moins délaissée au profit d'une explication s'appuyant sur trois
piliers : le progrès économique, la justice sociale, et la
préservation de l'environnement.
Fig.1 schéma du développement durable
Ces 3 aspects doivent pouvoir répondre à
l'objectif de construire le développement durable aussi bien pour les
collectivités que pour les entreprises. Autrement dit, ce schéma
devrait répondre aux caractéristiques suivantes :
o Le développement durable ou soutenable :
l'être humain est au centre des préoccupations économiques,
sociales et environnementales. Lui seul est capable d'agir sur ces tenants et
permettre ainsi la pérennité de notre planète.
o Le développement viable : cela signifie
que les facteurs économiques et environnementaux doivent être pris
en compte ensemble, c'est-à-dire permettre à long terme et de
façon autosuffisante une croissance économique basée sur
les ressources renouvelables*(*).
o Le développement vivable : il s'agit de
prendre en compte les facteurs environnementaux et sociaux, c'est-à-dire
d'assurer un cadre de vie acceptable. Cela revient notamment à
l'idée de réduire les inégalités entre pays du Nord
et du Sud.
o Le développement équitable :
l'objectif est d'allier la croissance économique tout en respectant
les droits de l'homme, de parvenir à une plus grande
équité notamment dans le commerce mondial. Ce point est
d'ailleurs le tenant du commerce équitable, défini dans le
paragraphe suivant
- En pratique
D'un point de vue économique,
l'efficacité du système actuel doit être
amélioré en favorisant une gestion optimale des ressources
humaines, naturelles et financières. Concrètement, cela devrait
amener l'ensemble des acteurs économiques (état, entreprises,
consommateurs) à modifier leurs comportements et habitudes mais aussi
à adopter les outils appropriés comme le principe du
pollueur/utilisateur payeur, éco fiscalité, utilisation de
ressources renouvelables et propres, achats responsables, etc.
Concernant l'environnement, l'objectif n°1 est
de préserver notre planète. Autrement dit, chacun des acteurs
devrait rechercher comment il peut maintenir la diversité et la
viabilité des écosystèmes naturels. Des mesures
écologiques ont certes été mises en place, mais il s'agit
maintenant que tous se sentent concernés et participent activement
à leur application.
Quant à l'aspect social, il consiste à
mettre en oeuvre l'équité aujourd'hui entre les pays, mais
également demain entre les générations. Comme disait M.
Antoine de Saint Exupéry : « Nous n'héritons pas
de la Terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos
enfants.» Autrement dit, cela implique que chacun se responsabilise mais
également s'entraide. La notion de solidarité est
inhérente à l'application de la notion de développement
durable, tout comme celle de l'éducation. En effet, afin que chacun
devienne responsable il faut informer les personnes de tout âge :
comprendre qu'on peut certes continuer à se développer mais en
respectant l'équilibre de la planète.
- Les limites du
concept
Le concept de développement emballe
littéralement aujourd'hui les foules : du monde politique au grand
public en passant par les entreprises, collectivités, associations, tous
ont leur mot à dire sur cette idée. Cependant, cette notion voie
apparaître quelques limites notamment dans son application :
o A l'échelle des entreprises : alors qu'il est
déjà difficile de concilier l'objectif économique,
à savoir survivre dans un contexte de plus en plus concurrentiel, et
l'aspect social (syndicats, lois sociales, grèves, etc.), comment
peuvent-elles inclure le pilier "environnement" dans leur cadre au
quotidien ? N'y a-t-il pas d'ailleurs un risque de non retour sur
investissement si malgré ses efforts, une entreprise n'arrive pas
à vendre ses savoirs, produits ou services issus du développement
durable. D'autre part, il existe toujours le risque d'organisations
communiquant sur leurs soit disantes actions en faveur de l'environnement qui
se révèlent n'être qu'artifices, on aurait alors des
retombées négatives, préjudiciables à l'image
d' autres entreprises qui seraient sur le même marché.
o A l'échelle des nations : une certaine
ambiguïté subsiste : comment faire comprendre aux pays en voie
de développement de ne pas suivre le chemin des pays riches, afin qu'ils
ne reproduisent pas leurs erreurs, aujourd'hui lourdes en conséquences
notamment sur le réchauffement climatique ? D'autant plus que ces
pays estiment avoir le « droit » d'accéder un jour
à ces mêmes richesses, à ce même niveau de vie et de
pouvoir politique. Il est à noter d'ailleurs une certaine hypocrisie de
la part des pays développés qui commercent avec la Chine,
malgré les risques de dérive de l'empreinte
écologique* de celle-ci.
Malgré la nécessité réelle de
mettre en place le développement, on se rend compte des
difficultés possibles notamment en terme de lutte des pouvoirs, et de
refonte quasi-totale de l'économie capitaliste. On parle même
d'ailleurs de décroissance économique, autrement dit le fait que
le système actuel et ses impacts ne pourront survivre à long
terme c'est pourquoi il faudrait le réorganiser de façon à
inclure croissance, équilibres sociaux et environnementaux.
Ainsi bien que le concept puisse apparaître utopique aux
yeux des plus septiques, des solutions n'en ont pas été moins
recherchées notamment au niveau des entreprises.
- Les entreprises et le développement
durable : la RSE (responsabilité sociale des entreprises)
Le principe de la RSE est mis en avant depuis qu'il a
été mis à l'ordre du jour en 2002 lors du Sommet de la
Terre à Johannesburg, grand rendez vous du développement durable
organisé par les Nations Unis. Durant, cette manifestation il a
été question de faire le point sur l'application de la convention
de Rio de 1992. De grandes entreprises notamment françaises dans le
secteur de l'environnement et de l'énergie y ont participé.
La responsabilité sociale des entreprises est
également connue sous le terme de «responsabilité
sociétale des entreprises », traduction de
«corporate social responsibility ». Si l'utilisation de cette
expression est préférée, en particulier en France,
à la première, c'est du au fait que le pilier environnemental ne
doit pas être oublié. En effet, la RSE consiste en
l'intégration des concepts de développement durable ; cela
signifie qu'une entreprise doit inclure de façon volontaire dans ses
activités mais également dans les relations avec les
parties prenantes*(*) les préoccupations économiques,
environnementales et sociales.
D'un point de vue pratique, il ne s'agit pas de se
lancer dans une telle stratégie les yeux fermés. En effet, il
convient de se poser les questions telles que : s'agit-il d'une mutation
du secteur d'activité ? Y aura-t-il retour sur
investissement ? N'y a-t-il pas un risque de non retour en cas
d'échec ? Quelles vont être les opportunités à
saisir une fois cette stratégie mise en place ? Pour cela, il
convient d'établir un bilan des opportunités et menaces de
l'entreprise (grille SWOT).
Les changements qu'impliquent la mise en oeuvre de la
responsabilité sociétale dans une entreprise se fondent dans tous
les services : définir l'éthique qui va être suivie,
établir une charte, veille technologique et concurrentielle accrue,
former le personnel à cette nouvelle voie afin de ne pas risquer un
rejet du projet, trouver la communication internet et externe, etc.
Il existe un ensemble de normes et d'outils
permettant à chaque entreprise selon son type d'activité de se
voir reconnaître son engagement dans l'application du
développement durable tels que :
o Système de management environnemental et d'audit
(EMAS) de l'Union Européenne : l'idée est d'auditer des
entreprises volontaires sur leur management environnemental sachant que les
résultats de cette étude seront mise à disposition du
public
o La norme SA 8000 : elle se traduit par deux
types d'engagements pour les entreprises :
ü Un certificat en cas de respect des normes en terme de
production telles que le respect des conditions de travail, l'interdiction du
travail des enfants et du travail forcé, etc.
ü Le statut de membre si les critères sont
respectés également au niveau des fournisseurs et pour toutes les
unités de production.
o La norme ISO 14001 : elle permet de mesurer l'impact de
l'activité de l'entreprise sur l'environnement. Elle prend en compte des
aspects environnementaux tels que les émissions dans l'air, les rejets
dans l'eau, la contamination des sols, la gestion des matières
premières, l'utilisation des matières premières et
ressources naturelles.
o L'AFAQ 1000NR : il s'agit d'évaluer et mettre en
évidence l'état d'avancement d'une organisation au regard de sa
RSE. Cette norme proposée par l'AFNOR certifie donc d'une
démarche de développement durable et permet aux dirigeants de
voir leur efforts reconnus.
Il ne s'agit là que d'un bref aperçu des
possibilités offertes aux organisations afin de faire reconnaître
leur volonté et actions à devenir socialement ou
« sociétalement » responsable.
D'ailleurs, d'un point de vue juridique il n'existe aucune loi
obligeant une entreprise à s'engager dans une démarche de RSE.
Cependant, la France a suivie l'exemple du Danemark mettant en place la loi sur
les Nouvelles régulations économiques. L'article 116
prévoit en effet que les entreprises cotées en Bourse indiquent
dans leur rapport annuel une série d'informations relatives aux
conséquences sociales et environnementales de leurs activités.
Cette loi dépasse alors le principe de volontarisme qui alimente
normalement la RSE.
Au-delà d'un engagement officiel telle qu'une
normalisation ou labellisation, une entreprise peut démontrer son
caractère à travers sa politique d'achats et notamment
lorsqu'elle s'appuie sur le commerce équitable.
2. Le commerce équitable
- Un constat de base : il n'est plus possible
d'ignorer le commerce équitable *(*)
Fig.2 Etude Alter éco avril 2005
Même si aujourd'hui le commerce équitable reste
marginal d'un point de vue du volume par rapport au commerce traditionnel, il
serait inconscient de sous estimer le pouvoir mais surtout l'opportunité
d'un tel marché étant donné qu'il est devenu celui qui
connaît la plus rapide croissance. Son chiffre d'affaire a
augmenté de 154% en cinq ans rien que sur l'espace
européen ! De plus selon le sondage réalisé en avril
2006 par Pèlerin-CCFD/TNS-Sofres, 42% des Français
déclarent avoir acheté des produits équitables au cours
des douze derniers mois. D'autre part, cette progression ne risque pas de
s'atténuer car selon une étude réalisée par le
Ministère des affaires étrangères, la Direction
Générale de la Coopération Internationale et du
Développement (DGCID), Altervia Consulting, en collaboration avec la
PFCE, celle-ci prévoit une croissance du secteur pour 2006/2007 de 103%
et une augmentation de 38% du nombre de références de produits.
Face à un tel constat, les entreprises et les
consommateurs bien que sensibilisés et prêts à s'investir
sur un tel marché restent néanmoins parfois sceptiques ou perdus
face à cette profusion de labels, de marques équitables, de
points de ventes. Aussi, il sera expliqué ci-dessous les origines du
commerce équitable et de son organisation afin de mieux comprendre
où nous en sommes aujourd'hui.
- Les origines et objectifs du commerce
équitable
Depuis quelques années, le commerce équitable
est devenue un véritable phénomène tout comme le concept
de développement durable, dont il est un des tenants. Tous en parlent
que ce soient les politiques, les entreprises qui profitent de cette
opportunité de marché, ou les consommateurs qui deviennent des
consom'acteurs. Mais savons-nous vraiment comment il est né ? A qui
profite-il ?
Contrairement aux idées reçues, le commerce
équitable n'est pas récent, en effet, il s'est construit depuis
plus de 40 ans grâce aux ONG au départ comme Oxfam en Grande
Bretagne ou encore aux Pays Bas grâce à des boutiques
spécialisées. Le premier réseau de commerce
équitable en France est né grâce aux Artisans du Monde dans
les années 1970. On parlait au départ de commerce
« alternatif », en réaction au commerce traditionnel
où pointaient les inégalités subites par les pays du
« Sud » compte tenu de la main mise et des pressions
exercées par les pays du « Nord ».
Les objectifs du commerce équitable sont multiples, ils
peuvent être regrouper sous trois grands aspects :
o La vente de marchandises équitables : le but est
de proposer au consommateur d'acheter un produit de qualité à un
prix tel que celui qui l'a fabriqué ou produit puisse vivre
correctement. Autrement dit en plus d'acheter un bien de consommation aussi
bien voire meilleur (du moins c'est ce qui est affirmé) qu'un autre, on
propose au client par la même occasion de prendre conscience de son acte
d'achat, de s'intéresser à ses conditions de production et de
vente ainsi qu'à leurs conséquences sociales et
environnementales.
o L'information et la sensibilisation des consommateurs :
notamment grâce aux points de vente, mais également l'organisation
d'évènements tels que la quinzaine du commerce équitable
qui a lieu désormais depuis sept ans. Cela permet d'expliquer les
raisons d'être du commerce équitable et notamment de
présenter les bénéfices qu'en tirent les petits
producteurs (école, santé, logement, conditions de travail,
etc.)
o L'action politique : en participant à la mise en
place d'un cadre plus officiel du commerce équitable comme c'est le cas
actuellement avec l'AFNOR qui négocie avec les différents acteurs
du secteur pour arriver à donner une définition nationale du
concept, et à terme les critères communs permettant de le
mesurer. L'objectif final étant de fournir un cadre légal des
pratiques du commerce équitable afin de responsabiliser ses acteurs et
d'éviter l'entrée d'opportunistes sans scrupules qui risqueraient
d'entacher la réputation et la notoriété de ce qui a
été accompli.
Ces objectifs s'articulent autour de plusieurs règles
dont voici les principales :
o Mettre en place des relations les plus directes possibles
entre producteurs afin d'éviter les intermédiaires, qui
pèsent sur le prix final dans le commerce traditionnel. Ce
précepte entraîne par conséquent une meilleure
rémunération des petits producteurs.
o Concernant ce dernier point, le commerce équitable
doit pratiquer un « juste » prix pour le producteur, le but
étant qu'il perçoive un revenu lui permettant de subvenir
à ses besoins et non plus d'être écrasé par le poids
de ses dettes.
« Quiconque travaille a droit à une
rémunération équitable lui assurant ainsi qu'à sa
famille une existence conforme à la dignité humaine »
Déclaration des Droits de l'Homme, article 23.
o Garantir les droits fondamentaux des personnes :
notamment concernant les conditions de travail (droit d'association, de se
regrouper en coopérative, interdiction du travail forcé et de
celui des enfants, etc.).
o Etablir des relations et des contrats à long terme
sur des bases de respect mutuel et de valeurs éthiques.
o Favoriser la préservation de l'environnement, en
évitant l'emplois d'engrais et en pratiquant la culture en
jachère par exemple.
En un mot, le commerce équitable s'inscrit dans une
optique de la revalorisation de l'Homme, de son travail, afin que les
méandres de la mondialisation, notamment les conséquences de la
Bourse, ne puissent jouer infiniment sur sa vie que ce soit en tant que
consommateur ou producteur.
- les produits du commerce équitable
A l'origine, les produits issus du commerce équitable
étaient surtout basés sur l'artisanat, mais aujourd'hui, on
constate la profusion de références notamment dans
l'alimentaire : cafés, thés, chocolats, riz, pâtes,
quinoa, jus de fruits, fruits frais et secs, sucre, produits alcoolisés,
épices, confitures, pâte à tartiner, graines et noix, etc.
Les objets artisanaux n'ont pas perdus leur intérêt, leur
« gamme » s'est d'ailleurs étendue au fur et
à mesure du temps selon les enseignes : vêtements, vaisselle,
objets d'art, jouets, meubles, bijoux, etc.
Depuis deux ou trois ans, les cosmétiques sont
entrés dans le réseau équitable à travers des
produits tels que les huiles essentielles, les soins traditionnels (corps,
cheveux, visage, etc.). A voir maintenant quels nouveaux produits deviendront
les nouveaux préférés des consommateurs ou au contraire
ceux auxquels ils n'adhéreront pas.
- Les différentes organisations et leur
label
Face à la profusion des labels, associations et
organisations, le consommateur, mais également un chef d'entreprise,
peuvent avoir le sentiment de se sentir perdus. C'est ainsi que la plupart du
temps, le label Max Havelaar est brandi comme étant le seul label sur
lequel on puisse s'appuyer. Pour clarifier la situation il vous est
proposé un bref exposé de la structure actuelle du réseau
et du rôle de chaque organisme.
o IFAT (International Fair Trade Association ou
International Federation of Alternative Trade) : née en 1989, ce groupe
international s'occupe de faire reconnaître les structures liées
au commerce équitable. Ainsi depuis 2004, il a lancé la marque
Fair Trade Organization qui a pour rôle de labelliser des
organisations (et non pas des produits) selon ses propres critères.
La PCFE, Alter éco, Artisans du Monde et Solidar'Monde en font partie.
o EFTA (European Fair Trade Organization) : depuis
1990, son but est de rassembler les centrales d'importations
européennes, autrement dit les entreprises en contact direct avec les
producteurs qui achètent leur produit. Solidar'Monde est l'un de ses
membres.
o NEWS (Network of European Worldshops) : il rallie
les réseaux nationaux de magasins spécialisés depuis 1994,
dont Artisans du Monde fait partie.
o FLO (Fairtrade Labelling Organization) : cette
association réunit depuis 1997 les organismes de labellisation du
commerce équitable. Cette labellisation porte sur les produits
uniquement, comme le label Max Havelaar.
Ces quatre fédérations se sont regroupées
en 1998 sous le réseau informel FINE*(*).
o PFCE (plateforme française pour le commerce
équitable) : née en 1997, elle regroupe différents types
d'organisations de commerce équitable (entreprises et associations, dont
certains voyagistes équitables) aux activités
complémentaires : Importateurs; importateurs-détaillants;
boutiques spécialisées; associations de promotion; associations
de labellisation; structures de solidarité; services... la PFCE permet
à ses membres d'utiliser le logo ci-contre après que celle
ait vérifié par un processus qui lui est propre la qualité
de leur commerce équitable.
o STEP : réseau international qui propose tout
comme FINE des modèles de certification afin d'uniformiser les pratiques
liées à ce commerce. Step s'est spécialisé dans la
labellisation des filières notamment dans le secteur textile.
- Les critiques des rétracteurs
Le problème de ces labellisations restent que
même si elles semblent hautement rigoureuses, elles restent confuses aux
yeux du public puisqu'il n'existe aucune officialisation par les pouvoirs
publics contrairement au label biologique, désormais normalisé
par le label AB (Agriculture Biologique). Or le fait que ces labels soient
privés est fort contestés par les rétracteurs au commerce
équitable, c'est pourquoi la labellisation des structures et des
produits reste un outil essentiel à perfectionner pour encore plus de
crédibilité.
D'autre part, certains estiment qu'étant donné
les critères de qualification du commerce équitable, il n'est pas
humainement possible, ou du moins que ces organisations ne disposent pas
suffisamment de personnes professionnelles ni de recul, de contrôler que
chaque coopérative, le circuit de chaque produit pour pouvoir certifier
à 100% que toutes les conditions sont remplies. De plus, la
labellisation des produits telle qu'elle est construite aujourd'hui est
difficilement applicable aux produits d'artisanat qui proviennent
généralement de références multiples qu'il est
quasiment impossible de vérifier une par une. Or ce sont ces personnes
là qui sont le plus dépendantes du commerce équitable
étant donné leur vulnérabilité.
Parmi le clan des altermondialistes, normalement
défenseurs de ce réseau, certains extrêmes estiment que le
commerce équitable est désormais biaisé du fait de la
distribution de ces produits dans les grandes surfaces, telles que Leclerc,
Auchan, Carrefour, Monoprix (le 1er à l'avoir fait !). En
effet, la vente par le biais des magasins spécialisés permet une
approche différente, puisque les équipes sur place sont plus
aptes à sensibiliser leurs clients, étant donné leur
état de connaissance du circuit et leur implication.
Cependant même les plus septiques ne peuvent renier
l'opportunité de marché représentée par le commerce
équitable même si pour l'instant ce dernier ne correspond en
France qu'à 1% des achats environ, loin derrière les tendances en
Angleterre, Allemagne ou aux Pays Bas. De plus, un marché de niche s'est
développé depuis environ cinq ans, conséquence directe de
l'extension du concept : le tourisme équitable. Il existe
d'ailleurs de nombreuses dénominations telles que tourisme solidaire,
responsable, etc.
3. Un « autre » tourisme
« On entend par développement du tourisme
durable toute forme de développement de cette activité
touristique qui respecte, préserve et met en valeur à long terme
les ressources naturelles, culturelles et sociales d'un territoire.
Le développement du tourisme durable doit s'inscrire
dans une dynamique qui articule des modes de production et de consommation
responsables, tout en offrant aux populations qui vivent, travaillent ou
séjournent sur cet espace des avantages socioéconomiques
équitablement répartis.
Ce développement suppose un aménagement et une
gestion intégrée des ressources, ainsi que la participation des
acteurs locaux afin de concilier sa mise en oeuvre avec les besoins et
capacités du territoire. » Définition
proposée par l'OMT, Organisation Mondiale du Tourisme
Ce court texte nous permet de comprendre dans une optique
assez large à quoi correspond un « autre »
tourisme : il englobe des notions d'équité, de relations
équitables, de solidarité, un aspect environnemental et humain...
Autrement dit tous les concepts de bases du développement durable. Le
problème est que cette définition est peut être un peu trop
large, étant donné la floraison de nouveaux tourismes
alternatifs : tourisme équitable, solidaire, responsable,
écotourisme. Comment le consommateur peut-il faire pour distinguer ses
offres, ne pas s'y perdre, y a-t-il une « marque », un
label de confiance ?
Tout d'abord, on peut penser que la notion de tourisme
responsable correspond à l'application de la RSE dans le secteur du
tourisme. Il est considéré comme un tourisme alternatif et
regroupe les différentes formes de tourisme précédemment
citées. Ses principes assez généraux sont regroupés
selon les points suivants :
o Faire en sorte que les voyageurs et les populations se
rencontrent de façon plus authentique, plus humaine
o Préserver dès aujourd'hui les ressources
culturelles, naturelles et sociales
o Permettre aux populations locales de s'épanouir par
le biais du tourisme : conserver leur culture, prendre soin de leur
environnement, percevoir une « juste »
rémunération, échanger avec les voyageurs, etc.
- Le tourisme équitable, solidaire et
responsable
On pourrait regrouper l'initiative du tourisme responsable et
solidaire sous le même drapeau étant donné que ce sont des
notions encore non clairement définies officiellement. En effet la
frontière entre les deux est si mince, et l'utilisation des deux termes
si souvent rapprochées qu'il semble pour le moment qu'il s'agisse plus
d'actions synonymes, voire complémentaires que diamétralement
différentes. L'objectif est de mettre l'accent sur l'homme en
priorité.
Le tourisme équitable se présente comme
l'application des principes du commerce équitable à
l'échelle du secteur touristique, par conséquent il peut
être considéré comme faisant partie à la fois du
tourisme responsable et solidaire. L'objectif principal est de faire
bénéficier aux populations locales une part équitable du
tourisme généré sur place tout en faisant en sorte que ce
dernier ne vienne perturber son propre développement. C'est pourquoi les
projets sont logiquement élaborés en collaboration avec les
communautés d'accueil. Le tenant de cette activité est que ces
bénéfices ne sont pas réinjectés uniquement dans le
circuit du tourisme, comme cela est le cas la plupart du temps ; au
contraire, ces profits servent à financer des projets non touristiques
comme des écoles, des centres de soins, une meilleure formation, comme
cela l'a été déjà fait pour les producteurs du
commerce équitable.
L'avantage du tourisme équitable est qu'il
bénéficie des effets de notoriété du commerce
équitable. Le problème est qu'il n'existe aujourd'hui toujours
pas de label officiel reconnaissant les produits ou structures proposant ce
type de tourisme. Cependant, on constate que cette branche du tourisme
alternatif a été prise sous l'aile de la PFCE depuis 2004. Une
charte du tourisme équitable a d'ailleurs été
établie avec la collaboratio*(*)n d'acteurs du tourisme équitable, membres de la
PFCE. Notons qu'il s'agit là à nouveau d'une initiative
« privée », autrement dit sans effet
contraignant : la seule punition possible pour ces associations seraient
d'être rejeter de la plateforme et d'être
discréditées, mais qu'en est-il pour toutes les autres non
membres qui se proclament équitables ? Tant qu'une
législation ou un organisme de contrôle ne sont pas mis en place,
tous les abus seront possibles.
Toutefois, un grand pas a été
réalisé par l'ATR* qui avait déjà
établi un cahier des charges définissant plus d'une vingtaine
d'engagements à respecter pour ses membres. Il est aujourd'hui reconnu
pour son label « Tourisme Responsable ». En effet depuis le
16 mars 2007, le travail de collaboration avec l'AFNOR a permis de mettre en
place une certification officielle.
De plus, l'UNAT (Union Nationale des Associations du Tourisme)
regroupe plus de 500 associations du tourisme dont une en particulier :
l'ATES, association pour le tourisme équitable et solidaire
fondée l'an dernier collaboration avec la PFCE. L'UNAT a elle aussi
établi une grille de critères afin de définir les produits
du tourisme solidaire, à savoir la sensibilisation des voyageurs, le
respect de l'environnement, l'implication dans un ou plusieurs projets de
développement local, etc.
- L'écotourisme
« L'écotourisme est une forme de voyage
responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de
l'environnement et au bien être des populations locales »
The International Ecotourism Society
L'écotourisme se distingue de la
précédente forme de tourisme alternatif en appuyant son discours
sur un aspect plus environnemental. L'idée est d'allier écologie
et vacances sans que cela soit subi par les voyageurs.
« Le principe qui prévaut, c'est qu'il faut
passer de bonnes vacances, tout en sachant qu'une partie de l'argent qui sera
dépensé bénéficiera à certains
projets », Pascal Languillon, président et fondateur de l'ATE,
association française d'écotourisme, crée en 2005.
Autrement dit, cette forme de tourisme se traduit par des
voyages axés sur la nature en l'observant et l'appréciant ainsi
que les cultures traditionnelles des communautés vivant sur ces sites
naturels. Ses objectifs sont multiples, en voici les principaux :
o L'organisation n'est possible que par groupes restreints
afin de ne pas perturber la population locale dans son rythme de vie mais
également son environnement
o Protéger les zones naturelles : notamment leur
biodiversité en prenant les mesures préventives de conservation
des écosystèmes.
o Sensibiliser les voyageurs, mais plus encore éduquer
les communautés afin qu'à leur tour elles protègent leur
environnement. Pour cela les avantages économiques issus de ce tourisme
sont utilisés pour financer les administrations et organismes qui
veillent à la préservation de leurs écosystèmes.
o Les emplois créés, ainsi que les revenus, sont
prioritairement attribués aux populations locales afin de leur permettre
entre autre de financer les outils leur permettant à leur tour de
devenir acteur dans la protection de leur milieu de vie.
Le problème est qu'il n'existe pas d'organisme de
regroupement international permettant de mettre au grand jour le travail
accompli par les ONG et les associations en faveur de l'écotourisme.
Cependant, les acteurs tentent tout de même de s'organiser notamment en
France avec l'AFE qui cherche à diffuser ce concept et se propose
d'accompagner le développement de projets ainsi que la mise en place de
stratégies de territoires liées au tourisme durable.
Heureusement, il existe néanmoins un label officiel,
pris en charge par l'AFAQ/AFNOR : l'écolabel pour les services
d'hébergements touristiques depuis avril 2003. Cette labellisation n'est
possible que si le « produit » répond à
multiples critères dont voici quelques exemples : limiter sa
consommation d'énergie et sa consommation d'eau, réduire sa
production de déchets, favoriser l'utilisation de ressources
renouvelables et de substances moins dangereuses pour l'environnement,
encourager l'éducation et la communication en matière
d'environnement. C'est pour le moment le seul label communautaire officiel.
D'autres labels foisonnent selon les états, voire les
régions, tels que le « blue flag » pour les
plages, ou les « clefs vertes » pour les campings en
France. Il reste à espérer désormais une harmonisation
des critères afin de permettre aux consommateurs de s'y retrouver
facilement, et d'éviter que la situation devienne complexe, voire
illisible ce qui est le cas lorsqu'il y a profusion de labels.
Quant on sait qu'aujourd'hui que le tourisme est l'une des
premières industries du monde, à savoir 12% du PIB mondial et 200
millions d'emplois (8% de l'emploi mondial), on ne peut rester insensible aux
conséquences de son développement quand on connaît
déjà les torts qu'il a causé : pillage du patrimoine
culturel, tourisme sexuel, pollution à cause des avions, etc. Ce sont
ces lourdes conséquences humaines et environnementales qui ont
amené à l'avènement de ce tourisme alternatif. Même
s'il en est toujours à ses balbutiements, ses efforts d'organisation
devraient permettre prochainement de proposer une offre structurée et
définie, évitant ainsi que certains professionnels ne s'emparent
de ce phénomène qu'ils considèrent comme une mode,
susceptibles alors de biaiser la vision pour le moment positive de ce nouveau
marché.
Ce marché n'est d'ailleurs pas le seul à
séduire de nouveaux acteurs ambitieux, cherchant à surfer sur
l'esprit bien être et santé. En effet, le bio est devenu plus
qu'un marché de niches pour les nouveaux bobos et écologistes du
nouveau millénaire, il touche désormais une grande part des
populations.
4. Et le bio : où en est-on ?
Le bio fait partie intégrante de l'application du
concept de développement durable puisqu'il s'agit ici de consommer
mieux, autrement dit de façon plus saine par rapport à notre
santé, mais aussi de protéger notre environnement, notre
patrimoine terrestre.
Alors que pensez du bio ? Est-ce juste un attribut
politiquement correct que la communication s'emploie à brandir, ou
s'agit-il d'un changement profond des attitudes de consommation ?
Qu'entend-on exactement par « bio » ? Y a-t-il un
moyen pour les consommateurs de se repérer ? Quels produits sont
certifiés ?
- Qu'est qu'un produit bio ?
Le mouvement pour l'agriculture biologique a
démarré dans les années 1920, mais a réellement
pris ses marques à partir de 1950 parmi les producteurs, et a
été reconnu par l'état en 1981 par un règlement
national définissant l'Agriculture Biologique. Puis en juin 1991,
l'Europe s'empare du concept en définissant les règles de
production biologique pour les végétaux et instaure un
contrôle de certification obligatoire pour les producteurs et les
transformateurs de produits biologiques. Vient ensuite un nouveau
règlement de l'UE en 1999 qui étend le concept aux produits
animaux.
L'agriculture bio loin d'être si simple, répond
parfaitement au concept de développement durable sous trois
dimensions :
o Environnementale : aucun produit chimique de
synthèse ni OGM (Organisme Génétiquement Modifié)
ne sont tolérés. En pratique cela se traduit par la recherche
d'équilibre en matières organiques, l'utilisation du recyclage et
le choix d'espèces animales et végétales adaptées
aux conditions naturelles. L'objectif est de préserver aussi bien la
fertilité de la terre que de protéger la biodiversité.
o Economique : mettre en place une relation
privilégiée avec le consommateur notamment lorsque celui-ci
rencontre le producteur des fruits qu'il achète par exemple. De plus, du
fait de barrière à l'entrée, l'arrivée de nouveaux
exploitants peut paraître difficile mais cela joue un effet positif sur
le besoin toujours croissant de main d'oeuvre. D'autre part, l'objectif est de
contribuer à renforcer l'économie et son dynamisme dans les zones
rurales.
o Social : prendre soin de l'homme en lui permettant de
travailler dans des conditions d'exploitations plus saines (il a
été prouvé que l'utilisation des engrais chimiques
engendrait une propension plus forte aux maladies), mais également pour
le consommateur final. De plus, le respect de la santé animale est
primordial. Le climat n'est pas celui de la compétition entre les
acteurs de ce secteur mais plutôt la coopération et le respect de
valeurs éthiques.
- Comment se repérer ?
Quelques soient les produits bio (produit agricoles
végétaux non transformés comme les légumes, animaux
et leurs produits non transformés comme le lait, denrées
alimentaires composés d'ingrédients végétaux ou
animaux bio comme le pain), ils sont reconnus grâce à un
label : AB, Agriculture Biologique.
Cette certification est établie par un organisme
reconnu par les pouvoirs publics : ECOCERT. Il a pour rôle de
contrôler chaque unité de production et de transformation de
produits biologiques. Chaque étape de la production à la
commercialisation répond à une obligation de moyens. Pour mieux
comprendre, les étapes d'une telle certification, il est
présenté ci-dessous un schéma explicatif :
Fig.3 les étapes de la certification Ecocert
L'étiquetage des produits bio suit une procédure
stricte :
o Bio à plus de 95% : cela signifie que
la teneur en ingrédients biologiques est supérieure à 95%.
Par conséquent, l'utilisation de la terminologie « Agriculture
Biologique » ainsi que l'apposition du logo AB sont permises.
o Bio à plus de 70% : l'étiquetage
indiquera "x% des ingrédients d'origine agricole ont été
obtenus selon les règles de la production biologique" et distinguera les
ingrédients biologiques des ingrédients de l'agriculture
conventionnelle dans la liste des ingrédients. La mention
« Agriculture Biologique » et le logo AB n'ont pas le droit
d'être utilisés.
o Bio en conversion : les produits agricoles non
transformés et les aliments composés d'un seul ingrédient
d'origine agricole issu d'une exploitation en conversion peuvent porter la
mention "conversion vers l'Agriculture Biologique".
- L'espoir du bio et son
expansion
Le bio intéresse de plus de plus, et se retrouve dans
des secteurs d'activité tels que la cosmétique ou le textile, ou
encore d'autres produits non alimentaires.
Même si l'esprit « nature » n'est
pas récent dans la cosmétique (voir l'exemple de Body Shop qui
existe depuis une quinzaine d'années), il semble prendre un essor
impressionnant depuis trois ans étant donné le nombre de marques
et de laboratoires qui se sont axés sur ce marché. Mais
là encore il s'agit de ne pas se perdre. Il existe tout comme le
produit agricole bio, une certification « Cosmebio »
délivrée par l'organisme indépendant Ecocert. Ce label
apposé assure que le produit est à 70% composé
d'éléments biologiques, et qu'il répond à un cahier
des charges très rigoureux, comme par exemple être sans
glycérine, ni paraffine, ni vaseline, ni alcool. Ils doivent être
exempts de tout parfum, de colorant et de conservateurs artificiels. Bien
évidement l'utilisation des produits dérivés du
pétrole et les tests sur les animaux sont proscris.
Il existe également depuis 1997 le label
« Cosmétique bio écologique », mis en place
par l'association Nature et Progrès. Son cahier des charges est aussi
strict, voir plus encore que celui établi par Ecocert car les produits
doivent être composés à 100% d'ingrédients
biologiques.
Le textile aujourd'hui est un secteur en pleine mouvance quant
aux matériaux utilisés. Le boom du coton biologique attire les
foules, il va d'ailleurs devenir le point d'ancrage de la politique de
développement durable de la Poste. En effet, cette ex-entreprise
nationale a créé un partenariat avec Armor Lux afin que celle-ci
lui fournisse d'ici 2008 300 000 tee-shirts en coton biologique pour ses
employés. Mais qu'est qu'un coton bio exactement ? Tout comme
pour l'agriculture bio, l'utilisation de produits chimiques et notamment les
engrais sont interdits. Quand on sait que l'agriculture du coton bio
représente 3% des cultures mondiales mais qu'elle est la seconde la plus
polluante sur la planète, cela laisse certes à
réfléchir... Sur le même modèle toujours,
l'exploitation se fonde sur une gestion de l'eau, le recyclage des
matières organiques naturelles, la rotation des cultures, et le respect
du bien être animal et humain.
Le problème est qu'il n'existe aujourd'hui aucun label
européen assurant au consommateur le respect de ce cahier des charges.
Max Havelaar a cependant labellisé un « coton biologique et
équitable ». Même s'il s'agit là d'une marque de
confiance, il n'empêche que de nouveaux créateurs qui tentent de
trouver leur place dans le nouveau petit monde de la mode éthique ne
bénéficient pas de ce type de certification.
Toutefois, il est à noter qu'à
l'extérieur de nos frontières, certaines étapes ont
été franchies. Par exemple, SKAL est un organisme hollandais de
contrôle et de certification de la production biologique reconnu sur
le plan international. Le label Eko permet au consommateur de se repérer
et surtout d'être certain de la garantie du produit qu'il achète.
Demeter est aussi un organisme certificateur de l'agriculture biodynamique.
Ces critères s'appuient sur le respect du
règlement européen concernant l'agriculture bio et les produits
doivent en plus répondre à un cahier des charges où le
respect de l'environnement et de sa biodiversité est primordial.
Le marché du bio reste encore marginal même si
l'on constate un fort potentiel de croissance. En effet, on peut retrouver de
plus en plus ces produits dans de magasins spécialisés ou non. Si
on prend le temps de s'arrêter autour de soi on remarque que les magasins
Biocoop qui n'étaient « autrefois »
qu'implantés dans les grosses agglomérations vont aujourd'hui
s'installer dans des plus petites villes, fort de leur succès. La
question qui n'est toujours pas réglée est de savoir, pour les
marketeurs, s'il s'agit d'un simple phénomène de mode qui
subsistera encore quelques années, ou d'un réel avènement
d'un nouveau mode de consommation. Quoi qu'il en soit, ce marché est
source d'opportunités et d'innovations pour les entreprises de nombreux
secteurs.
Même si la notion de développement durable peut
sembler assez lourde à comprendre au départ, il n'en reste pas
moins qu'elle semble être riche de possibilités, d'innovations
technologiques, culturelles et économiques. Reste maintenant à
convaincre les plus sceptiques qu'il est urgent d'agir dès aujourd'hui
avec un petit geste ou avec une pleine envergure en intégrant cette
stratégie au sein des petites comme des plus grandes entreprises. Le
développement durable peut en effet faire reculer même ses plus
fervents partisans quand il s'agit de mettre en place les principes. Cependant
cette mission n'est pas insurmontable et elle concerne tous les services d'une
organisation, notamment le marketing. En effet, ses deux notions qui pourraient
sembler antagonistes ont en fait de grandes opportunités
d'évolution si l'on veut bien se donner la peine de les faire
« travailler » ensemble.
B. Le développement durable : mythe ou
réalité dans le domaine du marketing ?
Depuis que les entreprises se lancent dans la grande aventure
du développement durable, chacune tente à sa manière de
trouver une personne responsable d'un tel projet soit dans le comité de
direction, soit en créant spécialement un service ou un poste
pour s'en occuper ou alors en demandant à son service marketing ou
communication de s'en charger, comme c'est le cas pour Monoprix. Quoi qu'il en
soit mettre en place une telle stratégie demande un effort et une
volonté de la part de tous les salariés, cadres ou hauts
dirigeants.
On a souvent reproché au marketing de refuser de
changer sa philosophie et ses habitudes pour intégrer le concept au
quotidien. Or un service marketing-communication est au contraire la porte
ouverte entre l'entreprise et son environnement, c'est pourquoi il est
essentiel qu'aujourd'hui les marketeurs et professionnels de la communication
entrent à leur tour dans l'ère du développement
durable.
1. Intérêts d'une telle alliance
- La bousculade de nouveaux concepts
La combinaison du marketing et du développement n'en
est encore qu'à ses balbutiements, c'est pourquoi chacun utilise les
termes qu'il préfère : marketing vert, responsable,
durable... Quelle est la signification de ces mots ?
Selon Michèle Bernard et Jacques Boisvert, professeurs
à HEC, il existerait deux approches de ce qu'ils nomment le marketing
vert :
o Volontaire : autrement l'idée est de
laisser agir les forces du marché. Le pilier de cette vision est la
« consommation verte » que ce soit celle des consommateurs
comme celle des entreprises. Pour qu'on puisse parler de ce type de
consommation, il faut que celle-ci soit traduite par des actes, des changements
de comportements d'achat suffisamment importants pour exercer une pression
principalement sur les fabricants. La seconde condition pour qualifier ce
concept de volontaire est que les entreprises elles même soient sensibles
à ce sujet. Autrement dit, si elles ne se sentent pas prêtes
à répondre à ces changements d'habitudes de la part du
consommateur, alors cette théorie perd toute consistance.
o Incitative : l'idée est que le
marketing vert soit à la source une initiative de l'état qui
à travers lois et règlements pousse l'entreprise, et par
conséquent le consommateur, a adopté un comportement plus
responsable. Par exemple, une loi va imposer de prendre en compte un aspect
environnemental dans les procédés de fabrication pour un bien de
consommation donné.
En résumé, ces professeurs estiment que
l'appellation « marketing vert » correspond aux
conséquences de la transformation des modes de consommation sur la
fabrication, la distribution et la commercialisation des biens et services.
Mais il s'agit ici d'une approche un peu théorique. Or
des professionnels du conseil en développement durable ou de la RSE
exposent de façon plus pratique leur conception. Selon Stanislas
Dupré, directeur général d'Utopies, agence
pionnière dans le domaine, il existe plutôt trois types de
publicité responsable :
o Le marketing vert : il met en avant la valeur
éthique du produit
o Le marketing responsable : il prévient
les débordements du marketing
o Le marketing social : il fait la promotion des
comportement durables
Un autre professionnel du marketing, ABC marketing, reprend un
peu l'idée énoncée par M.Dupré mais encore une fois
de différente manière. En effet, cette entreprise parle
plutôt de trois niveaux d'implications du développement durable
dans la stratégie des organisations :
o Niveau 1 : la « peinture
verte » : les actions de communications de ces entreprises ne
seraient qu'une façade, un leurre pour attirer le client.
o Niveau 2 : les entreprises pensent saisir des
opportunités de nouveaux marchés en développant des offres
produits ou services « durables ».
o Niveau 3 : les entreprises intègrent le
développement durable au coeur même de leur stratégie.
Marie Le Gall, chercheuse au CNRS et maître de
conférence en économie et gestion à l'Université de
Rennes 1, présente elle aussi deux conceptions mais plus axé sur
l'aspect environnemental :
o Le marketing écologique : il suppose
que les comportements que ce soient ceux des entreprises ou des consommateurs
ne pourront se modifier qu'à partir du moment où nous auront
tous compris dans sa globalité les problèmes
environnementaux. Autrement dit, elle estime que l'écologie devrait
être avancé comme un argument de vente uniquement si c'est le
meilleur moyen de parvenir à préserver les ressources naturelles.
En résumé, l'offre des producteurs est supposée de ne pas
suivre une demande effective des consommateurs, mais résultée du
choix de l'entreprise de proposer un service ou un produit
« vert ».
o Le marketing vert : il s'agit plutôt de
l'hypothèse contraire. Les producteurs seraient sensibles à la
demande en produits « durables » des consommateurs mais ils
auraient tendance à la surestimer. Ainsi la démarche des
entreprises relèverait des pressions du marché et non d'une
motivation morale et sociétale. Selon l'auteur, cet conception reste
limitée. En effet, elle estime qu'il existe encore trop peu
d'entreprises répondant à cette demande, elle-même
restreinte.
Finalement, une dernière vision de l'alliance du
marketing et du développement durable nous est proposée par
Christine Bathelier, auteur d'un article paru sur le site internet Technologies
Propres. L'approche apparaît ici sous un jour plus critique que les
précédentes. Elle perçoit en effet cette alliance sous la
forme d'un nouveau « 3P » :
o Production : l'environnement est pris
en compte dans les processus de fabrication. C'est là qu'apparaissent
selon elle les technologies propres qu'elle définie comme utilisant
moins de matière première et ayant un faible impact sur
l'environnement.
o Produit : des produits eux même
moins toxiques pour la santé quotidienne des consommateurs
o Poubelle : l'objectif de ce qu'elle
appelle l'écolomarketing serait de diminuer le volume de déchets.
Sous la bannière de l'écolomarketing,
elle regroupe la vente de produits annoncés
« verts » (biodégradable, sans phosphate,
recyclable, sans conservateur, écoproduit, etc.) mais également
le mécénat « vert ». Un exemple de ce
dernier : Rhone Poulenc, partenaire de l'émission Ushuaia pendant
de nombreuses années. Ce type de mécénat permettrait de
créer et d'entretenir une image positive de l'entreprise.
En définitif, il n'existe pas encore aujourd'hui une
approche permettant de définir clairement l'implication du marketing
quand il est question de développement durable et vice versa. Cela
n'empêche pas qu'il existe un lien réel entre ces notions :
quel est son intensité et surtout son intérêt ?
- Pourquoi cela est-il important ?
A l'heure actuelle, on reproche au marketing et à la
communication d'être loin derrière les autres services qui on su
intégrer les principes de RSE dans leur quotidien. A qui la faute ?
Qu'importe. Une chose est sure : il existe un réel
intérêt à faire cohabiter marketing et développement
durable, voire beaucoup mieux : les faire
« travailler » ensemble pour de bon.
Le marketing est le service en entreprise qui permet de
centraliser les attentes des consommateurs avec l'offre produit de cette
dernière. Or, plus qu'une tendance, les motivations, attentes et
habitudes de consommation sont petit à petit en train de se transformer.
Ethicity, agence de conseils stratégiques en
développement durable, a rendu public le 23 novembre 2006 sa
3ème étude sur le sujet : « les
attentes des consommateurs évoluent vite, leur sensibilisation au
développement durable s'approfondit, et ils sont de plus en plus
nombreux à mettre en cohérence leurs actes d'achats avec leurs
déclarations ». En pratique, cette enquête, menée
en partenariat avec Aegis Media Expert auprès de 6000 personnes,
démontre que plus de 35% des personnes interrogées relient leur
acte d'achat avec leurs convictions. Or ces préoccupations rassemblent
des gens d'âge et d'opinion très diverses : un nouveau
phénomène en la matière. On parle même de
consomm'acteur.
On considère souvent que le rôle du marketing
est d'apporter des profits à l'entreprise. Ainsi selon M. Camenish,
« le marketing consiste à informer les consommateurs sur le
produit, de façon à ce que les ventes augmentent ».
Mais avant d'être un outil de séduction du consommateur, le
marketing doit comprendre les attentes, motivations et freins de ces derniers
afin de pouvoir proposer un produit en adéquation avec sa cible finale.
C'est pourquoi, les marketeurs ne peuvent plus ignorer aujourd'hui ces
tendances en terme de consommation, voire même l'avènement d'ici
une dizaine d'année d'un véritable nouveau mode de consommation.
Le marketing et la façon de communiquer sont
voués à changer d'autant plus que les personnes accordent de plus
en plus d'importance à l'engagement des entreprises, si elles sont
devenues socialement responsables. En effet, les entreprises engagées
dans une telle démarche mettent en jeu leur réputation et leur
image de marque. Pari risqué ?
Au contraire puisque 64.8% des français seraient
d'accord avec le fait de privilégier les marques qui ont une
véritable éthique, contre 40% il y a deux ans (toujours selon la
3ème étude d'Ethicity). Ils sont même 31%
à déclarer choisir des produits respectueux de l'environnement
contre la moitié en 2004. Une enquête de la TNS Sofres nous
apprend que 10% des consommateurs affirment boycotter les entreprises qui
polluent et ne respectent pas les réglementations en matière
d'environnement. 7% des personnes interrogées lors de cette étude
annoncent même consommer systématiquement des produits bio.
On ne peut cependant réduire ce que l'on appelle
aujourd'hui l'éco marketing aux seuls attentes du consommateur.
Il s'agit en fait d'une voie grande ouverte, pleine d'opportunités. On
aborde une communication plus transparente, « qui revient au coeur du
produit puisqu'elle raconte la véritable histoire du
produit », selon Elizabeth Pastore-Reiss, directrice d'Ethicity qui
ajoute même « cela redonne du sens à la
communication ». En terme d'éco conception,
« l'environnement leur a donné de nouvelles idées de
différenciation » souligne Nadia Boegin, chef du
département éco conception et consommation durable à
l'ADEME. La créativité et l'innovation ont un nouveau
combat : celui du développement durable. Un bel exemple de
réussite récente est celle d'Yves Rocher qui a lancé une
gamme entièrement éco conçue "Inositol
Végétal", pour laquelle l'entreprise a reçu un prix.
D'autant plus que c'est aujourd'hui qu'il faut agir pour notre
planète de prime abord, mais aussi ne pas se faire distancer par les
opportunistes qui prendraient en marche le train de l'éco marketing.
Elisabeth Laville, fondatrice et présidente de l'agence Utopies, nous
explique d'ailleurs les avantages à mettre en place une telle
stratégie : « En amont, cela permet de prévenir
les crises, de réduire les coûts et d'innover. En aval, on peut
ainsi marquer sa différence, fidéliser sa clientèle,
valoriser sa marque, et, enfin, assurer sa performance
économique ».
Si les éco citoyens, comme on aime à appeler ces
nouveaux consommateurs, sont encore marginaux, ils devraient rapidement voir
leur nombre décupler. Au risque d'être à la traîne,
les entreprises ont tout intérêt à se prendre en main
aujourd'hui afin de proposer des produits éco conçus, verts ou
durables afin de ne pas être dépassées par ses concurrents.
Au-delà de ces considérations, il ne faut pas
oublier que d'une manière ou d'une autre, un nouveau produit est
lancé par un service marketing qui le suit du début à la
fin, met toutes ses forces pour que son lancement s'opère au mieux et
que le produit devienne pérenne. On ne peut qu'espérer que les
efforts des marketeurs seront à la hauteur du développement
durable qui compte énormément sur cet aspect de l'entreprise pour
devenir un jour le modèle de tout bien de consommation.
- Les conditions pour
réussir
La réussite complète d'une telle alliance est
optimum lorsque le développement durable a été
intégré à la source : autrement dit quand la
direction d'une entreprise décide d'ajouter ce dernier dans sa
stratégie d'entreprise. Il doit alors s'opérer un
véritable changement de fond qui passe prioritairement par
l'information. En effet, si l'on souhaite impliquer tous les salariés au
projet, la meilleure solution est de former cadres et employés afin
qu'eux même prennent conscience de la situation mais plus encore du
rôle qu'ils peuvent jouer.
En effet, la mise en place d'une telle démarche ne doit
pas être subie, au risque alors de courir droit à l'échec.
Monoprix est un bel exemple illustrant ces propos : lorsque le groupe a
décidé de supprimer les sacs plastiques, les hôtesses de
caisses et leurs responsables ont suivis des formations qui leur ont permis de
comprendre l'enjeu d'une telle action, et qui ont pu ainsi transmettre
l'information aux clients de Monoprix, surpris au départ de se voir
retirer ces petits sacs transparents.
Les Français ont été déçus
par la vague verte (profusion de produits éco conçus,
recyclables, etc.) des années 90, d'autant plus que la communication
environnementale était trop générale et
l'efficacité des produits peu convaincante. Or Christine Bathelier a mis
en avant les "facteurs clés pour une communication verte
réussie" :
o Avoir des réalisations concrètes
o Ne pas être défensif
o Etre réaliste : se montrer d'abord sceptique
envers soi même, ce sur quoi on va communiquer, maintenir la
qualité du produit, offrir un choix, démythifier la nature.
o Choisir des créneaux indiscutables
o Ne pas s'avancer seul
o Etre le premier
Comme le conseille également ABC Marketing, la mise en
place du telle stratégie demande une réelle réflexion
marketing qui devrait comprendre les points suivants :
o Le positionnement initial de l'entreprise
o L'image perçue par les clients
o La légitimité de l'entreprise à se
positionner sur des axes environnementaux (au risque de ne pas paraître
crédible)
o La perméabilité des clients à recevoir
un discours ou une offre « verte »
o Les attentes des clients
o La perception de bénéfice pour les clients
Autrement dit, le développement durable au sein des
entreprises, et notamment au sein d'un service marketing et communication,
demande des efforts, de la préparation et surtout une très bonne
organisation. Il ne faut pas oublier qu'il n'est plus question d'être
cloisonné à sa propre mission : tous les services doivent
travailler au mieux main dans la main afin de toujours rechercher comment
améliorer la mise en oeuvre d'une telle démarche.
- Les petits pas de la communication et du
marketing dans la sphère durable
Malgré les critiques adressées au marketing et
à la communication pour leur retard dans ce domaine, des gens de la
profession commence à nous montrer le chemin : leur engagement est
un bel exemple et devrait être le moteur des modifications qui devraient
avoir lieu prochainement dans le métier.
Dans ce contexte, comment ne pas parler de Nature et
Découvertes, pionner et symbole de la RSE ? Cette entreprise
française créée en 1990 a pour ambition de faire
connaître et respecter la nature aux urbains, et c'est aujourd'hui un
succès : plus de 4 millions de clients et 600 employés,
voilà les chiffres clefs de la réussite. Mais bien plus qu'une
sélection de produits bien pensés, Nature et Découverte
dépasse aujourd'hui les murs de son enseigne pour proposer à ses
clients des actions telles que des sorties pédagogiques ou des
conférences. Ceci n'est que la partie immergée de l'iceberg,
puisque l'entreprise est aussi responsable à l'interne avec la formation
et la sensibilisation continues de ses employés et encore bien d'autres
faits comme la certification ISO 14001 de son siège social. Autrement
dit, Nature et Découvertes est un modèle que d'autres entreprises
s'évertuent à suivre, pour le bien être de tous.
Un autre exemple d'engagement en terme d'offre produit est
celui du groupe E.Leclerc. Non content d'être devenu le premier
distributeur de produits équitables en volume, cette enseigne appuie son
axe de bataille écologique sur les sacs plastiques. En effet,
après avoir été le premier (à nouveau !)
à supprimer ces sacs transparents en 1996, les centres E.Leclerc ont
lancé en avril 2006 le premier sac en coton 100% bio labellisé
Max Havelaar.
Les modèles de réussite sont nombreux pour ceux
qui se sont lancés dans l'aventure, mais il est vrai qu'on ne parle pas
encore des expériences avortées ou celles qui se
révèlent être des échecs retentissants. Peut
être faudra t-il attendre encore quelques années avant que ces
contre exemples fassent surface, afin d'abîmer un peu l'image parfois
surfaite que le développement durable est forcément une source
d'avantage concurrentiel.
L'offre produit, les achats responsables, etc. ne sont pas le
seul tenant de ce mouvement. En effet, les agences de communication prennent
elles aussi leur destin en main. APACOM (Association des Professionnels
Aquitains de la Communication) est engagée depuis quelques
années dans cette voie. En effet, l'ADEME a lancé une
réflexion sur les principes d'éco conception appliqués aux
activités de communication afin de réduire les impacts
environnementaux liés à leur mise en oeuvre. Dans ce contexte,
APACOM a voulu s'intégrer à ce mouvement et surtout mobiliser les
personnes concernées.
C'est ainsi qu'est né le projet "Com'Avenir" en
partenariat avec l'ADEME. Cet échange s'est concrétisé par
la création en 2004 d'un guide de bonnes pratiques d'actions de
communication respectueuses de l'environnement. L'engagement de cette
association ne s'arrête pas là ! Elle continue à
réfléchir sur le sujet et a lancé en 2006 une nouvelle
démarche "Com'Avenir Acte 2". L'objectif est d'inciter les communicants
à créer ou valoriser les produits éco conçus ainsi
que de développer une offre de produits
« durables ». En pratique, un groupe de dix agences de
communication ont été sélectionnées pour
créer ou valoriser un outil de communication plus respectueux de
l'environnement.
Le dernier exemple en date est celui de l'agence DraftFCB.
Depuis que celle-ci est dirigée par Bruno Walther, la
responsabilité sociale et notamment environnementale, est devenue la
base des valeurs de cette entreprise. En effet, le 30 mai 2007, elle a
créé l'évènement en lançant un
« minifesto » : "Une autre pub est possible ". Ce
manifeste explique les raisons qui devraient pousser toute agence de
communication à prendre le parti de réfléchir sur son
fonctionnement afin de devenir elle-même actrice du mouvement. Vous
pourrez retrouver ce document en annexe 2 afin de mieux comprendre le
discours de DraftFCB.
Ainsi décrit, allier le développement durable
à une activité marketing semble prometteur, voire une
opportunité à ne surtout pas rater. Tout dépend des
valeurs de l'entreprise, des avantages que cela lui procureraient, mais surtout
de la motivation des dirigeants, premier facteur d'engagement. Il existe
toutefois des risques et des limites au modèle, qui sont d'ailleurs les
raisons pour lesquelles certains n'osent pas encore tenter l'expérience.
2. Les difficultés à mettre en place une telle
stratégie
Intégrer le développement durable dans sa
stratégie comporte des risques. Le modèle n'est pas parfait il
existe des limites que les réfractaires brandissent pour retarder une
échéance néanmoins inévitable : les
entreprises devront toutes chacune à son échelle se mettre un
jour ou l'autre à réfléchir mais surtout à mettre
en place les trois piliers au sein de leur structure petite ou grande.
L'objectif ici est de mieux comprendre quels sont ces risques
et limites afin de mieux pouvoir les appréhender et trouver des
solutions ou réponses à ces problèmes.
Une des grosses difficultés rencontrées par les
entreprises au départ de leur démarche est relative à la
collecte d'information et à la mobilisation des contributeurs.
Les difficultés majeures des entreprise pour le
reporting des données sociales et environnementales (source :
Enablon 2005)
|
Collecter les informations
|
22 %
|
Mobiliser les contributeurs
|
13 %
|
Définir un référentiel commun au sein du
groupe
|
10 %
|
|
Vérifier les données
|
10 %
|
Consolider les indicateurs
|
8 %
|
|
Identifier et partager les meilleures pratiques
|
9 %
|
|
Suivre les évolutions du cadre
réglementaire
|
7 %
|
|
Benchmarketer les entités
|
6 %
|
|
Obtenir une visibilité qui ne soit pas qu'à
posteriori
|
5 %
|
|
La multiplicité des référentiels
internationaux
|
4 %
|
|
La multiplicité des cadres réglementaires locaux
|
4 %
|
|
Autres
|
2%
|
|
Fig.4 : Sondage réalisé par Enablon en
2005
Selon une étude menée par Enablon auprès
de 50 entreprises du CAC 40 et du SBF 120, 26% des grands groupes
français publient un rapport de développement durable et 63%
l'intègrent dans leur rapport financier annuel. Mais ces
sociétés se heurtent aux difficultés exposées
ci-dessous. Ces dernières devraient peu à peu disparaître
avec l'expérience des années : il est toujours difficile
d'intégrer un nouveau concept dont les bases ne sont pas encore
clairement définies notamment quant à sa mesure. C'est ce que
démontre d'ailleurs une autre source :
Les principales difficultés rencontrées
par les entreprises du SBF 250 en matière de développement
durable (source Mazars)
|
|
La mise en place d'indicateurs
22,6 %Adapter les systèmes
d'information
17,2 %Sensibiliser les acteurs
17,2 %Identifier les parties
prenantes et concerter
15,2 %Faire changer les
mentalités
11,8 %
|
|
Fig. 5 : enquête menée par Mazars
Cette enquête a permis de mettre en avant les
difficultés rencontrées par les entreprises pour mettre en place
des indicateurs et adapter en conséquence leurs systèmes
d'information.
Autre point clef : après l'information, c'est la
formation des salariés et celles de leurs responsables qui posent
problème. Or il s'agit d'une étape obligatoire dans la mise en
place d'une telle stratégie ! Pour le moment, il n'existe pas
réellement de formateur du développement durable, mais cela tend
à venir notamment par le biais du coaching. Une des solutions est
également d'intégrer le développement durable dans nos
systèmes éducatifs : plus tôt nous apprendrons les
bons gestes et la philosophie qui va avec, plus simple ce sera à mettre
en place dans l'avenir. Mais c'est également au niveau des études
supérieures qu'un cap doit être franchi : mettre en place des
formations qui permettront aux futurs diplômés de demain
d'intégrer ces principes dans leur métier respectif. Les
universités françaises y travaillent mais sont loin
derrière d'autres pays européens comme l'Allemagne ou la
Suède qui ont depuis longtemps mis en place de tels systèmes.
Plus loin que les difficultés rencontrées par
les entreprises, les détracteurs pointent les limites du
modèle :
o Certains dénoncent le fait qu'il y ait une demande en
produits « durables » ne suffit pas. En effet,
différentes études menées démontrent que 30
à 40 % des consommateurs sont de plus en plus sensibles à
l'argument écologique mais que seulement 3 à 4% sont prêts
à faire des compromis. Cet argument est d'ailleurs renforcer par le
constat suivant : il existe bien un écart de taille entre les
réponses données, comme par exemple sur les intentions d'achats,
et l'attitude réelle des consommateurs. En effet, les personnes ne font
pas encore le lien entre le discours annoncé et leur comportement
d'achat.
o D'autres estiment que l'argument
« vert » annoncé comme important par le
consommateur, n'est pas le critère d'achat n°1 dans la
réalité. Autrement dit, l'écologie permettrait de
meilleures ventes si l'avantage annoncé pour le consommateur concerne
non pas uniquement le bien être de la planète mais surtout le sien
(on parle d'ego consommateur).
o Les consommateurs demandent à être convaincu
par le produit. Or il s'agit là d'un véritable casse tête
de communication : comment expliquer et prouver que le produit
« vert » est mieux sans tomber dans le discours
scientifique. De plus, la profusion de labels (entre ceux officiels et ceux
relevant d'entreprises privées), le consommateur a de quoi y perdre la
tête et par conséquent de se lasser d'un produit pour lequel le
bien être qu'il procure ne semble pas à la mesure de ses
promesses.
Une dernière limite au concept reste que si les
français se montrent de plus en plus sensibles au développement
durable, jouer sur cette corde sensible constitue justement un risque. En
effet, certains n'hésitent pas à communiquer sur un bien par
exemple dont la nature et le devenir écologique sont
controversés. D'autres font référence à la nature
dans leur publicité pour se donner un côté
« écolo ». Mais le pire exemple reste celui du
« Greenwhasing » (blanchiment de
réputation) : l'idée est se lancer dans la RSE alors que ce
type d'entreprises ne sont pas reconnues pour leur engagement social et
environnemental. C'est le cas de Wal Mart qui se jette à l'eau mais qui
est reçu avec beaucoup de scepticisme. Un bémol au
phénomène de greenwhasing, selon Stanislas Dupré, est
qu'une partie de ce dernier serait dû à la méconnaissance
du sujet par les concepteurs de publicité.
Malgré ces difficultés, il semble bien que le
marketing vert ait de beaux jours devant lui à condition de respecter
les règles, à savoir que le marketing doit reflèter la
réalité de l'entreprise. Autrement dit, les exemples de fausses
entreprises « durables » seront vite
démasquées, mais si le risque d'entacher tous les efforts
réalisés par d'autres est toujours là.
Finalement, on se rend compte que la mise en place d'un tel
projet d'un point de vue marketing est tout à fait réalisable
à condition de bien préparer en amont sa mise en oeuvre et de
veiller en aval aux respects des règles et valeurs annoncées. La
pratique de la RSE au niveau marketing constitue plus un changement de
perception du marketing et du rôle de celui-ci qu'un apport en terme
d'outils. En effet, pour le moment, les procédés utilisés
sont les même, c'est juste le message qui change. Néanmoins, on
peut tout de même noter les efforts réalisés en éco
conception où cette fois ci la façon de produire est
modifiée par le fait que les matières premières doivent
être réduites ou ne sont tout simplement plus les mêmes
(matières recyclées par exemple). Des entreprises de divers
horizons sont aujourd'hui rentrées dans la sphère durable avec
succès, peut être les modèles des entreprises de demain...
A LA PRATIQUE
C. L'hôtel les Orangeries, un exemple à
suivre...
1. Présentation des Orangeries
L'hôtel les Orangeries est un petit hôtel de
charme se situant à Lussac les Châteaux, en direction de Limoges.
Rien ne prédestinait cette ancienne demeure du
XVIIIème à devenir le premier hôtel
écolabel européen, s'illustrant ainsi parmi les PME de la
région, mais plus encore l'entreprise a montré sa capacité
d'anticipation d'un mouvement qui a été ensuite repris par de
grandes chaînes.
La capacité d'accueil est actuellement de sept chambres
et trois suites mais de nombreux projets laissent présager que d'ici une
dizaine d'année, l'hôtel sera alors doté d'une trentaine
d'hébergements.
L'équipe, parmi laquelle règne une entente
cordiale et chaleureuse, est composée d'une réceptionniste,
d'une assistante développement durable, de trois femmes de
mé*(*)nage, de deux
hommes d'entretien et bien évidement de Mme Gautier, gérante de
l'hôtel. Le projet d'intégrer le développement durable
n'est pas récent : en effet dès sa création en 1999,
l'entreprise disposait d'un caractère innovant du fait de sa
rénovation selon la norme HQE*. Mais c'est surtout
depuis le 29 mai 2006, jour de la remise officielle de l'écolabel
européen, que l'hôtel joue complètement la carte de
l'engagement responsable, notamment dans le domaine de l'écologie.
2. L'écolabellisation
- Explication en quelques
mots
L'écolabel est un certificat délivré par
l'AFNOR pour un produit ou un service ou encore à un acteur,
garantissant que celui-ci a un impact réduit sur l'environnement. Son
obtention relève d'une démarche volontaire de la part de
l'entreprise qui doit également payer une redevance de 500 €.
Un cahier des charges précis pour chaque
catégorie de produit « écolabellisable ».
Celui-ci prend en considération tout le cycle de vie du produit
(matières premières, distribution, consommation et recyclage). Il
existe aujourd'hui 23 groupes de produits différents et plus de 250
certificats ont été délivrés depuis 1992, date de
création de l'écolabel européen.
- Comment l'hôtel l'a obtenu ?
Les Orangeries ont décidé de se distinguer en
choisissant ce label comme gage de leur engagement environnemental. En effet,
une des catégories susceptible d'obtenir ce certificat concerne le
service hébergement touristique. Pour cela, le candidat doit
répondre aux critères obligatoires (35) et optionnels (49). Ils
sont basés autour de cinq grands axes :
ü La limitation des consommations en eau et
énergie (2 axes)
ü La gestion des déchets : cela comprend
entre autre le tri sélectif et la réduction des déchets
ü l'utilisation de ressources renouvelables et de
substances moins dangereuses pour l'environnement
ü l'éducation, la sensibilisation et la
communication en matière d'environnement
En plus de remplir les éléments obligatoires du
cahier des charges, l'hôtel devait remplir une partie des critères
optionnels afin d'obtenir la note minimale de 16.5 points sur un total de 77.
Après un travail d'optimisation, les Orangeries ont réussi
à s'élever jusqu'à 30 points !
Concrètement, cela s'est traduit par des efforts de bon
sens et simples à réaliser. Par exemple, les produits d'accueil
individuels ont été remplacés par des distributeurs
remplis d'une formule 2 en 1(shampoing, douche) à 99%
biodégradable.
Pour plus d'informations concernant les actions
réalisées pour obtenir l'écolabel, vous pourrez vous
reporter à l'annexe 3 « Le projet d'entreprise des
Orangeries ».
3. L'écolabel, un nouvel outil stratégique de
différenciation
Bien plus qu'un simple logo, la « Fleur »,
surnom de l'écolabel, il s'agit ici d'un véritable outil de
communication : il permet de reconnaître au premier coup d'oeil
l'enjeu environnemental de l'hôtel. De plus, il accorde à
l'entreprise une haute valeur de crédibilité de part sa
reconnaissance au niveau européen, ce qui permet d'autant plus d'attirer
une clientèle étrangère, citoyenne de l'Union
Européenne.
L'hôtel a su jouer de ce fort attribut en mettant en
place des supports de communication lui permettant d'expliquer sa
démarche mais plus encore de sensibiliser les parties prenantes à
son activité.
Concernant le site internet de l'hôtel, la mise
en avant de la « Fleur » sur la page d'accueil permet
d'entrée de visualiser le concept, d'autant plus que le lien
attribué explique en détails la démarche
d'écolabellisation. De plus, la politique environnementale est
explicitée de façon claire et imagée dans la
présentation de l'hôtel. Etant donné son caractère
innovant et rare, il s'agit bien là de présenter sous son plus
beau jour ce formidable avantage concurrentiel.
La création du blog en septembre a permis de mettre
encore plus en avant l'engagement responsable. En effet, le blog est
consacré à l'aspect environnemental et permet de diffuser
l'actualité de l'entreprise pour ses actions telles que l'organisation
de conférences lors de la semaine du développement durable.
D'autre part, il met en avant des liens pointus et astucieux pour celui qui
désirait encore plus d'informations. Ce travail qui a permis de montrer
que l'engagement de l'hôtel ne s'arrête pas là. Il
dénote plutôt d'une démarche globale : faire
découvrir aux autres que cela est possible simplement sans
détériorer à la qualité de service que l'on attend
d'une structure d'accueil.
Suite au succès qu'a connu ce premier blog
environnemental et la facilité de gérer l'information par soi
même sans recourir aux services d'un web master, l'hôtel a
décidé d'en créer un autre en mai 2007 concernant les
activités aux alentours. Ce blog
« loisirs » traduit la volonté des Orangeries
d'offrir une information personnalisée et de montrer à nouveau
son engagement en proposant notamment des animations, expositions, etc. sans
utiliser sa voiture, ou d'autres accessibles aux personnes à
mobilité réduite.
D'autre part, la notoriété de l'hôtel est
accrue de part son affiliation à l'association Esprit de Poitou
Charentes, sa présence dans Guide de Charme en tant que coup de coeur,
et également sur les sites internet du tourisme régional et
départemental. De plus, depuis qu'il a obtenu l'écolabel, de
nombreux articles dans divers revues et magazines professionnelles ou non ont
permis un effet de bouche à oreille très bénéfique
à l'hôtel, notamment concernant son offre séminaires aux
entreprises. Des articles sur les Orangeries et sa démarche sont parus
dans Habitat Naturel (septembre 2006), Alternatives Economiques (juin 2006), le
magazine Dirigeant (septembre 2006), Environnement Magazine (juin 2006), Femme
Actuelle (avril 2007), la Tribune (avril 2007) pour n'en citer que quelques
uns. L'hôtel a même eu la chance de figurer dans un petit reportage
du journal de 20h sur TF1 (dimanche 28 mai 2006) !
La participation aux Trophées du Tourisme
Responsable*(*)
dans deux catégories (tourisme information et sensibilisation,
tourisme d'affaires responsable) devraient assurer, si l'hôtel en
remporte au minimum un, une communication extraordinaire pour une structure
de cette taille ne bénéficiant pas de budget publicitaire. En
effet, gagner dans l'un des groupes au moins s'accompagnerait de
l'attribution de 50 000 € d'espace publicitaire sur le site
internet voyages-sncf.com, autant dire une réelle opportunité.
Pour cela, il faudra encore attendre un peu car les résultats ne seront
pas dévoilés avant le 29 juin 2007, sachant que l'hôtel
est déjà pré sélectionné dans la
catégorie « Tourisme d'affaires responsable) !
Concernant sa communication push, l'hôtel a su
varier ses supports pour toucher aussi bien sa clientèle habituelle que
celle des séminaires.
ü Clients : un livret d'accueil est
l'élément clef de la stratégie de sensibilisation
cautionnée par les Orangeries. Il relate son engagement, ses origines,
ses axes prioritaires, les actions mises en oeuvre à l'hôtel et
les suggestions de bonnes pratiques. Des crayons en gobelets
recyclés siglés Ecolabel et des cartes de voeux permettent
de faire « passer » le message de façon originale.
Un grand souci a été accordé à la
réalisation de cadres d'informations disposés dans les
chambres et parties communes de l'hôtel. Ces derniers exposent simplement
l'utilisation de ressources comme l'eau ou l'électricité et
mettent en avant les bons gestes afin d'améliorer notre comportement au
quotidien. Finalement les cartes de restaurant sont le reflet des achats
responsables ; elles permettent de mettre en avant les valeurs
défendues par l'hôtel et le travail accompli avec ses
fournisseurs.
ü Séminaire : l'hôtel a vu l'effet de
bouche à oreille fonctionner de façon surprenante depuis l'an
dernier, époque de l'écolabellisation. Face à l'engouement
de sa clientèle d'affaires concernant la démarche entreprise par
les Orangeries, un leaflet de sensibilisation a été
réalisé en complément de tous les autres supports
précédemment cités. Ce dernier explique quelles sont les
actions possibles à mettre en oeuvre au bureau dans la vie de tous les
jours.
4. Difficultés au quotidien
Depuis l'écolabellisation, l'organisation claire et
définie des tâches est devenue un véritable enjeu puisqu'il
s'agit bien ici de management dans une optique environnementale. Pour cela, un
budget important a été consacré à la formation et
à la sensibilisation du personnel, or cela représente tout de
même un coût pour une entreprise de cette taille.
D'autre part, reste le problème de la motivation :
il n'est pas toujours évident pour un employé de se rendre compte
de l'impact positif ou négatif de ses actes sur la gestion au quotidien
de l'hôtel. En effet, malgré l'effort de formation entrepris, la
motivation pour rester à un bon niveau doit être entretenue par
des projets impliquant l'ensemble du personnel, ce qui n'est pas toujours
évident.
Il n'est pas toujours aussi facile de mettre en place les
projets, les promesses compte tenu des contraintes spatio-temporelles,
financières mais aussi administratives. Par exemple, voilà plus
de 6 mois que le projet de potager bio a été annoncé
notamment dans des articles de presse, le problème étant qu'il
n'est toujours pas là, faute de temps et de personnel compétent.
D'autant plus que les Orangeries sont de plus en sous les feux de la
rampe : beaucoup d'autres acteurs du tourisme indépendants
s'informent et prennent peu à peu l'hôtel pour un exemple en la
matière, ce qui ajoute un stress supplémentaire. Le faux pas
n'est plus vraiment permis.
En un mot, cet engagement n'est pas si simple à
gérer, il demande un effort constant et attentif. Mais il n'est pas non
plus insurmontable. Les Orangeries restent un très bel exemple de
réussite d'application opérationnelle du concept de
développement durable dans le secteur de l'hébergement
touristique. D'autres ont aussi été pris par le virus, chacun
développant le concept à sa manière.
D. ...Parmi d'autres
1. Les concurrents
Bien que précurseur dans son secteur
d'activités, l'hôtel doit faire face depuis à deux
géants qui se lancent à leur tour dans une démarche
concrète d'application du développement durable.
- Le groupe Accor
Le groupe Accor a fait parlé de lui récemment du
fait de son partenariat avec l'ADEME*(*). En effet, ce troisième
accord-cadre de trois ans signé entre les parties prenantes s'oriente
sur six axes principaux :
o le développement des énergies
renouvelables : concrètement, 100 hôtels du groupe vont
être équipés en panneaux solaires prochainement sachant que
l'objectif à atteindre est de 200 pour 2010.
o la maîtrise de l'énergie : l'ADEME aidera
cette chaîne à réaliser des économies
d'énergie sur son parc hôtelier français.
o la prévention et la gestion des déchets :
l'ADEME conseillera et encadrera un programme de réduction des
déchets, suite à un audit déjà
réalisé par la chaîne au sein de ses établissements
français.
o la coopération internationale : l'objectif est
d'étendre ces actions sur le parc hôtelier du Maroc, de la
Tunisie, de la Chine, et de l'Inde. En effet, Accor est en plein essor dans ses
pays et annonce vouloir mettre en place une gestion
« durable » le plus vite possible afin de déclencher
« un effet d'entraînement dans la branche
hôtelière ».
o la communication : avec le soutien de l'ADEME, le
leader européen s'engage à renforcer la sensibilisation de sa
clientèle et collaborateurs.
o l'éco-conception : aucune annonce n'a
été faite sur la mise en pratique de cet axe mais l'on peut
supposer d'ici peu qu'Accor cherchera lors de la construction de nouveaux
établissements à réaliser cette mission.
L'avantage d'Accor est qu'il bénéficie d'avance
de moyens financiers lui permettant de mettre en place rapidement ce type
d'engagement et d'autre part, comme chacune de ses actions sont suivi de
près par ses concurrents et autres acteurs du secteur, on peut imaginer
en effet d'un véritable effet « de mouton ». De
plus, cet accord permettra à la chaîne de bénéficier
d'une image de précurseur et d'améliorer son image de marque
auprès de sa clientèle comme de ses collaborateurs. Notamment
ceux du domaine de la finance qui voudront voir leur nom s'afficher dans une
démarche qui permettra indirectement d'améliorer leur image.
Cependant, on peut remarquer que la « publicité »
réalisée pour un tel événement pourrait sembler
injuste pour ceux qui se sont inscrit dans une telle conduite ou qui
tenteraient de le faire. En effet, il est certes plus prestigieux pour l'ADEME
de soutenir une structure déjà connue et dont les moyens
financiers ne sont plus à prouver. Il reste à espérer que
les efforts fournis par l'Agence de l'Energie seront aussi forts pour d'autres
entreprises.
- La chaîne hôtelière Best
Western
Best Western est à l'origine un regroupement
d'hôtels impulsé par l'américain M.K Guertin aux
Etats-Unis. Aujourd'hui c'est la première chaîne
hôtelière mondiale. Son parc français regroupe
désormais 270 établissements trois et quatre étoiles.
Ce groupe a commencé à mettre en place la RSE en
promouvant auprès de ses hôtels les produits labellisés Max
Havelaar et prévoit d'étendre ses achats à d'autres
références du commerce équitable. Bien
décidé à s'inscrire concrètement dans une
démarche de développement durable et notamment de
réduction de CO2, un premier établissement
français s'est vu obtenir l'écolabel. Il s'agit du Regent's
Garden à Paris, premier hôtel parisien à obtenir cette
certification en octobre 2006 (soit quatre mois après les Orangeries).
Mais la chaîne hôtelière ne compte pas
s'arrêter là puisque de puis le 11 avril 2007, l'hôtel Best
Western Monopole-Métropole, en Alsace, vient de rejoindre le club des
écolabellisés ! Ceci semble n'être qu'un début
étant donné que selon la stratégie annoncée par
Best Western, une dizaine d'autres établissements du groupe travaillent
actuellement afin d'obtenir le certificat délivré par
l'AFAQ/AFNOR.
2. Et les autres : quelques exemples du plus connu
à des initiatives plus locales.
- Le
développement durable dans les murs
Jacky Barriet est un précurseur dans le domaine de la
grande distribution. En effet, ce fils de commerçants s'est lancé
dans la grande aventure du développement durable suite à une
remarque d'un de ses amis comme quoi ce secteur d'activité construisait
à tout va pour laisser ensuite en friches les bâtiments quand ils
n'avaient plus d'utilité. Défi relevé pour cet homme
dynamique qui a su créer l'hypermarché le plus écolo de
France. En effet, après recherches et efforts, sa démarche s'est
traduite de la façon suivante :
o L'installation de capteurs solaires
photovoltaïques*(*) sur le toit de 2000m2. Il s'agit
ici d'une membrane apposée sur le toit et non de panneaux solaires,
structure trop encombrante à mettre en place, trop lourds
financièrement et qui n'étaient pas techniquement compatibles
avec le toit du bâtiment en question. Cette installation permet à
elle seule de produire 91000 kWh/an.
o La récupération des eaux pluviales issues des
toitures dans un bassin de 250 m3. Ces eaux servent ensuite aux
sanitaires du magasin et à l'arrosage des espaces verts.
o La maîtrise de l'énergie : un gros travail
d'analyse des consommations en énergie a permis la mise en place
d'outils permettant de les surveiller et de les limiter. Concrètement,
une GTC (Gestion Technique Centralisée), système informatique de
régulation, pilote et optimise au mieux la consommation
électrique. De plus, les néons des vitrines des rayons
« froids » ont été supprimés. En
effet, M.Barriet s'est rendu compte que « l'éclairage c'est ni
plus ni moins que du chaud. Pour faire simple c'est comme si vous aviez un
radiateur dans un frigo ». Or la suppression de ces tubes
néons a permis de réduire de 30 à 40% la demande
de production de froid, or celle-ci est d'origine électrique pour
un tiers, soit une économie d'énergie de 10% sur la facture EDF
au final !
o Le bâtiment est éco conçu,
c'est-à-dire construit en prenant en compte des procédés
écologiques. Par exemple, les bordures du parking sont en bois. De plus
cet homme dynamique travaille actuellement sur la recherche de caddy
« plus vert », autrement dit qui soit fabriqué dans
une optique innovante avec des matériaux écologiques et non pas
de l'acier et du verre.
Ce travail technique s'est vu compléter par la
formation et la sensibilisation de ses équipes. Toute cette
stratégie deviendra prochainement un des points forts du discours
commercial du magasin Super U à Thouars.
- Une offre produit
originale
Trouver comment vendre un produit durable n'est pas des
plus faciles quand on sait déjà la concurrence qui existe quelque
soit le secteur pour les produits « normaux ». Or,
certaines personnes convaincues de l'avenir du développement durable, se
sont tout de même lancées dans une telle entreprise. En voici
quelques exemples atypiques qui méritent d'être reconnus :
o Un bureau sur
la terre :
A l'origine de ce projet, deux personnes, l'un travaillant
pour Greenlab, entreprise proposant des consommables informatiques
reconditionnés, l'autre, Olivier Demaegdt convaincu dès les
premières heures de l'intérêt du développement
durable dans les entreprises. En effet, tout a commencé lorsque ce
dernier a créé un blog « le quotidien
durable » sur lequel il parlait de ce sujet et notamment de la
façon dont il avait réussi à intégrer des gestes
simples dans une filière de la SNCF où il travaillait. Cherchant
à pousser plus loin l'intégration du concept, Olivier Demaegdt
s'est trouvé face à un problème : il n'existait pas
à l'époque des fournisseurs pour des fournitures de bureau
recyclées ou écologiques.
C'est ainsi qu'Un Bureau Sur la Terre est
né à la Rochelle et à Angers ! Cette entreprise
propose une large gamme de consommables pour le bureau comme du papier et des
classeurs recyclés, agrafeuse en plastique recyclé, agrafeuse
sans agrafe, cartouche d'impression rechargeable, ou le carnet en pneu
recyclé ! Depuis peu la gamme s'est étendue vers des objets
de communication comme des tapis de souris en pneu recyclé ou en gobelet
recyclé... Autant de produits aussi originaux que basiques, essentiels
à notre quotidien que l'on soit en entreprise ou non.
Cet engagement se traduit aussi dans les valeurs de
l'entreprise : un contrat d'électricité 100% verte, les
commerciaux roulent au GPL, un partenariat est suivi avec la CCI d'Angers dans
une optique de certification ISO 14001*(*)...
o Florent
Valleise, et son salon de coiffure nature :
Ce jeune coiffeur a su innover dans une entreprise de ce
secteur où l'on ne s'attend pas vraiment à un discours
engagé écologiquement. Il propose en effet des soins, shampoings,
et produits d'origine 100% naturelle et issus de l'agriculture bio.
C'est après avoir lu une enquête sur les risques
liés à l'utilisation de substances chimiques et avoir accompli
des recherches, que M.Valleise a décidé d'adopter une nouvelle
gamme de produits tant pour la santé de ses salariés que celles
de ses clients. L'engagement ne s'arrête pas là puisque
l'entreprise travaille toujours sur les économies possibles à
réaliser et sur la qualité de l'eau (traitement contre le
calcaire de l'eau). Comme beaucoup d'autres, l'engagement se concrétise
par l'utilisation de produits d'entretien naturels.
o Ideo, le
prêt-à-porter bio et équitable :
Créé en 2002 par Rachel Liu, gestionnaire
militante et Antoinette Giorgi, styliste éthique, cette entreprise est
née sur l'idée simple mais innovante : « Si le
monde idéal n'existe pas, les idées pour le rendre meilleur ne
manquent pas. Ce sera donc la mode, l'écologie et
l'éthique ». Au départ, seule dans le secteur du
textile bio et équitable en France, l'organisation connaît
aujourd'hui des rivaux tels que Machja, Kamakala ou Ekyog parmi d'autres.
Aujourd'hui, Ideo a réussi à faire sa place puisque ses
collections femme, homme et enfant sont disponibles auprès de 150
distributeurs en France et 40 en Europe, de même que sur le site internet
www.ideo-wear.com. Son credo est
une mode « vibrante, astucieuse, engagée ». Leur
démarche est du début à la fin ancrée dans une
recherche permanente de l'équité. Pour mieux comprendre, voici
l'exemple du circuit d'un vêtement de A à Z :
CULTURE DU COTON (GROUPEMENT DE PAYSANS)
|
COMMERCE ÉQUITABLE
· Prix
juste au paysan
· Non endettement des paysans
·
Accompagnement/ formation à la culture bio
·
Développement de projets sociaux
|
EGRENAGE
|
COMMERCE ETHIQUE
· Conditions de
travail décentes
· Respect des travailleurs
·
Pas de travail des enfants
|
FILATURE
|
COMMERCE ETHIQUE
· Conditions de
travail décentes
· Respect des travailleurs
·
Pas de travail des enfants
|
TISSAGE TRICOTAGE
|
COMMERCE ETHIQUE (coton)
·
Conditions de travail décentes
· Respect des
travailleurs
· Pas de travail des enfants COMMERCE
EQUITABLE (soie, Alpaga)
· Réalisé à
la main
· Insertion de travailleurs issus de
populations défavorisées
· Salaire
supérieur à la moyenne
|
CONFECTION
|
COMMERCE EQUITABLE
· Prix
juste
· Salaire décent
· Engagements
éthiques (droits de l'homme, pas de travail des enfants, horaires
de travail)
· Développement de projets sociaux
|
TRANSPORT
|
PAS DE GARANTIE ETHIQUE
· Limitation
des transports en regroupant les filières au sein d'un même
pays
· Priorité au transport maritime
|
STOCKAGE / LOGISITIQUE
|
COMMERCE ETHIQUE
· Entreprise de
réinsertion
|
Fig. 6 : le parcours d'un vêtement
Aujourd'hui, le marché du bio équitable offre
des perspectives d'opportunités au secteur textile qui connaissait une
certaine crise. Mais là encore il faut faire attention aux abus :
de grandes marques peuvent en effet proposer de vendre des vêtements en
coton bio mais sans expliquer dans quelles conditions ils ont été
fabriqués et notamment si les conditions de travail répondent aux
critères d'équité et du respect humain, ce qui permet de
les vendre à un prix moins important que des petites à moyennes
entreprises qui, comme Ideo, dénotent d'un réel engagement humain
et environnemental.
- Un des
pionniers : Monoprix
Il y a plus de 15 ans, Monoprix fut la première
entreprise du secteur de la grande distribution à jouer la carte du
développement durable. Elle a été la première
à faire entrer dans ses rayons des fruits et légumes bio, ainsi
que des produits issus du commerce équitable. Elle a d'ailleurs
lancé depuis sous sa marque de distributeur Monoprix quelques produits
labellisés Max Havelaar. Concernant ses efforts dans le domaine du bio,
depuis 1999, elle a engagé un système de partenariat avec les
filières agricoles qui fournissent ses magasins. Concrètement,
ses fournisseurs doivent remplir un cahier des charges très
précis notamment concernant le mode de production qui doit
répondre à trois principes : le respect de l'environnement,
la recherche de la qualité gustative, et la maîtrise de la
sécurité alimentaire. Ils doivent apporter la preuve de leur
engagement à travers des certifications reconnues tels que le label AB,
l'Eurep Gap, et toute certification de notoriété
européenne.
Monoprix ne s'est pas arrêté à
l'alimentaire : la rédaction de la charte pour le
développement durable en 1996 a vraiment pris tout son essor à
partir de 2000 quand l'entreprise a décidé d'intégrer le
développement durable dans sa stratégie d'entreprise. De plus,
le groupe a développé une gamme de vêtements 100% coton
biologique et lancé en 2003 des produits d'entretien Monoprix Vert issus
de matières premières essentiellement végétales.
L'engagement de Monoprix ne s'arrête pas uniquement
à une simple offre de produits verts, puisqu'elle a décidé
de créer le magasin « idéal »,
c'est-à-dire que le développement durable est
intégré dans toutes les dimensions : bâtiment,
fonctionnement, management, etc. Le site pilote d'Angers lancé en 2003
semble être une belle réussite puisque l'extension du projet est
prévue pour les années à venir. De nombreuses autres
initiatives sont à souligner comme le fait de privilégier le
transport fluvial pour les grands imports, investir dans la formation et la
sensibilisation du personnel.
Certains détracteurs reprocheront à Monoprix
d'axer sa communication sur le bien être du consommateur, le bio et
commerce équitable afin de bénéficier d'une image de
marque positive et différente des autres enseignes même si en
réalité, la vente de ces produits
« durables » ne représente qu'un pourcentage minimum
de son chiffre d'affaire global, comme les produits labellisés Max
Havelaar qui constituent 1% du CA final.
Cependant, même les plus réfractaires soulignent
les efforts réalisés par Monoprix, qui n'est d'ailleurs pas le
seul. La suppression totale des sacs plastiques distribués aux clients
fut amorcée par E.Leclerc en 1996.
Quoi qu'il en soit même si les distributeurs cherchent
à tirer profit de leurs efforts en terme d'engagement responsable et
à les mettre en avant dans leur communication, on ne peut qu'encourager
ces réalisations en espérant que ce petit pourcentage de vente de
produits verts devienne la majorité dans quelques années.
Désormais, le développement durable semble bel
et bien intégré dans beaucoup d'entreprises qu'elles soient
petites ou grandes. Chacune à son échelle tente et réussit
à appliquer un concept qui pourrait sembler flou au départ. La
mise en place d'une telle stratégie n'est certes pas simple tous les
jours mais elle mérite vraiment les efforts qu'on lui accorde. En effet,
même si aucun indice ni statistique n'a été encore
avancé dans aucun secteur suite à l'adoption de ce choix
stratégique, les effets positifs semblent indéniables en terme
d'image institutionnelle. Mais que se passe t-il quand il s'agit du quotidien
d'une entreprise responsable ? Les outils marketing habituels sont-ils
alors devenus obsolètes ? Mes actions tentent à prouver que
non et pour mieux comprendre comment une démarche conceptuelle peut
devenir opérationnelle, il vous est proposé ci-dessous un
aperçu des initiatives possibles.
E. Mes actions marketing menées au sein des Orangeries
dans une optique de développement durable
1. Structuration d'une partie de l'offre produit à
partir de sa politique d'achats responsables
Les achats sont nombreux dans un hôtel, quelque soit sa
taille, aussi, les Orangeries ont choisi là encore d'inscrire leur
philosophie à travers une politique responsable, globale et
engagée. Concrètement, l'idée est de favoriser :
ü les produits et savoirs faire locaux ou régionaux
d'autant plus s'ils sont bio
ü les produits issus de l'agriculture raisonnée,
voire bio quand c'est possible
ü les achats équitables quand il s'agit
d'importations
En un mot, l'hôtel désire montrer qu'il est possible
de trouver les fournisseurs compétents et travaillant dans le même
état d'esprit, à savoir la protection de la biodiversité
en priorité et le respect de l'homme. Dans le cadre de mon stage, il m'a
été offert l'opportunité de participer à cette
politique d'achats responsables pour les types de produits suivants :
- Alimentaire
Tout a débuté une dizaine de jours avant la
Quinzaine du Commerce Equitable (27 avril-13 mai 2007), Mme Gautier souhaitait
d'une part mettre en avant les produits équitables déjà
utilisés à l'hôtel et par ailleurs profiter de l'occasion
pour élargir sa gamme d'achats responsables concernant les produits
importés.
C'est pourquoi dans un premier temps, il a fallu rechercher
quels étaient les aliments équitables déjà
possédés, qui étaient leur fournisseur, d'où
venaient-ils. Cette tâche s'est révélée parfois
difficile à réaliser puisqu'il n'existait pas de liste exhaustive
des achats équitables de l'hôtel et surtout que les fournisseurs
attachés à ces derniers n'étaient pas obligatoirement
indiqués. Par la suite, une fiche produit1(*) a été
réalisée pour chacun d'entre eux. Elles ont été
ensuite intégrées dans la carte des menus ou des boissons le
temps de la quinzaine. Il est prévu que ces informations soient reprises
dans le futur pour être intégrées définitivement
dans les cartes du restaurant. Concrètement, cela concernait aussi bien
des produits alcoolisés (cachaça, rhum varadero),
accompagnés de divers arachides (futurs achats responsables car le test
gustatif et qualitatif s'est révélé positif), mais
également des jus de fruits et céréales tels que le riz.
S'ensuivit la recherche de nouveaux produits
équitables : il a fallu tout d'abord trouver les marques qui
fournissait de tels articles via des recherches internet principalement. Une
liste exhaustive des fournisseurs2(*) possibles a été
réalisée ainsi que leurs lieux de distribution. A partir de ce
point, un recensement des aliments proposés par ces entreprises a
été établi. Ce travail fut ensuite présenté
au cuisinier actuel afin que l'on puisse établir ensemble quels produits
seraient le plus intéressant à incorporer dans les menus et
cartes de l'hôtel. Par la même occasion, nous avons
étudié les produits bio à acheter pour proposer une
cuisine à la fois riche en saveurs et engagée. Finalement, ce
travail de fond sur les produits équitables à acheter n'est pour
l'instant qu'à l'état de projet, faute de temps et de moyens de
s'y consacrer pour le moment.
- Linges (salle de bain et chambre)
L'hôtel souhaiterait engager une démarche
responsable de A à Z. C'est ainsi qu'un premier test a été
effectué cet hiver avec des serviettes en bambou dans les toilettes
communes. Le test ne s'est pas révélé des plus
concluants : matière trop fragile et gardant trop longtemps
l'humidité. C'est pourquoi, Mme Gautier m'a demandé dans un
premier temps de trouver du linge de toilette en coton bio. Tout comme pour les
produits équitables, grâce aux recherches principalement via le
net, nous avons réalisé un panel de
fabricants3(*)
qui proposent de tels articles.
J'ai également découvert par hasard lors de la
foire exposition de Niort du linge de toilette en microfibre(*), ce qui fut la base de
nouvelles recherches très intéressantes. Nous avons donc
demandé à plusieurs fournisseurs l'envoi d'échantillons.
La microfibre s'est révélée des plus concluantes, par
conséquent ces nouvelles serviettes seront commandées dans un
proche futur afin d'être intégrées au pack
« détente » en cours d'élaboration. Ce pack
prévoit un séjour durant lequel des produits de détente
comme un coussin de massage, des huiles essentiels, livres de détente
seront prêtés ou offerts selon les cas.
Le même travail de recherche a été
réalisé par mes soins pour le linge utilisé dans les
chambres. Vous pourrez retrouver sa concrétisation en annexe
7. Son achat est prévu pour la fin de l'année.
- Textile
Un projet tient Mme Gautier à coeur depuis cet
hiver : trouver des uniformes « verts » à ses
employés et plus particulièrement pour le personnel de
réception et de service. C'est alors qu'a commencé une recherche
de longue haleine sur laquelle je me suis particulièrement investie
étant donné mon intérêt pour le secteur textile. Le
point de départ a été d'examiner parmi les catalogues de
fournisseurs habituels de textile dans l'hôtellerie tels que Bragard ou
Simon Jersey mais cette étude a été infructueuse. Il n'est
pas encore à l'ordre du jour de proposer des vêtements
professionnels en coton bio, bambou ou tout autre matière respectueuse
de l'environnement de sa matière première à sa production.
Or un tel projet n'est possible que si l'on commande des
quantités minimales qui ne sont pas de l'échelle de l'hôtel
(au maximum une dizaine d'uniformes tout au plus). C'est pourquoi, j'ai
prospecté du côté du prêt-à-porter, ce qui
s'est avéré riche en surprises. En effet, rien qu'en France
l'offre est variée. Le problème se situe plutôt dans les
styles proposés, un peu trop décontracté pour constituer
une garde de robe professionnelle. Toutefois, j'ai réussi à
établir une liste de fournisseurs textile qui répondent aux
critères de Mme Gautier. Pour faciliter la lecture et la
compréhension de cette offre, j'ai réalisé un
référentiel1(*) sur Excel accompagné des photos de
vêtements. Mme Gautier n'a pas eu le temps de valider ce travail pour la
saison estivale, mais il sera repris en septembre pour que dès octobre
les employés puissent bénéficier de ces nouveaux uniformes
responsables.
- Divers consommables
o Coton : dans les chambres et suites de l'hôtel,
des disques à démaquiller sont disposés dans les salles de
bain. Suite à une requête de la directrice, j'ai
étudié les fournisseurs possibles. Seuls deux m'ont paru
crédibles : Alter eco et le laboratoire Tetra Medical Hydra, chez
qui nous avons commandé.
o Mobilier écologique pour l'hôtel (chaise
bébé évolutive et hamac) fourni par le site internet de
Maison Au Naturel. Faute de budget, il est fort probable que ses achats
deviennent effectifs plutôt vers la rentrée septembre/octobre.
o Livres relatifs à des modes de vie plus
responsable : jardiner et manger bio, utiliser des cosmétiques
naturels ou se les fabriquer, etc. Ces livres seront inclus dans le pack
« détente ».
o Divers matériels pour les chambres : matelas,
oreiller et couette en fibre de bambou, principalement fournis par la Camif qui
propose une gamme « environnementale » assez large et
élaborée.
Trouver des fournisseurs engagés dans une
démarche à la fois humaine et écologique s'est
révélée une tâche ardue, notamment parce que ce ne
sont pas des parties prenantes habituelles au secteur de l'hébergement
touristique. En effet, certains d'entre eux ne comprennent pas que nous
demandons des tarifs « entreprises » ou au contraire
qu'étant donné la taille de la structure, nous ne pouvons pas
commander en centaine d'exemplaires. Tout l'intérêt de ce travail
est que l'hôtel tire parti de ses achats afin de toujours
améliorer son engagement global mais plus encore que ces derniers
servent de base informationnelle à la communication
push*(*)des
Orangeries.
2. Communication : outils utilisés par
l'hôtel
d. Affichage
L'affichage, et plus exactement la signalétique, est un
outil de communication « de base » indispensable, sans quoi
une entreprise ne peut être reconnue. L'avantage des Orangeries est qu'il
se situe sur les bords de la Nationale 147, lieu de passage obligé entre
le Nord Ouest et le Sud Est, c'est pourquoi la qualité et la
visibilité de l'affichage extérieur prend toute l'importance qui
lui est due.
- Extérieur
Mon travail sur ce point a débuté par la
découverte de ce qui avait déjà été
réalisé, puis avec Mme Gautier nous avons réfléchi
à la manière d'améliorer pré-enseignes et panneaux
publicitaires. En effet, un des problèmes soulevés par la
clientèle consiste dans la signalisation pour atteindre le parking de
l'hôtel. Aussi, il a fallu négocier avec des habitants et
commerçants pour apposer des enseignes directionnelles.
Pour la réalisation proprement dite, sur les conseils
de la gérante des Orangeries, j'ai utilisé un site
fantastique :
www.stickair.com. Il s'agit d'un
site web proposant des autocollants personnalisables mais plus encore la
création de banderoles, de tee-shirt, de panneaux grâce au
logiciel en ligne signmaker. C'est ainsi que nous avons conçu :
o Un panneau directionnel
o Un panneau d'amélioration des pré-enseignes
Concernant ce dernier support, il était primordial
d'agir puisque les pré-enseignes actuelles étaient trop
chargées d'informations textuelles. De plus, aucun des supports de
communication extérieure n'indiquait la certification européenne
de l'hôtel. C'est pourquoi, nous avons créé ce panneau qui
sera bientôt ajouté sur les pré-enseignes, masquant ainsi
les éléments considérés aujourd'hui comme
superflus.
- Interne
Comme vous l'aurez compris, les Orangeries attachent une
grande importance à améliorer sans cesse les outils de
communication que l'hôtel a créé. Il m'a notamment
été demandé de mettre à jour les cartes du
restaurant (petit déjeuner, boissons, vins, thés et cafés)
et de réfléchir sur la façon de mettre en avant les
nouveaux produits notamment équitables. En pratique cela a consistera
à intégrer d'ici la fin de l'année les fiches produits
déjà réalisées dans le cadre de la quinzaine du
commerce équitable.
Ce fut également l'occasion d'approfondir à
nouveau la prospection de produis bio : notamment concernant les whiskies
bio (travail toujours en cours, en partie relayé par un des membres du
personnel) et la recherche d'un livre sur les vins bio.
Mais les cartes ne sont pas le seul outil de communication de
l'hôtel. En effet, l'équipe travaille entre autre depuis 2 ans sur
l'optimisation du site internet et également du blog environnemental,
pris en charge par Mlle Pager, membre du personnel de réception.
e. Référencement du site internet
La question a se poser de prime abord est : qu'est ce que
le référencement ? Selon le glossaire de Lycos, c'est
« l'ensemble des techniques qui consistent à
référencer son site sur les annuaires et moteurs de
recherche ». Cette explication peut cependant paraître un peu
large, tournons nous alors vers la définition anglophone (SE0, Search
Engine Optimization) : « l'optimisation d'un site pour
répondre aux critères de référencement des moteurs
de recherche ». Autrement dit, le référencement naturel
d'un site peut être amélioré par des techniques.
Or quand l'on sait que 85% des internautes surfant sur le web
consultent régulièrement (plusieurs fois par jour ou par semaine)
un moteur de recherche selon une étude réalisée Jupiter
Research/iProspect en 2006, on comprend tout l'enjeu du
référencement. D'autant plus, que 62% d'entre eux avouent de ne
pas lire les résultats au-delà de la troisième page, et
plus encore 23% des internautes ne regardent que les premiers résultats.
C'est pourquoi, il apparaît primordiale pour un site d'être visible
sur les moteurs de recherche et annuaires, mais aussi d'être bien
positionné c'est-à-dire parmi les premiers résultats de la
première page.
Mais avant tout chose, avant même de penser à
utiliser des techniques d'optimisation, il convient de mettre noir sur blanc la
façon dont le site apparaît sur la toile.
- Etablissement d'un constat
Dans un premier temps, j'ai établi une grille1(*) de mots clefs ou termes
susceptibles d'être utilisés par un internaute et qui pourraient
mener au site internet des Orangeries. Il s'agissait ensuite de constater
comment le nom de l'hôtel, son site, et son blog apparaissaient dans les
moteurs de recherche à partir des expressions du tableau. Pour cela les
trois moteurs les plus utilisés dans le monde ont été
sélectionnés, à savoir Google, MSN Live Search, et Yahoo.
S'ensuivit le travail d'analyse.
Celle-ci dénote d'un certain pessimisme : d'une
manière générale, l'hôtel s'en sort bien tant que
l'écolabel est mentionné, ce qui est un bon point. Cela
démontre que la démarche de certification a apporté une
notoriété plus élevée à l'hôtel qui a
su mettre rapidement en avant cet avantage concurrentiel. Le problème
est qu'il n'est désormais plus le seul dans le secteur hôtelier
à s'être engagé dans le développement durable. Pour
le moment ses concurrents directs dans ce domaine n'ont pas établi de
stratégie de communication visant à mettre sous les feux de la
rampe leur démarche, mais cela risque d'arriver prochainement, notamment
si la dizaine d'hôtels annoncés par Best Western obtiennent
l'écolabel.
Le point noir de l'analyse se situe sur le créneau
« hôtel de charme à la campagne ». En effet,
le référencement actuel de l'hôtel ne semble pas optimum
compte tenu de son fort potentiel. C'est pourquoi, Mlle Pager, responsable du
site internet et du blog, a travaillé sur l'amélioration de la
page du site consacré aux activités alentours ( « Dans
les environs ») afin de mettre en avant les avantages du tourisme
rural. Il s'est avéré par la suite que ses efforts ne pourraient
être intégrés sur la page web concernée faute de
budget. En effet, l'hôtel gère tout ce qui est création
(contenu, mise en page souhaitée), mais la mise en ligne à
proprement parlée est externalisée auprès d'un webmaster.
Or faute de budget nécessaire, il a été
décidé de créer un blog « loisirs »
qui sera ensuite rattaché à la page correspondant à cette
thématique.
C'est à partir de ce premier travail d'analyse que nous
nous sommes rendus compte que le référencement pouvait être
optimisé en utilisant certaines techniques.
- Les techniques de référencement
« naturel »
On entend ici des méthodes qui n'impliquent pas le
paiement de bannières publicitaires, achat de mots clefs, etc.
La première étape est celle du choix des mots
clefs. Cette phase est stratégique puisque de ce choix va
découler l'optimisation du site. Pour cela il faut prendre en compte
plusieurs éléments :
o Ils doivent être l'écho du site, autrement dit ils
se basent sur son contenu
o Il faut tenir compte des concurrents qui, s'ils sont sur le
même créneau, utiliseront des expressions semblables
o les mots clefs que l'on va choisir doivent pouvoir être
ceux que l'utilisateur tapera sur un moteur de recherche
Le meilleur moyen de mettre en valeur ce travail consisterait
ensuite à acheter ces mots clefs, mais étant donné le
budget de l'hôtel consacré à la communication, la
réalisation d'un tel acte n'est pas possible.
Le travail d'optimisation du site proprement dite
débute « normalement » dès sa conception. En
effet, le choix des mots relatant le contenu du site s'appuie à la base
sur le code HTML*(*). Ce code est divisé en deux catégories
Head qui contient les informations relatives au titre et au descriptif de la
page (celle la même prise en compte par les moteurs de recherche) et Body
qui structure le contenu même de la page.
Pour optimiser la partie Head, il convient de travailler
sur les balises meta.
o Le titre (<title>titre de la
page</title>) : c'est un élément important du
référencement qui doit comporter les mots clefs sur lesquels on
souhaite positionner la page
o La description (<meta name="description"
content="résumé de la page">) : il s'agit d'un
résumé du contenu, il doit donc comporter à nouveau les
mots clefs choisis. Même si cette balise est aujourd'hui moins prise en
compte que par le passé, elle reste néanmoins indispensable car
c'est ce qui est affiché par le moteur de recherche dans ses
résultats. Elle doit donner envie à l'internaute de visiter la
page.
o La balise "keywords" (<meta name="keywords" content="mots
clefs choisis ">) : elle contient la liste des mots clefs relatifs
à la page. Un certain soin doit être apporté à cette
balise. En effet, rien ne sert de placer une liste trop longue de mots clefs
qui risquerait plutôt d'empêcher un référencement
pertinent par les moteurs de recherche.
o La balise "robots" (<meta name="robots"
content="index,follow">) : elle autorise les robots lancés par les
moteurs de recherche à indexer les informations recueillies sur le site
et les pages liées à ces dernières.
Concernant maintenant la mise en avant du contenu, à
savoir la catégorie Body :
o Les balises "header" : elles indiquent les titres des
paragraphes et sous paragraphes qui seront pris en compte par les moteurs de
recherche, c'est pourquoi il est important qu'elle contiennent les mots
clefs
o Les balises <alt> : elles permettent de
décrire les images ou animation flash. Elles ont un double
intérêt : pour l'internaute ne disposant pas du
matériel nécessaire à la lecture de ces images, il pourra
néanmoins se renseigner sur leur «contenu». De plus, les
moteurs de recherche ne « voient » pas les images ou
animations, il s'agit alors d'une nouvelle opportunité de placer les
mots clefs pour les informer du contenu de la page.
Dans le sens inverse, certains éléments sont
à éviter tels que l'utilisation de frames ou
lorsque l'URL du site contient trop de paramètres comme
les "id" ou "&".
Il s'est avéré que le site des Orangeries
n'utilisait pas ces éléments, ce qui est plutôt positif.
Cependant aucun travail sur les catégories Head et Body n'a
été réalisé lors de sa conception, point que nous
avons alors pris en compte et qui est désormais effectif. Il ne reste
plus qu'à demander au webmaster de mettre en place techniquement ces
changements sur le serveur.
D'autre part, les moteurs de recherche prennent en compte la
"popularité" du site lors de son indexation. Concrètement, cela
signifie que la qualité et le nombre de liens externes
présentés sur le site font partie des critères influant
sur le positionnement dans les moteurs de recherche. Cette popularité
est désignée sous le terme de "Page Rank" (PR). Plus celui-ci est
élevé, plus le site a de grandes chances d'obtenir un bon
positionnement.
Une des manières d'améliorer son PR est de
s'inscrire sur les annuaires. En effet, les "robots" surfent également
sur ces derniers et retiennent les liens qui y sont affichés. C'est dans
cette optique que nous avons choisi d'inscrire le site des Orangeries sur
plusieurs annuaires dont Yahoo, Mirti, Mirago, Abcvert pour ne citer qu'eux.
L'inscription est pour le moment en cours de préparation. En effet, cela
nécessite une parfaite préparation puisque les conditions de
référencement des annuaires sont très précises et
si on ne les remplit pas attentivement, le risque est de se voir refuser
l'inscription. Nous travaillons encore aujourd'hui à nos candidatures de
soumissions afin de minimiser les risques de rejet.
Un dernier point pour améliorer sa popularité
consiste à échanger les liens avec d'autres sites en rapport avec
le contenu de nos pages. Il s'est avéré qu'étant
donné les coûts de changement que cela implique pour le site
internet (recours au webmaster), cela n'a pas été
réalisé à son optimum. Cependant, le blog
autogéré par l'hôtel nous a permis de mettre en avant ces
liens « compatriotes ».
Dans l'avenir, une fois l'ensemble de ces changements
réalisés, un compteur de visiteurs sera ajouté au site
afin de constater quelle est l'affluence vers le site web des Orangeries. De
plus, il est prévu d'utiliser un outil gratuit, fourni par le site web
Marketing Internet, nous permettant de savoir quels sont les mots clefs les
plus répétés par rapport à leur contenu (c'est ce
qu'on appelle la densité).
Finalement, quelques mois plus tard, il faudra vérifier
à nouveau le positionnement soit par nous même, comme cela a
déjà été fait, soit en demandant à une
société de nous envoyer périodiquement des rapports de
positionnement sur les mots clefs demandés. Il est également
possible d'acquérir un logiciel comme SEO Toolkit qui nous permettrait
d'étudier de façon plus « professionnelle »
le positionnement du site web.
f. Action évènementielle : les
conférences organisées par l'hôtel dans le cadre de la
semaine du développement durable
Le 2 avril 2007, jour de mon arrivée aux Orangeries,
fut également le départ des secondes rencontres de la semaine du
développement durable.
Comme l'an passé, l'hôtel a cherché les
actions que l'entreprise pourrait mener dans l'objectif de sensibiliser ses
confrères et concitoyens à prendre conscience de l'urgence
à agir mais plus encore en leur expliquant et leur montrant comment tout
cela est possible.
L'hôtel a choisi cette année d'axer ses efforts
sur deux conférences :
- le mardi 3 avril 2007 : rencontre avec le
collège de Lussac les Châteaux. Le but était de faire
comprendre simplement à ces jeunes élèves de
4ème les principes du développement durable et quels
sont les gestes simples qu'ils peuvent d'ores et déjà accomplir.
Pour se faire, les lauréates et une participante du concours "10
plaidoyers pour un changement durable" sont venues présentées des
petits sketches mettant en scène discours explicatif et des solutions
pour devenir acteur.
D'autre part, Yves Besnard, animateur de l'émission
Planète Bleue (France Bleu Poitou) et Emilie Gauter, responsable
communication de l'ADEME sont venus participer à une discussion
débat autour du développement durable. Pour finaliser le tout,
nous avons tenu à projeter les quatre spots de sensibilisation
réalisés par l'ADEME pour un jeune public, le court
métrage de la fondation de Nicolas Hulot, et un extrait d'un
documentaire sur l'empreinte écologique réalisé par
Benoît Théau. L'expérience s'est
révélée enrichissante et riche de promesses pour
l'avenir : nos jeunes citoyens se sont montrés
intéressés et particulièrement touchés par le
témoignage des lycéennes, participantes au concours.
- le jeudi 5 avril 2007 : conférence
débat à destination des chefs d'entreprises. L'objectif de
cette année était de montrer concrètement aux entreprises
comment elles pouvaient passer à l'action. Pour se faire, notre
partenaire, Yves Besnard a diffusé de courts extraits d'interviews qu'il
avait réalisé auprès de dirigeants déjà
engagés pendant cette semaine. Ces entretiens ont d'ailleurs
été rediffusés pendant la conférence pour les chefs
d'entreprises qui n'ont pas pu venir témoigner « en chair et
en os ».
Concrètement, nous avons choisi de projeter en
introduction des passages de l'intervention de Nicolas Hulot à
l'Université de la Terre à l'Unesco en novembre 2005 et des
extraits du film d'Al Gore "Une vérité qui dérange",
commentée par Amandine Loeb, membre de l'ADEME Poitou Charentes. Nous
avons tenu à montrer à nouveau le documentaire de Benoît
Théau sur William Rees, l'inventeur de l'empreinte
écologique*(*), cette vidéo explique simplement pourquoi il
est urgent d'agir aujourd'hui, si nous ne voulons pas détruire
définitivement le patrimoine que nous voulons laisser à nos
enfants.
Puis, les dirigeants de plusieurs entreprises comme le groupe
Novamex Quadripack (les produits d'entretien l'Arbre Vert en grande surface),
André Pichot des transports Chaveneau Bernis ou encore Jean Pineau chez
Cognac Hennessy LVMH sont venus témoigner auprès d'autres chefs
d'entreprises.
Nous avons réalisé avec beaucoup de soins le
programme de cette conférence : les solutions concrètes
envisageables étaient retracées ainsi qu'un petit topo sur chaque
intervenant, sur leur engagement, ainsi que leurs coordonnées pour ceux
qui seraient intéressés à demander directement plus
d'informations.
De plus, nous avons réalisé une mini
exposition retraçant les principaux propos du livre et
du film d'Al Gore sur le réchauffement climatique, qui fut un bon
préambule pour ceux qui étaient arrivés en avance à
la conférence. Pendant le cocktail de remerciements cela a
également fourni l'occasion de s'informer sur certains points qui n'ont
pas été abordés lors de la conférence.
Ce fut une expérience riche en apprentissage, une
très bonne initiation à la découverte plus approfondie du
concept de développement durable et l'occasion de rencontrer des
personnes aussi engagées que Mme Gautier mais avec des actions
différentes de celles proposées à l'hôtel.
3. Veille concurrentielle et technologique
A l'heure actuelle, Internet est devenu le moyen de
communication le plus prometteur, mais également un véritable
outil pour les entreprises tant pour la publicité, la promotion de
ses produits, que pour échanger avec ses clients, ses fournisseurs.
Or ce média est en pleine reconversion, on parle
aujourd'hui de web 2.0, mais qu'est ce donc exactement, quelles sont les
implications pour les entreprises ? Comment doivent-elles
réagir ?
- l'avènement du web 2.0
Une première définition proposée sur
Wikipédia nous permet de cerner le sujet :
« terme souvent utilisé pour désigner
ce qui est perçu comme une transition importante du World Wide
Web, passant d'une collection de sites Web à une plate-forme
informatique à part entière, fournissant des applications Web aux
utilisateurs. Les défenseurs de ce point de vue soutiennent que les
services du Web 2.0 remplaceront progressivement les applications de bureau
traditionnelles »
A l'origine, la toile était constituée de pages
web statiques, rarement mises à jour, puis nous sommes passés
à un web plus dynamique où des systèmes de gestion de
contenu servaient ces pages créées à la volée
à partir d'une base de données en constant changement. Internet
était alors considéré comme le support permettant de
diffuser des données tout en les visualisant.
Mais aujourd'hui, cela va plus loin, les partisans du web 2.0
estime que la toile doit devenir un véritable portail d'échanges,
autrement dit s'orienter non plus vers les sites proprement dit mais les
utilisateurs du web.
En pratique, des sites ou service reprenant les applications
du web 2.0 sont ceux sur lesquels un utilisateur peut donner son avis, noter un
produit, modifier les informations sur celui-ci. Un bel exemple est celui de
wikipedia, l'encyclopédie entièrement réalisée par
des internautes où chacun peut ajouter des données afin de
compléter les définitions proposées. Amazon fut
également l'un des premiers à mettre en oeuvre ces pratiques en
proposant à ses utilisateurs de se noter entre eux, les articles qu'ils
proposaient etc.
Fig. 7 : carte du web 2.0
- l'implication du web 2.0 pour les entreprises
Le passage d'un web de publication à celui de partage
et de coopération modifie les manières de travailler dans
l'entreprise, notamment si celle-ci dispose d'une fenêtre ouverte sur la
sphère Internet.
Frédéric Soussin, coach en Techniques
d'Information et de Communication (TIC), résume très bien
l'implication de cette nouvelle application sur la façon de travailler
des entreprises : « le web 2.0 fédère, anime,
forme, stimule, crée une performance relationnelle et transforme
l'entreprise en réseau d'individus travaillant réellement
ensemble ».
Autrement dit, il offre la formidable opportunité de
travailler avec ses clients, ses fournisseurs, sous traitants, collaborateurs,
etc. en temps réel, d'échanger des informations regrouper sur une
plate forme, plus encore que chacun puisse les modifier afin d'améliorer
toujours la communication entre ces membres. Comme le souligne M.
Soussin : « le recoupement et la réutilisation des
informations constituent pour l'entreprise des gains importants rejaillissant
sur sa qualité de service, ses délais et ses
coûts ».
Il s'agit ici d'un enjeu important pour l'avenir des
entreprises qui sont toutes aujourd'hui concernées par le devenir du
web, même celles qui n'ont pas encore de sites. En effet, avec la
croissance fulgurante des blogs, il est désormais très facile de
s'informer auprès d'autres consommateurs sur les produits et services.
« Le web 2.0 a ouvert une ère nouvelle où les
utilisateurs sont à la fois contributeurs et
bénéficiaires », toujours selon M. Soussin ; c'est
par conséquent, une réelle opportunité, voire même
le prochain saut technologique à ne pas rater.
- Réactions possibles de l'hôtel face
à ce phénomène
Concernant le secteur du tourisme, un grand pas avait
déjà été réalisé par la SNCF en 2006
en mettant en ligne son éco comparateur. Ce dernier permet de comparer
les coûts et rejets de CO2 des offres des trois moyens de
transports (train, avion, auto). Une idée forte et originale qui a su
attirer de très nombreux commentaires sur son blog associé.
Concrètement, un type particulier de sites peut
intéresser l'hôtel : ce sont ceux construits par les
consommateurs concernant leurs voyages, dans quels hôtels ils sont
descendus, quels monuments ils ont visités, etc. Bien plus que de
simples sites statiques, ils sont construits au jour le jour par les ajouts,
commentaires, notes des internautes. Autrement dit, il s'agit d'un
véritable référentiel, digne de ceux proposés par
des sites professionnels comme Kelkoo ou Opodo.
En juin 2006, le célèbre site
Tripadvisor*(*) est d'ailleurs arrivé en France. C'est une
belle occasion pour l'hôtel de se voir apparaître sur un tel
espace. C'est pourquoi nous avons décidé d'en profiter pour
avertir nos clients de l'arrivée de ce site et plus exactement, nous
souhaitons les motiver pour qu'ils parlent à leur tour de leur
expérience au sein des Orangeries. Dans cette optique, un
courrier1(*) a été préparé pour un
e-mailing. Il s'agit en fait d'un jeu qui a pour but d'offrir des avantages
pour ceux qui s'inscriront sur ce site (ou ceux de la liste proposée)
dans les premiers. Cette action sera mise en place a priori à partir de
septembre 2007, une fois que la saison estivale touchera à sa fin.
IV. Evaluation personnelle de stage
A. Enrichissement humain
- Intégration au sein des
Orangeries
Suite à un entretien plus que prometteur, je
m'attendais lors de mon arrivée à avoir quantités de
projets à mettre en place. Ce fut chose faite une demi heure
après : il a fallu organiser deux conférences en trois jours
lors de la semaine du développement durable en reprenant le dossier en
cours.
Par conséquent, il n'y a pas vraiment eu d'accueil
tant d'un point de vue de la présentation du personnel (d'autant plus
que nous étions trois stagiaires à arriver le même jour)
que de découverte des lieux. Par la suite, l'intégration au sein
de l'équipe, principalement de réception, fut assez rapide et
facile étant donné qu'il règne une bonne entente entre ses
membres, même s'il n'a pas toujours été aisé de
trouver sa place au sens propre du terme.
En effet, pour des raisons techniques (connection à
Internet et au réseau interne, accès à la documentation
écrite), il n'était pas évident de savoir comment et
où se positionner dans les locaux afin de travailler efficacement sans
déranger les autres membres du personnel. Par la suite, la
définition de mes tâches n'a pas été vraiment
claire.
Etant donné qu'il s'agit d'une petite structure, il
arrive fréquemment que l'on se voie attribué des activités
indépendantes des attributions prévues. Il m'est arrivé de
prendre le poste de réception en cas de besoin, de plus j'ai
effectué des travaux en dehors de mes compétences tels que le
l'optimisation du tri des déchets dans l'hôtel (un des
critères important de l'écolabellisation). Cette polyvalence quoi
qu'un peu surprenante m'a permise de prouver ma capacité à
m'adapter dans un milieu en dehors de mon domaine de compétences.
- Problèmes de communication
Un des problèmes persistant dans cette structure est
le manque de définitions des tâches de chacun comme vous l'aurez
compris. C'est ainsi que j'ai compris l'importance d'une organisation claire et
d'une hiérarchie définie, qui permettent en partie le passage de
l'information parmi les membres concernés par le sujet. Mme Gautier,
gérante de l'hôtel, est à 95% détentrice de toutes
les données de l'hôtel (clientèle, partenariat,
fournisseurs, communication, etc.). Il est fort possible que
l'établissement d'une hiérarchie définie et transparente,
et par conséquent l'attribution des délégations de
pouvoir, permette l'optimisation du travail de chacun au sein de l'hôtel.
Ainsi la réalisation de certaines missions, notamment
l'organisation de la semaine du développement durable s'est
avérée ardu quand la personne ne nous communique pas comment et
où trouver les informations nécessaires à
l'exécution des projets demandés. J'ai pris conscience que la
rétention de renseignements pouvait être source d'erreurs
grossières et de perte de temps. C'est pourquoi, en partenariat avec Mme
Gautier consciente du problème, nous avons mis en place des panneaux
d'affichage, destinés au personnel, placés dans l'hôtel de
façon stratégique.
- Capacité à s'adapter au travail
d'équipe et à l'autorité hiérarchique
Aucun travail en équipe n'a été
réalisé alors qu'il aurait été intéressant
et plus productif que je travaille en partenariat avec certains membres, comme
Mlle Emmanuelle Pager. Cette dernière était en charge de tout ce
qui était réalisation du site internet et du blog. Or lors de mon
travail sur le référencement du site et du blog, j'ai
établi seule les constats et solutions.
D'autre part ce problème de communication
(échange d'informations, où les trouver, leur pertinence par
rapport au sujet traité) a eu quelques influences sur la
rédaction de mon mémoire. En effet, j'ai réalisé
plusieurs actions mais pas une mission longue durée en particulier qui
aurait du être le tenant de mes écrits.
B. Développement intellectuel
- Application des méthodes et savoirs
acquis pendant le M1SM option marketing
Concernant ce point, mes compétences acquises lors des
années précédentes n'ont pas été
utilisées à leur optimum. J'entends par là avoir
réalisées des activités en marketing certes, mais pas en
rapport direct avec mes acquis de l'IAE. Il s'agissait plus d'une
découverte et un approfondissement dans le domaine de
l'opérationnel. En effet, les actions réalisées
étaient :
o soit du domaine marketing, comme le
référencement, la veille concurrentielle et technologique,
l'affichage ; mais ce dans une optique on ne peut plus
opérationnelle, ce qui fut néanmoins formateur. Je tiens à
préciser sur ce point que personne ne m'a vraiment encadré du
fait que l'attribution du travail à effectuer n'est pas
été clairement formulée ni validée. Aussi toutes
les informations et acquis obtenus pendant cette période proviennent
uniquement de mes recherches et de ma volonté. Ceci m'a permis pourtant
de prouver mon autonomie et ma capacité à prendre des
décisions seules.
o Soit du domaine de la gestion : celle des
déchets de l'hôtel, organisation des mariages de cet
été. Dans ce cas présent, Mme Gautier s'est appuyé
sur mon dynamisme, mon esprit d'entreprendre et mon expérience au sein
du BDE (prise de responsabilité et organisation
d'évènements).
Cependant, j'avoue que la connaissance du vocabulaire et
techniques marketing m'a permise une communication simplifiée avec Mme
Gautier, qui en tant qu'ancienne chef de publicité, parlait le
même « langage ».
- Utilité du travail pour les besoins de
l'entreprise
Etant donné qu'une partie des tâches
effectuées consistaient à une concrétisation
matérielle (affichage, organisation des conférences), leur
utilité a pu être qualifié de concrète et
immédiate. Cependant concernant mon travail sur le
référencement, j'avoue avoir quelques doutes non pas sur son
utilité mais plutôt sur les résultats de mes investigations
et travaux. En effet, personne n'a vraiment regardé ni validé
cette action. De plus, mes recherches en terme d'achats responsables n'ont pas
été vraiment contrôlées ou prise en compte, mise
à part une infime partie.
Toutefois, il est fort probable que la plupart des mes
travaux soient réutilisées dans trois mois à un an. Ceci
s'explique par le fait que Mme Gautier, en tant que gérante et
maître de stage, ne pouvait pas valider ce que je faisais par manque de
temps.
- Nouvelles connaissances et méthodes de
travails acquises au cours du stage
Comme je l'ai déjà mentionné, je n'ai
pas vraiment été encadrée par qui que ce soit pendant mes
tâches. Cependant, j'ai énormément appris notamment sur le
référencement internet, que ce soit de la
nécessité de sa réalisation à la
concrétisation proprement dite de l'acte. De plus, j'ai pu comprendre
les enjeux du web 2.0, futur enjeu en terme de marketing collectif. D'autre
part, mes investigations n'ont pas été vaines puisqu'elles m'ont
permises d'un point de vue personnel de mieux définir mon projet
professionnel, à savoir travailler dans le secteur du textile bio et
équitable. En effet, le secteur de l'habillement m'a toujours
attiré mais grâce à la découverte d'enseignes telles
que Ideo, Machja ou Ekyog, j'ai compris qu'il était possible d'allier
développement durable et textile.
Concernant l'acquisition de nouvelles méthodes, je
n'ai pas le sentiment d'avoir fait un immense pas en avant. Mes méthodes
de recherches sur Internet se sont néanmoins
améliorées : désormais je sais comment faire pour
cibler assez directement l'information recherchée. J'ai également
appris par moi-même comment améliorer le
référencement d'un site internet notamment en matière
technique.
Malgré ces quelques inconvénients, j'ai
décelé la façon dont une entreprise pouvait engager une
démarche de développement durable et surtout les
difficultés qu'elle rencontre pour mettre en oeuvre une telle
stratégie au quotidien. Or tous ces savoirs acquis en terme
d'environnement, de tri des déchets, d'achats responsables, je ne les
aurais très certainement jamais conquis dans un cadre scolaire !
Dans l'ensemble, mon expérience au sein des Orangeries
s'est révélée une expérience avant tout
humaine : la plupart des choses que j'ai apprise me serviront certes un
jour dans mon milieu professionnel, mais elles m'ont surtout permises un
enrichissement de ma culture personnelle dans le domaine du
développement durable et la définition de mon projet
professionnel. J'avoue qu'il n'aurait pas été possible que je
continue plus longtemps mon stage étant donné le caractère
certes très humain mais également versatile de Mme Gautier, qui a
de lourdes conséquences dans la réalisation des activités
au quotidien. Cependant, je ne regrette pas ce stage qui m'a permis d'assimiler
le fait bien connu qu'entre la théorie et la pratique, il y a plus qu'un
pas et surtout qu'avant de s'engager dans quoi que ce soit, il ne faut pas se
fier aux apparences (notamment à un entretien où l'on promet
beaucoup de choses) !
CONCLUSION
Parcours semé d'embûches, utopies,
réussite sur le plan sociale et environnementale... Le
développement durable n'a pas fini de diviser les opinions et plus
particulièrement celles des entreprises. Quoi qu'il en soit, les
entreprises ont réellement un rôle à jouer dans la mise en
place de ce concept. Or la volonté et la motivation des dirigeants
restent le premier facteur d'intégration du DD, comme on le surnomme,
dans la stratégie des entreprises. Même si les exemples positifs
ont tendance à croître aujourd'hui, ils sont encore trop
minoritaires mais synonymes d'une chose : la prise de conscience est en
marche, place désormais à l'action ! Il y a certes
urgence... Reste à voir si l'état, les entreprises et les
consommateurs sont prêts à adopter ce modèle dans sa
globalité, sans chercher toutefois à atteindre la perfection.
Tout le monde le sait : la perfection n'est pas de ce monde, alors
cherchons à nous en rapprocher, ce sera déjà un grand pas.
RESSOURCES
Internet
- Abc marketing : http://www.abcmarketing.fr/
|
- ADEME : http://www.ademe.fr
|
- Alter éco : http://www.altereco.com
|
- Association des Professionnels Aquitains de la Communication
(APACOM) : http://www.apacom-aquitaine.com
|
- Cyber presse : http://www.cyberpresse.ca/
|
- Entreprise citoyenne (développement durable,
responsabilité sociale, citoyenneté d'entreprise) :
http://www.entreprise-citoyenne.com
|
- Info presse, le portail du marketing, de la publicité
et des communications : http://www.infopresse.com
|
- Ipsos : http://www.ipsos.fr
|
- L'encyclopédie Wikipedia : www.wikipedia.fr
|
- L'Express en ligne : http://www.lexpress.fr
|
- La Tribune : http://www.latribune.fr
|
- Le journal du net : http:// www.journaldunet.com
|
- Marketing étudiant, le portail des étudiants
en marketing : http://www.marketing-etudiant.fr
|
- Max Havelaar France :
http://www.maxhavelaarfrance.org
|
- Novethic, le média en ligne du développement
durable : http://www.novethic.fr
|
- Plateforme du commerce équitable, dite la PFC :
http://www.commercequitable.org
|
- Stratégies (marketing, communication,
médias) : http://www.strategies.fr
|
- Technologies propres :
http://www.technologies-propres.com
|
Bibliographie
- Fiche « Ressources » « le
développement durable », réalisée par Graine Ile
de France en partenariat avec l'association 4D et le Comité 21, juillet
2005. PDF
- L'entreprise verte, Elisabeth Laville, édition
Village Mondial, 2e édition 2006
- Le livret blanc de l'économie positive,
rédigée et mise en ligne par BeCitizen
Magazines
- Alternatives internationales, "le commerce équitable
peut-il changer le monde ?", avril 2006 n°30 bis
- L'écho touristique, n°2796, vendredi 19 au jeudi
25 janvier 2007
- Dirigeant, dossier "Etes vous prêts pour l'entreprise
2.0 ?", mai 2007
Images, Graphiques
- Fig. 1 : schéma du développement durable,
Johann Dréo sur Wikipédia, 9 mars 2006
- Fig. 2 : graphique issue de l'étude sur
« les consommateurs français et le commerce
équitable 2002-2005», réalisée par Alter
éco en avril 2005
- Fig. 3 : les étapes de la certification
Ecocert : schéma présenté sur le site internet
www.ecocert.fr, dans sa rubrique consacrée au bio et
développement durable.
- Fig. 4 : Sondage réalisé par Enablon en
2005, source mise en ligne par le Journal du Net dans l'article "Un reporting
pas toujours facile", 29 juin 2005
- Fig. 5 : Enquête menée par Mazars, source
mise en ligne par le Journal du Net dans l'article "Le développement
durable fait tâche d'huile", mars 2004
- Fig. 6 : le parcours d'un vêtement, tableau
récapitulatif rédigé et présenté sur le site
d'Ideo, www.ideo-wear.com
- Fig. 7 : carte française du web 2.0, source
Wikipédia, 2006
Liste des Annexes
Annexe 1 : lexique approfondi des termes
utilisés
Annexe 2 : le minifesto "Une autre pub est
possible" de l'agence DraftFCB
Annexe 3 : le projet d'entreprise des
Orangeries
Annexe 4 : fiche produit créé
pendant la Quinzaine du Commerce Equitable
- La cachaça
- Les noix
Annexe 5 : liste des fournisseurs
équitables possibles en alimentaire
Annexe 6 : panel des fournisseurs bio ou innovants
de linge de toilette
Annexe 7 : liste de fournisseurs/fabricants de
linge de maison (chambre)
Annexe 8 : catalogue de vêtements bio,
équitables ou innovants
Annexe 9 : Tableau Excel relatant le travail de
constatation et d'analyse du référencement du site internet et du
blog environnementale de l'hôtel
Annexe 10 : Courrier pour le jeu Tripadvisor
* * cf. Lexique, annexe 1
* * cf. Lexique, annexe 1
* * cf. Lexique, annexe 1
* * cf. Lexique, annexe 1
* * cf. Lexique, annexe 1
* * cf. Lexique, annexe 1
* * cf. Lexique, annexe 1
* * cf. Lexique, annexe 1
* * cf. Lexique, annexe 1
* * cf. Lexique, annexe 1
* * cf. Lexique, annexe 1
* 1 cf. annexe 4
* 2 cf. annexe 5
* 3 cf. annexe 6
* 1 cf. annexe 8
* * cf. Lexique, annexe 1
* 1 cf. annexe 9 où vous
pourrez retrouvez l'ensemble du travail de constatation et d'analyse
* * cf. Lexique, annexe 1
* * cf. Lexique, annexe 1
* * cf. Lexique, annexe 1
* 1 cf. annexe 10
|