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Leibniz et la physique quantique

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par Mathieu Néhémie
Université de Clermont-Ferrand - Master 1 de Philosophie 2006
  

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Postface

Maintenant que nous avons réuni un exposé détaillé du système leibnizien et de la problématique quantique, ainsi qu'une confrontation construite des deux, nous estimons avoir confirmer l'utilité de notre étude. Nous avons déjà affirmé l'intérêt que nous portons pour l'oeuvre de Leibniz dés le début et son étude approfondie comme le succès de sa mise à l'épreuve nous conforte grandement dans cette idée. Bien compris, le système leibnizien est d'une exceptionnelle intemporalité, il offre une description métaphysique du monde qui, pour peu que l'on dépasse son langage comme les contraintes du logos humain en général, reste difficilement réfutable. Il n'est pas non plus question de le prouver car, comme toute connaissance métaphysique rigoureuse, elle est fondée sur la seule expérience de notre âme et celle-ci ne peut faire l'objet que d'une vérification empirique personnelle. La seule réserve que nous ne pouvons nous empêcher de faire, puisqu'elle s'applique à toute entreprise systémique sans exception, c'est que toute la métaphysique leibnizienne se fonde sur une foi évidente dans l'efficacité de la méthode logique et sur la certitude rationnelle qu'elle permet. Comme seule celle-ci permet d'apporter la preuve de quoique ce soit, il est hors de question de prouver que les principes logiques de Leibniz, ou n'importe quels autres, s'applique effectivement à la réalité fondamentale. Sur ce point, il nous est juste donné de constater la remarquable efficacité dont fait preuve cette rationalité pour expliquer les phénomènes, et encore plus pour les prévoir.

A la lumière de ce que nous avons apporté, il est très intéressant de voir comment s'articule le système de Leibniz par rapport à certaines antinomies classiques en philosophie et en science. La métaphysique leibnizienne n'admet que des âmes comme constituantes fondamentales de la réalité et, à ce titre, on peut considérer le système leibnizien comme un idéalisme assez proche de celui de Berkeley. Mais la dualité entre choses en soi et phénomènes est non seulement présente chez Leibniz mais elle y est essentielle. Seule cette antinomie permet d'expliquer l'hétérogénéité qui sépare les conclusions métaphysiques de Leibniz au sujet des substances simples de notre expérience coutumière des composés. Le système leibnizien présente donc certaines caractéristiques de l'idéalisme, mais aussi des traits typiques du réalisme ; et cela correspond bien à l'habitude leibnizienne de systématiquement synthétiser toute opposition. Cela est rendu possible par le fait que Leibniz fait de la spiritualité une chose en soi et même la seule chose en soi, les corps matériels comme toute chose physique étant alors à ranger dans les phénomènes. A ce propos on peut donc légitiment penser que Kant doit beaucoup à Leibniz lorsqu'il place la considération de la chose en soi dans celle du sujet moral.

Il est possible de remarquer que certaines parties du système de Leibniz, bien que traitées dans son exposé, n'auront guère étés utilisés dans le reste de notre étude. On est alors en droit de se demander si leur maintient était bien nécessaire. A ce sujet, rappelons l'interdépendance dont font preuves les différentes parties de l'oeuvre de Leibniz et le fait que l'omission de l'une d'elle pourrait nuire à la cohérence de tout le système. D'un autre côté nous n'avons utilisé, pour notre mise à l'épreuve finale, que les éléments du système qui s'y prêtés, c'est-à-dire ceux dont l'objet est assez proche de celui de la physique quantique pour qu'une comparaison soit possible. De plus, maintenir les éléments du système leibnizien qui n'ont pas servi dans sa confrontation avec la physique moderne permet au lecteur le plus exigent de vérifier que nous n'avons omis aucune des parties qui s'y prêtaient dans cette mis à l'épreuve.

L'autre thème de notre étude, la physique quantique, peut également tirer de grands bénéfices de l'analyse que nous en avons fournie car nous espérons avoir mis en évidence ce que d'Espagnat affirme, à savoir que toute entreprise rationnelle de compréhension du réel ne peut rigoureusement pas ignorer les apports de la théorie quantique sur ce sujet. Puisque, dans une optique leibnizienne, nous cherchons plus a dégager ce qui est vrai dans toute théorie que ce qui est faux, nous ne nous sommes pas attarder sur les théories philosophiques qui sont mises grandement en difficulté par la physique quantique. Il est pourtant assez évident, si l'on prend en compte les limitations au sujet des propriétés des deux types de réalité que l'on peut considérées comme résultant de la théorie quantique, que nombre de systèmes métaphysiques moins prudent que celui de Leibniz doivent être mis en échec par la mécanique quantique. Nous n'avons fait que l'évoquer, mais cela est très significatif pour ce qui est de la substantialité de l'espace ou au sujet des théories les plus matérialistes. Il a été retenu ici un système métaphysique dont nous nous doutions a priori qu'il puisse survivre efficacement à une confrontation avec la théorie quantique, ce choix étant motivé par l'objectif de fournir une conclusion un maximum positive et affirmative. Réfuter toute théorie métaphysique erronée est une entreprise qui ne peut que rester inachevée alors que montrer l'échec de certaines n'est de toute façon pas très constructif.

Nous devons avouer, et un lecteur attentif l'aura sûrement déjà remarqué, en lame de fond de la présente étude, c'est la sauvegarde et la légitimité du discours métaphysique en général qui nous préoccupe tout particulièrement. A cet égard le système leibnizien constitue un exemple d'une construction métaphysique qui garde sa pertinence et montre son utilité même face à des découvertes scientifiques très originales et qui lui sont postérieures de plusieurs siècles. Un telle légitimation a été, selon nous, rendue nécessaire par les bouleversements philosophiques qu'a connues la pensée rationnelle occidentale et qui ont eu tendance à discréditer toute entreprise à visée métaphysique. On peut estimer que cet objectif a été atteint dans une certaine mesure grâce aux points essentiels sur lesquels le système leibnizien rejoint la théorie quantique. Nous avons en effet pu constater que plusieurs conclusions de la physique quantique peuvent être vues comme de bons indices de ce que Leibniz avait pu déduire métaphysiquement à propos de la réalité indépendante.

Le système leibnizien ne portant pas exclusivement sur les existences fondamentales, mais aussi sur les composés, nous ne pouvons considérer la présente conciliation de ce système avec la physique quantique comme lui attribuant une totale validité. Pour être exhaustif sur cette question il faudrait entreprendre d'autres mises à l'épreuve fondées sur d'autres domaines scientifiques dont les conclusions présentent quelques analogies avec le système leibnizien. Bien que nous laissions cela à des études ultérieures, nous pouvons d'ores et déjà évoquer la biologie, et notamment le caractère très informationnel de la génétique, et l'informatique, qui peut nous donner une définition de l'intelligence assez proche de celle de Leibniz.

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