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Leibniz et la physique quantique

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par Mathieu Néhémie
Université de Clermont-Ferrand - Master 1 de Philosophie 2006
  

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1.2.3. La question de la vie et de l'âme des bêtes

Critique de la vision cartésienne des bêtes comme des machines

Déjà chez les Anciens l'anatomie humaine ou animale était comparée à une machine, ce n'est donc pas tout à fait par cette idée que Descartes se montre original lorsqu'il parle des animaux comme des machines. C'est qu'il réduit l'animal à une seule machine là où Aristote supposait toujours une âme directrice dirigeant cette machinerie tel un mécanicien. Cela tient à ce que Descartes opère, avec son dualisme, une distinction bien plus tranchée entre l'âme et le corps. Ils deviennent deux substances distinctes qui doivent, en toute rigueur, s'expliquer indépendamment l'une de l'autre. Et Descartes limite la pensée aux actions et aux opérations de la conscience réflexive, à l'image de la conscience humaine. Ainsi il admet les corps, qui relèvent de la seule étendue et qui n'ont besoin que d'elle pour être expliqués ; les corps organiques eux aussi pouvant être entendus comme des machine relevant de la seule mécanique. Même l'homme peut être vu de cette manière bien que le cogito nous fasse voir l'âme qui habite notre corps et que la raison nous fasse conclure à l'existence d'âme dans les autres corps humain. Mais Descartes s'arrête là et n'accorde pas aux animaux une âme, précisément parce qu'il la limite à la seule conscience réflexive.

Mais toute cette théorie cartésienne qui transforme ou dégrade « les bêtes en pures machines, quoiqu'elle semble possible, est hors d'apparence, et même contre l'ordre des choses » (Système nouveau de la nature). C'est que Descartes associe raison et âme d'une manière illégitime, et par l'absence de la première il refuse la seconde aux animaux. Leibniz remarque que les bêtes sont capables de jugements empiriques, s'attendant à ce que se reproduisent les consécutions qui se sont jadis imprimées dans leur mémoire comme lorsqu'on « montre le bâton aux chiens, ils se souviennent de la douleur qu'il leur a causée et crient et fuient » (Monadologie). Alors que Descartes tente d'expliquer cette mémoire et cette imagination dont les animaux font preuve par une voie mécaniste, cherchant dans la seule anatomie de ses organes de quoi expliquer l'anticipation du chien, Leibniz admet que les organes du chien doivent correspondrent à ces opérations mais que cela ne lui exclut nullement une âme. En effet si l'âme cartésienne se superpose à l'étendue, l'âme leibnizienne est pour ainsi dire le fond de l'étendue. Pour Descartes, le fait que la perception, l'imagination et la mémoire naissent avec l'organisation de la matière signifie que ces facultés, auxquelles sont limités les animaux, sont matérielles et non spirituelles, qu'elles relèvent de la substance étendue et non de la substance âme. Pour Leibniz, ces facultés sont spirituelles, elles ne peuvent être données par l'étendue, la figure et le mouvement, et leur apparition concordant avec l'organisation de la matière constitue bien plus une preuve supplémentaire du caractère intrinsèquement spirituel des substances qui constituent la matière. « On est obligé d'ailleurs de confesser que la Perception et ce qui en dépend, est inexplicable par des raisons mécaniques, c'est-à-dire, par les figures et par les mouvements. Et en feignant qu'il y ait une Machine, dont la structure fasse penser, sentir, avoir une perception ; on pourra la concevoir agrandie en conservant les mêmes proportions, en sorte qu'on y puisse entrer, comme dans un moulin. Et cela posé, on ne trouvera en la visitant au dedans, que des pièces, qui poussent les unes les autres, et jamais de quoi expliquer une perception. Ainsi c'est dans la substance simple, et non dans le composé, ou dans la machine qu'il la faut chercher » (Monadologie). Par ce raisonnement magistral, Leibniz réduit semble-t-il à néant tout le dessein cartésien de rendre raison par des explications mécaniques du comportement animal, dessein qui occupa longuement Descartes à la fin de son oeuvre.

Non seulement le fait que la perception, comme les autres facultés spirituelles dont sont susceptibles les bêtes, puisse recevoir un début d'explication par des raisons mécaniques nous pousse en dernière analyse à mettre ces facultés dans les composants ultimes de l'étendue, mais les conclusions de la dynamique leibnizienne rendaient déjà caduque la tentative cartésienne. En effet, si chaque point de la matière peut et doit se concevoir à l'imitation d'une âme, et être dotée d'appétition et d'un début de rétention mémorielle, chercher dans la structure géométrique d'un corps animal et dans le mouvement de ses parties l'explication de telles facultés est une entreprise biaisée d'avance. Si la matière est dernièrement constituée d'âmes ou d'entéléchies, il est stupide de chercher à refuser à un animal une âme pour n'en faire qu'une pure machine matérielle.

Mais il ne faut pas croire que Leibniz attribue proprement une âme, au sens d'une entité directrice, à tout corps, la matière inerte, parce qu'elle n'est pas organisée, est certes composée d'atomes de substance qui sont des âmes à leur manière, mais aucun de ces points métaphysiques ne préside aux corps non organisés. Rien n'est mort pour Leibniz, tout point de la matière est vivant parce qu'il est doté d'appétition et de perception mais seuls les corps organisés, dans lesquels une âme est directrice, peuvent être dit vivants parmi le monde des corps.

De même il ne faut pas non plus conclure que Leibniz pense les âmes des bêtes identiques aux nôtres. Bien au contraire, nous avons pour notre part des âmes raisonnables, ou esprits, dotés de la raison et nous pouvons accéder aux vérités nécessaires ou éternelles qui dépassent infiniment le simple empirisme que nous pratiquons le plus souvent dans notre vie quotidienne et dont les animaux sont seulement capables. Mais quelle que soit l'immensité de cette différence, elle reste une différence de degré et non de genre.

Problème de l'union de l'âme et du corps et de la liberté chez Descartes

Le problème des bêtes conçues comme de simples machines n'est pas le seul qu'à soulever la théorie cartésienne de la dualité des substances. La solution de Descartes au problème de la liberté lui est également intimement liée, de même qu'à ses lois erronées sur le mouvement. Selon la théorie cartésienne, tout se fait mécaniquement dans la substance étendue par un déterminisme sans faille réglé par la conservation de la même quantité de mouvement. L'humain, bien que composé d'un corps lui aussi étendu et obéissant aux mêmes lois, est également composé d'une âme qui doit avoir une forme de volonté et de liberté. Cependant, les lois du mouvement cartésiennes lui refuse la possibilité de créer du mouvement (ni quoique ce soit d'autre car tout phénomène est mouvement), ce que seul Dieu peut faire et qu'il a fait à la création du monde. Descartes se voit donc confronté au problème classique de la liberté et du déterminisme, fondu dans celui de l'union de l'âme et du corps, et il le résoudra en s'engouffrant dans une ouverture laissée par sa physique, la direction. Si l'âme humaine ne peut ni arrêter ni créer du mouvement, elle peut le rediriger car les lois du mouvement n'imposent rien à ce sujet.

Cette solution est la seule que Descartes peut fournir au problème de l'action de l'âme sur le corps, problème qu'il avoue être parmi les plus épineux qu'il est abordé et sur lequel il subira les plus vives critiques. Mais Leibniz montrera par la suite non seulement que la loi de conservation du mouvement de Descartes est erronée mais également qu'il y a dans la nature une autre loi qui assure la « conservation de la même direction totale dans la matière » (Monadologie). Cette loi réduit à néant la solution cartésienne car donner la capacité à l'âme de modifier la direction du mouvement devient tout aussi contraire aux principes de la mécanique que de lui accorder une quelconque faculté à créer du mouvement.

Là encore ce problème tient au dualisme cartésien qui, dans les Méditations métaphysiques, s'attache à établir et prouver de la manière la plus intelligible la distinction des deux substances, âme et corps. Si en effet il est possible d'avoir une notion de l'âme sans le corps et une notion d'étendue sans le moindre principe spirituel, toute l'oeuvre de Descartes est hantée par le fait nous n'avons pas seulement les notions primitives de ces deux substances, nous avons également celle du mixte, de l'union des deux. Nous assistons là à une opposition entre le raisonnement métaphysique de Descartes, qui conclut à deux substances parfaitement distinctes, et l'empirisme le plus élémentaire qui ne nous fait connaître que l'union des deux. Toute la difficulté cartésienne tient à ce que les deux notions que sont la pensée et l'extension sont intelligibles chacune à part et qu'elle se suffisent à elles-mêmes mais qu'elles ne sont pas intelligibles ensembles et que sans l'expérience humaine (si nous étions des anges) nous n'aurions aucune raison de les lier. La solution cartésienne basée sur la direction et sur les passions, en plus d'être insuffisante en elle-même, et notamment pour les cartésiens, s'avèrera même contradictoire à la lumière des arguments de Leibniz concernant les lois du mouvement. En effet, si les déductions métaphysiques de Descartes rentrent en opposition avec les expériences, c'est qu'elles doivent être fausses.

C'est bien la réhabilitation des formes substantielles, à laquelle Leibniz est conduit entre autre par des considérations physiques, qui permet de concevoir à nouveau l'âme comme Aristote, comme la forme du corps. Pour la considération de l'étendue et de sa compréhension pratique, Leibniz est d'accord avec Descartes, les notions spirituelles ne sont pas nécessaires et nuisent même. Mais, nous l'avons déjà vu, lorsque se posent les questions métaphysiques, les notions d'extension et de mouvement ne suffisent plus et la considération de l'âme est nécessaire. Pour ainsi dire, l'union de l'âme et du corps ne pose pas problème dans le système leibnizien car il n'accepte pas le même dualisme des substances de Descartes, l'âme est bien plutôt la seule substance et elle rend raison des corps. Mais Leibniz ne tient-il pas ce propos dans le Système nouveau de la nature ? « Après avoir établi ces choses, je croyais entrer dans le port ; mais lorsque je me mis à méditer sur l'union de l'âme avec le corps, je fus comme rejeté en pleine mer. Car je ne trouvais aucun moyen d'expliquer comment le corps fait passer quelque chose dans l'âme ou vice versa, ni comment une substance peut communiquer avec une autre substance crée ». S'il y conçoit une réflexion sur l'union de l'âme et du corps et qu'il y propose une solution, c'est parce que ce n'est pas d'une communication entre substances hétérogènes dont il parle. Toutes les substances sont des âmes et les corps en sont des agrégats, et le rapport de l'âme au corps est à concevoir dans le cadre de la communication des substances en général. Le problème que soulève Leibniz concerne la communication des substances et une fois celui-ci résolu, celui de l'âme et du corps l'est également.

D'une certaine manière Descartes veut mettre fin à la vie, tentant d'expliquer toutes ses opérations par la mécanique pure des corps inanimés. Leibniz pour sa part met la vie partout et la juge nécessaire à la mécanique pour rendre pleinement raison des corps. Et cette antinomie est identique à celle de la spontanéité que Leibniz met partout alors que Descartes ne l'accorde qu'à l'esprit. C'est bien que Descartes et Leibniz tirent des conséquences philosophiques radicalement différentes de données expérimentales similaires concernant l'anatomie animale comme humaine. Mais leurs conceptions divergentes restent cependant subordonnées à leurs physiques respectives où l'un refuse toute spontanéité à la matière alors que l'autre la juge nécessairement supposée par le concept de force.

On n'observe donc bien chez Leibniz que les considérations de la matière et de ses lois, puis des vivants, puis de l'âme, mènent progressivement de la physique à la métaphysique et à des questions telles que celle de la liberté. Et cette question, comme nous le verrons plus loin, puisque la solution cartésienne n'est pas satisfaisante, devra être reposée et reprise quasiment de zéro par Leibniz.

Relativité de la génération et de la mort et immortalité de l'âme

Sur le fonctionnement de la vie, Leibniz fera grand cas des découvertes de son époque liées à l'apparition des premiers microscopes. Ce sujet est pour nous un bel exemple de la méthode leibnizienne, qui s'attache à faire appel à l'expérience autant qu'il est nécessaire pour suppléer aux considérations métaphysiques et à tirer des découvertes scientifiques toutes les conséquences philosophiques possibles.

C'est sur le problème de l'origine des âmes et de leur durée que Leibniz nous dit dans le Système nouveau de la nature : « les transformations de Messieurs Swammerdam, Malpighi et Leewenhoeck (...) sont venues à mon secours ». Ces chercheurs, étudiant grâce aux microscopes la génération des vivants, mettent en évidence que, de la même manière qu'avant ce que nous appelons communément la naissance, l'animal préexiste sous forme embryonnaire, avant même la génération l'animal préexiste également bien que cela soit invisible à l'oeil nu. Bien plus les animaux sont spermatiques, ils sont primitivement dans cet état microscopique, et seul un certain nombre d'entre eux seront élus, connaîtrons la croissance que nous nommons génération puis naissance et deviendrons visibles pour nous.

Il est vrai que ces expériences concernant la génération des animaux offrent un certain crédit à la vision leibnizienne de la vie et de l'âme. En effet Leibniz soutient que les substances, parce qu'indivisibles et inétendues, « ne sauraient commencer, ni finir, que tout d'un coup, c'est-à-dire, elles ne sauraient commencer que par création et finir que par annihilation » (Monadologie). Et puisque la génération ne se fait pas tout d'un coup, et que la recherche du corps organique préexistant se fait par une régression sans fin dans l'infiniment petit, il est impossible de trouver un hypothétique moment de création pour l'âme. De plus les lois de la physique refusent la création dans le monde, sauf par intervention expresse et spéciale de Dieu, donc la création de toutes les substances doit correspondre à celle du monde. Tout concorde dans les observations extrinsèques pour confirmer la considération sur la substance que Leibniz opère par déduction. Et il constate cette concordance explicitement dans la Monadologie : « Et ces raisonnements faits a posteriori et tirés des expériences s'accordent parfaitement avec mes principes déduits a priori comme ci-dessus ». On remarquera aussi que Leibniz extrapole à partir des observations de Swammerdam, Malpighi et Leewenhoeck et de ses propres principes pour conclure non seulement que la génération est relative et consiste davantage dans une certaine augmentation mais aussi que la mort doit être une sorte de diminution. Lors d'une mort apparente, l'animal doit survivre sous une forme invisible à l'oeil nu, pour ainsi dire enveloppé car rien ne se détruit non plus dans le monde.

Mais un cartésien pourrait rétorquer que rien ne se détruit dans la mort animale et que celle-ci peut tout de même être considérée comme absolue dans la mesure où c'est la machinerie qui se brise et qui se désorganise sans destruction de matière. Ceci est à mettre en relation avec la réhabilitation des formes substantielles qu'opère Leibniz car il ne limite pas l'animal à une simple machine, une forme substantielle doit en rendre raison autant que des substances simples doivent rendre raison de l'étendue. Et la forme substantielle, pour être réelle, doit consister dans une de ces substances mais qui a, d'une certaine manière, une position spéciale dans l'agrégat. Comme cette substance ne saurait finir, la forme substantielle, qui seule transforme un simple agrégat en composé organisé et vivant, ne peut finir non plus. L'impossibilité d'une destruction complète est liée précisément à ce que la substance consiste en une âme et que l'âme qui constitue l'essence de l'animal ne saurait donc périr ni disparaître.

Cette théorie leibnizienne de la préformation et de la survivance de l'animal est également intimement liée à la vision du monde comme vivant que Leibniz a, en opposition radicale avec les cartésiens. « Quoique la terre et l'air interceptés entre les plantes du jardin, ou l'eau interceptée entre les poissons de l'étang, ne soit point plante, ni poisson ; ils en contiennent pourtant encore, mais le plus souvent d'une subtilité à nous imperceptible » (Monadologie). Les agrégats qui ne sont pas vivants sont en réalité composés de vivants, ils ne diffèrent des corps vivants qu'en cela qu'ils n'ont pas d'âme directrice. Mais corps vivants comme corps inertes finissent toujours, si l'on poursuit l'analyse de leurs détails, par se composer de quelques autres corps vivants plus petits. Et eux aussi sont vivants parce qu'ils possèdent une âme directrice. La vie est donc actuellement partout dans le monde et c'est notre perception qui, par un effet d'échelle, ne parvient pas à la voir partout. Si l'on peut voir un animal perdre de ses parties lors de la dégénérescence, c'est qu' « il ne faut point s'imaginer (...) que chaque âme a une masse ou portion de la matière propre ou affectée à elle pour toujours, et qu'elle possède par conséquent d'autres vivants inférieurs, destinés toujours à son service. Car tous les corps sont dans un flux perpétuel comme des rivières ; et des parties y rentrent et en sortent continuellement » (Monadologie). L'essence du corps est toujours sauve car elle ne consiste pas dans ses parties mais dans une forme qui consiste en une âme directrice, une substance spéciale qui, comme toute substance, est assurée de ne pouvoir disparaître dans la temporalité du monde sans une intervention exprès de Dieu. Mais comme le corps affecté de manière temporaire à une âme correspond avec celle-ci, l'âme doit se transformer en même temps que la composition de ses parties change. Leibniz montre ainsi comment la métempsycose est impossible mais que c'est une métamorphose perpétuelle qui s'opère.

Cette démonstration de la préformation de l'âme avant la naissance et de sa survivance après la mort, qu'il estime avoir mener à bien de différentes manières, est à Leibniz d'une grande utilité en matière de religion et de piété car elle permet de poser d'emblée l'immortalité de l'âme. Mais il en faut davantage pour satisfaire Leibniz car une pure survivance de l'âme sans souvenir n'expose pas à la justice divine. Il doit être conservé à l'âme humaine, pour qu'elle se maintienne en tant qu'esprit et puisse entrer en société avec Dieu, une connaissance éternelle et une conscience de soi-même. « Car c'est le souvenir, ou la connaissance de ce moi, qui la rend capable de châtiment et de récompense » (Discours de métaphysique). En plus de cette garantie de l'immortalité de l'âme basée sur des considérations physiques, Leibniz devra donc redoubler de considérations métaphysiques et psychologiques le problème de l'âme humaine pour lui maintenir la qualité d'esprit nécessaire aux notions morales de justice et de châtiments.

Nous avons pu voir comment Leibniz s'inscrit parfaitement dans son siècle, prenant part aux débats physiques et mécanistes qui occupent ses contemporains en endossant parfois lui-même les attributs du scientifique. Leibniz se montre remarquablement conciliateur et éclectique, corrigeant ses contemporains en utilisant aussi bien des considérations tantôt empiriques, comme nous l'avons vu sur le cas de la vie et des recherches sur la génération, et tantôt plus philosophiques, en usant des principes de logique et de métaphysique ; tantôt conservateur, en en appelant aux anciens, et tantôt progressiste, critiquant l'esprit de secte des cartésiens. Si le cheminement dont nous avons tenté la description peut être pleinement qualifié d'extrinsèque, malgré les recours que nous avons pu faire à des raisonnements a priori, c'est que son sens n'a pas changé ; il a toujours eu pour objectif de s'approcher au plus près du coeur des choses mais en partant d'une vision extérieure.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote