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Les moyens de communication traditionnels en zone rurale dans l'espace culturel koongo: cas du département du Pool

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par Jean-Claude MOUSSOKI
Université Marien-N'gouabi de Brazzaville - Diplôme d'Etudes Approfondies 2003
  

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1.1.- Le tambour à membranes, ngoma35:

Le tambour, ngoma, est fabriqué à partir d'un tronc d'arbre évidé. Il a l'une des deux extrémités qui est recouverte d'une peau tendue qui sert à la communication, à la transmission des messages et, l'autre, de support. Il peut-être sculpté ou non. Cet instrument est joué pour

diverses raisons : annoncer un événement heureux ou malheureux (naissances, mariages, décès, arrivée d'une autorité politique, administrative ou militaire, etc). Ces tambours sont des instruments sacrés et leur fabrication doit se conclure par une bénédiction36 pour en assurer la qualité sonore. Dans les localités de Kimbédi, M. Jacques Mouhouelo notre informateur, nous avait confié ce que:

34 Ricinodendron africanum ou chlorophora exelsa de la famille des Euphorbiacée= Mungo ngoma : arbre qui sert à la fabrication des tambours à membrane ou à fentes, A.Mouandza, Civilisation traditionnelle des Minkéngé de Mouyondzi : essai d'ethno-histoire, Mémoire de Maîtrise d'Histoire, Brazzaville, Université Marien-N'gouabi, 1975, p.181.

35Le ngoma kongo est l'équivalent du baandi suundi

36J.Mouhouelo (71 ans), Entretiens sur les moyens de communication traditionnels dans le département du Pool, village Kimbédi, 9/05/2004. (sources orales n°2).

Le fabricant, après avoir invo qué l 'esprit protecteur de la forêt, arrose le sol de vin de palme, nsamba, ainsi que les membranes des tambours. Il trace sur ceuxci des signes avec un cierge allumé et récite les paroles de bénédiction suivantes :

1./Marie/ngoma /nge /wedi /muti /wamunene /ku /sangi /.

/Marie/ngoma /toi /être /arbre /de grand/dans /forêt /.

2. /M'lemvo /nitakuloma /bu /nakutabudi /. /Pardon/moi/toi/demander/quand /moi /couper /toi /.

3. l ka l nasidibo l nabuzitu l buansoni l.

lMais lmoi lfaire lcela lavec lrespect ltout l.

4. lNakuneti lku lnzo /ya /meno /ku /nakuwubudi /

/Moi /toi /amener /maison /pour/moi //toi /trouer /toi /.

5. l Na lbunkete lmpe l na l luzabu l bia lnabeki l.

lAvec lhabileté l et l expérience l moi lacquérir l.

6. l Mu l sala l nge l ngoma l.

lPour l faire ltoi l goma l.

7. lNge l nita llomba lwa wakisa l kiwono l kia m 'bote l. /Toi/moi/demander/toi /parler /avec /voix /de bien /.

8. /Mu /ntagu /zansoni /zibasika /tukabuawubu /.

/Soleil ltout lbattre ltoi lmaintenant l.

Nous avons opté pour une traduction littéraire:

1. Marie-ngoma, tu étais un grand arbre dans la forêt.

2. Je te demande pardon de t 'avoir coupé.

3. Mais je l 'ai fait avec respect.

4. Je t 'ai apporté près de ma case où je t 'ai troué.

5. Avec l 'habileté et l 'expérience que j 'ai acquises.

6. Pour faire de toi un tambour.

7. Je te demande de résonner d 'un bon son.

8. Chaque fois que l 'on te battra à partir de maintenant.

La fabrication et le creusage des tambours sont des opérations minutieuses et ingénieuses. Certains tambours, légers, sont transportables sous les bras (tambours d'aisselles) grâce aux lanières que le joueur utilise pour les porter. Ils ont les deux faces recouvertes d'une peau d'antilope, de chèvre, ou de mouton. D'autres membranophones, longs et plus lourds, n'ont par contre, qu'une face couverte. Celle qui ne l'est pas sert de support.

Ainsi, pour mieux communiquer ou émettre les messages, le batteur est tenu de se placer soit sur une colline, soit sur un plateau afin de leur donner plus d'effet.

Dans le folklore koongo, on assemble souvent plus d'un tambour de sorte que le gros tam-tam (nguri-ngoma) soit accompagné de quatre tambours (mâle et femmelle) et de deux petits tambours (bala ba ngoma). Faute de spécialistes, cet instrument, comme bien d'autres, est en train de disparaître. Aujourd'hui, il est fabriqué à l'aide des tonnelets métalliques, de forme cylindrique, auxquels on applique, sur l'une des faces, une peau d'animal.

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