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Débat autour du concept de journalisme de paix

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par Charline Burton
Université Libre de Bruxelles - Licence en information et communication 2006
  

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2. Le cas du Burundi

« La radio pourrait être le plus formidable appareil de communication qu'on puisse imaginer pour la vie publique (...) si elle savait non seulement émettre, mais recevoir, non seulement faire écouter l'auditeur, mais le faire parler, ne pas l'isoler, mais le mettre en relation avec les autres »

Bertolt Brecht, 1930

Ce travail sur le journalisme de paix n'aurait pas été complet s'il n'avait été illustré par un cas concret. Si nous avons choisi d'étudier le cas du Burundi, ce petit pays enclavé au coeur de l'Afrique centrale, c'est parce dans le domaine des médias et précisément des médias proactifs, les initiatives y ont foisonné depuis dix ans et le Burundi apparaît comme un exemple étonnement riche en la matière. Qui plus est, l'étude du cas du Burundi permet de répondre à la question qui nous occupe puisque plus de dix ans ont passé déjà depuis l'implantation du premier organe de presse proactif : dans quelle mesure le journalisme de paix est-il réalisable à long terme ?

La présente partie du mémoire a été rédigée à partir de l'expérience que nous avons pu acquérir lors de notre séjour au Burundi. Les données exposées dans l'étude de ce cas pratique ont principalement été le fruit d'entretiens avec les professionnels burundais. Afin que le lecteur puisse néanmoins avoir accès à une partie des sources, certains de ces entretiens ont été retranscrits dans les annexes, de même que les résultats d'une enquête réalisées auprès de 72 journalistes.

Les journalistes burundais sont extrêmement conscients du rôle qu'ils ont joué et qu'ils pourraient encore jouer dans le processus de réconciliation nationale. Le pays sort à peine d'un conflit qui a éclaté en 1993 et causé la mort d'environ 300.000 personnes. A vrai dire, il n'en est pas encore tout à fait sorti, puisqu'un mouvement rebelle continue à semer le trouble autour de la capitale. Au Burundi plus qu'ailleurs dans la sous-région, les professionnels des médias ont compris le poids des mots, le poids de leurs mots. Le journalisme de paix, on l'a vu, peut se décliner sous d'innombrables formes. Le Burundi ressemble à un laboratoire en matière d'initiative médiatique : tout y a été tenté. Afin que le lecteur se rende compte de l'ampleur du travail abattu en matière de médias au Burundi, nous nous devions de brosser un tableau rapide de l'évolution du paysage médiatique au cours de ces quinze dernières années et pour que cette évolution prenne tout son sens, un rappel de la chronologie politique récente semble nécessaire.

En 1993, le Burundi va vivre des évènements tragiques qui marqueront le début d'une guerre civile longue de plus de dix ans et qui causera la mort de 300.000 personnes, indistinctement de leur appartenance ethnique. Pour une bonne compréhension, le lecteur doit savoir que le peuple du Burundi est composé de trois ethnies : les Hutu représentent près de 85% de la population, les Tutsi 14% et les Batwa 1%. Depuis la crise de 1972 et les massacres qui s'en étaient suivi, les Hutu pourtant majoritaires avaient été exclus de toute participation significative au pouvoir, et l'armée était marquée par une hégémonie tutsie.

En 1993, désireux d'instaurer un processus d'unité nationale et de démocratisation, le major Buyoya, Tutsi arrivé au pouvoir en 1987 par un coup d'Etat et considéré comme le grand artisan

de la démocratisation du pays depuis 1988, avait organisé des élections présidentielles. A l'époque, le principal concurrent de l'Uprona (Union pour le progrès national), parti du président Buyoya et ancien parti unique, est le parti Frodebu (Front pour la démocratie au Burundi), parti majoritairement hutu récemment sorti de la clandestinité. A la grande surprise de tous, l'élection marque la victoire du parti Frodebu. Son candidat, Melchior Ndadaye, est le premier Hutu à accéder au poste de président.

Le major Buyoya reconnaît sa défaite et félicite le gagnant. Melchior Ndadaye remercie le pouvoir en place. Ces échanges de politesse laissent présager un apaisement de la forte tension qui régnait au Burundi dans la perspective des élections.

Pourtant, quatre mois et demi plus tard, le président Ndadaye est assassiné par une faction rebelle de l'armée. Sonne alors le début de la guerre civile : des Hutu de l'Uprona ainsi que des Tutsi sont tués par des Hutu qui désirent venger la mort de leur Président. Les représailles de l'armée - principalement tutsie - sont très sévères et durant plusieurs semaines ont lieu des massacres, organisés tantôt par l'armée, tantôt par les extrémistes hutus. Après d'âpres négociations, Cyprien Ntaryamira, Hutu du Frodebu, est nommé président en février 1994. Deux mois plus tard, il décède dans les airs de Kigali, dans l'attentat qui coûtera également la vie à Juvénal Habyarimana, son homologue rwandais. Son décès relance la lutte pour le pouvoir, et la violence se généralise dans tout le pays. La ville est balkanisée : certains quartiers sont ethniquement épurés.

Ce n'est qu'en 1998 qu'ont lieu les premières négociations de paix sous les auspices de Julien Nyerere, ancien président Tanzanien puis de Nelson Mandela, président sud-africain. Elles aboutissent en août 2000 à la signature d'accords de paix (dits Accords d'Arusha) entre le gouvernement, l'Assemblée nationale, le G7 (représentants des partis politiques hutus) et le G10 (représentant des partis politiques). Ces accords permettent la mise en place des institutions de transition pour trois ans, dans lequel la majorité hutue est représentée à hauteur de 60%. Les mouvements rebelles CNDD-FDD (Conseil nationale de défense de la démocratie - Front de défense de la démocratie) et FNL-Palipehutu (Front national de libération - Palilehutu) refusent de signer les accords. Le CNDD-FDD entrera finalement au gouvernement en 2003, après signature d'un accord de paix.

Aujourd'hui, la transition est terminée depuis le 26 août 2005, au terme d'un scrutin qui a consacré la victoire du CNDD-FDD et placé Pierre Nkurunziza à la présidence. Malgré cela, la

guerre n'est pas entièrement terminée, puisque le mouvement rebelle FNL-Palipehutu est toujours actif dans la région de Bujumbura-rural. Mais l'on chuchote que des négociations sont en cours...1

2.1. Situation des médias au Burundi

2.1.1. Historique

Trois dates clé, couplées de trois textes clé, structurent l'histoire récente du paysage médiatique burundais. Il s'agit d'une part de la Constitution de mars 1992, proclamant en son article 26 que « toute personne a droit à la liberté d'opinion et d'expression dans le respect de l 'ordre public et de la loi >>. D'autre part, l'arrivée du major Buyoya au pouvoir par un putsch en 1996 aura une grande influence sur les médias burundais, puisqu'il suspend les partis politiques, principaux parrains des journaux et qu'il fait adopter le 21 mars 1997 un décret-loi sur la presse très contraignant. Et enfin, en 2003 une nouvelle loi du 27 novembre 2003 régissant la presse au Burundi, remplace le décret de 1997, au grand plaisir des professionnels burundais.

1992 : Libéralisation et dérive des médias

Avant la Constitution de 1992, c'est une loi de 1976 qui régissait le paysage médiatique burundais, déclarant que « les journalistes burundais doivent toujours oeuvrer en patriotes convaincus et conscients des idéaux du parti, seul organe responsable de la vie nationale >>. Autant dire que la liberté de presse est nulle et par conséquence, la presse privée est presque inexistante : Ndongozi (le guide), bimensuel de l'église catholique, est la seule publication privée de l'avant1992. Le paysage médiatique est caractérisé par un monopole étatique sur les médias, assuré au travers d' Ubumwé (l'unité), hebdomadaire officiel en kirundi, Le Renouveau, quotidien francophone, ainsi que la Radio Télévision Nationale Burundaise (RTNB). A cette époque du parti unique, cette presse publique est placée sous la surveillance étroite du gouvernement et les seuls journaux privés à avoir vu sporadiquement le jour évitaient de traiter des sujets politiques, afin d'éviter les répressions gouvernementales.

La presse privée apparaît dès 1992, dans la ferveur du processus de démocratisation qui voit l'avènement d'un système pluraliste et de la libéralisation de l'information. Parmi les

1 Pour une chronologie plus complète voir en Annexe page 108. Pour plus d'informations sur le rôle de l'ethnisme dans la crise burundaise, la lecture de l'ouvrage de Jean-Pierre Chrétien est incontournable : CHRETIEN J-P, Le défi de l'ethnisme. Rwanda et Burundi : 1990-1996, Paris, éditions Karthala, 1997.

nombreux partis politiques qui naissent à l'époque, apparaît notamment le Frodebu, (Front pour la démocratie au Burundi, à majorité hutu), parti à majorité hutu qui naît en réponse à l'Uprona (Union pour le progrès national, ancien parti unique). A l'époque, l'Uprona tient les rênes du pouvoir depuis 1966. Le passé du pays est troublé et la cohésion sociale fragile lorsqu'en 1992, s'instaure un processus de démocratisation. Sous la pression internationale, la liberté d'expression est inscrite dans la Constitution. Surgit alors une presse indépendante du pouvoir en place et, en quelques mois, apparaissent une demi-douzaine de titres, généralement rattachés aux partis politiques nouvellement créés1. Et cette première expérience d'une presse `libre' laissera de tristes souvenirs dans les mémoires burundaises, puisqu'elle servira à attiser la fibre ethnique et penchera souvent dans les affres de la presse extrémiste, à l'image de ce qui se déroule au même moment au Rwanda.

Avec, à l'esprit, les élections de juin 1993 à venir, les partis politiques utilisent ce qu'ils ont en leur pouvoir pour faire pencher le sort en leur faveur. Ainsi, le Frodebu utilise ses publications comme tribune, incriminant l'Uprona pour les décennies de discriminations subies par les Hutus, L'Uprona mobilise les médias publics et les deux journaux qu'il a sous son contrôle pour diaboliser le Frodebu. Cet extrait du Défi de l 'ethnisme de Jean-Pierre Chrétien est révélateur de la situation2 :

<< La campagne présidentielle a en effet été marquée par la remontée d'oppositions virulentes entre Hutu et Tutsi, au moins sur le plan verbal. (...). La stratégie du Frodebu a manifestement joué de cette corde : dénonciation des crimes passés de `l'armée tutsi', attaques contre les réfugiés rwandais, railleries sur le fait `qu'on ne pouvait pas forcer les gens à s'aimer', multiplication des provocations notamment contre les Hutu militant à l'Uprona décrits comme des `traîtres'. Tombant dans le piège, l'Uprona s'est employée à << diaboliser >> le Frodebu en fixant tout le débat sur cette question >>.

Avec l'arrivée au pouvoir de Melchior Ndadaye, du Frodebu, puis son assassinat, la presse écrite vire rapidement dans l'extrémisme total, la peur de l'autre en devient le premier levier. Hutu comme Tutsi rivalisent d'imagination dans leurs appels à la haine. Le Carrefour des Idées, proche de l'Uprona, s'interroge sur la personnalité de Ndayaye : << Héros national ou chef de la tribu des coupeurs de tête ? >>3. Côté Hutu, on ne lésine pas sur les mots non plus : << Tuer ou être tué, tuer ou être asservi encore une fois pour toujours >>, voila comment l'Aube de la Démocratie4 résume la situation.

1 L 'indépendant et Le Carrefour des idées sont créés par les dirigeants de l'Uprona en février et mars 1992. En août, deux journaux du Frodebu sortent de la clandestinité : L 'Aube de la démocratie-Kanura Burakeye. Le Citoyen (créé en décembre 1992), La Semaine (mars 1993) et Panafrika (mai 1993) sont des journaux qui se veulent neutres.

2 CHRETIEN J-P (op. cit.), pp. 52-52.

3 Le Carrefour des idées, 15 décembre 1993, cité par Reporter sans frontières (éd.) in : CHRETIEN J-P, Burundi : le venin de l'intolérance. Etude sur les médias extrémistes, Paris, Juillet 1995.

4 L 'Aube de la Démocratie, cité par Reporter sans frontières, op. cit., p. 61.

En avril 1994, lorsque le Burundi perd son président Cyprien Ntariyamira dans l'attentat qui frappe l'avion de Juvénal Habyarimana, président rwandais, le pays s'enfonce encore plus dans la guerre civile, ponctuée par des violences intercommunautaires et les répressions de l'armée - à majorité tutsi. Les journaux deviennent alors armes de guerre. Heureusement, le public qu'ils touchent est relativement étroit, puisque lettré et limité aux espaces urbains et ces armes n'auront pas une large portée.

Retour du major Buyoya et réorientation du paysage médiatique burundais

Le retour du major Pierre Buyoya au pouvoir par un coup d'Etat en juillet 1996 met fin à cette expansion médiatique. Il porte un coup de grâce à la presse burundaise le 21 mars 1997, lorsqu'il fait adopter un décret-loi très contraignant, la plaçant dès lors sous la très haute surveillance du ministre de la communication, lequel peut suspendre ou interdire des médias « en cas d'urgence »1. Celui-ci reçoit un accueil glacial de la part des professionnels, qui le qualifient de liberticide. Presque tous les journaux qui étaient nés de cette liberté de la presse antérieure vont disparaître. Cependant, Buyoya ne pose aucun frein à l'initiative privée, ce qui permet le développement du pluralisme radiophonique, véritable révolution dans l'univers médiatique burundais. Dès 1995, apparaissent les premières radios privées, avec CCIB-FM (radio de la chambre du commerce et d'industrie burundaise) et Radio Bonesha. Tout comme en presse écrite, deux partis politiques projètent de monter leurs propres radios (Radio Tanganyika pour l'Uprona et Radio Démocratie-Nutoromangingo pour le CNDD). Le spectre des radios de la haine se profile donc, à l'image de la presse burundaise de l'époque, mais les projets n'aboutiront jamais, ce qui coupe court aux prétentions radiophoniques des leaders politiques de l'époque.

La même année, l'ONG belgo américaine Search For Common Ground (SFCG) s'installe au Burundi et met sur pied le Studio Ijambo, un studio de production qui diffuse alors ses programmes sur les ondes de la RTNB (Radio télévision nationale burundaise). Son but : promouvoir la paix, la réconciliation et le dialogue. Réalisant le potentiel énorme de la radio, différents acteurs burundais et étrangers lanceront par la suite de nouvelles stations, avec la détermination de se distinguer des partis politiques et animés par un désir d'équilibre. Naissent alors plusieurs radios aux programmes diversifiés, avec, elles aussi, le but affirmé d'oeuvrer pour la paix. Le Studio Tubane (cohabitation) est créé à Bruxelles en 1996 et s'installera à Bujumbura en

1 Le décret-loi de 1997 impose un triple dépôt préalable de 24h pour les hebdomadaires, et de 4 h pour les quotidiens, il abolit la garantie du secret des sources et prévoit de lourdes sanctions pour les délits de presse. Il autorise cependant les initiatives privées, laissant dès lors sa chance au développement radio.

juin 2001. Radio Culture apparaît en 1999. Puis, en 2001, Radio Publique Africaine (RPA) voit le jour. En 2002, c'est au tour de la radio Isanganiro (lieux de rencontres), suivie en 2004 de Radio Renaissance et Radio Mariya. Influencée par ce contexte d'ouverture et cette concurrence nouvelle, la RTNB, longtemps utilisée comme instrument de propagande du gouvernement au pouvoir, finit par se repositionner et s'ouvre à son tour aux points de vue divergents afin de ne pas perdre ses auditeurs.

La période de transition

Aujourd'hui, dix ans après le coup d'Etat de Buyoya, une nouvelle Constitution régit les médias du pays. En novembre 2003, une nouvelle loi sur la presse est adoptée, qui intègre les droits fondamentaux du journaliste. Cette loi, qui représente une avancée significative pour les médias burundais, procure une large liberté aux journalistes et aux responsables des médias. Elle garantit la protection des sources, met fin à l'autorisation préalable, supprime le triple dépôt et garantit la clause de conscience. Plus libérale, elle prévoit cependant des peines de prisons lourdes en cas de délit de presse1.

Malgré ce bond en avant dans le domaine de la liberté de la presse, la loi restera insuffisante tant que les textes d'applications concernant tous les volets du projet de réforme ne seront pas d'application. Sur trois volets, deux ne sont pas encore appliqués : il s'agit, d'une part, d'une loi visant à rendre le Conseil national de communication (CNC) indépendant de la Présidence de la République ; d'autre part, d'un texte de loi portant création d'un fonds de promotion des médias2.

En ce qui concerne la presse écrite, la période de transition suivie de la prolifération des radios privées lui porte un coup important : la culture d'oralité, l'analphabétisme du peuple jouait déjà contre elle ; mais avec la diversification des médias radiophoniques, même l'élite fidèle aux journaux se détourne petit à petit de la presse écrite. Le choix s'amplifie et les Burundais accordent rapidement leur confiance aux nouvelles radios. Aujourd'hui, la pauvreté de la presse écrite est éclatante : les trois journaux d'avant-1992 (les deux journaux publics Le Renouveau et Ubumwe et le catholique Ndongozi) ont survécu au Major Buyoya et seul un hebdomadaire privé, L'Arc-enciel a réussi à se faire une place en presse écrite. Ndongozi, la plus régulière des publications privées, tire aujourd'hui entre 3500 et 5000 exemplaires chaque semaine, qui sont vendus dans les

1 FRERE M.-S. (dir.), Afrique centrale. Médias et conflits : vecteurs de guerre ou acteurs de paix, Bruxelles, Editions GRIP, 2005, p. 79.

2 Les lois sur la presse au Burundi, 2004, disponible sur : http://www.panosparis.org/fichierProdFR/fichierProd1352.pdf

paroisses au prix symbolique de 50 Fbu. Les autres publications privées tentent de survivre, mais vivent dans une triste précarité : elles ne paraissent que très irrégulièrement et leur tirage, limité aux centres urbains, est dérisoire (300 à 500 exemplaires). La plupart des titres enregistrés par le Conseil National de Communication n'existent que dans la théorie, puisque leur apparition dans les kiosques est extrêmement sporadique.

C'est cette démission de la presse écrite qui a entraîné l'apparition de nombreuses agences de presse. A côté de l'Agence de Presse Burundaise (APB), un organe public fondé en 1976 et subventionné par l'Etat, il existe aussi des agences de presse privées : Net Press, Aginfo et Zoom.net. Leurs abonnés sont généralement des fonctionnaires, des ONG, ainsi que des membres de la diaspora. Aginfo et Zoom.net comptent moins de 100 abonnés. Avec 350 clients, Net Press est l'agence qui a le plus de succès.1 C'est aussi celle qui joue le plus souvent avec la fibre extrémiste, et qui reçoit le plus d'avis négatifs et de mises en garde de la part des instances de surveillance des médias2.

Ces agences doivent beaucoup à l'apparition d'Internet, au travers lequel elles diffusent leurs informations. Avec seulement 8000 internautes au Burundi3, l'accès à cette information est dès lors fort limité. En contrepartie, l'investissement pour créer une agence de presse n'est pas très gros et il est même possible de créer une agence sans posséder d'ordinateur. C'est ce que fait l'agence Zoom.net, qui diffuse son bulletin à partir de cybercafés...

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand