WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Débat autour du concept de journalisme de paix

( Télécharger le fichier original )
par Charline Burton
Université Libre de Bruxelles - Licence en information et communication 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.3. Les critiques

1.3.1. Critique de l'instrumentalisation du journalisme

Albert Londres, grand reporter français du siècle passé, soulignait par ces propos le rôle de contre-pouvoir du journaliste, parfois dérangeant, touj ours utile : << Un journaliste n 'est pas un enfant de choeur et son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n 'est pas de faire plaisir, non plus de faire tort, il est de porter la plume dans la plaie >>1. Ce rôle joué par les médias est cependant contradictoire: constituant indéniablement une institution politique à part entière, le quatrième pouvoir a deux grandes faiblesses : d'une part, il est détenu par des personnes qui n'ont été ni élues, ni nommées pour leur compétence. D'autre part, il est sujet aux exigences commerciales comme toute autre entreprise.

Pour résoudre cette équation, la solution la mieux adaptée, mélange de droit et de responsabilité socioprofessionnelle, c'est la déontologie. Cet instrument, ensemble de principes et de règles établis par la profession, a une vocation : permettre aux médias de servir au mieux les individus qui composent son public.

Parmi les principes de base de la déontologie journalistique, l'un deux nous intéresse particulièrement dans cette étude : il s'agit de l'indépendance des médias. Ce principe, largement accepté dans nos contrées dites démocratiques, consiste en l'affirmation selon laquelle le journaliste n'a de compte à rendre à personne, si ce n'est à son public, puisque c'est son intérêt qu'il tend à servir. Pourtant, cette indépendance se révèle, somme toute, fort relative : un directeur d'une maison de presse peut-il réellement s'offrir le luxe de faire un pied de nez à un actionnaire en publiant une enquête négative sur la qualité de ses produits ? Est-il réellement indépendant de l'État lorsque celui-ci lui alloue des subsides conséquents ? La presse se meurt sans revenus publicitaires. Peut-on dès lors la qualifier de libre ? Commercialement, non. D'où l'exigence d'une totale transparence en matière de propriété et de gestion des médias2.

1 Cette phrase devenue célèbre est tirée de Terre d 'ébène, qu'il écrit au retour d'un séjour de quatre mois en Afrique française, en 1927. L'ouvrage est un violent réquisitoire contre la politique coloniale française.

2 Résolution 1003 du Conseil de l'Europe sur l'éthique du journalisme, article 12.

Politiquement, un média est rarement neutre. Pourtant, une orientation idéologique des éditeurs doit être légitimement respectée pour autant qu'elle soit limitée par les exigences incontournables de la véracité des nouvelles et de rectitude morale des opinions, exigées par le droit fondamental des citoyens à l'information1. Qu'un organe de presse adopte une orientation idéologique reste donc possible, s'il respecte certaines conditions. Le danger ici n'est donc pas de présenter une orientation politique, puisque celle-ci est déontologiquement acceptable, mais d'arriver à rester indépendant de toute pression, intérieure ou extérieure, consciente ou inconsciente, affirmée ou insinuée. La presse ne doit servir aucun intérêt particulier, si ce n'est celui de ses publics, dans toute leur diversité. Elle doit aspirer à offrir les qualités d'un service public - au sens de << responsabilité sociale >> et non de lien avec l'État -, offrant une tribune à toutes les orientations politiques et sociales, assurant au mieux les différentes tâches dont elle a la fonction : observer et fournir une image représentative du milieu environnant, assurer la communication sociale, transmettre la culture ainsi que contribuer au bonheur via le divertissement.

Dès lors qu'un journal, une radio ou une station de télévision dédie ses pages ou ses ondes à la gloire de l'État, d'un modèle politique, d'une religion, ou d'une race, on se doit de rejeter ce type de production de la catégorie << journalisme >>, pour la classer dans la rubrique << propagande >>. C'est en cela que l'on se doit de rejeter le journalisme dès lors qu'il se met au service de... de quoi au juste ? De quoi que ce soit qui diffère de l'intérêt du public, de ses besoins et de ses désirs.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams