CONCLUSION
La décision du gouvernement cambodgien de faire du
programme des fonds d'équité une politique nationale
témoigne du succès de leur mise en oeuvre, mais, pour s'en
convaincre, il serait nécessaire de faire une évaluation
d'impact. Cette évaluation d'impact consistera à mesurer l'effet
net de ce programme après avoir éliminé l'effet des autres
programmes.
En ce qui concerne les différentes variantes des fonds
d'équité mises en oeuvre dans certains pays africains, les
résultats sont mitigés. En plus des résultats
évoqués dans les cas du Mali, de la Mauritanie, je me permets de
conclure avec la situation du Togo, même si aucune étude
sérieuse n'y est consacrée.
Au Togo, en effet, l'Etat octroie annuellement une subvention
aux hôpitaux publics et une partie de cette subvention devrait servir
à prendre en charge les malades en difficulté de paiement
reconnus comme tels. Un doute subsiste sur les objectifs de cette politique,
à savoir si les pauvres bénéficient de cette politique. Il
est sûr que les méthodes d'identification des pauvres sont
inexistantes de façon systématique. Il existe toutefois dans les
hôpitaux bénéficiaires de ces subventions une
procédure d'indentification directe, qui est souvent contestée
par les personnels de santé et même la direction, qui dans
certains, font soigner malades au nom de cette subvention sans qu'aucune
vérification du statut de pauvreté du bénéficiaire
ne soit faite. Le comportement du personnel de santé est mu par des
intérêts pécuniaires. En effet, il souhaite que moins de
personnes bénéficient de cette subvention, de façon
à réaliser des réserves qu'il se partage, même avec
certaines personnalités publiques sous forme de cadeau, en fin
d'année. Certains agents sociaux de ces hôpitaux, conscients de
la fragilité de leur méthode initient de façon informelle
une identification passive qu'ils ne peuvent cependant continuer faute de
moyens techniques, humains et financiers.
Les problèmes rencontrés dans le cas du Togo se
rencontrent aussi dans d'autres pays africains qui ont adopté la
même approche. Cette politique ne doit pas seulement être un signal
mais doit être organisée de la façon la plus
sérieuse possible à l'instar de ce qui se fait au Cambodge.
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