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Dynamique des relations verticales et clustering : Quelle stratégie pour une sous-traitance aéronautique marocaine compétitive ?

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par Makram KHABBACHE, Zakaria BENHAR et Soufyane ETBER
Institut Supérieur de Commerce et d'Administration des Entreprises - Cycle Supérieur de Gestion ( Executive MBA ) 2007
  

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1.3. Le partenariat vertical

1.3.1 Sous-traitance aéronautique : vers un nouveau mode partenarial

i) La sous-traitance traditionnelle : Un mode de relation DO/ST en déclin

Dans une relation de sous-traitance de type traditionnel, la logique qui prévaut est celle d'un simple rapport de forces conflictuel entre donneur d'ordre (DO) et sous- traitant (ST). Cette sous-traitance classique s'inscrit dans une optique transactionnelle2, selon laquelle un DO cherche uniquement à obtenir les prix les plus bas pour une qualité et une disponibilité données. L'idée sous-jacente est que la négociation entre les deux antagonistes est un jeu à somme nulle.

En ce qui concerne le secteur aéronautique, traditionnellement, les grands DOs concentraient en interne l'ensemble des activités liées à la conception et à la production d'un avion, y compris la conception détaillée des sous-ensembles qui le composent. Autour de ces avionneurs gravitait un réseau captif de sous-traitance, géré selon une logique d'Arsenal3. La nature des activités externalisées portait souvent sur la production de pièces élémentaires selon un cahier des charges précisant et les spécifications des produits et les moyens à utiliser. Le DO ne partageait ni technologie ni savoir-faire ; de même, il n'était pas nécessaire de mettre en place des interactions susceptibles d'améliorer le profil du ST4.

Toutefois, dans un souci d'amélioration de la compétitivité du réseau, ce mode de gestion de la relation DO/ST a progressivement cédé la place à des coopérations plus étroites. Historiquement, les origines de ce nouveau schéma organisationnel remontent aux années quatre-vingt, où il est souligné que l'avantage concurrentiel

1 ANDERS SON, T et al. The Cluster Policies Whitebook, IKED, The Competitiveness Institute, 2004

2 ANDERSON, James et NARUS, James. Business Market Management : Understanding, Creating and Delivering Value. Upper Saddle River. NJ : Prentice Hall, 1998.

3 Voir Partie. I, Chapitre. I, Section. 1.

4 TALBOT, Damien. Mondialisation et dynamiques des coordination inter-firmes : le cas dans la sous-traitance aéronautique. Revue Sciences de la Société, N°54, 2001.

des constructeurs automobiles japonais réside dans leur mode d'organisation des relations verticales1. Les DOs majeurs préfèrent alors nouer avec leurs STs directs, des relations durables, fondées sur la confiance, plutôt que de leur passer des commandes ponctuelles dans le cadre de contrats d'achats classiques. Face aux mutations spécifiques du secteur2, les constructeurs européens des industries d'assemblage de produits complexes, se lancent dans un processus d'adoption par hybridation des pratiques japonaises3, initialement dans le secteur automobile, puis à partir de la décennie quatre-vingt dix, dans le secteur de la construction aéronautique. Ceci s'est traduit par une externalisation poussée, une réduction drastique du nombre des fournisseurs et une plus grande sélectivité. Parallèlement, les constructeurs ont accru les pratiques de délégation de conception même si, à cette époque, les pratiques sont plus orientées vers le co-design que vers une externalisation complète4.

ii) L'avènement du partenariat vertical

Le partenariat vertical apparaît comme étant la forme d'alliance stratégique, qui a connu le plus d'intérêt ces deux dernières décennies5. Ce mode de développement organisationnel se situe à mi-chemin entre d'une part, une relation contractuelle classique et d'autre part, une intégration verticale6 (voir Figure 7). Du point de vue du DO, le partenariat vertical permet de disposer de compétences et ressources externes, sans avoir à investir financièrement. L'idée est de reporter les risques sur les STs partenaires, selon une logique de sharing risks7, tout en créant des obligations de part et d`autre. La Figure 7 illustre le positionnement du partenariat vertical. À l'opposé des relations de sous-traitance traditionnelles, le partenariat vertical apparaît comme étant un mode de coopération durable entre un client et son fournisseur ayant pour objectif de délivrer une valeur accrue au client final (conjointement à)/ (et par) une meilleure compétitivité du réseau ainsi formé par les

1 LECLER, Y. La référence japonaise. L'Interdisciplinaire, Limonest : 1993.

2 Voir Partie. I, Chapitre. I, Section. 1.

3 BOYER, R et al. Between Imitation and Innovation. The Transfer and Hybridization of Productive Models in the International Automobile Industry.Oxford University Press, Oxford : 1998.

4 LUNG, Y et VOLPATO, G. Redesigning the automakers-suppliers relationships in the automotive industry, International Journal of Automotive Technology and Management, vol. 2, 2002.

5 DUSSAGE, P et GARETTE, B. Industrial Alliances in Aerospace and Defence : An Empirical Study of Strategic and Organizational Patterns. Defence Economics, vol.4, 1993.

6 GARRETTE, Bernard. Coopérations, alliances et compétitivité. In : Management Stratégique et Compétitivité. INGHAM, Marc (Ed.) : 1995. p 251.

7 Voir Partie. I, Chapitre. I, Section. 1.

deux entreprises partenaires. Comme le souligne Anderson : «Aujourd'hui, la concurrence n'est plus entre entreprise, mais entre réseaux. Il importe donc de construire un réseau efficace avec les partenaires-clés«1. Ceci l'est d'autant plus prégnant que l'industrie est globalisée2, c'est notamment le cas du secteur aéronautique.

Court terme

Autonomie

Mise en concurrence Rapports de force

 
 
 

Long-terme Investissements Risques

 
 

ABSORPTION

INDEPENDENCE TOTALE

Moyen et long -terme Convergence

stratégique

Formes variées Indépendance

Equilibre des pouvoirs

Partenariat Niveaux d'intégration

Source : adapté de O.E Williamson (1985)3

Figure 7. Le positionnement du partenariat vertical

Ainsi, du moins dans sa conception4, le partenariat vertical s'organise sur un mode d'égalité et de complémentarité entre deux entités qui gardent leur autonomie, mais ont un intérêt stratégique majeur à collaborer5.

Ce nouveau mode de relation puise ses fondements dans un concept assez récent
qui est celui du marketing relationnel1. Ce dernier a pour finalité la construction de

1 ANDERSON, James et al. Dynamic Business Relationships Within a Business Network Context, Journal of Marketing, 1 5oct. 1994, pp. 1-15.

2 Une industrie globale est une industrie dans laquelle les positions stratégiques des concurrents se déterminent en fonction d'enjeux mondiaux. Une firme globale cherche donc à tirer parti des opportunités de recherche, de production, de logistique et de commercialisation à l'échelle planétaire. KOTLER, Philip & DUBOIS, Bernard. Marketing Management. 11ème édition. France : Pearson Education, 2004. p41 8, 419.

3 WILLIAMSON, O.E. The Economic Institutions of Capitalism, New York, The Free Press, 1985.

4 Pour autant, certains STs tendent à relativiser l'aspect égalitaire de ces relations partenariales, surtout pour les modes les moins avancés (Conventionnel et Association). Ils considèrent que la relation reste le plus souvent du fort au faible notamment lors de retournement de conjoncture. Le rapport de force, dans ce cas, tend naturellement à se réinstaller par une pression supplémentaire sur les coûts ou une demande d'augmentation intempestive de volume avec des délais plus contraignants. IGALENS J., VICENS C. (2006), «Changes in the aeronautics sector : the case of Airbus in the Midi Pyrénées«, LIRHE - UMR 5066 - Toulouse.

5 BRUEL, Olivier et FAVALETTO, Bruno. Achat et logistique d'approvisionnement. In : Management Stratégique et Compétitivité. INGHAM, Marc (Ed.) : 1995, p227.

relations pérennes avec les autres acteurs du marché -clients, fournisseurs, distributeurs - en gagnant leur préférence et leur confiance à long terme. Dans cette perspective, des gains substantiels en coût et délais, peuvent être réalisés, du moment que les transactions ne sont plus négociées au coup par coup mais traitées en continu.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld