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Education des enfants et société:relations complémentaires ou conflictuelles. Interroger la conscience de l'éducateur face à la société

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par Anne-Carole Boquillon
Université de Tournai - Graduat éducateur spécialisé 2008
  

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2.1.1.2 L'AUTORITÉ AUJOURD'HUI

La loi protège énormément les enfants de part la convention de droits de l'homme, celle des droits de l'enfant, et la convention européenne. Nous en sommes actuellement arrivé au moment où donner une fessée à son enfant désobéissant est interdit. N'y-a-t-il pas d'amalgame entre parents maltraitants et parents simplement ?

La hiérarchie est un élément majeur de l'autorité. Comment pouvoir faire entendre quelque chose sans marquer de différence ? Quand la différence n'est plus marquée, c'est la porte ouverte à la perte de l'identité adulte et enfant. Ce qui peut déclencher un risque pour la santé mentale et personnelle chez certaines personnes.

Ne pas marquer la différence est quand l'autorité est confondue avec l'idée de persuasion. Vouloir se justifier, expliquer, descendre au niveau de l'enfant est synonyme d'être son égal. Mais l'autorité n'est pas un ordre d'égalité. Mais marquer la hiérarchie n'est pas non plus un synonyme de pouvoir. Faire obéir un enfant est vu comme un acte violent, de force, de prise de pouvoir exagérée. L'autorité n'est pas non plus le pouvoir, la force. Quand la force est employée, l'autorité échoue. Utiliser la force est synonyme de tyrannie ; persécuter la personne pour qu'elle se plie à vos volontés ! Le tyran décide seul du pouvoir, de la loi, il impose sa loi.

On respecte l'autorité parce qu'on respecte la personne qui fait autorité. On respecte le fait que cette personne ait de bonnes raisons, même parfois inconsciemment, qu'elle agit ainsi parce qu'elle sait quelque chose que nous ne savons pas, et qu'il en est pour notre bien.

L'autorité, c'est le respect de la différence. Autant du côté de l'enfant, qui admet en son for intérieur, l'autorité et la différence comme juste et vérifiée ; que du côté de l'adulte qui n'a pas le pouvoir, mais fait respecter les règles sans abuser de cette forme de pouvoir total sur l'enfant.

La personne qui fait autorité ne décide pas des lois, elles sont établies pour lui, de part l'Histoire, la société. Son rôle est de transmettre ses lois aux autres et de reconnaître l'Autre comme une personne totale. Dans l'autorité, il ya quelque chose de l'ordre de la loi : une loi extérieure aux deux personnes, à leur relation. L'autorité, c'est comprendre que ce que l'un peut faire l'autre ne peut le faire. L'un a des droits que l'autre n'a pas. L'autorité sépare et relie ; elle permet de mettre chaque personne a sa place.

Dans la société traditionnelle, le présent et l'avenir reposent sur le passé. Les hommes se savent mortels, ce qui donne lieu à de l'angoisse. Les hommes ont besoin d'autorité car ceci donne une certitude, par rapport à la mort où ils ne peuvent savoir ce qu'est réellement la fin. Elle leur donne un sentiment rassurant sur des choses claires et établies. L'autorité est un moyen de régler le rapport à l'angoisse.

Dans la société actuelle, on retrouve l'apologie d'une certaine liberté. La société réglemente tout mais ce n'est pas un frein à la liberté (qui est protégée). La liberté n'est pourtant pas synonyme de « laisser faire ». La perte de l'autorité fait que nous devons porter sur nos épaules l'angoisse. Alors les gens règlent leur rapport à l'angoisse en jouissant, en consommant. Elle inclue également les pertes de la hiérarchie, des places de chacun, de la reconnaissance et du désir.

Les adolescents ont besoin d'avoir des repères, des limites établies par leurs parents. Mais si ces derniers ne sont pas dans la possibilité de se retrouver eux-mêmes dans cette société, ne retrouvent pas leur place de parents et de responsables de l'enfant, l'adolescent ne disposera pas du cadre nécessaire à sa construction personnelle. Les adolescents n'ont plus de repères, ils ne sentent pas leur inscription dans l'histoire, dans le passé. L'adolescent interroge le désir de ses parents, confrontés eux aussi aux différents phénomènes de société. Quand on est un être dans simplement la jouissance, on ne peut faire autorité car on n'a pas de désir et de place.

L'autorité, comme descendance des aînés, est un moyen de stabilité, un point de construction. Une famille transmet l'histoire, les choses ayant traits à l'histoire familiale et sociale. De nos jours, pour palier à la délinquance des jeunes, on organise des cours pour apprendre aux parents à être suffisamment autoritaire avec leur enfant. Les parents ayant un enfant « inadapté socialement » doivent acquérir des compétences, être suivi par une équipe éducative. Autrefois les compétences étaient acquises par l'âge, par la maturité et l'expérience : l'autorité était un lien. Actuellement elle est vue comme de la persécution.

La plupart des enfants, par le biais de l'école en particulier, savent très bien ce qu'il est interdit de leur faire subir. Certains s'amusent même à en profiter pour faire chanter leurs parents. « Si tu ne me donnes pas ça, je vais porter plainte et dire que tu me maltraites !!!! ». À l'heure actuelle, les parents sont d'office soupçonnés d'être fautifs et maltraitants ; l'enfant est cru sur parole, et s'imagine gagnant dans l'affaire. Il oublie qu'il ne le sera pas longtemps, car si sa plainte est reçue sérieusement, il sera retiré de ses parents pour atterrir dans un foyer ou dans une autre facilité d'accueil. Mais là son petit jeu ne pourra plus durer, car il ne pourra pas si facilement jouer avec les sentiments de ses accueillants. Et la séparation d'avec ses parents pourrait lui être insupportable. Même s'il émet des regrets, faire reculer la machine, c'est-à-dire faire annuler la procédure de placement due à un mauvais traitement n'est pas aisée et elle est très longue. De plus, il devra avouer clairement et devant les juges, ainsi que les membres de sa famille, qu'il a menti pour faire du chantage. Certains jeunes n'accepteraient jamais de perdre la face de cette manière !

Pour les parents, le choc serait terrible. Puni car ils ont pris une décision éducative pour leur enfant ! Et de plus, discriminés ! Car quoi de plus affreux que des parents maltraitants aujourd'hui ? Même si ils peuvent prouver leur bonne foi, et que l'enfant est débouté, rien ne redeviendra jamais comme avant, le doute planera toujours au dessus de leurs têtes. Les services sociaux garderont toujours un lien avec cette famille, pour continuer à vérifier, voir à s'assurer qu'ils n'ont pas fait d'erreurs en déboutant le jeune. Mais la surveillance continuelle des parents peut-être pesante.

Qui peut dire qu'il est un parent parfait n'ayant jamais fait d'erreur dans l'éducation de son enfant ? Chacun commet des erreurs, elles font même partie de la nature humaine. Le parent parfait n'existe pas et pourtant la société traque les moindres défauts d'éducation !

On pourrait même se demander s'il n'existe pas encore un guide pour apprendre à éduquer son enfant parfaitement. Dans les librairies, nous pouvons trouver une multitude d'ouvrages expliquant « comment éduquer son enfant », « comment rendre votre enfant heureux », etc. Il existe également des institutions où l'on forme les parents qui ont des enfants ayants commis des délits, parallèlement à la rééducation du jeune. On leur apprend comment ils doivent se comporter avec leur enfant difficile, puisqu'ils n'ont pas su le faire avant qu'il ne fasse une bêtise. Donc l'enfant non plus n'a plus le droit à l'erreur. Mais ce n'est pas grave, puisque l'on va rééduquer ses parents ; ce n'est pas de sa faute à lui, il est jeune, c'est celle de ses parents qui lui ont mal appris la vie. Nous pourrions nous demander ce qu'un jeune peut ressentir dans ce genre de situation. Prend-t-il lui-même conscience de ses erreurs ou rejette-t-il la faute sur ses parents ? Se considère-t-il fautif ou victime de ses parents, de la société ?

Une nouvelle fois, nous pourrions nous interroger sur le principe des erreurs. Ne sont-elles pas parfois bénéfiques ? N'apprenons-nous pas de nos erreurs ? Nul ne peut prétendre avoir conduit sa vie parfaitement, sans jamais se tromper. Un être humain se construit en avançant, en commettant des erreurs parfois importantes. Ceci lui procure une certaine expérience de la vie et lui permet de pouvoir s'insérer dans la société qui l'entoure.

Ceci représente une des ruptures séparant les générations actuelles. Une autre de ces ruptures se trouve dans les rapports qu'entretiennent de nos jours les parents et l'école de l'enfant.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon