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L'impact local des revenus migratoires dans le departement de Louga (Senegal): approche geographique

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par Papa Issa NDIAYE
Universite Gaston Berger de Saint Louis - Maitrise de geographie 2007
  

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D/ L'INVESTISSEMENT AGRICOLE TIMIDE

Le secteur primaire bénéficie de peu d'attention de la part des émigrés. Cette situation contraste avec le contexte local où plus de 70% de la population est rurale sans oublier que l'essentiel de la population migrante lougatoise provient du monde rural.

D-1/ les potentialités

Malgré sa localisation dans le domaine sahélien, l'agriculture lougatoise présente quelques potentialités d'exploitation. Le déficit pluviométrique en plus des aléas climatiques peut être contournés en raison d'investissements efficaces de la part des pouvoirs publics. La région de Louga dans sa totalité est prédisposée à une vocation agropastorale. Elle joue un rôle non moins négligeable dans l'économie nationale. Elle occupe le quatrième rang dans la production maraîchère.

Les ressources pédologiques, qui ont subi de profondes dégradations avec l'intensification de la culture arachidière de rente, peuvent être remobilisées grâce à l'apport de fertilisants et l'utilisation de moyens et/ou techniques agricoles adéquats. Dans la partie ouest du département, les Niayes présentent de grandes potentialités agricoles. Les étendues d'eaux formées au niveau des dépressions et la présence d'une nappe peu profonde favorisent le dynamisme agricole des Niayes. La libéralisation du secteur agricole, le désengagement de l'État vis-à-vis des producteurs commencent à engendrer des changements. De nouvelles cultures peuvent être tentées dans la zone.

Le complexe hydrographique que constitue le Lac de Guiers offre un potentiel en eau important pour l'agriculture irriguée. La micro irrigation inspirée des modèles de la ferme pilote de Keur Momar SARR ouvre des perspectives à exploiter. En outre l'amélioration du système traditionnel d'irrigation gravitaire qui domine encore, devrait assurer une meilleure productivité.

L'élevage offre également quelques potentialités puisque celui des bovins occupe la troisième place au niveau national derrière les régions de Tambacounda et de Saint Louis (Matam y compris), le deuxième rang pour les petits ruminants. L'élevage est la seconde activité de la région. La grande zone sylvo-pastorale constitue un parcours pour les troupeaux. La production laitière et de viande peut être améliorée grâce à des investissements consistants dans l'amélioration des races et le modernisation des élevages.

D-2/ Des investissements très faibles

Malgré les atouts que présente le secteur primaire (agriculture et élevage) l'investissement des émigrés demeure encore très faible dans ce secteur. Rares sont les émigrés qui après avoir amassé un capital suffisant s'orientent vers ce secteur qui peut être porteur de l'économie locale. A l'échelle départementale, les investissements agricoles engagés par les émigrés sont minimes comparés au volume des remises consacrées à l'investissement dans le secteur tertiaire. Peu d'études ont été faites sur la question, ce qui ne permet pas d'avoir des données fiables sur ces investissements.

Toutefois; les investissements qui existent, sont surtout orientés vers la zone des Niayes dans la culture maraîchère. Depuis quelques années nous dit O Nd37 un ancien émigré, « le secteur enregistre des apports financiers de la part des émigrés et ce sont les cultures spéculatives qui attirent de plus en plus les investisseurs ».

L'élevage bénéficie également, à un rythme encore plus lent, des investissements des
émigrés. Ceux ci sont surtout orientés vers la transformation des produits dérivés

37 Entretien du 29 juillet 2007

comme la transformation des produits laitiers. Cet intérêt qui commence à s'affirmer pour le secteur primaire est peut être du à la saturation du secteur tertiaire.

En définitive « on est passé d'une migration de subsistance à une migration d'accumulation. L'accumulation financière des émigrés peut-elle être le terreau sur lequel vont se développer les germes d'une économie de production? Il ne s'agit pas seulement d'injecter de l'argent dans un secteur ou un pays, pour contribuer à son développement. La multiplication d'investissements dits productifs est liée à un environnement institutionnel et économique favorable, des structures d'encadrement performantes, conformes aux perspectives de développement des émigrés, un esprit d'entreprise » (Fall A. S. op cit.)

Les émigrés ont été les éléments amortisseurs des effets de la dévaluation du franc CFA en 1994. Ils ont relancé la production immobilière en important des matériaux de construction. Cependant, l'orientation exclusive des investissements des émigrés vers la ville contribue au dépeuplement des campagnes, au vieillissement et à la féminisation des actifs ruraux, et à des changements dans les habitudes de consommation qui sont défavorables à la redynamisation de l'économie agricole régionale.

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