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L'impact local des revenus migratoires dans le departement de Louga (Senegal): approche geographique

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par Papa Issa NDIAYE
Universite Gaston Berger de Saint Louis - Maitrise de geographie 2007
  

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TROISIEME PARTIE :

Des impacts contrastés

Les transformations engendrées par les revenus migratoires sont nombreuses dans le département de Louga. Elles ont profondément modifié le paysage des villages et conduit à la régression du secteur agricole (chapitre 6). En milieu urbain, le développement de l'urbanisme et de l'habitat constitue les symboles de la réussite économique des émigrés (chapitre 7). Enfin le dernier chapitre traitera du rôle des émigrés dans le développement local.

L'émigration participe à une mise en relation de deux milieux différents. Entre pays du Nord et pays du Sud, le fait migratoire ne se limite pas seulement à l'aspect de la mobilité. Elle engendre de profondes mutations, aussi bien dans les espaces de départ, que dans les pays d'accueil. Les envois de fonds, les transferts de technologie, les changements sociaux sont autant de facteurs qui contribuent à rappeler la présence de l'émigration dans un lieu donné.

Dans le département de Louga, il n'est pas très difficile de cerner les effets des transferts migratoires. La dépendance de l'émigration est un fait très ancré dans les sociétés lougatoises. L'émigration vers l'Europe qui est relativement récente a contribué à modifier fortement la configuration spatiale aussi bien en ville qu'en campagne. Partis à la recherche d'un travail lucratif, les émigrés lougatois ont pour principal but le retour au pays, si possible en étant très riches afin d'investir l'économie locale. L'émigration par ses diverses retombées - monétaires et en nature sous forme d'équipements - a contribué pour une large part à modeler la structure socio-spatiale dans le département.

Cette émigration, d'une manière générale, répond à un besoin économique. En effet, l'objectif de l'émigré est de parvenir à entretenir sa famille. Les 3/4 des envois sont destinés à la satisfaction de besoins primaires liés à l'entretien de sa famille. Cependant, si l'émigré parvient à amasser suffisamment d'argent, alors il entreprend des investissements. En général les investissements des émigrés lougatois sont peu productifs et sont destinés à procurer une aisance sociale à la famille de l'émigré. Le secteur de l'immobilier et de la construction constitue leur domaine de prédilection. Ce qui crée un impact considérable dans la morphologie spatiale aussi bien dans la ville que dans les villages lougatois à fort taux d'émigrés.

Les transformations liées à l'émigration s'opèrent à un rythme soutenu. Le développement de l'immobilier et l'extension des espaces communaux et villageois sont autant d'impacts partagés entre le milieu urbain et le milieu rural. De même, les modèles architecturaux et les matériaux utilisés dans la construction ont considérablement évolués avec le mouvement migratoire. Cependant en zone rurale, on remarque l'apparition de « nouveaux modes de vie » liées surtout à la régression du

secteur agricole. Des comportements jusque là urbains pénètrent dans les campagnes lougatoises et commencent à les modifier.

Chapitre 1 LES EVOLUTIONS DANS L'ESPACE DE
DEPART : LE MONDE RURAL

Au Sénégal, rares sont les études qui se sont intéressées aux conséquences de l'émigration en milieu rural. Au départ, les études sur les migrations internationales ont mis l'accent sur les conditions d'émergence du phénomène et timidement sur les effets induits par ces mouvements de populations dans la vallée du fleuve Sénégal. Cependant, comme l'évoque Sylvie CHADEMAIL, (1998) « la migration n'est pas seulement vécue par celui qui la réalise mais aussi par tous ceux qui en connaissent l'existence ». Dans sa logique, elle affirme qu' «elle joue un rôle important pour de nombreux espaces. L'aménagement et l'avenir de nombreux villages ne dépendent pas seulement du nombre d'émigrés mais aussi des sommes envoyées».

Les difficultés écologiques et économiques de ces dernières décennies sont considérées comme l'un des premiers facteurs explicatifs de l'émigration au niveau des campagnes lougatoises. Ce mouvement, qui était d'abord dirigé vers les centres urbains comme Diourbel, Thiès, Touba et Dakar et dans une moindre mesure vers quelques pays de la sous région, est désormais exclusivement orienté vers l'Europe et les Etats-Unis. Cette migration qui semble se généraliser, constitue pour ces populations une solution de sortie de crise face au contexte économique national difficile surtout en milieu rural. Ainsi, ces émigrés deviennent de nouveaux espoirs pour leurs familles laissées au village, et qui dans bien des cas, dépendent exclusivement des revenus envoyés par ces derniers.

A/ LA TRANSFORMATION DU BATI ET L'EXTENSION DES

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