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Théorie de la Reconstruction Rationnelle. Programmes de Recherche et Continuité en sciences

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par Julien NTENDO BIASALAMBELE SJ
Faculté de Philosophie St Pierre Canisius, KInshasa - Licence en philosophie 2007
  

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II.2.2.4. Heuristique positive, réfutations et vérifications

Il découle de la mathématisation du réel une caractéristique non négligeable de l'heuristique positive :

« L'heuristique positive d'un programme de recherche va de l'avant en négligeant presque complètement les "réfutations". Il peut sembler que ce soit les vérifications, plutôt que les réfutations qui fournissent des points de contact avec la réalité »146(*).

Une nette différence existe entre réfutation et vérification. Les réfutations supposent le rejet du programme de recherche lorsqu'il est frappé par le modus tollens, elles ne sont pas pertinentes pour la méthodologie. Seules les vérifications comptent. Celles-ci sont la corroboration du contenu supplémentaire d'un programme en développement. La vérification ne porte pas sur le contenu d'un programme, mais chaque vérification de la prédiction d'un programme s'accompagne de la réfutation de la version antérieure du même programme. Ainsi, même après élimination des programmes dégénérés, l'évaluation se fait d'après le critère de leur pouvoir heuristique, autrement dit d'après la capacité à expliquer les réfutations des versions antérieures. Cette évaluation tient également compte de la façon dont les programmes de recherche ont stimulé les mathématiques. Car, les vraies difficultés auxquelles se heurtent les programmes de recherche sont d'ordre mathématique et non pas empirique147(*).

En somme, nous pouvons affirmer à la suite de Lakatos que forte de l'heuristique positive, la méthodologie de programme de recherche rend compte de l'autonomie relative de la science théorique dans la mesure où cette heuristique détermine le choix rationnel de problèmes. Pour reprendre les termes propres de Lakatos :

« Quels problèmes les hommes de science engagés dans des puissants programmes de recherche choisissent-ils rationnellement? Le choix est déterminé par l'heuristique positive du programme de recherche plutôt que par des anomalies embarrassantes d'un point de vue psychologique (ou pressantes d'un point de vue technique). Ils font la liste des anomalies, mais en les écartant, dans l'espoir qu'elles deviendront, le moment venu, des corroborations du programme. Seuls les hommes de sciences engagés dans une étude par essais et erreurs ont à s'attacher aux anomalies, ou encore ceux qui travaillent sur une phase dégénérative d'un programme de recherche, lorsque l'heuristique positive est à bout de course »148(*).

Les problèmes scientifiques sont donc d'ordre interne. A défaut d'une heuristique positive déterminant le choix rationnel de problèmes, le falsificationnisme dogmatique est incapable de rendre compte de la rationalité scientifique. Il préfère au contraire faire la chasse aux anomalies et se propose de rejeter -puis remplacer par une autre- une théorie qui ne sait relever le défi de l'expérience.

Voyons, à titre illustratif, comment le programme de Prout s'est comporté face aux anomalies.

* 146 Idem, p. 69.

* 147 Idem, pp. 69-70.

* 148 Idem, p. 70.

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