QUELQUES ELEMENTS EXLICATIFS DE LA CRISE DE
LOGEMENTS.
A travers les données sus-mentionnées, on
constate qu'il y a bien une offre importante en matière de logements.
Cependant, l'offre destinée à la vente est restée, en
partie, sans acquéreur et ce pour plusieurs raisons, parmi lesquelles
:
- Faiblesse du
pouvoir d'achat des ménages surtout que , pour la classe de la
population dite "modeste" l'alimentation absorbe, à elle seule, 45% des
dépenses totales engagées par ces ménages .
-
Cherté des prix de vente pratiqués, due elle même à
la cherté du foncier et des matériaux de construction.
D'un autre coté, le parc de logements vacants,
principalement des particuliers, n'a pas trouvé en totalité de
locataires pour les raisons suivantes :
- La
cherté du loyer demandé.
- Les
garanties demandées comme avance qui peut atteindre plus de 20000,00
Dirhams.
- L'absence de
confiance entre les propriétaires et les locataires due aux risques
d'insolvabilité et ce malgré les nouveaux textes juridiques dans
ce sens.
Ainsi, la cherté soit de la vente soit du loyer,
constitue la principale cause de la mévente ou de la non location du
parc des logements vacants.
Aussi, peut-on conclure que le parc offert n'a pas
été construit sur la base d'une étude de la demande
réelle effective ou potentielle. Une fois celle de la "classe
aisée" et celles des sociétés et des professions
libérales sont satisfaites, et ce dans les années 70 et 80, le
reste du stock de logements et le parc construit, par effet d'imitation entre
promoteurs, ne répond plus à la demande réelle.
Les nouveaux acheteurs, issus de la couche moyenne ou pauvre,
ne peuvent supporter les coûts demandés d'un produit qui
était destiné à une clientèle
déterminée.
Aussi, une étude plus approfondie pour cerner la nature
de la demande actuelle sous tous ses aspects est devenue une priorité.
Par ailleurs et dans le vécu quotidien, le
déficit numérique confirme la crise de logements dans la
Région du Grand Casablanca. Mais il faut noter que la
problématique de l'habitat, notamment l'acquitté de la crise,
n'est pas uniquement d'ordre statistique, mais résulte aussi de la
qualité de l'offre qui doit être basée sur la demande
réelle, permettant la production des unités à la
portée des destinataires et répondant à leurs attentes
aussi bien du point de vue coût, que du point de vue consistance comme en
témoigne les propos recueillis suivants :
- " nous
pouvons supporter une traite entre 2500 à 3000 Dirhams par moi et nous
engageons à la respecter mais malheureusement nous ne disposons pas du
montant demandé comme avance" disent certains acquéreurs
potentiels.
- " On
enregistre l'absence de l'intervention des Administrations, des
Collectivités Locales et des sociétés pour aider
suffisamment leur personnel à acquérir un logement" avancent
d'autres.
- "Il n'y
a plus de lotissements étatiques comme avant" disent d'autres.
- " Les
logements offerts ne répondent pas à nos moyens"
réclament certains.
Parallèlement à l'inadaptation de l'offre (et
sa consistance) à la nature de la demande, le mode de financement est
aussi un facteur principal de la crise de logements :
- Coût
élevés des emprunts ( pouvant dépasser le taux de 15 %),
- Trop de
garanties exigées pour l'octroi des crédits logements
(présentation du titre foncier, domiciliation du salaire...),
- Faible
pouvoir d'achat des ménages. Par conséquent une tranche
importante de la population (salariés, moyens et petits fonctionnaires,
petits commerçants et ouvriers...) ne peuvent accéder qu'à
des bas grilles des crédits ce qui ne leur permettent pas de financer
aisément le coût du logement offert.
Par ailleurs, on note l'absence totale de l'investissement
immobilier locatif jugé par les promoteurs comme une activité
à risques et à problèmes (non solvabilité
d'où litige) et ce suite au manque de confiance entre le locataire et le
propriétaire , confiance non rétablie par les nouveaux textes
juridiques en la matière.
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