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Diffusion des TIC et performance des entreprises Camerounaises : Cas des EMF de la ville de Yaoundé

( Télécharger le fichier original )
par Guy Justin MOUMBE
Université de Yaoundé II SOA - DEA 2005
  

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I La situation de la diffusion dans le monde

On présentera en premier lieu la part des investissements dans les TIC et en second lieu le secteur producteur des TIC ainsi que l'utilisation de l'informatique.

I 1 La part des investissements dans les TIC comme indicateur de diffusion

La proportion des investissements dans les technologies de l'information et de la
communication est un indicateur essentiel de leur diffusion. En effet, investir dans ces

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derniers, revient à mettre en place l'infrastructure de leur utilisation et apporter aux entreprises des matériels et logiciels productifs (OCDE 2002).

Si, au cours de la décennie écoulée, l'investissement dans les technologies s'est accéléré dans la plupart des pays de l'OCDE, son rythme varie notablement. Les données montrent qu'il est passé de moins de 15 % de l'ensemble des investissements non immobiliers au début des années 80 à une valeur comprise entre 15 % et 30 % en 2001. En 2001, la part de l'investissement consacrée aux TIC a atteint des sommets aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Suède, aux Pays-Bas, au Canada et en Australie (OCDE 2002).

La forte croissance des investissements dans les technologies de l'information et de la communication a été alimentée par la chute rapide des prix relatifs du matériel informatique et l'extension du champ d'application de ces technologies. En raison des progrès technologiques rapides de la production des principales TIC comme les semi-conducteurs et de la forte pression concurrentielle qui marque leur production, leurs prix se sont contractés de 15 à 30 % par an, ce qui a rendu l'investissement dans les TIC intéressant pour les entreprises.

Les effets bénéfiques de la baisse des prix des TIC se sont fait sentir dans bon nombres de pays y compris les pays africains, car ses bénéficiaires ont été à la fois les entreprises qui ont investi dans ces technologies et les consommateurs qui ont acheté des biens et des services des TIC. Le graphique ci-dessous illustre les investissements dans les TIC par les pays de l'OCDE.

Figure 2 : Investissements dans les TIC dans un échantillon de pays de l'OCDE

En pourcentage de la formation brute de capital fixe non immobilier, ensemble de l'économie

Source : OCDE (2003)

I 2 Le secteur producteur des TIC et Utilisation de l'informatique

L'objectif de cette partie est de montrer d'une part l'importance du secteur producteur des TIC dans la diffusion et d'autre part celui de l'utilisation de l'informatique.

I2 1 Le secteur producteur des TIC

La taille du secteur producteur de biens et de services TIC est un élément déterminant de la diffusion. Le fait de disposer d'un secteur producteur de ces technologies peut avoir son importance, car leur production s'est distinguée par des progrès technologiques rapides et a rencontré une demande très soutenue. Ce secteur a donc connu une croissance très rapide et a contribué largement à la croissance économique, à l'emploi et aux exportations (OCDE 2002).

En outre, l'existence d'un secteur des technologies fort peut inciter les entreprises à les acquérir, étant que la proximité de producteurs de TIC comporte des avantages pour le développement d'applications de TIC ad hoc. Cette proximité peut aussi contribuer à faire naître les compétences liées à usage bénéfique des TIC, et enfin déclencher des essaimages d'entreprises comme cela a été le cas dans la Silicon Valley ou dans d'autres systèmes productifs locaux. Ainsi, l'existence d'un secteur de TIC peut soutenir la croissance, mais comme l'ont montré des travaux antérieurs de l'OCDE, il ne s'agit pas d'une condition préalable (OCDE, 2001a).

Figure 3 : Part du secteur des TIC dans la valeur ajoutée, secteur des entreprises non agricoles, 2000

 

* 1999. ** 1998.

1. Exclut la location de TIC (CITI 7123),

2. Inclut les services postaux,

3. Exclut le commerce de gros des TIC (CITI 5150),

4. N'inclut qu'une partie des activités rattachées aux activités informatiques,

5. 2000-01,

Source: OCDE (2002a),

 

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I2 2 L'utilisation de l'informatique

A l'opposé du fameux paradoxe de Solow « Les ordinateurs sont partout sauf dans les statistiques de productivité » (SOLOW, 1987), les ordinateurs sont en fait fortement concentrés dans le secteur des services, comme l'indique la figure 4 ci-dessous pour les États- Unis. Elle illustre la part de l'ensemble du stock matériel et logiciel qui est de nature informatique (hors matériel de communication). Elle indique que plus de 30 % de cet ensemble est de nature informatique dans les services juridiques, les services aux entreprises et le commerce de gros. Les secteurs de l'éducation, des services financiers, de la santé, du commerce de détail et différentes industries manufacturières ont aussi une part relativement importante de capital informatique dans leur stock total de matériel et de logiciels. La moyenne de l'ensemble du secteur privé s'élève à près de 11 %. Les secteurs producteurs de biens et de marchandises (agriculture, extraction minière, industries manufacturières et construction) représentent près de 5%.

Figure 4 : Part de l'informatique en pourcentage de l'ensemble du stock matériel et logiciel, États-Unis, 2001

II La diffusion au Cameroun

Notre préoccupation est de cerner le degré d'adoption des TIC au Cameroun. Pour cela deux axes vont être empruntés. Premièrement l'infrastructure technologie et deuxièmement la culture d'entreprises.

II 1 L'infrastructure technologique

II 1 1 L'équipements informatiques

La défiscalisation du matériel informatique et la baisse des prix sur les marchés occidentaux ont remarquablement fait augmenter le parc informatique au Cameroun. Ce parc était de 10 000 micro-ordinateurs en 1990 (contribution du Cameroun aux travaux de l'atelier régional Afrique Centrale, de l'Est et de l'Océan indien sur les inforoutes tenus à Yaoundé du 22 au 24 janvier 1997). Sur la base d'un taux de croissance annuel des investissements en matériel informatique estimé à 30,1 %, la taille de ce parc était évaluée en l'an 2000 à environ 80 000 micro-ordinateurs. Aujourd'hui, ce parc atteindrait la taille de 200 000 ordinateurs si on se base sur les statistiques d'importation depuis l'année 2000.

Selon l'observatoire des TIC du MINPOSTEL, une cinquantaine d'entreprises ou organismes possèdent des VSAT1. Les importations du Cameroun en équipement de télécommunication sont aussi en forte hausse comme l'atteste le tableau 5 : les importations d'appareils pour émission passent de Fcfa 1 à 12 milliards entre 1999 et 2001 et à 7 milliards en 2002 tandis que celles des antennes passent de Fcfa 300 millions à Fcfa 3,6 milliards.

Tableau 5: Evolution des importations du Cameroun en matériel de téléphonie 1998 / 1999 1999 / 2000 2000 / 2001 2001 / 2002

Certes très peu d'entreprises possèdent des sites Internet mais force est de constater que bon nombre d'entre elles, surtout parmi les entreprises leaders, les regroupements de PME ou d'opérateurs économiques, ont accès à Internet que ce soit pour la recherche de partenaires, de fournisseurs ou pour la prospection de nouveau marchés. Quelques sites portails d'information commerciale ont vu le jour au Cameroun, mais ils n'ont pas eu de succès. Parmi les raisons, on peut citer les difficultés des promoteurs à alimenter le portail en

1 VESAT: Very Small Aperture Terminal

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informations pertinentes, le faible niveau de couverture géographique, le manque de moyens financiers.

Figure 5: Evolution des importations d'ordinateurs et d'accessoires

Source : Direction des douanes

II 2 La culture d'entreprise

De nos jours, un nombre encore faible d'entreprises ont recours aux nouvelles technologies de l'information et de la communication notamment aux liaisons spécialisées et VSAT pour améliorer leurs réseaux de téléphonie, de transmission de données et de vidéo-conférence de même que pour en accroître la capacité. Quelques applications dans des secteurs clés de l'économie camerounaise. On va d'abord examiner le secteur financier, ensuite le secteur de vente en détail et enfin le secteur des services.

II 2 1 Le secteur financier

Les établissements financiers ont recours aux TIC pour le traitement centralisé des transactions effectuées par les succursales, le traitement des demandes d'emprunt, l'exploitation des guichets automatiques et la gestion des transferts de fonds électroniques. A une époque où la communication de données constitue l'épine dorsale du secteur financier, les banques, les sociétés fiduciaires et les caisses populaires utilisent le système vidéo satellite (VSAT) pour contrôler et enregistrer le nombre phénoménal de transactions financières qui ont lieu au cours d'une journée.

Grâce à leur serveur vocal, les premières banques offrent des services audiotex à leurs clients vocalia (pour la SGBC), Vocalion (Crédit Lyonnais) et Allo Bicec (BICEC). La pratique des services bancaires en ligne (consultation du compte via Internet) fait son entrée au Cameroun.

11 2 2 Le secteur de vente au détail

Quelques chaînes de magasins de vente au détail utilisent les NTIC pour la collecte d'information dans les points de vente (les temps de réponse typiques pour cette application varient de 1,5 à 2,5 secondes), ce qui leur permet d'analyser rapidement l'état des ventes selon la gamme de produits. Le service VSAT sert également à transmettre des modifications de prix, des mises à jour de politique et des calendriers de livraison, à dispenser des programmes de formation et à acheminer les communications courantes de la société à chaque point de vente.

Les usagers VSAT peuvent bénéficier d'un service à valeur ajoutée tel que le définit le responsable de la société Global Net ayant obtenu la première licence pour l'exploitation des services audiotex au Cameroun, l'audio et la vidéo en magasin : de la musique d'ambiance entrecoupée de messages publicitaires de la maison est diffusée dans tous les magasins de la chaîne. Cela permet aux détaillants de faire la promotion de produits adaptés au profil de la clientèle locale et d'influencer les clients lorsqu'ils se trouvent en magasin. La vidéo en magasin est un moyen économique que l'entreprise peut utiliser pour former ses vendeurs sur ses produits, transmettre des messages et faire la promotion d'évènements spéciaux.

Grâce à leurs réseaux informatiques, certaines chaînes de grands magasins donnent la possibilité à leurs clients d'acheter des produits dans une localité et se faire livrer dans une autre localité.

11 2 3 Le secteur des services

Des grandes chaînes d'hôtels, des compagnies aériennes et des agences de location automobile ont recours au service VSAT pour la gestion de leur système de réservation. Le service VSAT est idéal pour les communications de données en mode interactif. Il permet au préposé de fournir des renseignements au client instantanément au sujet d'une réservation, ce qui est un atout supplémentaire en matière de service à la clientèle.

Les installations informatiques permettent par exemple aux sociétés de télécommunications de mieux gérer les services prépayés, de suivre sur le terrain le rendement des grossistes (de cartes prépayées), de diversifier les services à valeur ajoutée de type audiotex grâce au serveur vocal (résultats des matches ou des courses de chevaux, pharmacies de garde, etc.).

A terme de ce chapitre qui nous a permis dans la première section de passer en revue les
différentes technologies, leur importance et les déterminants de leur diffusion et dans la
deuxième section de mettre en évidence la diffusion en générale et en particulier au

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Cameroun, nous pouvons dire que les TIC connaissent une croissance considérable. Cette croissance est attribuée à plusieurs facteurs tels que : le coût du matériel TIC, la concurrence dans les économies, le secteur d'activité, la taille de l'entreprise, le secteur producteur des TIC etc.

Après avoir mis en exergue ce que c'est les technologies de l'information et de la communication, il nous revient de voir quel est l'impact des ces dernières sur la performance des entreprises, l'objet de notre deuxième chapitre.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote