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Essai d'analyse de la problematique de financement des projets par les institutions de microfinance au Burkina Faso: Cas de la BCB

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par Nassiri Nikiema
Université de Ouagadougou - Maitrise en science de gestion 2006
  

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I- APPROCHE THEORIQUE

I.1- Rationnement du crédit

Il s'agit de présenter quelques théories qui ont traité du phénomène de rationnement de crédit. I.1.1- Rationnement du crédit et imperfection du marché

Selon la théorie keynésienne, les ajustements se font par les quantités le rationnement va obéir plus à la loi de Keynes qu'à celle de Walras, qui est un ajustement par les prix. En effet, selon D.R. Hodgman(1961), même dans les conditions de parfaite concurrence, les prêteurs peuvent refuser de financer certains clients. Par exemple, plus on demande à une banque de faire crédit, plus le taux d'intérêt sera élevé, mais ce n'est pas par ce que le taux d'intérêt est élevé que les revenus de la banque augmentent forcément. Au contraire, selon Hodgman, plus la banque prête, à un taux d'intérêt élevé, moins les entreprises sont capables de rembourser. Selon lui, le taux d'intérêt augmente la probabilité de faillite et la fonction d'offre n'est pas une fonction linéaire du taux d'intérêt, mais elle a une forme curviligne.

Dès lors, le rejet d'une partie de demande de financement est analysé comme une stratégie élaborée par les banques dans le but de maximiser leur profit.

Le rationnement du crédit demeure donc compatible avec la réalisation d'un optimum pour les offreurs. Ce type de rationnement traduit en réalité l'échec des forces du marché à réaliser un équilibre entre l'offre et la demande globale.

Selon Jaffée et Modigliani, tout en s'appuyant sur la fonction de crédit non linéaire, distinguent deux types de rationnement : le rationnement dynamique et le rationnement statique.

Selon l'idée du rationnement dynamique, la banque centrale augmente le taux, l'offre de crédit va baisser car les banques de second rang vont éviter d'élever immédiatement le taux d'intérêt. Elles vont par contre ajuster les quantités de monnaie en observant une période plus ou moins longue avant de réagir.

Quant au rationnement statique, Jaffé et Modigliani estiment qu'en permanence, il y a des agents qui vont se trouver rationnés. Mais il n'y a pas autant de taux d'intérêt que de débiteurs. Il y a quatre ou cinq classes de taux en fonction de la qualité et la dimension de l'entreprise.

A l'intérieur d'une même classe, les entreprises les plus performantes auront tous les crédits qu'elles demandent et les moins bonnes seront rationnées jusqu'à un certains niveau. Dans une même classe, il y aura des emprunteurs qui auront tous le crédit qu'ils désirent pendant que d'autres moins bonnes seront rationnées.

Mais la question qu'on est en droit de se poser est celle-ci : Pourquoi dans ce contexte, la banque joue sur les quantités plutôt que de jouer sur les taux d'intérêt d'autant qu'elle connaît la qualité de l'entreprise.

En réalité, c'est parce que la banque n'a pas toutes les informations sur l'emprunteur. Dans un contrat financier, il y a toujours un problème d'asymétrie d'information. Il y a asymétries d'information sur un marché quand certains opérateurs détiennent une information particulière qui n'est pas totalement, transmises au prix des actifs sur le marché. On rencontre ces problèmes aussi bien au niveau des activités des banques qu'au niveau des activités des IMF.

I.1.2- Le rationnement de crédit et asymétries d'information

Le problème d'asymétries d'information génère des phénomènes de sélections adverses et d'aléas de moralité. La sélection adverse selon H. Varian est le fait qu'un coté du marché ne peut pas observer la qualité du produit que l'autre coté du marché propose.

Sur le marché de crédit, les emprunteurs donnent toujours une image édulcorée de leur projet
d'investissement aux prêteurs afin d'obtenir le financement. Cela peut amener les banques et

plus généralement les institutions de crédit (y compris les IMF) à financer des projets très risqués en lieu et place des projets à rentabilité faible mais réaliste.

Quant à l'aléa de moralité où le hasard morale, c'est une situation dans laquelle, un coté du marché ne peut observer le comportement de l'autre coté (comportement caché). L'emprunteur peut donc utiliser le crédit pour réaliser autre chose que ce pour quoi il en a bénéficié.

Pour AKerlof(1970), Diamond et Dybvig(1983), les asymétries d'informations conduisent à des comportements opportunistes de la part des emprunteurs. C'est dans ce contexte que Jaffé et Russel(1976) distinguent dans leur modèle les emprunteurs honnêtes et les emprunteurs malhonnêtes. Ils assimilent les emprunteurs honnêtes à des entreprises qui, estimant le coût de la faillite très élevé de leur projet, ont intérêt ou décident de rembourser.

Quant aux emprunteurs malhonnêtes, ils préfèrent faire faillite en proposant des taux d'intérêt plus élevés ; selon eux, les emprunteurs qui demandent du crédit avec un taux d'intérêt supérieur au taux à partir duquel la banque rationne, ils sont en faite des emprunteurs malhonnêtes. La différence de ce modèle d'avec celui de rationnement au sens de Jaffée et Modigliani ou de celui de Stiglitz et Weiss(1981) est qu'ici, ce sont es demandeurs de crédit qui souhaitent que la banque fasse un rationnement par solution alors qu'au niveau des autres modèles ci-dessus cités, ce sont les banques qui décident de façon endogènes de rationner.

Pour ce qui concerne les IMF, les taux d'intérêts sont relativement stables, ce qui exclut toute possibilité de sélectionner les promoteurs à partir de la manipulation de cette variable. Mais n'empêche que les emprunteurs sont sensibles au taux pratiqués par les IMF par rapport à ceux des banques avec en prime, des conditions de remboursements plus contraignants.

Stiglitz et Weiss quant à eux, partent d'une banque qui a en face d'elle un grand nombre de promoteurs. La banque, étant une entreprise, cherche à maximiser son profit en réclamant une plus grande rentabilité de son crédit octroyé. Mais, Stiglitz et Weiss précisent immédiatement que la rentabilité des activités des banques n'évolue pas systématiquement en fonction du taux d'intérêt car à partir d'un certain taux, la rentabilité baisse. Plus la banque fait payer des taux d'intérêts élevés, plus elle dégrade la finalité de son portefeuille car elle décourage les bons emprunteurs et appelle les emprunteurs malhonnêtes.

Ce risque de sélections adverses est dû au fait qu'il est difficile pour la banque de distinguer les bons et les mauvais emprunteurs. Pour éviter la situation de sélection adverse et d'aléa morale, la banque procède à un rationnement bancaire à partir d'un certain niveau de crédit correspondant à un taux quelconque où elle maximise son rendement. Une alternative est de proposer des garanties pour assurer le banquier. Ce modèle de rationnement rejoint l'idée de

Hodgman, en ce sens que le rationnement qui est fait est décidé de façon endogène par la banque qui est faiseur de prix (price maker), mais il a l'avantage d'expliquer le rationnement par les problèmes d'asymétries d'information conduisant à des situations de sélection adverses et d'aléa de moralité.

Mais ce modèle est critiquable dans le contexte réel du Burkina Faso, dans la mesure où nous sommes dans une concurrence des banques entre elles et de plus en plus avec le secteur de la microfinance Par ailleurs, ce modèle peut être appliqué dans le domaine de la microfinance en se sens que ce secteur est quasiment dominé par le réseau de Caisse Populaire qui octroie plus de 75% des microcrédits.

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