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Economie des systèmes de production intégrant la culture de l'igname en zone cotonnière : une analyse des contraintes par un modèle de programmation linéaire. Etude de cas du village Alawénonsa (commune de Glazoué)

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par Yao Antoine ADIDEHOU
Faculté des Sciences Agronomiques/ Université d'Abomey-Calavi - Ingénieur Agroéconomiste 2004
  

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5.4.7- La récolte

Elle intervient en principe dès la maturité du fruit. Elle couronne les efforts et les investissements du producteur. Tous les membres de l'exploitation (hommes, femmes, enfants) y participent dans une ambiance conviviale. On note cependant une certaine spécialisation ; alors que les hommes s'occupent le plus souvent de la récolte des ignames, du manioc et du riz, les femmes et enfants s'appliquent pour la récolte du coton, du maïs, de l'arachide, du niébé, du soja et du sésame.

Bien qu'elle se déroule dans une ambiance conviviale, la récolte est une opération qui demande assez de main-d'oeuvre. Les producteurs ont donc recours à la main-d'oeuvre salariée. Celle-ci est constituée de femmes du village ou de manoeuvres immigrants venus du nord. En dehors du coton, du soja et de l'arachide dont les récoltes sont rémunérées en espèce, les aides et

46 la main-d'oeuvre salariée de la récolte des autres cultures sont gratifiées d'une partie de la récolte à laquelle elles ont participée, en plus des repas et des boissons partagés durant l'opération.

5.5- CALENDRIER AGRICOLE

C'est la succession des différentes activités agricoles dans le temps. Ces activités sont présentées par spéculation. Le tableau montre que la période qui concentre les activités est celle marquant la fin de la première saison et le début de la seconde saison. En effet, pendant cette période, il faut achever la récolte des cultures de la première saison et entamer les travaux de préparation du sol, de labour et de semis des cultures de la seconde saison.

Il faut noter que ce calendrier n'est pas figé dans le temps et connaît assez de variation pour des raisons déjà évoquées dans le chapitre 4 (voir paragraphe sur le climat).

De ce calendrier agricole, il n'est pas possible de faire une différence très nette entre les deux saisons de cultures à cause du rapprochement des deux saisons de pluies et le raccourcissement de la durée de la petite saison sèche. C'est d'ailleurs ce qui provoque la concentration les activités dans la période comprise entre les deux saisons.

D'une façon générale, nous pouvons retenir les points clés suivants, concernant les activités qui mobilisent le plus la main-d'oeuvre :

- Les activités de labour interviennent en mars, avril et mai pour la première saison puis en juin, juillet et août pour la seconde saison de cultures.

- Les sarclages couvrent les mois de mai, juin, et juillet pour la première saison puis juillet aoûts et septembre pour la seconde saison de production.

- Les activités de récoltes s'étalent respectivement sur les mois de juillet et août puis d'octobre et novembre pour la première et la seconde saison de cultures.

Tableau 11 : Calendrier cultural des activités agricoles

Cultures

Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mars Avril Mai

Juin

Juil

Août

Sep

Oct

Nov

Déc

Igname

1 1+2 2 2+3

3

3

 

4

4

4

7

4+7

7

7

7

7

 
 
 
 
 
 
 
 

7

 
 
 
 
 

Maïs

 
 
 

1+2

2+3

4

4

1*+2*+3*

7

4*

 

7*

7*

 
 
 
 
 
 
 
 
 

7

 
 
 
 

Arachide

 
 
 

1+2

2+3

4

4

7

1*+2*+3*

4*

4*

7*

7*

 
 
 
 
 
 
 
 

6+7

7

 
 
 
 

Niébé

 
 
 

1+2

2+3

4+6

4+6

1*+2*+3*

2*+3*

4*+6*

4*+6*

6*+7*

 

Sésame

 
 
 

1

2+3

4

4

7

7

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4

4

 

7

7

 

Riz

 
 
 
 

1+2

2+3

4

1*+2*

2*+3*

4*

4*

4*

7*

Coton

 
 
 
 
 
 

1*+2*+3*

3*+4*+5*

4*+5*+6*

4*+5*+6*

4*+6*

7*

7*

Soja

 
 
 
 
 
 

1*+2*

2*+3*

3*

4*

4*

7*

7*

Voandzou

 
 
 
 
 
 
 

1*+2*+3*

2*+3*

4*

4*

7*

7*

 

Source : Enquêtes, 2004

Légende :

1 = Défrichement / Préparation du sol 5 = Fumure

2 = Labour / Buttage 6 = Protection phytosanitaire

3 = Semis / Plantation 7 = Récolte

4 = Sarclage * = Symbole indiquant les activités de la deuxième

saison

5.6- DYNAMIQUE DE LA PRODUCTION AGRICOLE

Ce sous chapitre concerne l'évolution historique dans le choix des spéculations par les paysans pour satisfaire leurs besoins et les opportunités économiques offertes par le marché. L'absence d'une base de données oblige à se contenter des propos recueillis auprès de personnes ressources. De nos entretiens, nous pouvons retenir que, non seulement la surface cultivée a beaucoup augmenté mais aussi, les cultures pratiquées ont connu assez d'évolution.

Historiquement, l'alimentation des populations d'Alawénonsa est basée sur l'igname, l'arachide, le sésame et le maïs. L'igname était souvent pilée et accompagnée de la sauce d'arachide alors que la patte de maïs était associée à la sauce de sésame enrichie de légumes feuilles. Ces habitudes alimentaires demeurent jusqu'à nos jours, ce qui fait que les quatre cultures occupent toujours une place importante dans les systèmes de production.

Avec le développement du marché des produits vivriers, suite à l'augmentation de la démographie dans les villes (surtout la ville de Cotonou), l'arachide et l'igname sont devenues pratiquement des cultures de rente. Cette situation a stimulé les paysans à produire davantage ces deux cultures.

· L'igname :

C'est la culture ancestrale par excellence qui occupent une place dans les traditions si bien qu'on lui associe même une fête : la fête de l'igname (le 15 août de chaque année). Elle est le premier produit alimentaire de la région. Sa culture a connu une progression des superficies puisqu'il fallait satisfaire des demandes de plus en plus élevées en contraste avec des rendements qui ne cessent de baisser. Deux types de variétés, les unes précoces et les autres tardives sont cultivées. Cette combinaison de variétés permet d'assurer l'alimentation durant une grande partie de l'année. Signalons qu'aux variétés traditionnelles est venue s'ajouter une variété d'origine ivoirienne, mise au point avec l'aide de le recherche : la variété Florido que les paysans appellent igname sauvage parce qu'elle donne de gros tubercules.

L'igname a dominé les systèmes de cultures jusqu'aux années 80. C'est elle qui occupait les plus grandes superficies et fournissait des tonnages élevés dans le régime alimentaire des populations. Bien qu'elle occupe toujours une place de choix, elle est aujourd'hui talonnée, si non devancée et même distancée par le maïs et l'arachide.

· L'arachide :

C'est une culture aussitôt adoptée après son introduction dans les premières années d'après guerre. Produit très tôt entré dans les habitudes alimentaires, car accompagnant souvent l'igname dans la consommation, l'arachide est aujourd'hui cultivée à la fois comme culture de rente et culture vivrière. Elle est commercialisée sous forme de grains ou après transformation.

50 Les produits issus de la transformation sont les beignets d'arachide « klui-klui » et l'huile d'arachide. Deux types de variétés sont cultivés : une à gros grains et à péricarpe tirant sur le rouge au vin et l'autre aux grains petits et à péricarpe plus rosé. La seconde variété est originaire de la localité alors que la première est une variété étrangère ou introduite qui s'est adaptée aux conditions du milieu.

· Le maïs :

C'est le second produit alimentaire du village. Sa production a surtout connu son essor avec le développement du coton. En effet, bien que le maïs soit cultivé depuis longtemps, il était pratiqué sur de petites superficies pour les besoins de subsistance. Son développement s'est vu ensuite confronté à la pauvreté des terres. L'adoption de la culture du coton qui permettait aux paysans de faire bénéficier les autres cultures des arrières effets de la culture cotonnière ou alors de détourner une partie des engrais coton pour les utiliser à d'autres cultures a permis de relancer la culture du maïs. C'est actuellement le produit vivier le plus cultivé dans la zone. D'ailleurs, c'est la seule culture qui soit pratiquée par tous les enquêtés. Le système de culture actuelle est essentiellement la culture pure. Si dans le passé, il y a eu des associations avec le manioc, l'arachide ou le niébé, aujourd'hui, ces associations se rencontrent peu.

· Le sésame :

C'est l'une des cultures traditionnelles des populations. Elle fait parti des habitudes alimentaires et sert à préparer la sauce. Les paysans en produisent pour leur propre consommation et la commercialisation. Cependant, ne bénéficiant d'aucun soutien, ni de la part de la recherche, ni de la part des décideurs politiques, sa production est restée localisée et elle n'a pas connu de promotions. De ce fait, les rendements sont restés stationnaires ( il n'y a pas de variétés sélectionnées et on n'utilise pas des engrais). Ainsi, la production connaît une croissance lente.

A ces quatre cultures traditionnelles s'ajoutent d'autres cultures telles que le soja, le coton, le riz, le niébé.

· Le coton :

Le coton s'est implanté en pays mahi dans la période postérieure à 1945. La première culture s'est vue associée dès ses débuts à l'igname, culture favorite des paysans. Le but poursuivi dans cette association est de créer un cadre favorable au décollage de cette culture. Plus précisément, il s'agissait de mettre le coton dans les conditions qui lui permettent de bénéficier des grâces dont jouit le tubercule en terme d'entretien des parcelles et d'importance de la superficie à lui consacrée. Bien que les débuts ait été très difficiles et jalonnés d'échec, le

51 coton occupe aujourd'hui une bonne place dans les systèmes de culture, si ce n'est pas que récemment des problèmes institutionnels soient en train de nuire à la filière.

Cultivé de façon intensive avec l'utilisation des engrais et pesticides, le coton s'est alors imposé comme la première culture de rente dans la région. Véritable source de revenus, dans un passé très récent, il a permis aux populations de faire d'importantes réalisations au niveau de leur exploitation et dans les villages qui en produisent. Dans la commune de Glazoué, les superficies emblavées ont connu une augmentation soutenue jusqu'à la campagne 1999-2000 avant de décroître brusquement, et depuis cette période, les superficies ne cessent de baisser. Plusieurs causes sont à l'origine de cet état de chose :

- Tout d'abord, les aléas climatiques avec les irrégularités des pluies constituent un casse-

tête pour les producteurs. Ces aléas climatiques sont à l'origine de baisses de rendements malgré les efforts de la recherche qui met des variétés hautement productives à la disposition des paysans.

- Ensuite, la qualité des intrants agricoles (engrais et insecticides) pose quelques problèmes.

De l'avis des paysans et de certains agents du CARDER, les intrants ne sont plus efficaces comme dans le passé. Loin d'être un problème de la recherche ; l'inefficacité est liée à la qualité douteuse des insecticides en particulier. Bien que les caractéristiques des intrants soient connues des sociétés distributrices d'intrants, celles-ci mues par leurs intérêts, fournissent aux producteurs des intrants dont nul ne contrôle la qualité. Enfin, la mauvaise gestion des groupements villageois et la malhonnêteté de certains

producteurs sont aussi des causes qui entraînent le recul de la production cotonnière dans le milieu. La malhonnêteté est l'oeuvre des producteurs qui prennent les intrants et au lieu de les utiliser pour la production de coton, les utilisent pour d'autres cultures ou au pire des cas, les vendent à d'autres. A ceux-là s'ajoutent aussi ceux qui pour une raison ou une autre n'arrivent pas à bien entretenir leurs champs et donc font faillite. Etant donné que les intrants sont achetés à crédits et les montants correspondants au crédit de tout le GV, récupéré par l'UCP/CAGIA, cette situation à des répercussions sur tous les membres du GV. Ainsi, des producteurs qui ont normalement honoré à leurs engagements se voient payer la dette d'autrui et se trouvent dans l'impossibilité de rentrer dans leurs fonds. Cette situation a amené certains producteurs à laisser tomber la production de coton.


· Le soja :

Il s'agit d'une culture qui prend de plus en plus de place dans les exploitations. Bien qu'il ne fasse pas parti des habitudes alimentaires et que les populations n'en consomment pratiquement pas, sa culture connaît une nette progression depuis son introduction dans la région.

52 Cette évolution est surtout liée au recul de la production cotonnière dans le village. Il s'est imposé comme une culture de rente. De plus, le système de culture actuel est tel que les producteurs n'utilisent pas d'intrants (engrais et insecticides). Sa culture exige donc moins de capitaux et le prix de vente acceptable font que les paysans lui accordent une grande importance.


· Le riz :

Bien que la commune de Glazoué soit l'une des communes produisant assez de riz au Bénin, le riz est très peu cultivé dans le village Alawénonsa. La raison fondamentale de cet état de chose est l'absence de bas-fonds. De plus le riz est une spéculation dont la culture exige assez de travaux de puis la préparation du sol jusqu'à la récolte. Pour ces deux raisons donc, le riz est très peu cultivé dans le village.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984