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Economie des systèmes de production intégrant la culture de l'igname en zone cotonnière : une analyse des contraintes par un modèle de programmation linéaire. Etude de cas du village Alawénonsa (commune de Glazoué)

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par Yao Antoine ADIDEHOU
Faculté des Sciences Agronomiques/ Université d'Abomey-Calavi - Ingénieur Agroéconomiste 2004
  

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6.3- ESTIMATION DES MARGES BRUTES

La marge brute est définie comme la différence entre les recettes et les charges opérationnelles. Les marges brutes moyennes obtenues par spéculation et par ha sont présentées dans le tableau 25. L'examen du tableau montre que les marges brutes les plus élevées sont fournies par l'igname, le riz, l'arachide, le maïs et le soja. Ces cultures présentent une marge

64 deux fois plus élevée que celle du coton, principale culture de rente de la région et de notre pays et qui bénéficie de plusieurs avantages.

Tableau 25 : Marges brutes moyennes par spéculation en 2003

Cultures

A

B

C

D

Ensemble

Maïs

94.128,344

70.487,182

61.314,314

98.067,016

79.014,497

Riz

147.297,010

219.588,330

134.084,776

0,000

192.723,540

Coton

37.381,886

0,000

14.116,571

0,000

31.036,800

Cultures

A

B

C

D

Ensemble

Igname

487.207,850

493.124,720

0,000

0,000

490.815,700

Soja

86.436,246

82.086,523

54.677,182

75.983,286

80.924,990

Sésame

59.808,390

48.340,825

44.151,996

32.807,770

50.317,205

Arachide

89.272,518

87.277,815

90.534,597

45.573,298

84.842,070

Niébé

36.671,495

37.473,536

44.479,834

33.928,958

37.777,451

Voandzou

0,000

92.850,416

128.464,970

98.290,3 11

105.628,580

 

Source : Enquêtes, 2004

Il faut signaler que la faible marge brute du coton est liée entre autre à la baisse des rendements (les rendements ont baissé du plus du tiers voir même de la moitié) alors que les coûts de production continuent d'augmenter (surtout le coût des intrants). Cela explique dans une certaine mesure le désintérêt actuel des producteurs à l'égard de cette spéculation. Il est important de souligner ici les nombreux cas de faillite que connaissent les producteurs par rapport à la culture du coton. Ces cas de faillite entraînent assez de problèmes sur le terrain et remettent en cause l'existence des groupes solidaires ou marchés de commercialisation du coton. En effet, le système en vigueur oblige certains producteurs à payer la dette (crédits des intrants) d'autres producteurs si bien que cela entraîne des conflits. Cette situation décourage de plus en plus les producteurs qui obtiennent de bons résultats. Finalement, ils abandonnent aussi la culture du coton car fatigués de payer pour les autres alors qu'ils ont aussi de grands besoins d'argent.

En ce qui concerne le niébé, sa faible marge brute est due au coût élevé lié au traitement phytosanitaire. En effet, l'absence d'un traitement phytosanitaire adéquat pousse les paysans à utiliser assez d'insecticides pour protéger leur culture ; ce qui ne fait que multiplier les coûts de production alors que les rendements ne connaissent pas des augmentations significatives. Malgré une faible marge brute, le niébé occupe pourtant une place assez confortable dans les différents systèmes de production.

Une culture telle que le soja, introduite dans les systèmes de production il y'a peu de temps gagne beaucoup de terrain ; en témoigne sa marge brute qui fait partie des plus importantes. Le soja occupe cette position principalement à cause de son faible coût de

65 production (le producteur n'investit ni pour les engrais, ni pour les insecticides qui ne sont pas indispensables à l'obtention d'une bonne production) et l'existence d'un marché pratiquement garanti. Certains producteurs le considèrent comme la culture qui va remplacer le coton si les problèmes qui minent ce dernier se poursuivent.

En ce qui concerne l'igname, la marge élevée s'explique essentiellement par une grande productivité de la terre, bien que celle ci soit en dessous des potentialités.

Ces marges calculées au prix du marché ne prennent pas en compte tous les éléments qui amènent le producteur à faire son choix des cultures et des combinaisons. Par exemple, pour l'igname, bien que sa marge soit la plus élevée et que la terre pour sa production existe encore dans le village, sa production à grande échelle est handicapée par d'autres problèmes. Les terres fertiles sont éloignées des habitations si bien qu'il faut effectuer de grands déplacements ; ce qui explique la présence des nombreuses fermes rencontrées dans la région. Le marché de commercialisation, bien qu'il existe, le prix de vente n'est pas garanti. En effet, les commerçants mettent en place des stratégies pour acheter le produit au plus bas prix possible. Nous avons assisté dans le marché de Glazoué à l'une de ces stratégies qui est la suivante : Tout d'abord, les commerçants s'annoncent dès le Lundi soir pour un marché qui doit se tenir le Mercredi. Ils poussent ainsi les producteurs à amener assez d'igname dans le marché et petit à petit, ils commencent les achats. Le mercredi, le marché est inondé d'igname. Les achats continuent tout doucement jusqu'aux environs de midi. A partir de ce moment, les commerçants se retirent, tiennent une réunion et décident de casser les prix si non, ils n'achèteront plus. Ils viennent proposer ces prix aux producteurs qui le plus souvent sont obligés de céder. En effet, dans le cas où ils ne cèderaient pas, ils seraient contraints de repartir chez eux avec leur produit. Or vu le coût de transport de l'igname qui représente un des freins importants de la commercialisation de cette culture, ils ne peuvent se permettre de prendre une telle décision. Alors malgré eux, ils sont obligés de vendre.

De plus l'absence d'un arbitrage entre les producteurs et les acheteurs d'igname fera que les prix connaîtront de grandes baisses avec une augmentation de la production la conséquence sera la diminution des marges de production au niveau des paysans.

En définitive, pour la plupart des spéculations, les marges trouvées risqueraient d'être supérieures à celles que les paysans peuvent potentiellement obtenir.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld