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Economie des systèmes de production intégrant la culture de l'igname en zone cotonnière : une analyse des contraintes par un modèle de programmation linéaire. Etude de cas du village Alawénonsa (commune de Glazoué)

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par Yao Antoine ADIDEHOU
Faculté des Sciences Agronomiques/ Université d'Abomey-Calavi - Ingénieur Agroéconomiste 2004
  

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6.4- ESTIMATION DES PARAMETRES D'EFFICACITE

Il s'agit de quelques paramètres qui rendent compte de l'effort de travail des producteurs. Ces paramètres sont : la marge nette de l'exploitant et de sa famille, le revenu agricole par actif agricole familial, le revenu agricole par journée de travail et le revenu agricole par membre de

66 ménage. Ces paramètres permettront de voir si les efforts consentis par les producteurs sont compensés par les gains obtenus

Pour y parvenir, les autres coûts non encore pris en compte ont été d'abord estimés avant de passer aux paramètres en question.

6.4.1- Estimation des autres coûts liés à la production

Il s'agit des amortissements, des coûts de transport, des intérêts sur crédit et du salaire des ouvriers permanents.

· Coûts fixes

Dans la production agricole, les exploitants utilisent certains outils de travail durant plusieurs cycles de production. Au nombre de ces outils, figurent ici : la hache, la pioche et le fer à limer. Ces différents matériels doivent être amortis au cours de chaque année de production. Un amortissement linéaire a été adopté conformément à la durée d'utilisation de chaque équipement.

Tableau 26 : Présentation des coûts fixes moyens

Systèmes de culture

A

B

C

D

Ensemble

Coûts fixes moyens annuels

1676,042

2036,8

1675

849,667

1768,113

Coûts fixes moyens / ha

148,024

170,542

106,591

134,983

151,943

 

Source : Enquêtes, 2004

De ce tableau 26, il faut retenir que les provisions pour amortissements sont peu différentes suivant les systèmes de cultures. Ces provisions sont si faibles qu'on pourrait même les négliger.

· Salaires de la main-d'oeuvre permanente et intérêt sur crédit

Ces coûts ont été estimés de la même manière que les coûts fixes ou encore les coûts des outils utilisables durant une seule année de production.

· Charges de transport

Les charges de transport correspondent au coût de déplacement des produits du village au marché de Glazoué. Bien que les paysans ne vendent pas uniquement sur ce seul marché, il s'agit du marché le plus éloigné du village, et en plus, ce sont les prix des produits sur ce marché qui ont été utilisés pour déterminer les marges de production. Les prix unitaires sont calculés à partir du rapport entre le prix du transport du sac de chaque produit et une estimation de la capacité du sac. Le tableau 27 présente les prix unitaires de transport des différents produits agricoles.

Tableau 27 : Coûts de transport unitaire des produits agricoles en francs CFA par Kg

67

Produits

Prix unitaires

Produits

Prix unitaires

Igname

10,000

Niébé

6,250

Maïs

7,142

Soja

6,250

Riz

8,333

Voandzou

7,810

Arachide

6,250

Sésame

8,333

 

Source : Enquêtes, 2004

6.4.2- La marge nette

Il s'agit du revenu agricole de l'exploitant après une année de production. C'est le revenu du ménage après déduction de toutes les charges. C'est le fruit du travail familial en une année. Il permet d'apprécier l'apport de chaque système de culture à la formation du revenu du ménage. Les tableaux 28 et 29 présentent respectivement les marges nettes par système de cultures et par spéculation.

Tableau 28 : Marge nette par système de cultures en 2003

Marge nette

A

B

C

D

Ensemble

Marge totale

1.325.193,00

1.118.972,30

630.566,36

356.224,33

1.044.763,80

Marge par Ha

88.498,26

87.459,12

48.286,37

42.347,10

78.343,21

 

Source : Enquêtes, 2004

Dans l'ensemble le producteur et sa famille pourraient gagner en moyenne 78.345 francs CFA sur un hectare de son exploitation par la production végétale (tableau 28). Toutefois, ce revenu net par hectare varie beaucoup d'un système de culture à un autre. En effet, les revenus agricoles nets à l'hectare des systèmes A et B font plus du double de ceux des systèmes C et D. Cette importance de ces marges est sans doute à imputer à la production de l'igname dans ces deux premières catégories, à l'opposé des deux autres catégories qui n'en produisent pas. Le tableau 30 montre les marges nettes par spéculation. On peut retenir de ce tableau :

- Les spéculations qui contribuent à placer la catégorie A en tête par rapport à la marge nette

sont d'abord l'igname et le maïs, ensuite l'arachide et le soja et enfin le sésame.

- Pour la catégorie B, l'obtention d'une marge nette élevée est le fait d'abord de l'igname et de

l'arachide, ensuite du maïs et du soja et enfin du riz. Cette catégorie a une marge nette très

proche de celle de la catégorie A, bien que les paysans présents ne cultivent pas le coton.
- Les catégories C et D qui ne produisent pas l'igname tirent une grande partie de leur marge

nette de la culture du voandzou et du maïs. Ces deux catégories ont des marges nettes non

négligeables pour le niébé (elles ont les meilleures marges nettes/ha pour cette spéculation).

La catégorie C présente la marge nette par arachide la plus élevée de toutes les catégories.

68 Cela signifie donc que cette catégorie s'investit beaucoup dans la production de cette spéculation.

- D'une manière générale, les spéculations qui ont les marges/ha les plus élevés sont dans l'ordre décroissant l'igname, le riz, le voandzou, l'arachide, le soja et le maïs. Mais, Le riz et le voandzou ne sont pas très représentatifs car cultivés par peu de producteurs. Ce qui permet de retenir l'igname, l'arachide, le soja et le maïs. Ces quatre cultures font aujourd'hui parti des principales cultures de la région auxquelles les producteurs accordent assez d'importance.

- Le coton et le niébé ont les marges les plus faibles et de ce fait contribuent peu au revenu.

Il est à retenir que l'igname est la spéculation la plus rentable de toutes les spéculations et celle qui contribue le plus au revenu agricole du ménage. En effet, l'igname contribue à plus de 37% de la marge nette totale. Sa participation au revenu dépasse de loin celle des autres spéculations. La marge nette par hectare de l'igname équivaut respectivement à 12,79 ; 11,17 ; 5,20 ; 4,95 ; 4,50 ; fois celle du coton, du niébé, du maïs, du soja et de l'arachide qui sont les autres cultures principales de l'exploitation agricole. L'igname est la spéculation la plus rentable de l'exploitation agricole. L'hypothèse H2 de la recherche se trouve donc confirmée et par conséquent, l'igname est la spéculation la plus rentable des systèmes de production.

Des résultats similaires sont obtenus par des études antérieures notamment celles effectuées par l'INRAB (1999) et Adégbidi (2003). En effet, dans une étude économique de la production de l'igname, menée en 1999, l'INRAB a montré que l'igname peut faire dégager des profits théoriques non négligeables à l'hectare. Suivant les localités, l'étude a révélé que le profit peut varier entre 350.500 et 542.500 francs CFA. L'étude réalisée par Adégbidi (2003), dans le village de Bagou révèle que l'igname est une culture très rentable dont la marge dépasse de loin celle du coton auquel les paysans attribuent plus de la moitié de la surface totale emblavée.

Selon la première étude, la réalité est tout autre car les superficies emblavées par exploitation sont petites et les rendements sont faibles (7 à 13 tonnes) par rapport aux potentiels (20 à 30 tonnes). Ainsi en dépit de ses performances sur le plan économique, la production de l'igname est tributaire d'un certain nombre de contraintes majeures, notamment le manque ou l'insuffisance de terres fertiles, l'insuffisance de semenceaux de bonnes qualités et l'action néfaste des nuisibles (INRAB, 2001).

Quant à la seconde étude, elle révèle qu'en se basant sur les prix de marché pour évaluer les marges de production, il n'est pas certain qu'on puise être en mesure de comprendre la logique qui guide le paysan dans ses choix et ses combinaisons (Adégbidi, 2003). Cette étude aboutit aussi à la conclusion suivant laquelle, il existe des contraintes qui limitent la production de l'igname. Au nombre de celles-ci, l'auteur a souligné la nécessité pour le paysan d'avoir accès

69 à des friches ou des jachères de longues durées pour pouvoir installer sa plantation d'igname ou encore, l'accès à la main-d'oeuvre pendant certaines périodes critiques.

La supériorité de la rentabilité de l'igname peut t-il amener à affirmer que les systèmes de production à base d'igname sont économiquement les plus efficaces ?

Les systèmes de cultures A ( igname et coton) et B (igname sans coton) présentent en effet, les marges nettes agricoles totales les plus élevées. Les marges nettes de ces deux systèmes de cultures font respectivement 2,10 et 3,72 puis 1,77 et 3,14 fois celles des systèmes de cultures C et D. Ce même constat est fait au niveau de la marge nette par hectare. En effet, les marges nettes par hectare des systèmes de cultures A et B font ici respectivement 1,83 et 1,81 puis 2,04 et 2,06 fois les marges nettes des systèmes de cultures C et D. Il est donc clair que les systèmes de cultures à base d'igname sont ceux qui obtiennent les marges de production les plus élevées.

Tableau 29 : Marge Nette (MN) par spéculation

A B C D Ensemble

MN totale

MN / Ha

MN totale

MN / Ha

MN totale

MN / Ha

MN totale

MN / Ha

MN totale

MN / Ha

68.335,46

32625,38

0,00

0,00

39.502,04

14281,97

0,00

0,00

59.560,07

27.042,60

513.351,17

229.675,72

431.582,91

349.983,19

0,00

0,00

0,00

0,00

463.492,48

345.960,72

167.013,79

73.769,40

169.286,67

70.805,47

77.557,22

46.216,54

25.729,29

68.643,20

150.125,64

69.837,19

127.075,61

52.777,82

82.098,39

40.418,18

49.321,05

36.500,57

38.375,39

29.569,97

89.562,38

43.138,49

305.550,34

80.8.35,34

183.331,51

59.398,40

136.487,73

50.517,88

154.742,46

84.194,68

211.343,77

66.564,61

170.418,83

82.911,11

211.117,76

79.060,28

270.992,04

82.889,15

57.443,44

42.128,84

194.276,20

76.953,61

79.226,96

29.296,04

53.830,13

30.945,59

87.615,69

37.810,80

60.147,60

27.432,84

67.547,72

30.958,00

0,00

0,00

52.325,67

95.446,78

165.218,16

140.225,58

136.447,07

108.800,87

103.976,74

112.598,73

92503,69

138.730,00

120.195,36

207.212,71

51.517,76

129.544,41

0,00

0,00

107.574,31

183.619,69

 

Cultures

Coton Igname Soja Sésame Maïs Arachide Niébé Voandzou Riz

Source : Enquêtes, 2004

6.4.3- Revenu agricole par journée de travail

Ce revenu est obtenu en faisant le rapport entre la marge nette à l'hectare et le nombre de journées de travail nécessaire pour réaliser cette marge. Le nombre de journées de travail est la somme de contraintes exigées par les différentes activités culturales ou par système de cultures. Les tableaux 30 et 31 indiquent respectivement les contraintes techniques de la production d'un hectare de chaque spéculation et les revenus pas spéculation et par système de cultures.

Il faut retenir du tableau 30 que l'igname est la spéculation qui exige le plus de travail. Elle est suivie par le coton et le riz. Par rapport à la contrainte de main-d'oeuvre, ces trois cultures pourraient alors êtres concurrentes dans l'exploitation agricole. Etant donné le manque de terre pour cultiver le riz, ce serait donc l'igname et le coton qui seraient concurrentes si nous prenons en compte la contrainte de travail.

Tableau 30 : Contraintes techniques liées à la production d'un hectare de cultures

Spéculations

Main-d'oeuvre/ha

Spéculations

Main-d'oeuvre/ha

Coton

112

Arachide

62

Igname

208

Niébé

53

Soja

68

Voandzou

70

Sésame

53

Riz

100

Maïs

62

-

-

 

Source : Enquêtes, 2004

L'examen du tableau 32 montre peu de différence entre le revenu agricole par journée de travail. Les cultures qui présentent les revenus les plus élevés sont l'igname, le riz, et le voandzou. Le coton, le niébé et le sésame ont un revenu par journée de travail inférieur à 1000 francs CFA.

Tableau 31 : Revenus agricoles par journées de travail

Cultures

A

B

C

D

Ensemble

Coton

291,30

0,00

127,52

0,00

241,45

Igname

1633,06

1682,45

0,00

0,00

1663,27

Soja

1084,84

1041,26

679,65

1009,46

1027,02

Sésame

995,80

762,60

688,69

557,92

813,93

Maïs

1303,79

957,93

814,88

1357,85

1073,62

Arachide

1295,48

1135,32

1295,14

658,26

1202,40

Niébé

552,75

583,88

713,41

517,60

584,11

Voandzou

0,00

1363,52

2003,22

1554,30

1608,55

 

Riz 1387,30 2072,15 1295,44 0,00 1836,20

Source : Enquêtes, 2004

En considérant que le revenu par journée de travail est celui qui exprime le mieux les efforts de production de l'exploitation, on peut constater qu'en dehors du coton et du niébé qui ont des revenus trop bas, les autres sont acceptables dans l'ensemble. Les résultats montrent aussi que, par rapport à ce paramètre, l'igname ne présente plus une nette supériorité comparativement aux autres cultures. Le paysan pourrait alors gagner le même revenu en emblavant une grande superficie des autres cultures si la terre ne constitue pas une contrainte pour lui.

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