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Les fondements ontologiques de la liberté dans l'etre et le néant de Jean-Paul Sartre

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par Jean-Merci ENDJIKESSE
Grand Séminaire Spiritain International Père Daniel BROTTIER de Libreville - Licence 2009
  

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I.1 #177; 3tisIntation AGIAl'êttIAItAGIAl'otiginIAGuAnéant.

L'rtre est une réalité vécue par la conscience. La négation c'est "la faculté consistant à apporter des jugements pour établir une comparaison entre le résultat escompté et le résultat obtenu". Ce qui signifie, en d'autres termes, que la réalité ne surgit pas en tant qu'elle est investie, elle est toujours séparée de ce qu'elle n'est pas et c'est dans le mouvement « d'interrogation qui traverse tout, que s'organise l'etre dans le monde».3 Or, le concept de « Néant » revêt plusieurs définitions variant avec les courants de pensée. De son étymologie latine "non nihil", le mot signifie "contraire de quelque chose''4 ; et ce mot fut employé par les présocratiques, en particulier Parménide qui l'assimile au "non-être" avec son fameux énoncé : « l'etre est, le non-etre n'est pas a». En d'autres mots, pour l'Eléate, le néant est ce qui n'est rien. Il est identifié à "l'Un" supérieur à "l'Etre". Au fil des siècles, la conception du néant a encore réapparu, précisément dans la pensée chrétienne, de manière décisive dans la formulation mrme de l'idée de la création qui consiste à conférer l'existence « à partir du néant » "ex nihilo". Pour les chrétiens donc, le caractère fini des créatures est justement le signe de leur provenance du néant. Chaque courant ou tendance philosophique donne une conception particulière du néant. Ainsi, le philosophe idéaliste Hegel, qui se réclame de l'opposition parménidienne de l'rtre et du néant, développe la thèse de leur identité à partir du moment oil

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M. HEIDEGGER, L'Etre et le temps, Paris, Gallimard, 1964, p.41.

3 J.P. SARTRE, L'être et le néant, essai d'ontologie phénoménologique, Paris, Gallimard, 1943, p. 41.

4 L.M MORFAUX, Vocabulaire de la philosophie et des sciences humaines, Paris, Armand Colin, 1996, p. 235.

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on les pense comme indéterminés. Pour sa part, Heidegger, notamment dans : Qu'est-ce que la métaphysique ? (1929), considère le néant comme ce qui n'est ''rien à l'étant" en ce qu'il ne se confond avec aucun « étant » particulier. Bref, l'idée du néant dépend donc du courant philosophique dans lequel on se situe.

De ce point de vue, notre préoccupation ici est de retrouver le rapport qui existe entre l'rtre et le néant. Est-t-il possible, dans cette recherche, de traiter le néant séparé de l'~tre ? Ce serait plonger dans l'abstrait. Car, pour reprendre M. Laporte : « l'on abstrait, lorsqu'on pense à l'état isolé ce qui n'est point fait pour exister isolement ; le concret, par opposition, est une totalité qui peut exister par soi-seule »5 telle une chose temporo-spatiale avec toutes ses déterminations. En ce sens, et puisqu'elle recèle une origine ontologique, la conscience est un abstrait, et réciproquement le phénomène est aussi un abstrait puisqu'il doit ''paraître à l'etre". Le seul concret c'est ''l'homme-dans-le-monde : l'etre-dans-le-monde heideggérien". Et toute démarche visant à saisir cette relation phénoménologique entre l'homme et le monde commence par l'abstrait. Ceci, non pas par une simple sommation des éléments constitutifs du concret. Alors pour pouvoir découvrir cette totalité qu'est l'homme, il suffit de procéder par des interrogations du genre : 1° Quel est le rapport synthétique que nous nommons "Etre-dans-lemonde" ? Que doivent etre l'homme et le monde pour que le rapport soit possible entre eux?6 Ces deux questions sont jà l'évidence complexes et complémentaires. Les réponses à celles-ci nécessitent une sérieuse analyse des conduites humaines, des conduites de l'Hommedans-le-monde, en tant que réalités objectivement saisissables et non comme des affections subjectives qui ne se découvriraient qu'au regard de la réflexion. Seule pareille démarche peut nous dévoiler à la fois l'homme, le monde et les relations qui les unissent.

Les conduites humaines sont à prendre dans toute leur diversité : par exemple, je constate mon attitude en tant que l'homme que je suis dans une attitude interrogative devant l'rtre, et je m'interroge : « est-il une attitude qui puisse me révéler le rapport de l'homme avec le monde ? »7. Cette question, non seulement est objective puisque n'importe qui peut aussi la poser, mais elle est aussi indifférence aux signes qui l'expriment. En ce sens, elle est à considérer comme une attitude humaine pourvue de sens. Mais que me révèle-t-elle ?

5 M. Laporte cité par J.P. SARTRE, L'etre et le néant, essai d'ontologie phénoménologique, Paris, Gallimard,

1943, p. 38

6 Ibid.

7 Ibid.

La question me dévoile trois dimensions transcendantales de l'tre : l'etre questionnant, l'etre questionné et l'etre de ce sur quoi on questionne. De ce fait, la possibilité de réponse est aussi variée. Le questionnant attend du questionné une réponse, un dévoilement de son être ou de sa manière d'tre. Ce dernier peut répondre par ''l'affirmatif'' ou par "le négatif''; c'est de ces deux possibilités de réponse objective et contradictoire que naît, par principe, la question de "l'affirmation" ou de "la négation". Admettant que cette réponse soit négative, cela suppose qu'on accepte d'rtre mis en face de la non-existence de l'rtre ou d'une telle conduite. Car c'est l'rtre qui me donne cette réponse et c'est donc lui qui me dévoile la négation.

Le questionnant se trouve ici dans une possibilité permanente et objective d'une réponse négative et se pose par là-même comme en état de "non détermination", car ne sachant pas si la réponse du questionné sera affirmative ou négative.8 On se retrouve ainsi en présence de deux "non-êtres" : le non-être du savoir en l'homme et la possibilité du non-rtre dans l'rtre transcendant menant par la suite jà l'existence d'un troisième élément : « la vérité » qui, en tant que différenciation de l'tre introduit un troisième non-être comme déterminant la question, le non-être de la limitation. Et toute interrogation aussi métaphysique soit-elle est conditionnée par ce triple non-être. Et enfin, c'est le non ~tre qui circonscrit la réponse de l'tre questionné par cette réponse, on peut trouver l'tre comme « cela » et « non autrement » ou en dehors de « cela », « rien »9.

:

La négation se présente, pour ainsi dire, comme la qualité d'un jugement questionnant sur la présence d'une chose et sur le pourquoi de l'absence d'une autre. Tous ces jugements subjectifs et négatifs sont assimilés rigoureusement au jugement affirmatif.

Quant au néant, il tire son origine de ces jugements de la négation. Il opère une union entre l'rtre et le non-être.10 ,Il faut admettre que l'rtre qui est abstrait est la manifestation de l'existant avec son essence. Nous pouvons illustrer cette idée, avec Sartre, comme ceci : si je pense qu'il y a cent francs dans mon sac et que j'en trouve cinquante, cela ne signifie pas que ma pensée n'ait pas découvert le non-rtre des cents francs, mais c'est parce que dans ma conscience je me suis posé la question de savoir pourquoi il y a cinquante francs au lieu de cent francs. Ma conscience rend de la sorte présent l'rtre abstrait des cent francs par la découverte des cinquante francs qui le composent. C'est pourquoi Sartre affirme que « le non-être apparaît

8 Ibid., p. 39.

9 Ibid., p. 42.

10 Ibid., p. 16.

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toujours dans les limites d'une attente humaine. Il serait donc vain de nier que l'on ne découvre pas les non-titres comme des structure du néant et l'origine de la négation »11.

Ainsi, selon Sartre, la condition qui rend possible la négation c'est que "le néant hante l'etre qui est pleine positivité". Cela signifie que l'rtre en effet n'a pas besoin du néant pour se concevoir, il peut exister sans la "trace du néant'' mais que ce néant ne saurait avoir qu'une « existence d'emprunt ; c'est donc de l'etre qu'il prend son etre, son néant d'être ne se rencontre que dans ses limites et la disparition totale de l'etre. Elle ne serait pas que l'avènement du règne du non-etre, mais aussi de l'évanouissement concomitant du néant, il n'y a de non-etre qu'à la surface de l'etre ».12

Tout compte fait, et au regard de ce qui précède, Sartre pose la question de l'tre conçu comme un type de la conduite humaine. Il reconnaît à travers l'illustration ci-dessus que si la négation n'existait pas, aucune question ne saurait ~tre posée sur l'rtre, que cette négation envisagée nous renvoie au néant comme son fondement réel et son origine. En plus, pour qu'il y ait de la négation dans le monde et pour que nous puissions nous interroger sur l'tre, il faut que le néant soit donné de quelque façon13. C'est en ce sens que l'auteur de l'Etre et le Néant conçoit le néant en dehors de l'tre dont seul l'homme est la réalisation complète. Cependant, on peut se demander si l'rtre garde le mrme rapport avec le néant, lorsqu'on aborde le néant d'un point de vue dialectique et d'un point de vue phénoménologique ou si alors ce rapport change.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway