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Conditions de vie et connaissances du VIH/SIDA dans le groupe d'à¢ges 20-34 ans en milieu rural ivoirien selon l'EIS-CI 2005

( Télécharger le fichier original )
par Kouamé Aly Serge KOUASSI
ENSEA - Ingénieur des Travaux Statistiques 2008
  

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II.1.4. Test de l'hypothèse IIA

Il existe deux tests pour vérifier l' hypothèse nulle de « independ ance of Irrelevant alternatives » (IIA). Ces sont les tests de Hausman et de S mall-Hsiao. Le principe du test est de montrer si oui ou non deux alternatives m et n sont complètement indépendantes des autres alternatives. S i tel est le cas, on parlera de « independance of irrelevant alternatives », c'est-à-dire que les autres alternatives n'affectent pas le calcul des Odds ratios entre m et n.

Tab leau 15 : tests d'indépend ance des alternatives n on pertinentes

Hausman tests

of

H0 : IIA

IIA assumption

Omitted | chi2 df P>chi2 evidence

mauvaise

|

-2.955

22

---

---

non_info

|

-4.651

22

---

---

bonne_co

|

11.440

22

0.968

for Ho

---------+------------------------------------

S mall-Hsiao tests of

IIA assumption

----------------------------------------------

Omitted | lnL(full) lnL(omit) chi2 df P>chi2 evidence

mauvaise |

-421.225

-411.897 18.656

22

0.666

for Ho

non_info |

-353.906

-341.973 23.866

22

0.354

for Ho

bonne_co |

-169.409

-156.681 25.457

22

0.276

for Ho

---------+---------------------------------------------------------

-------------------------------------------------------------------

Source : EIS-CI 2005, nos calculs

CHENG et LONG (2005) ont montré que le test S mall-Hsiao est plus puissant que celui de Hausman (si n>500 ). Ainsi on conclut qu'il y'a assez d'évidence pour accepter l'hypothèse IIA. En d'autres termes en supprimant ou en ajoutant d'autre alternative (à CONNAIS) cela n'affectera en rien les odds ratios entre deux modalités.

III. Présentation et interprétation des résultats Nous avons pris la modalité «bonne connaissance » comme référence; les risques relatifs s'interprètent donc comme la probabilité pour un jeune d'avoir un niveau de connaissance «non informé», «mauvaise connaissance» relativement à la probabilité de se retrouver dans le type de connaissance « bonne ».

III.1. Interprétation par les coefficients

Dans l'interprétation des coefficients d'un modèle logistique, seul importe le signe de ces coeffi- cients affectés à chaque variable explicative. En l'espèce, l'analyse de l'annexe 7 nous révèle des résultats importants dans le sens de nos hypothèses. En effet relativement à la catégorie « bonne connaissance » :

Ø La probabilité d'avoir de mauvaises connaissances en matière de VIH/SIDA, décroit, d'une part avec le niveau d'instruction, l'âge, la taille des ménages, la propension à lire les journaux, le sexe, la situation matrimonial, la possibilité de dormir sous des moust i- quaires et la possession de l'électricité, d'une radio ou d'une voiture. D'une a utre part cette probabilité augmente selon le niveau de vie (quintile de bien être économique), l'adduction en eau, la religion, le type de toilette et la détention d'un téléphone, d'un ré- frigérateur, d'une télévision ou d'une moto.

Ø La probabilité de ne pas être informé sur le VIH/SIDA se renforce par l'âge, la religion, la taille des ménages, l'état matrimonial, la possibilité de dormir sous des moustiquaires, la propension à lire les journaux, la possession de l'électricité, du téléphone, de vélo, de mo- to. D'un autre côté, cette probabilité baisse avec le niveau d'instruction, l'approvisionnement des individus en eau, les types de toilette, le niveau de vie, l'occupation et la détention de patrimoine (radio, télé, frigo, voiture).

De prime abord, on constate que le niveau d'instruction réduit les mauvaises connaissances et

améliore le niveau d'information des personnes non informées. En claire plus un jeune acquiert de l'instruction, plus sa propension à connaitre le VIH/SIDA augmente. On note aussi que plus le niveau de vie s'élève plus les individus pourvus de préjugés s'enferment dans leurs idées et plus ceux ne disposant d'information s'instruisent. Il en est de même de la taille des ménages

d'origine, de l'âge, de la situation matrimonial, de la capacité à détenir des biens meuble s (radio, télé, voiture, téléphone, etc....). En somme le niveau de vie et les structures sociales affectent les connaissances en matière de VIH/S IDA des jeunes ruraux en Côte d'Ivoire (H1 et H2). Mais avant d'admettre ces premiers résultats comme valeurs comptant il s'impose à nous d'analyser les rapports de cote (odds ratios) pour confirmer ou infirmer ces premières conclusions.

III.2. Interprétation par les odds ratios

Le tableau 16 présente l'éventail des odds ratio. Les paramètres de chaque modalité (pour une variable donnée) sont associés aux deux catégories de connaissance, hormis la catégorie de réfé- rence (bonne connaissance). Ces paramètres mesurent l'effet de chaque variable explicative (en fait de chaque modalité d'une variable) sur l'appartenance à l'une des catégories de connaissance plutôt qu'à la catégorie de référence. Tous les calculs et analyses sont effectués toute chose égale par ailleurs et les commentaires du paragraphe suivant sont fait relativement à la catégo rie de référence « bonne connaissance ».

De façon concrète, un jeune de niveau secondaire a 64% (0,365-1) moins de risque 12 que celui

n'ayant aucun niveau d'instruction (au seuil de 5%) d'avoir de mauvaises connaissances en ma- tière de VIH/SIDA tandis qu'un jeune de niveau primaire a 41% (0,59 -1) moins de risque que celui n'ayant aucun niveau d'instruction de ne pas être informé sur le VIH/SIDA. En plus, d u point de vue des commodités de vie, un individu possédant une radio a 50% moins de risque que celui qui n'en détient pas de ne pas être informé sur la pandémie pendant que celui qui dispose d'une moto a 82% plus de risque que celui qui n'en possède pas d'être mal informé. Dans cette logique, un individu possédant un téléphone a 152% plus de chance que celui qui n'en détient de ne pas être informé sur le VIH/S IDA. Enfin un individu qui s'alimente à partir d'un puits ouvert a une propension 1,95 plus élevé qu'une personne s'alimentant à l'eau de robinet d'être mal info r- mé sur le VIH/S IDA plutôt que d'avoir de bonnes connaissances. Cette propension s'élève à 2,03 lorsqu'on passe de l'eau de robinet à l'eau de surface comme source d'eau de co nsommation. Concernant l'influence des structures sociales sur les connaissances en matière du VIH/SIDA, on remarque que les musulmans ont 205% plus de chance que les catholiques de ne pas être informé

sur le VIH/SIDA pendant que les animistes ont une propension 3,24 fois plus élevée que les ca-

12 Le ri s que i ci , fa i t référence à la noti on de s us cepti bili té

tholiques de ne pas connaitre le VIH/S IDA. O n note aussi que les personnes vivant e n couple ont une propension 1,38 fois (au seuil de 10%) plus élevée que les célibataires d'appartenir à la caté- gorie « non informé ». en outre, plus la taille des ménages augmente moins les individus qui y vivent s'éloignent de la catégorie « bonne connaissance ». en effet, les individus vivant dans les ménages de taille compris entre 5 et 9 ont 26% moins de risque que ceux vivant dans les ménages d'au plus 4 personnes de ne pas être au fait du VIH/SIDA. La situation est similaire en comp a- rant, du point de vue des mauvaises connaissances, les individus des ménages de taille au plus égale à 4 et ceux de taille compris entre 10 et 14. O n note aussi que les femmes sont moins expo- sées aux mauvaises connaissances que les hommes.

Du point de vue du niveau de vie, les pauvres ont 38% moins de chance que les plus pauvres de ne pas avoir d'informations sur le VIH/SIDA. Et puis, un fait remarquable est à relever : plus la fréquence de lecture des journaux/magazine s moins l'individu concerné est exposé au risque d'une mauvaise connaissance du VIH/SIDA.

En définitive, bien que certaines variables explicatives (type de toilette, groupe d'âge, etc....)

n'aient pas d'effet sur l'appartenance à une catégorie de connaissance en matière de VIH/SIDA, on peut affirmer, au vue l'analyse précédente et de celle du tableau 16, que le niveau de vie des jeunes et les structures sociales affectent leurs connaissances en matière de VIH/SIDA d'où H1 et H2.

Tab leau 16 : présentation des résultats de l 'estimation après le di agn ostic 13

Variables explicatives

Variable d'intérêt

Libellés

modalités

mauvaise connaissan ce

non informés

Odds ratio

Odds ratio

Niveau

d'instruction

Aucun

Référence

Primaire

1,042 ns

0,59**

Second aire

0,365**

0,15***

Sup érieur

0,000 ns

0,00 ns

Source d'eau de

con sommation

Eau de robin et

Référence

Eau de p uits ouverts

1,95***

0,81 ns

Puits p rotégés

1,52*

0,63**

Eau de surface

2,03**

1,03 ns

Autres

6,65 ns

0,00 ns

Groupe s d'âges

20-24

Référence

25-29

0,89 ns

0,98 ns

30-34

1,12 ns

1,08 ns

Type de toilette

Chasse d'eau

Référence

Fosses/latrines rudimentaires

2,06 ns

2,25 ns

Fosses/latrines amélior ées

2,52 ns

1,28 ns

Pas de toilettes/nature

2,08 ns

1,48 ns

A l'électricité

Non

Référence

13 Après l e dia gnos tic 190 i ndi vi dus ont été enl evé da ns l 'es ti ma ti on du modèl e défi ni ti f (a nnexe 7)

 

Oui

0,78 ns

1,04 ns

A une radio

Non

Référence

Oui

0,82 ns

0,50***

A une télévision

Non

Référence

Oui

1,07 ns

0,80 ns

A un réfrigéra-

teur

Non

Référence

Oui

2,15*

1,19 ns

A un vélo

Non

Référence

Oui

1,27 ns

1,27 ns

A une mo- to/ scoo ter

Non

Référence

Oui

1,82***

1,70***

A une voi- ture/camion

Non

Référence

Oui

0,134**

1,07 ns

Matériau du sol

M atériau naturel

Référence

M atériau rudimentair e

0,00 ns

0,93 ns

Plancher fin i

1,01 ns

1,13 ns

religion

Catholique

Référence

Protestant

0,94 ns

1,13 ns

Autres religions chr étiennes

0,97 ns

1,7 ns

M usulman

1,18 ns

3,05***

Animiste, sans religion

1,00 ns

3,24***

Autres religions

1,90 ns

1,06 ns

Taille des mé- nages

Au p lus égal à 4

Référence

Entre 5 et 9

0,88 ns

0,74*

Entre 10 et 14

0,61*

0,94 ns

Sup érieur ou égal à 15

0,63 ns

1,12 ns

A un téléphone

Non

Référence

Oui

2,05*

2,52**

Quintile de bien-

être économique

Le p lus p auvre

Référence

Le p auvre

0,889 ns

0,62*

moy en

1,10 ns

1,05 ns

Le rich e

0,90 ns

0,82 ns

Le p lus riche

1,42 ns

0,32 ns

Etat matrimonial

Célibatair e

Référence

M arié/ en union libr e

0,81 ns

1,38*

Sép aré, divorcé, veuf

1,16 ns

0,64 ns

Dort avec mou s- tiquaire

Non

Référence

Oui

0,60**

1,02 ns

occupation

Sans occup ation

Référence

Professeur, directeur, in gé-

nieurs etc....

0,00 ns

0,00 ns

Emp loy é de bureau

1,38 ns

0,00 ns

Commerçant

1,01 ns

0,63*

Agricu lteur indép endant

0,55**

0,85 ns

Emp loy é agrico le

0,94 ns

0,30**

Prestataire de services

0,74 ns

0,30**

Ouvriers

0,62 ns

0,44 *

Autres occup ations

3,35 ns

0,00 ns

Ne sait p as

1,66 ns

0,00 ns

sexe

Homme

Référence

Femme

0,71*

1,24 ns

Lire un journal

Presque tous les jours

Référence

Au moins 1 fois/semain e

0,34**

0,17 ns

M oins d'1 fois/semaine

0,11***

0,60 ns

Pas du tout

0,21***

1,68 ns

Ne sait p as lire

0,22***

1,64 ns

La catégorie bonne conn aissance est la réferen ce

Source : EIS-CI 2005, nos calculs

ns =non significatif ***=sign ificatif à 1%

**=significatif à 5% *=signif icatif à 10%

IV. Recommandations et limites de l'étude

Notre étude a abouti à des résultats majeurs. Toutefois il faut noter que cette étude co m- porte des limites. Mais malgré ces insuffisances ne ternissent en rien la pertinence des reco m- mandations auxquelles notre étude aboutit.

IV.1. Limites de l'étude

Nous admettons que notre étude, comme toute activité humaine, souffre de quelques insuff i- sances.

Premièrement, nous avons supposé que les connaissances en matière de VIH/SIDA se limitaient à celles que nous avons décrites et utilisées au chapitre 1 de la dernière partie. Cette hypothèse de travail est très restrictive sachant qu'il existe, par exemple, d'autres voies de transmission (sa n- guine...) et donc d'autres formes de connaissance. Mais l'indisponibilité de ces autres forme s de connaissances dans la base n'a pas permis leurs prises en compte dans notre analyse. Deuxièmement, les variables reflétant les conditions de vie ne sont pas exempts de tout cr i- tiques. Par exemple, des variables sur de l'habitation traitant assez bien des conditions de vie a u- raient mieux expliqué les connaissances des ruraux.

Troisième ment, nous reconnaissons que nos résultats pourraient pu influencer par le nombre relativement élevé d'observations aberrantes (outliers) que nous avons e xclues de l'analyse.

IV.2. Recommandations

Au sortir de cette étude sur l'influence des conditions de vie des jeunes sur les connaissances en matière de VIH/SIDA en milieu rural ivoirien on constate que nos hypothèses de travail sont e f- fectivement vérifiées. Les conditions da ns lesquelles vivent les jeunes influencent les connais- sances qu'ils ont de la maladie du siècle. De façon plus précise, le niveau d'études du jeune, son occupation, sa situation matrimoniale, son sexe, la taille des ménages où il vit, son niveau de vie etc.... influencent sa perception et ses connaissances en matière de VIH/SIDA. Dans ce cadre en validant notre modèle on est en mesure de faire des recommandations. Ces recommandations

portent sur les conditions d'une plus grande efficacité et d'une plus grande durabilité des pro- grammes de lutte contre le VIH/SIDA.

Premièrement, puisque l'environnement familial influence les connaissances en matière de VIH/SIDA, les ONG (nationales et internationales) et les autres organismes engagé s dans la lutte contre le VIH/SIDA doivent insister sur les actions communautaires notamment à travers le re n- forcement des programmes d'IEC (information-éducation-communication) au niveau des cellules familiales rurales.

Deuxièmement, l'état ou les conseils généraux doivent s'évertuer à améliorer le niveau de vie en milieu rural en mettant en place des programmes créateurs de richesse (« plantations clé en main », coopératives...) en vue de favoriser d'insertion économique des jeunes.

Troisième ment, améliorer l'éducation de la population rurale et surtout de sa jeunesse à travers :

ü Un accroissement des investissements éducatifs (construction d'école, formation de pe r-

sonnel...) en milieu rural ;

ü Une sensibilisation accrue et ciblée (selon le sexe, la religion, le niveau d'instruction...)

sur le VIH/SIDA ;

ü Une formation des responsables des confessions religieuses sur le VIH/S IDA ;

ü Une promotion en milieu rural du concept ABC (abstinence, comportement, utilisation des préservatifs).

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore