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Analyse des performances commerciales de l?Afrique et de son intégration au commerce international

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par Erik Vekamenako Vengo
Université Protestante au Congo - Licence en Economie Monétaire et Internationale 2006
  

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Section 2. Approche théorique du commerce internationale

1. Cadre classique traditionnelle

Les auteurs classiques de l'analyse économique justifient les échanges internationaux au nom de l'allocation optimale des ressources au niveau mondial. En effet, l'analyse des relations économiques internationales répond à la même problématique que celle développée dans un cadre national : comment satisfaire un maximum de besoins avec des ressources limitées.

1.1. La théorie des avantages absolus

1.1.1. La théorie d'Adam Smith

Adam Smith, dans son ouvrage intitulé « La recherche sur la nature et les causes de la richesse des Nations » intègre son analyse des échanges internationaux dans son analyse globale du fonctionnement de l'activité économique. Il se fonde donc sur les mêmes principes (liberté individuelle, recherche du profit, concurrence) pour inciter les Etats à se spécialiser sur les productions sur lesquelles ils bénéficient d'un avantage absolu.

- La notion d'avantage absolu

Du fait notamment de dotations initiales en ressources naturelles favorables, ou d'une avance technologique, les pays disposent d'un certain nombre de secteurs d'activité pour lesquels ils bénéficient d'un avantage absolu, c'est à dire pour lesquels les entreprises nationales produisent à un coût de production inférieur à celui d'une entreprise étrangère.

- Le principe de spécialisation

En conséquence, chaque nation doit chercher à se spécialiser dans les secteurs d'activité pour lesquels elle dispose de cet avantage absolu. Ceci signifie que les facteurs de productions ne servent pas à produire l'ensemble des biens et services nécessaires à la satisfaction des agents économiques nationaux mais doivent être concentrés sur un nombre limité de biens et services ou la nation possède un avantage comparatif en terme de coût de production. Elle justifie donc ainsi l'échange et la spécialisation internationale (19(*)).

- - La division internationale du travail

De ce fait, si cette spécialisation se met en place entre les différentes nations participant aux échanges internationaux, il se crée ainsi une division internationale du travail fondée sur les avantages comparatifs dont dispose chaque nation à un moment donné.

Cette division internationale, non seulement favorise une allocation optimale des ressources au niveau mondial, mais en plus est favorable pour l'ensemble des nations participant aux échanges.

1.1.2. Démonstration de la théorie

Soient deux pays A et B disposant chacun de 12 unités de production permettant de produire deux biens X et Y de la manière suivante :

 

Pays A

Pays B

Bien X

6

3

Bien Y

3

6

Le pays A doit consommer 6 unités de production pour produire un bien X et trois unités de production pour produire un bien Y

Si chaque pays produit les deux biens X et Y, alors la production de chaque nations sera de :

 

Pays A

Pays B

Monde

Unités de production

12

12

24

Bien X produits

1

2

3

Bien Y produits

2

1

3

Sans spécialisation, la production mondiale est donc de 3 biens X et de trois biens Y pour une utilisation totale de 24 unités de facteurs de production.

Si les pays A et B respectent la théorie des avantages absolus, alors chacun va se spécialiser sur le secteur d'activité pour lequel il bénéficie d'un avantage comparatif absolu, soit la production de biens Y pour le pays A et la production de biens X pour le pays B.

La production des deux pays sera alors la suivante :

 

Pays A

Pays B

Monde

Unités de production

12

12

24

Bien X produits

0

4

4

Bien Y produits

4

0

4

La spécialisation permet d'accroître la production mondiale de biens et services pour une consommation constante de facteurs de production et permet alors de satisfaire un plus grand nombre de besoins.

David Ricardo reprend ce concept mais ne se situe plus dans le cadre des avantages absolus mais dans le cadre des avantages relatifs.

1.2. La théorie des avantages relatifs

David Ricardo applique l'approche d'Adam Smith à une situation où un pays dispose d'un avantage absolu dans tous les domaines de production. Selon Adam Smith, cette situation conduirait à ce que le pays le plus compétitif produise l'ensemble des biens de production. Hors, la réalité est différente. David Ricardo en cherche donc les raisons et tend par la même à démontrer que les Etats ont toujours intérêt à échanger, même si l'un est plus compétitifs que l'autre dans tous les domaines.

1.2.1. La théorie de David Ricardo

- La notion d'avantage comparatif (ou relatif)

Au concept d'avantage absolu, Ricardo propose le concept d'avantage relatif en disant qu'un pays dispose d'un avantage comparatif relatif par rapport à un autre pays dans la production ou son coût de production est le moins éloigné de celui du pays le plus compétitif, c'est à dire dans la production ou l'écart de coût entre les deux pays est le plus faible.

Le principe de l'avantage comparatif, dénommé aussi le principe des coûts comparés, s'énonce ainsi : « A la condition nécessaire et suffisante qu'il existe une différence entre les coûts comparés constatés en autarcie dans plusieurs pays, chacun d'eux trouvera avantage à se spécialiser et à exporter les biens pour lesquels il dispose du plus fort avantage comparé ou du moindre désavantage comparé, en important en échange les autres biens de ses partenaires » (20(*)).

Il est l'argument économique le plus général et le plus puissant pour démontrer l'intérêt de l'échange international et de la spécialisation.

- Le principe de spécialisation

Chaque pays va donc devoir se spécialiser et échanger même si un pays est moins productif que l'autre dans toutes les productions. En effet, cette spécialisation permettra globalement d'économiser des facteurs de production.

- La division internationale du travail

La division internationale du travail reste donc souhaitable mais diffère de celle qui découlerait de l'analyse fondée sur la théorie des avantages absolus.

1.2.2. Démonstration de la théorie

David Ricardo prend pour exemple le cas de la Grande-Bretagne et du Portugal qui échangent des draps et du vin alors que le Portugal dispose dans ces deux domaines d'un avantage comparatif absolu que l'on peut estimer en terme de coûts de production de la manière suivante :

Coûts de production du drap et du vin :

 

Grande-Bretagne

Portugal

Drap

100

90

Vin

120

80

Le Portugal est plus productif que la Grande-Bretagne dans les deux productions avec un avantage comparatif de 10 pour le drap (100 - 90) et de 40 pour le vin (120 - 80).

Si chaque pays produit une unité de chacun des biens considérés, on obtient donc une consommation de facteurs de production de 390 :

 

Grande-Bretagne

Portugal

Monde

Drap

100

90

190

Vin

120

80

200

Total

220

170

390

Les pays, selon Ricardo, auront quand même intérêt à se spécialiser pour continuer à échanger afin de limiter au niveau mondial la consommation de facteurs de production.

Cette spécialisation se faisant en fonction du différentiel de coûts de production, la Grande-Bretagne va donc se spécialiser dans la production de draps puisque son désavantage compétitif (- 10) y est plus faible que dans la production de vin (- 40).

La Grande-Bretagne produira donc 2 unités de draps et le Portugal 2 unités de vin, pour un coût total de production de :

 

Grande-Bretagne

Portugal

Monde

Drap

200

0

200

Vin

0

160

160

Total

200

160

360

Le coût de production mondial après spécialisation (360) est inférieur au coût de production mondial avant spécialisation (390).

La spécialisation, selon le principe des avantages comparatifs relatifs, permet donc de produire les mêmes quantités de biens en économisant des facteurs de production.

Pour Conclure, que se soit Smith ou Ricardo, le développement des échanges internationaux repose donc sur le principe d'une division internationale du travail (spécialisation) fondée sur les avantages comparatifs des nations (absolu ou relatif) qui permet de satisfaire les besoins en utilisant moins de facteurs de production tout en étant profitable à l'ensemble des pays participant aux échanges.

2. Prolongement contemporain de l'échange international

Au début du XXe siècle, deux auteurs suédois, E. Heckscher (1919) et B. Ohlin (1933) ont renouvelé la théorie de l'avantage comparatif en l'expliquant par des éléments plus facilement modélisables qui sont les quantités relatives de facteurs (terre, travail, capital) détenues par une région ou par une nation. L'intuition de ces auteurs est que les pays exportent les produits contenant intensivement les facteurs dont ils disposent en abondance et importent les biens qui nécessitent l'utilisation de facteurs dont ils ont pénurie.

Dans ce modèle, les coûts relatifs des produits s'expliquent par les coûts relatifs des facteurs, qui proviennent eux-mêmes de l'utilité et de la productivité de ces facteurs, qui sont elles-mêmes dépendantes des quantités relatives de facteurs dont les pays ou les régions disposent. Les dotations factorielles étant différentes d'un pays à l'autre, les raretés ou abondances relatives de facteurs se traduisent par des différences de coûts comparés des biens, qui sont à l'origine des échanges.

Ainsi, le théorème énoncé par E. Heckscher, B. Ohlin et P. Samuelson (économistes du XXe siècle), mieux connu sous le sigle HOS constitue un approfondissement de l'oeuvre de Ricardo en expliquant plus précisément l'origine et le choix de la spécialisation d'un pays et en raisonnant explicitement sur plusieurs facteurs de production (le travail, mais aussi le capital et la terre) dont les différentes qualités sont prises en compte.

Ce théorème peut s'énoncer ainsi : « Dans l'échange international, en régime de libre-échange, les pays ont intérêt à se spécialiser dans les productions qui utilisent en plus grandes proportions le facteur dont ils sont le mieux pourvu (21(*)) ». Ainsi, selon eux, les nations sont amenées à exporter les produits incorporant une forte quantité du facteur de production qu'elles détiennent en abondance et à importer les produits incorporant une forte quantité du facteur de production dont elles sont peu dotées.

Le modèle néo-classique de l'avantage comparatif aboutit, comme le modèle de Ricardo, à montrer sans difficulté l'existence d'un gain d'échange réciproque pour les participants, même dans le cas de pays défavorisés pour tous les biens. Cependant, à l'exception de l'hypothèse de concurrence parfaite, les hypothèses de base diffèrent dans les deux modèles ainsi que certains résultats.

- Hypothèses différentes : les coûts de production, constants dans le modèle classique, sont variables dans le modèle néo-classique et croissent au fur et à mesure que l'utilisation des facteurs dans un pays s'élève avec l'exportation. Alors que la technologie utilisée pour les mêmes biens diffère d'un pays à l'autre dans le modèle classique (différences internationales de fonctions technologiques de production), elle est supposée identique dans tous les pays dans le modèle néo-classique, du fait de l'hypothèse très forte de la diffusion des technologies, au moins à long terme, dans le monde entier.

- - Résultats différents : la spécialisation, complète dans la conception de Ricardo, est partielle dans le modèle néo-classique, chaque pays importateur d'un produit conservant un certain niveau de production de ce même produit.

Il s'agit là donc de deux modèles simplifiés, aptes à guider le raisonnement et la compréhension des phénomènes, mais contraints, pour aboutir à des résultats logiques et rigoureux d'effacer certains aspects de la réalité pour faire ressortir l'importance des phénomènes que les auteurs jugent essentiels.

2.1. Les nouvelles théories du commerce international

Dans sa théorie des avantages comparatifs Ricardo insiste sur le fait que c'est parce qu'un pays est plus compétitif dans la fabrication d'un produit qu'il l'exporte. Les années 1980-90 sont marquées par un renouvellement profond de l'analyse des échanges internationaux. Il s'agit des nouvelles théories du commerce international développées par des auteurs comme Paul Krugman et Helpman.

Ces auteurs considèrent au contraire que c'est surtout en exportant qu'un pays devient plus compétitif. C'est en prenant part au commerce international, en faisant le pari de l'ouverture aux échanges internationaux, que chaque pays multiplie ses avantages.

- Dans l'analyse de Ricardo

Existence d'un avantage comparatif

Ouverture aux échanges internationaux

Ouverture aux échanges internationaux

Naissance d'un avantage comparatif

- Dans les nouvelles théories du commerce international

Cette approche montre que les avantages comparatifs n'ont rien de définitif, ni d'exclusif et peuvent être construits, voire choisis arbitrairement. Un pays peut par exemple se fabriquer un avantage comparatif en privilégiant une certaine production même si au départ il n'est pas particulièrement bien doté en facteurs de production pour y parvenir.

Les nouvelles théories de l'économie internationale ont ainsi apporté de nouveaux arguments aux thèses favorables à l'ouverture internationale. Elles considèrent que les gains du commerce sont cumulatifs : l'ouverture internationale provoque des avantages comparatifs qui permettent une plus grande ouverture et ainsi de suite.

En définitive, l'ouverture internationale et l'accès à des marchés plus vastes permettent des rendements d'échelle croissants ; ainsi en accédant à des marchés plus vastes, une entreprise peut mieux tirer parti de sa spécialisation. En effet, tout effort d'investissement (augmentation du capital) afin d'améliorer sa compétitivité lui permet d'écouler sa production auprès d'un nombre plus important de consommateurs que ne le permettrait le seul accès au marché national, ce qui assure une meilleure rentabilité des investissements, l'amélioration des profits, etc.

Paul Krugman préconise donc une ouverture croissante des économies et donc une libéralisation du commerce tout en acceptant une politique étatique volontariste d'incitation à l'exportation.

Mais il pense qu'une politique commerciale stratégique de subvention et même de protectionnisme temporaire peut être profitable car elle permet de contrer le monopole étranger qui arrive sur le marché national.

2.2. Commerce international et pays en développement

Il ressort cependant de beaucoup d'analyses que la croissance du commerce international ne profitait pas à toutes les nations de la même manière et les questions suivantes se posent de plus en plus :

- Le commerce international engendre-t-il pour les PED un développement du sous développement ?

- Un PED peut-il compter sur l'insertion au marché mondial pour réussir à se développer ?

Ces interrogations prennent tout leur sens si l'on considère que l'importance croissante des firmes transnationales, le développement d'un commerce international intra-branche et la forte mobilité des capitaux à l'échelle planétaire constituent une profonde rupture avec le contexte dans lequel Ricardo envisageait les bienfaits de l'échange.

Tout d'abord, l'importance croissante des firmes transnationales modifie profondément la nature du commerce international. Il s'agit de moins en moins d'échanges de pays à pays et davantage de transactions internes entre les différentes unités de production d'une même entreprise. Ces transactions échappent donc de plus en plus aux Etats ainsi qu'aux tentatives de réglementation et de contrôle internationaux qu'ils pourraient mettre en place afin de les organiser.

Ensuite, le développement du commerce international intra-branche rend prépondérant les échanges entre pays ayant des niveaux de développement identiques. C'est ainsi que l'essentiel des échanges internationaux se font entre pays industrialisés ; ce qui laisse peu de place aux pays ne disposant pas des mêmes atouts en termes de technologies, de qualification de la main d'oeuvre, etc.

De l'autre côté, la très forte mobilité des capitaux peut se révéler être un handicap pour certains pays. En effet, les capitaux se déplacent d'un pays à l'autre en quête de rendements attractifs. Or, les investisseurs parient davantage sur les économies déjà très performantes, sur des économies émergentes ou potentiellement émergentes. Ainsi, les pays en développement (PED) qui connaissent des difficultés dans leur développement économique ou encore une forte instabilité politique et/ou sociale seront boudés par les investisseurs au profit de lieux plus sûrs pour faire fructifier leurs capitaux.

Enfin, le commerce international peut faire naître des rapports de domination. Ainsi, pour François Perroux, la domination ne résulte pas d'un processus délibéré mais résulte des inégalités de forces productives (quantités, qualité et combinaison des facteurs de production) entre les pays. Les pays dominants disposant d'un appareil productif développé, spécialisés dans des biens à forts gains de productivité et dans des secteurs à forte croissance de la demande, acquièrent rapidement une position clé sur le marché au détriment des autres. De plus, les prix évoluent souvent de façon favorable aux nations dominantes qui voient leurs termes de l'échange s'améliorer au détriment des nations les moins performantes. Les marxistes partagent ce point de vue, mais pour eux, cette situation traduit la volonté délibérée d'exploitation des pays pauvres par les pays riches.

* 19 La spécialisation internationale : Elle consiste en une répartition des activités productives entre les différentes économies. Chaque nation va développer plus particulièrement certaines productions (Ex : produits manufacturés, matières premières, produits agricoles, etc.) et exporter le surplus (ce qui n'est pas écoulé sur le marché intérieur).

* 20 LASSUDRIE-DUCHENE Bernard et ÜNAL-KESENCI Deniz, L'avantage comparatif : Notion fondamentale et controversée, Paris, Éditions La Découverte, Collection Repères, 2001.

* 21 BAILLY P., Echange international et croissance : L'analyse de D. Ricardo, Avril 2004

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld