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La question Banyarwanda du local au national: une problématique nouvelle en RDC

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par Espérant MATUMAINI SAUSY
Université de Kisangani - Licence en Sciences Politiques et Administrative 2004
  

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2.3. L'EQUATION BIVARIEE DE LA QUESTION BANYARWANDA

Peuplé légitiment, obligatoirement et clandestinement, le Kivu avec ses excédent d'habitants, se trouve en face de deux questions majeures : celle de l'identité de ses habitants et celle de l'espace que ces derniers doivent occuper pour survivre. Ces deux questions se résolvant jungle, finissent par générer des tensions souvent meurtrières qui jalonnent l'histoire de cette partie de la République Démocratique du Congo.

2.3.1. La question identitaire

Les populations excédentaires du Kivu au nombre supérieur à celui des banyarwandas anciens ne manquent pas d'associer ces derniers à leur synergie dans le but de rechercher une identité commune, à l'instar des autochtones qui sont reconnaissable par les terres de leurs ancêtres et leur nationalité. Ainsi, doivent -ils chercher à la fois à créer des entités qui leur sont propre et à acquérir la nationalité congolaise.

2.3.1.1. La création d'entités

Afin, d'être appelés originaires de telle ou telle autre entité, les Banyarwanda tentèrent à maintes reprises la création de leur localités propres.

De telles intentions se sont exprimées au Sud comme au Nord -Kivu. Au Sud - Kivu , les Banyamulenge ont toujours exprimés l'intention de constituer soit une chefferie soit un territoire regroupant tous les Banyarwanda de cette province. Mais le cas le plus flagrant sont ceux qui sont produit autour des années soixante. La création du GISHARI au Nord - Kivu et les tentatives d'un Kivu central Rwandophones

· La chefferie de GISHARI (1(*))

Les Banyarwanda installés au Masisi par la Mission d'Immigration Banyarwanda, suite aux sentiments d'être marginaliser pour ne pas avoir comme leur voisins Hunde, Tembo et Nyanga une autorité coutumière, réclament auprès des responsables coloniaux une chefferie.

En 1940, une chefferie GISHARI leur est reconnue sous la direction d'abord de BIDERI, Puis BUCHANKYANDI. Selon l'entendement des coutumes delà région, le chef devait être sous la dépendance directe du Mwami BASHALI.

La violence qui se développe à la suite de l'investiture BUCHANKYANDI comme MWAMI en 1944, au même titre que BASHALI, fut réagir au moment l'autorité coloniale telle que cela apparaît dans la lettre n°21 / 7329 / 780 / VC / 9 a du 11mars 1953 du gouverneur général du Congo - Belge au gouverneur de la province du Kivu. En effet, dans le paragraphe deux de cette lettre, il apparaît clairement que l'autorité considère la création de cette chefferie comme une erreur politique. Ainsi dans cette lettre le gouverneur précise que les populations venant du Rwanda Urundi doivent immigrer comme individu et non sous forme de regroupement et qu'ils doivent se soumettre aux us et coutumes des circonscriptions locales qui les accueillent. C'est en appliquant cette dernière décision hiérarchique que le GISHARI sera dissout en 1957.

· Un Kivu central d'expression Kinyarwanda

La logique des communautés à la premières législatures étaient que chacune se force de contrôler un espace géographiquement homogène qui lui donne droit à une représentation politique sûre.

C'est dans cette compétition ethnique et afin de s'affirmer parmi d'autres communautés que ceux qui s'expriment en kinyarwanda au Kivu, tentèrent de constituer un espace territorial plus au moins vaste dans lequel ils auraient un effectif consistant. 

Les Banyarwanda du Kivu militèrent donc d'abord pour un Kivu non dénombrer, puis pour un Kivu central (Sud) qu'ils regrouperait tous y compris ici les territoires du Nord - Kivu : Goma et Rutshuru s'attendant à une alliance probable avec les Shi et les Havu qui sont proche, du moins sur le plan culturel.

A ce sujet, MAFIKIRI TSONGO et Paul Matthieu (1(*)) notent que l'une des conséquences de cette tentative fut les incidents violents qui surgissent entre les Banyarwanda et les autres tribus.

Par ailleurs, Benoît VERHAEGEN (2(*)) met en exergue le péripéties et les multiples hésitations du pouvoir central à régler la question. Selon lui, en effet, se fut surtout le souci de l'électorat qui dictait les penchants de l'autorité pour telle ou telle partie au conflit.

Néanmoins, il y a lieu de faire remarquer que tantôt c'est le Nord - Kivu qui perdit deux de ces territoires (Goma et Rutshuru) tantôt ce le Kivu central (Sud) qui était mis sur un régime spécial appelé « Etat d'exception » ; ou encore c'étaient les territoires de Mwenga et Shabunda qui ne voulaient pas conjuguer avec ceux qu'ils considéraient comme ennemies traditionnels à savoir les Banyarwanda.

En tout état de causes, les auteurs rapportent que de ces divergences sur le démembrement du Kivu issu de la reforme administrative du 1962, découlèrent des violences.

* 1 VANGU MAMBWENI, op. cit., p. 40.

* 1 P., MATHIEU et MAFIKIRI TSONGO, op. cit., p. 46.

* 2 B. VERHAAEGEN, et alii, « Congo 1963 » in Dossier CRISP, 1964, pp. 347 - 355.

Voir aussi « Congo 1962 » in Dossier CRISP, Bruxelles, 1963, p. 273 - 274.

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