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Sources de divergences des pratiques des entreprises multinationales en matière de responsabilité sociale et environnementale (RSE) : cas des déchets d'emballages plastiques chez Total Côte d'Ivoire

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par Jean-Baptiste T. Foutchantse
Ecole des Sciences Morales et Politiques d'Afrique de l'Ouest/Cerap-Inades, Côte d'Ivoire - Dess en Ethique Economique et Développement durable 2008
  

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Section VI : Facteurs explicatifs relatifs au Degré d'implication des citoyens dans le processus de gestion des déchets.

Tableau 6 : Facteurs explicatifs relatifs au Degré d'implication des citoyens dans le processus de gestion des déchets

 

France

Côte d'Ivoire

Ø La participation des citoyens aux gestes de tri

- L'implication des consommateurs dans les gestes de tri est une réalité, tout comme l'entrée de la « tri-attitude » et la sensibilisation sur les questions environnementales,

- Eco-Emballage s'inscrit dans une démarche de responsabilisation et de pédagogie des consommateurs. Depuis 1992, en demandant aux habitants de trier, Eco-Emballages a sensibilisé les citoyens à la fin de vie et au recyclage des emballages.

- Les Français sont aujourd'hui 59,5 millions à pouvoir trier. Et ils en sont fiers : pour 98 % d'entre eux, le tri est un geste important pour l'environnement. Le trieur est également un éco-citoyen, sensible à l'environnement : 78 % des trieurs considèrent que le tri des emballages ménagers contribue à améliorer la qualité de l'environnement et du cadre de vie (étude TNS-SOFRES pour Eco-Emballages).

- L'inexistence de filière de revalorisation et de recyclage rend difficile ou même impensable le geste de tri.

- Les ordures représentent encore des externalités négatives dont il faut se débarrasser à tout prix.

- le taux d'enlèvement actuel est estimé à 46,1% contre 90% représentant la norme préconisée rend difficile la promotion des gestes de tri (DSRP Côte d'Ivoire 2009).

- l'incivisme des populations et l'occupation anarchique des espaces publiques à des fins commerciales constituent des causes d'insalubrité. En effet, les populations adoptent de plus en plus une attitude de répulsion vis-à-vis de l'environnement en y jetant des ordures de toutes natures.

- les infrastructures destinées à recevoir et gérer ces ordures sont devenues caduques. Les coffres à ordures ménagères, les poubelles en bordure des routes, les centres de transferts sont insuffisants.

Ø Le système d'information environnemental

- Existence d'un important dispositif de communication et de sensibilisation sur l'environnement et plus particulièrement aux gestes de tri,

- Existence de systèmes de communication nationale multisupports : le grand public trouve les réponses aux questions qu'il se pose en consultant les différents modules d'information,

- Des opérations plus ponctuelles permettent de clarifier l'information sur les impacts environnementaux du recyclage et d'encourager les trieurs réguliers,

- Existence d'une communication régulière et au plus près des habitants. Eco-Emballages soutient ainsi les efforts des collectivités territoriales en leur proposant une palette d'outils de communication de proximité. L'accent est plus particulièrement mis sur la communication orale, portée principalement par les ambassadeurs du tri, dont le recrutement et la formation sont soutenus financièrement par Eco-Emballages.

- Le principe « information et participation » en vertu duquel « toute personne a le droit d'être informée de l'état de l'environnement et de participer aux procédures préalables à la prise de décision susceptibles d'avoir des effets préjudiciables à l'environnement. » est bien inscrit dans le Code de l'Environnement, mais

- le niveau de sensibilisation environnementale reste très faible,

- les questions environnementales n'occupent pas une place prioritaire dans les décisions politiques et stratégiques.

- Il manque la mise en oeuvre et l'application effective des textes législatifs sur le terrain. Les obstacles identifiés mettent en évidence un déficit de gouvernance environnementale (Commission Européenne-République de Côte d'Ivoire, 2008),

 

Source : L'auteur

Le tableau 6 nous montre l'impact que peut avoir la société civile et les marchés sur la conduite des actions de RSE au sein d'une entreprise. Toute entreprise tournée vers un marché-cible agit dans le mesure où elle serait en adéquation avec les valeurs et les attentes des groupes cibles. C'est ainsi que ces groupes cibles influencent de façon notable les actions que peuvent conduire les organisations dans le but de les atteindre. Les actions de RSE obéissent également à cette logique.

En France, s'impliquer de façon visible dans la gestion des déchets pour une entreprise semble aller de soi. Les citoyens sont suffisamment sensibilisés aux questions environnementales et aux gestes de tri, et constituent ainsi une cible active pour les entreprises qui veulent améliorer leur image de marque. Participer de façon active, bien au-delà des obligations légales, constitue pour une entreprise un meilleur moyen d'améliorer son image, d'avoir plus facilement accès aux ressources (marchés) et de trouver une légitimité auprès de ses publics. C'est ce que fait Total France en encourageant les gestes de tri et participant activement aux programmes de protection de l'environnement.

Tel n'est pas le cas en Côte d'Ivoire marquée par les difficultés des pouvoirs publics à gérer les déchets urbains. La question d'élimination des déchets en général relève des pouvoirs publics, et les populations, toute couche sociale confondue, semblent s'accommoder aux décharges sauvages et à toutes les nuisances que cela génère. La question du traitement des déchets ne constitue pas une contrainte ni pour les entreprises qui les génèrent, ni pour les pouvoirs publics sensés s'occuper de leur élimination.

La contribution à l'élimination des déchets ne semble pas être un critère essentiel de réussite au sein de notre environnement. Lorsqu'une organisation a appris à paraître selon les critères convenus, ses activités ne peuvent être différentes des apparences et des représentations qu'en ont les acteurs, ainsi qu'aux valeurs dominantes. C'est le cas de Total France qui s'engage réellement dans les actions de collecte et de traitement de déchets selon les critères de son environnement. C'est aussi le cas de Total Côte d'Ivoire qui, en ne s'engageant pas dans des actions volontaires liés à ses déchets d'emballages usés de lubrifiants, semble aussi être en adéquation avec son environnement.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery