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La définition de la Politique selon Julien Freund. Une lecture de "Qu'est-ce que la politique?" de Julien Freund

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par Hermann Banda
Institut de philosophie de Mayidi RDC - Graduat en philosophie 2011
  

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I.1.2.3. La primauté entre l'aspect interne et externe du bien commun.

J. Freund estime que les opinions concernant le sujet sur la primauté entre l'aspect interne et externe du bien commun varient selon les idéologies, les époques et aussi selon les circonstances35(*). L'opinion publique avait subi pendant la période qui suivit la seconde guerre mondiale, l'influence de certains courants, tels que le socialisme, le marxisme ; c'est ainsi que l'aspect interne était plus mis en exergue par certains états comme la chine. Et cette attention soutenue à l'égard de l'aspect interne conduisit des tels courants à bafouer le problème de la sécurité et reléguer au second plan le problème de la sécurité et de la protection.

A l'opposé de cette conception, existent certains auteurs, et surtout ceux qui se disent de l'école réaliste, pour ne pas citer Machiavel, utilisent la politique étrangère comme leur premier champ de bataille. Cela constitue pour eux la condition sine qua non de la paix intérieure et la concorde.

Toutefois, il est important de retenir que la sécurité et la concorde forment les aspects d'un même bien. Il n'ya pas de paix à l'intérieur d'un état, si l'extérieur est en feu, et vice versa. En d'autres termes, on ne peut avoir une paix stable dans l'extérieur si de l'intérieur l'unité nationale est bafouée. D'où les aspects du bien commun à savoir la sécurité et la prospérité ne sont pas seulement complémentaires ; mais surtout inséparables. On ne peut préférer l'un et négliger l'autre.

Ainsi pour J. Freund : « Toute activité et toute décision politiques sont à la fois de portée intérieur et extérieur et ce n'est que par opportunité dictée par les circonstances et les urgences que l'on peut donner provisoirement la priorité à l'un ou à l'autre.»36(*) Il est à noter que le bien commun et le bien public transcendent tous les biens particuliers des activités humaines. Le bien commun n'est pas la somme des biens particuliers mais plutôt de toute la collectivité ou de l'unité politique qu'est la société. Comme l'activité politique qui n'a pas des termes, le bien commun n'est jamais atteint dans sa plénitude conceptuelle.

Face à la tache indéfinie des objectifs politiques (c'est-à-dire d'ordre économique, financier, culturel et social, etc.), le bien commun est toujours en proie des contestations, d'approximations dans l'action politique. Il demeure toujours une visée, non point au sens d'un idéal, mais de la tache indéfinie des objectifs politiques, d'ordres militaires, économiques, culturels, sociaux, administratifs et autres. Ce fait souligne le caractère insatiable, insatisfait du désir de l'homme ; la volonté d'avoir et de dompter est sans mesure. Cette affirmation rejoint celle de Raymond Aron affirmant qu': « A l'ombre de l'apocalypse nucléaire, comme hier à l'ombre des divisions blindées ou avant-hier à l'ombre des légions ou des phalanges, homme d'état et simples citoyens doivent agir selon la prudence, sans illusion ni espoir de sécurité absolue »37(*). Ce constat évoque de nouveau le présupposé de l'ami et de l'ennemi.

L'unité politique est appelée à faire régner la paix au sein de son étendue ; elle doit surmonter les discordes et lutter contre la formation d'un ennemi intérieur, protéger des membres contre une menace extérieure en se liant d'amitié avec les autres unités politiques au moyen des alliances, ou d'une structures internationale pacifique. La promotion de l'amitié doit être son lot ; car celle-ci est exigée par la finalité politique est entendue comme la promotion du bien commun. La diversité des régimes et des constitutions sont l'expression de la diversité de manière de concevoir paix et amitié.

Mais, il est important de savoir qu'il n'existe ni une sécurité absolue ni une prospérité absolue. Croire en cela c'est se faire passer pour un nihiliste38(*) en politique, selon l'expression de J. Freund « Aucune sécurité n'est, sans doute, invulnérable et définitivement consolidée, il n'y en a pas qui soit à l'abri des contestations, des jalousies, de la méfiance et de la volonté de puissance des autres collectivités »39(*).

De son côté Max Weber soutient que l'activité politique exige non seulement la passion mais aussi une certaine prudence ; un certain éveil de l'esprit qu'il appelle par «  coup d'oeil »40(*). Donc il ne s'agit pas de s'emballer dans un courant qui prône le triomphe d'une idée ; ce qui n'arrivera pas sûrement, car aucune doctrine n'a le monopole de sécurité et de la prospérité totale qui met son courage, sa foi et sa lucidité dans ses réalisations au service d'une unité politique et des rapports avec les autres. C'est dans ce sens que doivent tendre toutes ces doctrines. Nous nous apercevons maintenant que le but spécifique de la politique ne peut être atteint de manière définitive. Mais il se concrétise dans la sécurité, la concorde et la prospérité. En d'autres termes le but spécifique de la politique n'appartient pas à l'ordre de l'idée mais plutôt au concept. Il ne se laisse donc déterminer de manière définitive que du point de vue formel.

De même notons que la réalisation concrète de ce but varie avec les circonstances historiques et les conditions spatio-temporelles41(*). Nous aboutissons ainsi au niveau technologique évoqué dans notre introduction ; il s'agit là des objectifs concrets par lesquels la politique s'efforce de réaliser son but.

* 35 Ib., p. 53.

* 36 Ib., p. 54.

* 37 R. ARON, Paix et guerre entre les nations, p.565, cité par J. FREUND, o.c., p.56.

* 38 D'après l'auteur de Qu'est- ce que la politique ? , est nihiliste en politique celui qui croit en une sécurité et une prospérité absolues qui nie l'ennemi et, par faiblesse ou imprévoyance, livre une collectivité politique à la discrétion de ses rivales parce qu'il s'est laissé tromper par les mirages des fins dernières.

* 39 J.FREUND,o.c., p.59.

* 40 MAX WEBER, Le savant et le politique, p. 200-201, cité par J. FREUND, o.c., p. 59.

* 41 J.FREUND, o.c., p.60.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci