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Etude des facteurs déterminants l'endémicité du choléra dans la ville de Bukavu en RDC

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par Théophile MITIMA KASHOSI
Institut supérieur des techniques médicales de Bukavu - Licence en santé publique 2010
  

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CHAP. V. DISCUSSION

Partant de nos hypothèses, de la littérature et de nos résultats les faits suivants ont été observés :

1°. Les gastro-entérites retrouvées aux CTC de Bukavu en période non épidémique sont dues au Vibrio cholerae à 79.3% ; 21.7% sont dues soit autres germes entéropathogènes autres que Vibrio cholerae. Notons cependant que parmi ces malades ayant présentés des coprocultures négatives pour V. cholerae certains étaient transférés des centres de santé et seraient déjà sous antibiothérapie. Ceci pourrait donc justifier l'absence du V. cholerae à la culture.

La cause de leur infection reste l'eau et les mesures hygiéniques rudimentaires. L'accès à l'eau potable de qualité et en quantité suffisante et l'éducation sanitaire sur les mesures d'hygiènes sont si pas difficile, impossible à cette population. L'assainissement surtout au niveau des sources d'eau secondaire n'est envisagé par personne, moins par les autorités sanitaires que politique. Ainsi la relation eau contaminée - personne contaminée est pérenne. Seule la cassure de cette relation serait une action efficace contre le choléra.

2°. Le réseau d'approvisionnement en eau de la Regideso reste indemne de Vibrio cholerae. Il est possible que le traitement fait avant la distribution de l'eau soit encore efficace malgré la vétusté des sa tuyauterie. Le Vibrion étant très sensible au chlore, il est possible que ça soit bien la cause de son absence dans cette eau. Une autre étude faisant allusion à d'autres germes hydriques, ou vérifiant le chlore dans l'eau Regideso serait d'une importance capitale et compléterait notre étude.

Notons cependant que cette eau reste rare et inaccessible à toute la population. Les silences des robinets dans certains quartiers où l'eau n'arrive pas du tout ou n'arrive qu'à des heures tardives entre 1h00 et 4h00 du matin font que la population n'ait plus de choix à faire pour l'eau d'usage domiciliaire. Ceci est un facteur très important dans l'endémicité du choléra à Bukavu.

3°. En période non épidémique Vibrio cholerae est environnemental. Il vit dans les eaux, les poissons, les crustacés et même dans les plantes aquatiques tels que les algues. Dans la ville de Bukavu, Vibrio cholerae vit dans l'eau douce. Les sources d'eau où s'approvisionne la population surtout celle habitant les faubourgs de la ville sont contaminées par le Vibrio cholerae d'une manière permanente. Cela est d~ au manque d'assainissement et surtout aux constructions anarchiques observés tout au tour des sources sans aucune mesure de prévention de contamination. La rivière Ruzizi, qui relie la ville de Bukavu à la cité d'Uvira est également contaminée. Ceci donne la possibilité de transporter le choléra de Bukavu vers Uvira, comme en Albanie ou la mer assurait la transmission du choléra de l'Albanie vers Bari, une ville Italienne en 1994 (16).

4°. Les victimes du cholera à Bukavu demeurent la population dont les mesures d'hygiènes sont précaires. Ceci corrobore avec une étude antérieure effectue a Bukavu qui stipule que : « Compte tenu de l'état général sanitaire, du niveau de vie bas, de l'accès aux soins et à l'éducation sanitaire difficile, au manque d'accès à une eau de bonne qualité, à l'ignorance des mesures d'hygiène protectrices et la permanence du Vibrio cholerae dans l'eau de consommation, l'apparition d'une nouvelle épidémie est inévitable »(8).

5°. Contrairement aux souches de Vibrio cholerae isolée au Burundi, celles isolées à Bukavu ne sont pas multirésistantes. Elles restent sensibles aux Cyclines dont la Tétracycline, molécule couramment utilisés dans le traitement de cette maladie.

Ceci s'explique par le fait que le schéma thérapeutique en application à Bukavu ne prévoit pas l'administration des antibiotiques au malade. Elle consiste juste à la réhydratation du malade jusqu'à sa guérison (cfr schéma de réhydratation affiché au CTC/HPGRB). Cependant ce schéma laisse le malade en convalescence éliminer encore beaucoup des bactéries dans ses selles (porteur asymptomatique) avec risque de se réinfecter ou d'infecter sa communauté et son environnement. Et pourtant la lutte contre le choléra prendrait en charge les porteurs asymptomatiques pour casser la chaine de contamination. Il est donc possible que ce schéma ait un rôle dans l'endémicité du choléra à Bukavu.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand