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Impact de la microfinance dans le financement des PME au Sénégal

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par Tafsir Amadou DIAGNE
Institut des hautes études à  Tunis - Master 2 management des affaires 2012
  

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Chapitre 2 : FONDEMENTS DE LA MICROFINANCE

La notion de microfinance recouvre une grande diversité de réalité, aucune définition n'a permis jusqu'ici de donner une représentation de cette réalité complexe. En effet, pour le cerner il est nécessaire de voir le concept de la microfinance en tant que offre de services financiers aux pauvres, ensuite montrer son origine pour le comprendre et enfin expliquer ses relations avec les PME.

2.1. Le Concept de Microfinance

La microfinance fait référence à l'offre de services financiers aux populations pauvres et à faibles revenus, qui ont peu ou n'ont pas accès aux services financiers bancaires, dans le but de satisfaire les besoins de leur ménage ou de leurs activités économiques et professionnelles. Les services financiers dont il s'agit ici sont principalement de deux types, épargne et crédit, auxquels s'ajoutent maintenant les assurances et les services de transfert.

Une institution de microfinance est une entreprise financière qui doit, à terme, couvrir ses dépenses et dégager une marge sans appui extérieur pour être viable et continuer à offrir ses services.

Par ailleurs, les clients des institutions de microfinance ont besoin des services financiers pour, entre autre, sécuriser leurs disponibilités et mener principalement des activités économiques.

Cependant, au-delà de leur fonction d'intermédiation financière, de nombreuses institutions de microfinance (IMF) jouent un rôle d'intermédiation sociale à travers notamment les modalités suivantes : groupes de solidarité, formation des clients, renforcement de la confiance en soi, participation à la gestion.

Les études d'impact et les expériences accumulées ont fait évoluer le concept et confirmer un certain nombre de principes et d'acquis parmi lesquels8 :

· la microfinance constitue un puissant instrument dans la lutte pour la réduction de la pauvreté ;

· l'accès, de manière durable, d'un grand nombre de pauvres à des produits et services financiers, requiert l'atteinte par les IMF de
l'autosuffisance financière ;

· l'intégration de la microfinance dans le secteur financier global est une condition de développement de sa portée ;

· les pauvres ont besoin, non seulement de crédit, mais aussi d'une variété d'autres services financiers tels que l'épargne, les services de paiement, l'assurance& ;

· le crédit n'est pas toujours approprié pour toutes les situations: des catégories de personnes qui ne disposent d'aucun revenu, ni de moyens de

remboursement de prêts, ont certainement besoin d'autres formes d'appui avant d'être élligibles au crédit;

· le renforcement des capacités (institutionnelles et humaines) constitue un défi majeur du secteur de la microfinance ;

· les systèmes d'information de gestion constituent des impératifs pour tous les acteurs dans l'optique de la viabilté et de la maîtrise des risques ;

· le rôle des gouvernements est important dans la création d'un environnement favorable au développement du secteur.

Bien que l'on ait assisté, ces dernières années, à une forte croissance des institutions de microfinance (IMF) de par le monde, la demande de services de microfinance reste largement insatisfaite.

En effet, sur une demande globale estimée à 500 millions de familles, seules 30 millions seraient touchées en 2002. Sur les continents, la couverture est très inégale. En Asie : 9,3% des familles les plus pauvres seraient touchées contre seulement 6% en Amérique Latine et en Afrique.

Dans la région de l'UEMOA, Les pratiques d'épargne et de crédit (tontines, clubs d'épargne, caisses de solidarité, fonds rotatifs, coopératives d'épargne et de crédit) ont des origines lointaines.

Cependant, la microfinance, en tant que secteur organisé, et sa contribution au développement économique ne sont reconnues qu'il y a une quinzaine d'années.

Les organisations qui opèrent dans le secteur peuvent être classées en trois catégories:

· les institutions d'épargne et de crédit;

· les expériences de crédit direct;

· les Projets à volet crédit et les ONG qui ne font pas du crédit leur activité principale.

D'après les données de la Direction des Systèmes Financiers décentralisés de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (DSFD/BCEAO), le secteur a évolué comme suit au cours de la période 1993 -- 2003 :

· le nombre d'institutions a été multiplié par 6 atteignant 620 au 31

décembre 2003 ;

· le nombre de points de services (caisses de base, agences et

bureaux&) est passé de 1136 à 2597 ;

· le nombre de clients/membres servis par ces institutions qui était

de moins de 313 000 en 1993 a atteint 4 millions en décembre 2003 ;

· les dépôts collectés passent de 12,8 milliards FCFA en 1994 à

204,7 milliards FCFA à fin 2003 ;

· les prêts octroyés par ces institutions ont été multipliés par 10 au cours de la période considérée passant de 19,4 milliards à 200 milliards FCFA ;

· des crédits en souffrance atteignent 8% de l'encours au 31 décembre 2003.

Les Institutions de Microfinance (IMF) de la région UEMOA sont majoritairement des coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC). Ensemble, ces COOPEC concentrent 87% des 4 millions de clients touchés en 2003, gèrent 95% des dépôts et 80% des encours de crédit. Dix (10) IMF sur les 620 recensées en 2003 disposent de 80% des dépôts collectés et des opérations de crédit dans la région. Dans chaque pays de l'union, une ou deux institutions représentent plus de 50% des activités du secteur.

Dans la zone UEMOA, le secteur de la microfinance est régi par une loi sur les structures mutualistes d'épargne et de crédit, adoptée au niveau de chaque pays sur la base du cadre général de la législation dite loi "PARMEC", et ses décrets d'application9.

9 Par ce nom générique usuel, il faut entendre l'ensemble des lois nationales et décrets d'application élaborés par chaque pays sur la base du document adopté sur la législation des mutuelles d'épargne et de crédit dans le cadre de l'exécution du Programme d'Appui à la Réglementation sur les Mutuelles d'Epargne et de Crédit (PARMEC).

Dans le cadre de cette réglementation, les structures mutualistes peuvent être agréées et leurs institutions de base reconnues par les ministères des finances, sur la base de demandes examinées par les cellules de suivi des SFD desdits ministères avec la collaboration de la BCEAO.

Concernant la microfinance et les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), même si l'impact de la microfinance reste globalement limité, des études et recherches montrent qu'elle représente un outil important de lutte contre la pauvreté et doit être considérée comme une des stratégies en vue d'atteindre les OMD notamment la réduction de moitié de la pauvreté d'ici à 2015. Le Groupe Consultatif d'Assistance aux Pauvres (CGAP) a tout récemment montré que la microfinance, par le biais des services financiers durables qu'elle fournit aux pauvres, contribue à l'atteinte de ces objectifs.

En effet, l'accès aux services financiers constitue une base à partir de laquelle d'autres besoins peuvent être satisfaits : santé, éducation, conseils de nutrition, autonomisation des femmes.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo