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Qualité de la démocratie et de la gouvernance au Burkina Faso

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par Daouda THIOYE
ENSAE-Sénégal - Ingénieur des travaux statistiques (3éme année) 2013
  

Disponible en mode multipage

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République du SENEGAL

Un peuple - Un but - Une foi

**************

MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DES FINANCES

**************************

AGENCE NATIONALE DE LA STATISTIQUE ET DE LA DEMOGRAPHIE

**************************************

ECOLE NATIONALE DE LA STATISTIQUE ET DE L'ANALYSE ECONOMIQUE

(ENSAE - SENEGAL)

*******************

LA QUALITE DE LA DEMOCRATIE ET DE LA GOUVERNANCE AU BURKINA FASO.

Mémoire de Statistique Descriptive

Rédigé par :

Daouda THIOYE

Elève Ingénieur des Travaux Statistiques, Première année

Sous la supervision de :

M. Sidiki GUINDO et M. Malick DIOP

Ingénieurs Statisticiens Economistes.

Année académique 2011-2012

Table des matières :

LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES  3

LISTE DES TABLEAUX  5

LISTE DES GRAPHIQUES  6

REMERCIEMENTS 8

APERÇU SUR LE BURKINA FASO 10

AVANT-PROPOS 9

INTRODUCTION 12

CHAPITRE I : PRESENTATION DE L'ENQUETE ET DES ZONES ETUDIEES 12

I.1. REVUE DE LITTERATURE 12

I.2. SOURCE DES DONNEES UTILISEES 12

I.3. OBJECTIFS DE L'ENQUETE 12

I.4. BREF APERCU DES REGIONS ETUDIEES : 12

CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES DE LA POPULATION 12

II.1 STRUCTURE DE LA POPULATION : 12

II.1.1 Répartition de la population au niveau des regions selon le milieu : 12

II.1.2 Structure de la population par tranche d'âge suivant le milieu : 12

II.2 CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DE LA POPULATION : 12

II.2.1 Situation économique du pays : 12

II.2.2 Conditions de vie de la population : 12

II.2.3 La satisfaction des besoins fondamentaux : 12

CHAPITRE III : FONCTIONNEMENT DE LA DEMOCRATIE AU BURKINA FASO 12

III.1 DEMANDE DES CITOYENS BURKINABÉ POUR LA DEMOCRATIE : 12

III.1.1 Qualification de la démocratie au Burkina : 12

III.1.2 Perception des citoyens pour les autres types de régimes politiques : 12

III.2. FONCTIONNEMENT DES INSTITUTIONS DEMOCRATIQUES : 12

III.2.1 Les élections au Burkina Faso : 12

III.2.2 La limitation du nombre de mandats présidentiels : 12

III.3. SATISFACTION DE LA POPULATION PAR RAPPORT A LA DEMOCRATIE EN VIGUEUR ET LA LIBERTE D'EXPRESSION AU BURKINA : 12

III.3.1 Satisfaction de la population par rapport à la démocratie burkinabè : 12

III.3.2 La liberté d'expression au Burkina Faso : 12

III.3.3 La liberté de la presse burkinabé : 12

CHAPITRE IV : QUALITE DE LA GOUVERNANCE AU BURKINA 12

IV.1. LA CONFIANCE AUX INSTITUTIONS : 12

· Les citoyens ont-ils confiance au Président de la République et au parti au pouvoir ? 12

· La confiance à l'assemblée nationale et aux institutions juridiques : 12

IV.2 LES PERFORMANCES DU GOUVERNEMENT ET DES ADMINISTRATIONS LOCALES : 12

IV.2.1 La performance du gouvernement : 12

IV.2.2 La performance de l'administration locale : 12

IV.3 LA CORRUPTION AU SEIN DE L'ADMINISTRATION : 12

CONCLUSION : 12

ANNEXE : 12

v LES TABLEAUX : 12

v LES GRAPHIQUES : 12

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES : 12

LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES 

ANSD :Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie

ENSAE : École Nationale de la Statistique et de l'Analyse Économique

ENSEA : Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée

FMI : Fonds Monétaire Internationale

ISSEA :Institut Sous régional de Statistique et d'Economie Appliquée

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

PNUD :Programme des Nations Unis pour le Développement

RGPH :Recensement Général de la Population et de l'Habitation

LISTE DES TABLEAUX 

Tableau 1 : Répartition de la population au niveau des régions suivant le milieu : 3

Tableau 2 : Répartition de la population par tranches d'âge suivant le milieu : 12

Tableau 3 : Opinion de la population sur la situation économique actuelle du pays. 12

Tableau 4 : Opinion de la population sur la situation économique actuelle du pays selon le niveau d'étude : 12

Tableau 5 : Opinion de la population sur leurs propres conditions de vie actuelles. 12

Tableau 6 : Avis des chefs de ménages sur leurs propres conditions de vie actuelles. 12

Tableau 7 : Fréquence des problèmes liés à l'alimentation : 12

Tableau 8 : Adhésion de la population à la démocratie 12

Tableau 9 : Avis de la population sur la démocratie burkinabé. 12

Tableau 10 : Appréciation d'un régime de parti unique : 12

Tableau 11 : Appréciation d'un régime militaire : 12

Tableau 12 : Appréciation d'un régime dirigé par un homme fort. 12

Tableau 13 : Taux de participation aux élections régionales de 2007 : 12

Tableau 14 : Le degré de liberté et de transparence des élections au Burkina : 12

Tableau 15 : Avis des citoyens sur la limitation ou non du nombre de mandats présidentiels : 12

Tableau 16 : Avis des citoyens sur la limitation ou non du nombre de mandats présidentiels en fonction de leur niveau d'instruction : 12

Tableau 17 : Avis des burkinabé sur la liberté d'expression. 12

Tableau 18 : Avis des burkinabé sur la liberté d'expression. 12

Tableau 19 : Degré de confiance de la population envers le Président du Faso 12

Tableau 20 : Degré de confiance des citoyens envers l'Assemblée nationale(en %). 12

Tableau 21 : Performance de l'administration locale : entretien des places de marché local 12

Tableau 22 : Performance de l'administration locale : maintien de la communauté propre. 12

Tableau 23 : Situation économique actuelle du pays par rapport à celle de l'année dernière 12

Tableau 24 : Situation économique du pays dans les 12 mois prochains. 12

Tableau 25 : Conditions de vie actuelle des Burkinabé par rapport à l'année dernière 12

Tableau 26 : Conditions de vie de la population dans 12 mois. 12

Tableau 27 : Adhésion de la population à la démocratie 12

Tableau 28 : Avis des Burkinabé sur un régime de parti unique suivant leur niveau d'étude 12

Tableau 29 : Avis des Burkinabé à propos d'un régime militaire suivant leur niveau d'étude 12

Tableau 30 : Avis des Burkinabé à propos d'un régime totalitaire suivant leur niveau d'étude 12

Tableau 31 : Déroulement des élections : comment est-ce que les élections assurent que les représentants à l'Assemblée nationale reflètent les vues des électeurs ? 12

Tableau 32 : Déroulement des élections : Comment est-ce que les élections garantissent que les électeurs puissent révoquer les dirigeants qui ne comblent pas leurs attentes ? 12

Tableau 33 : Degré de satisfaction par rapport à la démocratie en vigueur. 12

Tableau 34 : Degré de confiance de la population envers le régime au pouvoir 12

Tableau 35 : Degré de confiance de la population envers les partis politiques d'opposition 12

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Carte du Burkina Faso (Source, Wikipédia) 3

Graphique 2 : Les régions du Burkina Faso (Source : fr.Wikipédia.org) 12

Graphique 3 : Répartition de la population au niveau des régions suivant le milieu 12

Graphique 4 : Répartition de la population selon le niveau d'instruction et suivant le milieu 12

Graphique 5 : Situation économique actuelle du pays comparée à celle de l'année dernière. 12

Graphique 6 : Situation économique dans 12 mois. 12

Graphique7 : Conditions de vie actuelles des Burkinabé comparées à celles de l'année dernière. 12

Graphique 8 : Conditions de vie des Burkinabé dans 12 mois. 12

Graphique 9 : Attitudes économiques de la population : abandonner les politiques économiques ou accepter des conditions de vie difficiles maintenant ? 12

Graphique 10 : Politiques économiques du gouvernement : 12

ont-ils aidé la majorité de la population ou n'ont profité 12

qu'à une minorité ? 12

Graphique11 : Difficultés liées à la nourriture. 12

Graphique12 : Problèmes d'accès à l'eau potable. 12

Graphique13 :L'accès aux soins médicaux. 12

Graphique14 : Problèmes liés au manque d'argent. 12

Graphique 15 : Adhésion de la population à la démocratie 12

Graphique 16 : Points de vue de la population sur la démocratie en fonction de leur niveau d'étude 12

Graphique 17 : Préférence de la population quant aux autres types de régimes politiques 12

Graphique18 : Représentativité des députés à travers les élections. 12

Graphique19 : Garantie de révocation des dirigeants incompétents avec les élections. 12

Graphique20 : Avis des burkinabè sur la limitation ou non du nombre de mandats présidentiels suivants les régions. 12

Graphique 21 : Modification de la constitution pour permettre au Président actuel de se présenter aux présidentielles de 2015. 12

Graphique 22 : Satisfaction des burkinabè par rapport à la démocratie en vigueur. 12

Graphique 23 : Opinion des burkinabé sur la liberté d'adhérer à une organisation politique de leur choix 12

Graphique 24 : Opinion des burkinabé sur la liberté de vote 12

Graphique 25 : Opinion des burkinabé sur le rôle des médias sur les actions du gouvernement. 12

Graphique 26 : Degré de confiance des Burkinabé envers le parti au pouvoir 12

Graphique 27 : Degré de confiance des Burkinabé envers les partis politiques d'opposition 12

Graphique 28 : Performance du gouvernement : Amélioration des services de santé de base et satisfaction des besoins d'éducation. 12

Graphique 29 : Performance du gouvernement : Amélioration des conditions de vie et réduction de la pauvreté. 12

Graphique 30 : Performance du gouvernement : renseigner la population sur le budget du conseil 12

Graphique 31 : Performance du gouvernement : garantie sur l'utilisation des ressources locales. 12

Graphique 32 : Perception de la corruption au sein des institutions : Présidence et Assemblée nationale. 12

Graphique 33 : Perception de la corruption au sein des groupes de personnes suivants. 12

Graphique 34 : Certains cas de corruption : payer un pot de vin, offrir un cadeau ou accorder une faveur pour : 12

Graphique 35 : Perception de la population sur la lutte contre la corruption. 12

Graphique 36 : Opinions des africains sur la limitation du nombre de mandats présidentiels en Afrique(en %). 12

Graphique 37 : Performance du gouvernement : Stabilité des prix 12

Graphique 38 : Performance du gouvernement :Gestion de l'économie 12

REMERCIEMENTS

Au terme de la rédaction de ce présent mémoire, nous souhaitons adresser nos remerciements à ceuxqui de près ou de loin ont participé à sa réalisation.

Nous remercions, à cet effet, le Directeur de l'ENSAE-SENEGAL M. Bocar TOURE, ainsi que son personnel pour leur disponibilité, leur abnégation et les conditions d'études qu'ils ne cessent d'améliorer.

Toute notre reconnaissance au corps professoral de l'ENSAE-SENEGAL en général et aux intervenants en ITS1 en particulier pour la qualité des enseignements, leur disponibilité et la patience dont ils ont fait preuve. Par la même occasion, nous tenons à remercier M. Sidiki GUINDO, M. Malick DIOP, M. Souleymane FOFANA, pour leur dévouement à l'enseignement et leurs précieux conseils qui nous ont été d'une importance capitale.

Nous ne saurions terminer sans adresser un mot de remerciement à tous les étudiants de l'ENSAE-SENEGAL et plus précisément à ceux de notre promotion(2011-2012) pour l'esprit de fraternité et de solidarité dont ils ont fait preuve à notre égard.

Par ailleurs, il convient de préciser que ce rapport reste uniquement dans le cadre des travaux pratiques effectués au cours de la formation des élèves ingénieurs des travaux statistiques à l'ENSAE-SENEGAL. Ainsi nous assumons l'entière responsabilité des erreurs éventuelles que le lecteur pourra relever dans ce document.

AVANT-PROPOS

L'ENSAE-Sénégal, avec l'ENSEA d'Abidjan et l'ISSEA de Yaoundé, forment le réseau des Ecoles Africaines de Statistiques ayant pour objectif principal de répondre aux besoins importants en ressources humaines qualifiées devant assurer la production, l'analyse et la diffusion des données statistiques.

L'ENSAE-Sénégal forme des Ingénieurs Statisticiens Economistes (ISE), des Ingénieurs des Travaux Statistiques (ITS) et des Techniciens Supérieurs de la Statistique (TSS).

Les formations dispensées associent les bases théoriques de la statistique et de l'économie à leur mise en pratique en s'appuyant essentiellement sur les outils informatiques du statisticien. C'est sans doute dans cette dynamique que s'inscrit la réalisation de ce mémoire afin de permettre aux étudiants, dès la première année, de se familiariser avec les différents outils statistiques mis à leur disposition par les professeurs et de mieux cultiver leur esprit d'analyse et de discernement.

Notre présente étude porte sur « la qualité de la démocratie et de la gouvernance au Burkina Faso» et est réalisée sous la supervision des Messieurs Sidiki GUINDO et Malick DIOP, tous deux enseignants à l'ENSAE-Sénégal.

APERÇU SUR LE BURKINA FASO

Avant de commencer notre étude, il nous parait utile de donner un aperçu sur le Burkina afin d'amener le lecteur à découvrir le pays en question.

Appelé Haute-Volta après l'arrivée des français, le pays fut réparti entre le Mali, le Niger et la Côte d'Ivoire en 1932 et ne retrouva son autonomie et ses frontières qu'en 1947. Il accéda à l'indépendance le 5 août 1960, et le 4 août 1984 sous l'ère de Thomas SANKARA, la République de Haute-Volta a reçu le nom «Burkina Faso», qui signifie la «Terre des Hommes intègres».

GEOGRAPHIE PHYSIQUE ET HUMAINE :

Le Burkina Faso est un pays sahélien, enclavé, situé au coeur de l'Afrique de l'Ouest, à près de 500 km de l'océan Atlantique. Il est compris entre 9°20' et 15°3' de latitude Nord, 2°20' de longitude Est, et 5°3' de longitude Ouest et est limité à l'Est par le Niger, au Nord et au Nord-Ouest par le Mali, au Sud par le Ghana, au Sud-Ouest par la Côte d'Ivoire, au Sud-Est par le Bénin et le Togo (Graphique 1).

La superficie du Burkina Faso est de 274.200 km² soit une densité de 61,09 habitants/km2, répartie en trois régions naturelles : la région sahélienne au Nord, la région soudano-sahélienne au centre et la région soudanienne au Sud. Le pays est traversé par trois grands cours d'eau dont un seul est pérrein : le Mouhoun, le Nakambé et le Nazinon. Ces trois grands fleuves se rencontrent au Ghana pour constituer la Volta.

Graphique 1 : Carte du Burkina Faso (Source, Wikipédia)

Sur le plan climatique,le Burkina Faso est caractérisé par un climat tropical de type soudano-sahélien, en général, qui alterne deux saisons : une longue saison sèche d'Octobre à Avril et une courte saison de pluies de Mai à Septembre. La majeure partie du Burkina Faso est située dans la zone climatique de type Soudanien, notamment le Centre et le Sud, tandis que l'Extrême Sud et le Sud-Ouest font partie de la zone soudano- guinéenne.

Au Burkina Faso, l'essentiel des ressources en eau est apporté par les pluies, caractérisées par de fortes variations inter annuelles. Le réseau hydrographique qui draine l'ensemble des eaux se compose de trois grands bassins internationaux d'importances inégales qui portent les noms des principaux cours d'eau qui les drainent :le bassin de la Volta couvrant une superficie de 178 000 km2, le bassin de la Comoé avec 1 700 km2 et le bassin du Niger qui totalise 79 000 km2.

Sur le plan démographique, la population burkinabé était estimée à environ 16 751 455 habitants en 2011 avec un taux de croissance annuel assez élevé d'environ 3.080 %. La relative jeunesse de la population est un atout appréciable pour le Burkina Faso qui peut donc compter sur une main-d'oeuvre dynamique. Cette population qui comprend plus de femmes que d'hommes (7 248 523 d'hommes contre 6 768 739 de femmes selon le RGPH de 2006) se compose d'une soixantaine de groupes ethniques variés. Ces différents groupes se sont mêlés à travers des siècles dans une parfaite symbiose au point de créer souvent des groupes mixtes.

HISTORIQUE ET ORGANISATION POLITIQUE :

En 50 ans d'indépendance, le pays a connu 4 Républiques, qui ont vacillé entre succession d'Etats d'exception et espoirs d'une réelle démocratisation de la société. En effet, le Burkina a connu 6 chefs d'Etat dont un seul civil (Maurice Yaméogo, le premier Président).

De 1974 à1987, cinq coups d'Etats se sont opérés dans le pays ;l'armée, appelée au pouvoir par le peuple en janvier 1966, ne l'a plus jamais quitté.

En décembre 1991, Blaise Compaoré, l'actuel Président du pays, parvenu au pouvoir après le coup d'État de 1987 occasionnant l'assassinat du capitaine Thomas Sankara, fut élu Président de la République à l'issue d'une élection boycottée par l'opposition, rassemblée au sein de la Coalition des forces démocratiques. Tel peut être résumée l'histoire singulière et tumultueuse de la vie politique du Burkina.

Pour ce qui est de l'organisation politique du pays, on peut dire que le Burkina Faso est un pays laïc et indépendant depuis le 5 Août 1960. Après la succession de plusieurs régimes d'exception, le pays a adopté une constitution le 2 Juin 1991 qui lui a doté d'un régime présidentiel pluraliste depuis Décembre de la même année. Le Président du Faso est élu au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans renouvelable une fois. Il est le chef du pouvoir exécutif.

Le pouvoir législatif est détenu par l'Assemblée Nationale dont les députés sont élus au suffrage universel pour 5 ans. La Cour Suprême s'occupe du pouvoir judiciaire. La deuxième Chambre du Parlement, le Conseil Economique et Social et le Médiateur du Faso complètent les grandes institutions démocratiques et républicaines.

A l'instar des autres pays Africains, le Burkina Faso a opté pour le multipartisme intégral. Par ailleurs, le Burkina Faso obéit au principe de toute démocratie, à savoir l'indépendance des trois pouvoirs : Exécutif, Législatif et Judiciaire.

SITUATION ECONOMIQUE DU PAYS :

Entre 2000 et 2010, le Burkina Faso a enregistré des taux de croissance annuels moyens de 5,2 %. Selon le FMI, le taux de croissance annuel a chuté de 5,2% en 2008 à 3, 2% en 2009 du fait d'une série de chocs exogènes : choc climatique, crise énergétique, la fluctuation des prix des matières premières et la crise financière mondiale. Au cours de cette période, la croissance a été tirée principalement, par les secteurs tertiaire et primaire en moyenne, respectivement pour 3,1 et 1,3 points de pourcentage du PIB et, dans une moindre mesure par le secteur secondaire à hauteur de 0,8 point. Cette évolution est la résultante des efforts consentis par le gouvernement pour améliorer l'environnement des affaires, permettant ainsi un essor de l'ensemble des branches du secteur tertiaire.

Au plan de la demande extérieure, les exportations ont progressé de 8,3% en moyenne annuelle. Le taux de progression des exportations a atteint 10,8% en 2009 contre 7,8% en 2000, traduisant ainsi une légère amélioration du degré d'ouverture de l'économie dont la faiblesse tient non seulement à la faible diversification de la gamme des produits exportables, mais aussi au poids de l'économie informelle.

Concernant la demande intérieure (consommation et investissement), sa contribution dans les progrès réalisés par l'économie nationale au cours de cette décennie, a été importante. Ainsi, le taux d'investissement global s'est situé en moyenne à 24,6% du PIB, tiré par l'investissement privé qui a progressé de 12,7% en moyenne annuelle, ces quatre dernières années. Cette croissance a été essentiellement, imprimée par les investissements dans les secteurs des télécommunications et des mines.

Le taux de pauvreté au Burkina Faso est estimé à 43,9% et le pays occupe le 161erang sur 169 pays selon l'indice du développement humain (IDH) de 2010 publié par le PNUD.

RESUME :

Notre étude porte sur la qualité de la démocratie et de la gouvernance au Burkina Faso. Ce pays est réparti en 13 régions et est essentiellement composé de ruraux (74%).

Le niveau de scolarisation reste encore faible puisque 50% des répondants n'ont reçu aucun enseignement formel. Pour ce qui est de la situation économique actuelle du pays, elle est perçue comme mauvaise pour 53% des Burkinabè, de même que leurs conditions de vie actuelles qui sont jugées comme mauvaises pour 49% d'entre eux. De plus, l'insécurité alimentaire, l'accès difficile à l'eau potable et aux soins médicaux demeurent une réalité pour certains Burkinabé. Toutefois, Ils restent optimistes quant à la perspective d'un futur meilleur.

C'est en regard d'autres types de régimes politiques, dans une perspective comparative que la démocratie, entendue comme un processus politique de désignation des dirigeants par les urnes, est considérée à 58% des burkinabè comme le meilleur système de gouvernement.

Ils reconnaissent à 51% que les élections sont complétement libres et équitables, mais ne garantissent pas pour 46% des Burkinabè que les électeurs puissent révoquer et rappeler à l'ordre les dirigeants qui ne comblent pas leurs attentes. La liberté d'expression dans le pays reste assez limitée puisque uniquement 44% des individus déclarent être complétement libres d'exprimer leur opinion. Toutefois, même s'ils se disent satisfaits à 50% de la démocratie burkinabè, ils lui reconnaissent un certain nombre de problèmes qui sont qualifiés de majeurs pour 25% des individus.

Pour ce qui est de la qualité de la gouvernance au Burkina Faso on peut dire que, malgré la grande confiance accordée au Président (58% des répondants), l'action gouvernementale est dans l'ensemble sévèrement jugée, hormis quelques aspects (offre éducative, l'amélioration des services de santé de base, etc). Ils arguent que les réformes entreprises ont plus nui à la majorité de la population et profité seulement à une minorité et déplorent à plus de 70% la manière dont le gouvernement en place s'investit pour améliorer les conditions de vie des pauvres, réduire le fossé entre riche et pauvre, et garantir la sécurité alimentaire pour tous. De plus, ils confirment dans l'ensemble, l'existence de la corruption au sein de l'administration burkinabè (Présidence, Assemblée Nationale, institutions juridiques, service des impôts et douane, police, etc.), et jugent à 43% que les actions entreprises pour lutter contre ceci sont inefficaces.

INTRODUCTION

Le début des années 80 a constitué une période assez difficile pour bon nombre de pays africains. En effet, la plupart des indicateurs de performances économiques étaient tendanciellement défavorables ; mettant les Etats en difficultés dans leurs principaux engagements vis-à-vis de la société, des communautés et de leurs partenaires extérieurs. Ainsi, confrontés à un processus sans précédent de désarticulation de leurs systèmes politiques et économiques, la plupart des Etats africains ont vu dans la réforme des politiques de gestion des pouvoirs et des stratégies de développement, une voie de sortie de crise. C'est dans ce contexte que vont émerger et se généraliser les processus de démocratisation et de bonne gouvernance comme des alternatives de maintien de la paix sociale et de promotion du développement durable.

Depuis la fin des années 1990, les gouvernements des grandes puissances, lors des différents sommets des Nations Unis et du G8, ont accordé à l'Afrique une très grande priorité concernant ce domaine afin qu'il soit un continent stable, démocratique et prospère. Aussi, au cours de ces dernières années, l'Union africaine et son programme de Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) ont suscité un grand mouvement de réformes en vue d'améliorer la gouvernance et de promouvoir la démocratie en Afrique.

Ainsi compte tenu des objectifs du millénaire à atteindre (créer un partenariat mondial pour le développement) et pour mieux analyser et comprendre l'évolution des processus politiques (gouvernance, transitions démocratiques, réformes politiques et économiques), l'Afrique est doté depuis 1999 d'un organisme de recherche non partisan et indépendant, l'Afrobaromètre. L'objectif visé avec la mise en place de celui-ci est de recueillir l'opinion de la population sur la qualité de la démocratie et la gouvernance, sur les différentes orientations politiques et sur la participation politique. Entre 1991 et 2008 quatre séries d'enquête (Round 1, 2, 3 et 4) ont été conduits dans les pays membres.

C'est dans ce contexte que l'édition 2008 (Round 4), entre autres pays, a été conduite au Burkina Faso. Il est important de rappeler que durant les 30 premières années qui ont suivi son indépendance, la vie politique a été quelque peu tumultueuse. Ayant fait l'objet de 5 coups d'Etats successifs (1974, 1980, 1982, 1983 et 1987) en prises de pouvoir par les militaires, le pays a difficilement réussi à s'affirmer comme une nation stable. Avec l'avènement du Front populaire, le Burkina a peu à peu entamé un processus de transition démocratique au début des années 90.

Vue l'importance de la démocratie et de la bonne gouvernance pour le développement durable d'un pays, il est capital de recueillir les points de vue des citoyens ordinaires sur ce domaine.

Dès lors l'on pourrait se poser les questions suivantes :

Ø Quelle est la situation économique du pays et les conditions de vie des Burkinabé ?

Ø Comment la population perçoit-il la performance du gouvernement et des administrations locales ?

Ø Quels sont les principes démocratiques auxquelles les citoyens Burkinabé adhèrent et leurs jugements du fonctionnement de la démocratie au Burkina Faso.

Pour répondre à ces différentes questions soulevées, nous adopterons les méthodes d'analyse suivantes :

v METHODES D'ANALYSE :

Les méthodes d'analyse utilisée sont celles de la statistique descriptive.

Afin d'apporter des réponses pertinentes aux différentes questions soulevées au niveau de la problématique, ces méthodes seront structurées en trois niveaux.

1. Dans un premier temps, nous procéderons à l'étude de certaines variables tellesl'âge, le niveau d'instruction des individus pour avoir un aperçu sur la structure de la population en question. Par la même nous mettrons en exergue leur conditions de vie économiques et nous cernerons leur avis quant à la situation économique du pays afin d'évaluer le niveau de pauvreté dans le pays et de voir les principales préoccupations de la population.Cette analyse sera appuyée par des tableaux de fréquences et graphiques illustratifs permettant une étude comparative aussi bien entre les régions mais aussi suivant le milieu de résidence.

2. La deuxième section consiste à recueillir l'opinion des Burkinabé sur la démocratie burkinabé après avoir mis en exergue leur adhésion ou non aux principes démocratiques. Ceci vise à évaluer le niveau de démocratisation de certaines institutions et de constater les droits et libertés des citoyens burkinabés.

3.Enfin dans troisième section, il s'agira de faire des croisements entre certaines variables pour évaluer la qualité de la gouvernance dans le pays mais aussi pour cerner l'avis de la populationsur le degré de confiance accordé aux institutions publiques telles que la Présidence de la République, l'Assemblée nationale et la justice burkinabais et leur performance.

Notre étude sera présentée en quatre chapitres :

Le premier concerne la présentation de l'enquête (c'est-à-dire de l'origine des données et des objectifs de l'enquête) et des zones étudiées. Le deuxième chapitre traiteessentiellement des caractéristiques démographiques et socio-économiques de la population.Les troisième et quatrième chapitres évaluent le fonctionnement de la démocratie et la qualité de la gouvernance dans le pays.

Première Partie

GENERALITES ET CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION

CHAPITRE I : PRESENTATION DE L'ENQUETE ET DES ZONES ETUDIEES

Dans ce chapitre nous allons décrire l'univers de l'enquête. Ainsi,après avoir mis en exergue l'état de la démocratie et de la bonne gouvernance en Afrique et au Burkina en particulier, nous insisterons sur les objectifs de cette enquête avant de donner un bref aperçu sur les différentes régions d'étude.

I.1. REVUE DE LITTERATURE

De nouveaux facteurs comme la démocratie, la gouvernance, l'adhésion et la participation des populations sont dorénavant placés au coeur des programmes de développement. C'estainsi que dans la plupart des Etats africains,vont émerger et se généraliser les processus de démocratisation et de bonne gouvernance considérés comme des alternatives de maintien de la paix sociale et de promotion du développement durable.

Aujourd'hui Afrobaromètre, un institut de sondage indépendant organise, depuis 1999, des enquêtes nationales sur « la qualité de la démocratie et de la gouvernance ».

Les résultats obtenus montrent que les africains accordent davantage plus d'importance aux principes démocratiques qu'auparavant et aussi une évolution de la perception des systèmes politiques en Afrique subsaharienne. Ainsid'après ces enquêtes, environ 72 % des africains soutiennent la démocratie.

Concernant le Burkina Faso, le mouvement de démocratisation de la vie politique amorcé en 1991 par l'adoption de la constitution a enregistré des progrès indéniables.De ce fait, le pays jouit, depuis deux décennies, d'une stabilité politique et d'un élan de renouveau démocratique.Cette stabilité lui a conféré une notoriété qui lui permet de jouer un rôle actif dans le maintien de la paix et la résolution des crises dans lasous-région.

Selon un récent rapport de la Banque Mondiale sur la bonne gouvernance en Afrique bâti sur six critères (le caractère démocratique des institutions politiques, l'instabilité politique et la violence, l'efficacité des pouvoirs publics, le poids des réglementations, la primauté du droit, et enfin la lutte contre la corruption), le Burkina Faso arrive en tête dans la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), soit le 7e rang africain.Cependant,il reste beaucoup de choses à revoir. A cet effet on peut signaler l'existence de la corruption qui ne cesse de prendre de l'ampleur, malgré la mise en place d'institutions publiques de lutte anticorruption et l'existence d'une société civile engagée. C'est ainsi, qu'une enquête du réseau national de lutte anti-corruption (RENLAC) réalisée en 2007 sur l'ensemble des chefs-lieux de régions a révélé que 68,8 % de la population pensaient que la corruption avait augmenté au Burkina Faso.

Cependant, les autorités burkinabè sont bien conscientes des efforts à consentir pour le raffermissement des valeurs démocratiques et de la gouvernance politique comme l'approfondissement de l'Etat de droit de manière à enraciner durablement, le processus démocratique et à consolider la stabilité sociopolitique dans le pays.

I.2. SOURCE DES DONNEES UTILISEES

Ce présent mémoire utilise les données de l'enquête Afrobaromètre Round 4 au Burkina Faso, qui a été conduite en Septembre 2008. L'Afrobaromètre est un réseau regroupant une vingtaine de pays africains et qui mène des recherches sur les comportements publics face aux problèmes économiques, politiques et sociaux en Afrique sub-saharienne.

I.3. OBJECTIFS DE L'ENQUETE

Face à l'échec relatif des politiques d'ajustement structurel dans les pays en développement, un consensus s'est établi au niveau international sur l'importance non seulement du contenu des politiques économiques mais également de la manière dont elles sont mises en oeuvre. De nouveaux facteurs comme la bonne gouvernance,qui est aujourd'hui un facteur déterminant pour la réussite des politiques économiques et influant généralement sur le niveau de développement des pays, l'adhésion et la participation des populations sont dorénavant placés au coeur des programmes de développement .

Ainsi recueillir le point de vue des ménages sur la qualité de la démocratie et de la gouvernance au Burkina Faso se révèle être d'une grande importance. L'objectif général de cette étude, est d'une part, d'évaluer l'évolution de la gouvernance et de la démocratie dans le pays à travers la mesure et le suivi d'un certain nombre d'indicateurs comme le degré de confiance de la population à l'égard des institutions, leur comportement et perception concernant la corruption, leur participation politique, leur adhésion aux principes démocratiques et leur jugement sur le respect de ces derniers, ainsi que leur appréciation sur l'efficacité des politiques appliquées. D'autre part, on cherche à étudier dans quelle mesure les points de vue ou comportements se différencient suivant les caractéristiques sociodémographiques ou économiques des groupes d'individus telles que le sexe, l'âge, niveau d'éducation, le milieu de résidence, niveau de vie, etc. Cette analyse vise à apporter un éclairage sur les éventuels clivages au sein de la population et les différents facteurs qui les déterminent.

v METHODE D'ECHANTILLONNAGE

L'échantillon a été conçu de telle sorte qu'il puisse être aléatoire et assez représentative de tous les citoyens en âge de voter dans le pays. En d'autres termes, il est exclu tout individu non-citoyen et certains citoyens résidant dans des zones ayant été identifiées comme inaccessibles ou inappropriées à l'étude. L'objectif visé de la sélection est de donner à chaque citoyen adulte une chance égale et connue d'être retenu pour être inclus dans l'échantillon. Ceci donne plus de garantie aux résultats de l'enquête qui fourniront une estimation sans biais des opinons de la population en âge de voter. Il importe aussi de préciser que cet objectif a été atteint en appliquant strictement des méthodes de sélection aléatoire à chaque étape de l'échantillonnage et en appliquant l'échantillonnage avec une probabilité proportionnelle à la taille de la population. L'enquête est réalisée sur un échantillon aléatoire de 1200 individus ayant plus de 18 ans et résidant dans les treize régions du pays. A l'image de la population burkinabé, cet échantillon reflète une proportion plus importante d'individus dans le milieu rural (74%) par rapport au milieu urbain (27%).

v DEFINTION DE QUELQUES CONCEPTS

ü La démocratie :

La démocratie peut être définie au sens large comme un régime politique fondé sur la souveraineté des citoyens. Elle est fortement liée à la notion de gouvernance en ce sens qu'elle peut être traduite selon Abraham Lincoln comme «le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple». On peut, pour bien percevoir cette notion, distinguer une approche minimalisteet substantialiste de la démocratie. L'approche minimaliste décrit la démocratie comme une procédure, par voie électorale de sélection, des gouvernants, autrement dit que le rôle des citoyens se limite au choix périodique des gouvernants.

L'approche substantialiste quant à elle va au-delà des élections en conférant aux citoyens un droit de regard sur les politiques publiques. En d'autres termes, l'élection est un moyen pour les citoyens de participer dans la définition des politiques publiques et de jouir des droits économiques et sociaux.

ü La gouvernance

Le PNUD définit la gouvernance comme étant l'exercice de l'autorité politique, économique et administrative dans le cadre de la gestion des affaires d'un pays à tous les niveaux.Ce que recèle la notion de gouvernance, c'est d'une part qu'elle reconnait que l'État n'a plus le monopole de la conduite des affaires publiques, et de l'autre, qu'elle consacre une reconfiguration de l'arène politique à travers la multiplicité des acteurs intervenant dans l'action publique.C'est donc à juste titre que Maurice Enguéléguélé, dans son ouvrage intitulé Théories et approches du développement en Afrique définit la gouvernance comme « l'art de gouverner en articulant la gestion des affaires publiques à différentes échelles du territoire, en régulant les relations au sein de la société et en coordonnant l'intervention des multiples acteurs ».

ü REMARQUE :

· Nous entendrons par population l'ensemble des citoyens âgés de 18 ans et sur lesquels l'enquête a porté.

I.4. BREF APERCU DES REGIONS ETUDIEES :

Au découpage administratif de 1996, le Burkina Faso fut subdivisé en 45 provinces et en 350 départements, chaque province étant dirigée par un Haut-Commissaire et chaque département par un Préfet. La décentralisation qui s'est opérée en 2001 organise le pays en 13 régions.

Nous allons dans ce qui suit donner une brève présentation de ces régions sur lesquelles porte notre étude en mettant en exergue leurs atouts et potentialités spécifiques.

Graphique 2 : Les régions du Burkina Faso (Source : fr.Wikipédia.org)

ü La région du Centre

La région du Centre est située au centre du pays. Le cadre physique de la région est un véritable potentiel pour les activités du secteur tertiaire. Sa végétation encourage l'élevage et son relief offre des paysages fascinants, objets d'attractions de nombreux touristes. La situation de la région est un atout pour les activités commerciales, politiques et économiques. La région du Centre abritant la capitale politique du pays (Ouagadougou) bénéficie de nombreuses infrastructures et organisations internationales.

ü La région du Nord

La région du Nord, de par son cadre physique, semble d'emblée naturellement défavorisée. Elle présente des contraintes physiques telles que : le phénomène de l'érosion qui entraine un appauvrissement continu des sols, l'irrégularité et la faiblesse de la pluviométrie et une faune en voie de disparition. Cependant, la disponibilité de ressources humaines a permis de transformer certaines contraintes en atouts. Ainsi, on peut noter l'existence d'organisations agricoles crédibles à même de porter le développement agricole et l'existence de potentialité aménageables et irrigables au niveau de secteur agricole.

ü La région des Cascades

Elle fait frontière avec les Républiques de la Côte d'Ivoire et du Mali. Le cadre physique de la région est un véritable potentiel pour les activités du secteur primaire. En effet, elle bénéficie de facteurs pédoclimatiques qui favorisent l'activité agricole. De plus, sa situation géographique est un atout pour les activités commerciales.

ü La région du Centre Ouest

La région du Centre-Ouest fait frontière avec le Ghana au sud, la région du Nord au nord, la région du Centre et celle du Centre-Sud à l'Est, la région de la Boucle du Mouhoun et celle du Sud-Ouest à l'Ouest et enfin la région du Plateau Central au Nord-Est. Elle dispose d'atouts majeurs parfois insuffisamment ou non exploité : aménagement de terres irrigables, le tourisme, l'émigration de la population, etc.

ü La région du Sahel

Elle fait frontière avec le Niger et le Mali. Depuis plusieurs décennies, la région sahélienne est caractérisée par des déficits pluviométriques fréquents avec des crises écologiques graves comme celles de 1972-1973 et 1984-1985.Ces crises se sont caractérisées par une forte mortalité sélective des plantes ligneuses avec diminution de la diversité biologique. Toutefois, l'élevage y est très développé.

ü La région du Plateau Central

Située au coeur du pays, la région du Plateau Central, à travers son chef-lieu Ziniaré situé à 30 km d'Ouagadougou, bénéficie d'une urbanisation rapide avec l'expansion de la capitale. Mais, le cadre physique de la région est peu favorable aux activités du secteur primaire. Cependant, la présence de certains cours d'eau est un atout important pour les activités de contre saison, la pêche et l'élevage.

ü La région du Centre Nord

Les principales activités économiques de la région reposent sur l'agriculture, l'élevage, l'artisanat, l'exploitation du bois. Cependant, le sous-secteur de l'agriculture souffre des conditions pédoclimatiques peu favorables à la production agricole, des caprices pluviométriques, des attaques parasitaires, des inondations, de la baisse de la fertilité des sols, de l'insuffisance de financements des activités de formation et d'organisation des organisations. Les industries, à part quelques unités de transformation qui assurent la collecte et la transformation du lait, sont inexistantes dans la région.

ü La région du Boucle du Mouhoun

L'examen du contexte général de la région de la Boucle du Mouhoun fait ressortir qu'elle présente d'énormes potentialités aussi bien sur le plan physique qu'administratif. De par sa situation dans la zone soudanienne, elle bénéficie d'une flore riche et variée résultant d'une pluviométrie au-dessus de la moyenne. Sur le plan administratif, la subdivision de la région en 6 provinces et 47 départements apparaît comme un atout dans un contexte de décentralisation dans la mesure où elle facilite l'implication des populations à la base dans le processus de développement. Les activités du secteur primaire animent une bonne partie de la vie économique de la région car le cadre physique de la région est un véritable potentiel pour les activités agricoles.

ü La région des Hauts Bassins

Traversée à la fois par l'axe routier Abidjan-Niamey et la voie ferroviaire Abidjan- Ouagadougou, cette région occupe une position géographique favorable aux échanges commerciaux. Son chef-lieu Bobo-Dioulasso est une plaque tournante du commerce de produits agricoles avec le reste du Burkina Faso d'une part, et les pays voisins d'autre part. Les pays frontaliers comme la Côte d'Ivoire et le Mali constituent un potentiel énorme de débouchés pour ces produits agricoles.

ü La région de l'Est

Cette région dispose de nombreuses potentialités économiques et culturelles, mais se confronte à un manque de données nécessaires à l'évaluation des besoins de la population, à la planification, au suivi et à l'évaluation des différents secteurs de développement. Le cadre physique de la région est un véritable potentiel pour les activités du secteur primaire.

ü La région du Centre Est

Grâce à son chef-lieu de région Tenkodogo, la région du Centre-Est est une plaque tournante du commerce de produits agricoles et pastoraux avec le reste du Burkina Faso d'une part, et les pays voisins d'autre part. Les pays frontaliers comme Ghana, le Togo et le Bénin constituent un potentiel énorme de débouchés pour des produits agricoles et pastoraux. L'industrie reste également très peu développée dans la région.

ü La région du Centre Sud

Traversée par la route nationale qui conduit à la frontière du Ghana et aux différents ports maritimes du Burkina, cette région occupe une position géographique très favorable aux échanges commerciaux. De plus, elle bénéficie de facteurs pédoclimatiques qui favorisent son activité agricole.

ü La région du Sud-Ouest

Cette région, à travers son chef-lieu Gaoua situé à environ 350 km d'Ouagadougou, est une plaque tournante du commerce de produits agricoles entre l'intérieur d'une part et l'extérieur du Burkina d'autre part. Les pays frontaliers, la Côte d'Ivoire et le Ghana constituent un potentiel énorme de débouchés pour les produits agricoles. En plus, les activités artisanales sont importantes et celles minières dans cette région est en plein essor via les sites d'or un peu partout dans la région.

CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES DE LA POPULATION

L'objet de ce chapitre consiste essentiellement à l'étude de la population suivant sa structure et leur niveau et les conditions de vie.

II.1 STRUCTURE DE LA POPULATION :

II.1.1 Répartition de la population au niveau des régions selon le milieu :

Cette section consiste à décrire la population suivant leur localisation. L'étude de la répartition de la population suivant le milieu de résidence nous permettra d'évaluer le poids de chaque région mais aussi d'expliquer leur représentativité au niveau des milieux.

Tableau1 : Répartition de la population au niveau des régions suivant le milieu :

Régions

Milieu de résidence (en %)

Total (en %)

Urbain

Rural

Boucle du Mouhoun

3,46

12,26

9,92

Cascades

3,14

3,97

3,75

Centre

49,06

2,50

14,85

Centre-Est

5,66

8,51

7,76

Centre-Nord

2,83

9,99

8,09

Centre-Ouest

4,72

9,42

8,17

Centre-Sud

1,89

5,45

4,50

Est

2,20

9,99

7,92

Hauts-Bassins

17,30

8,74

11,01

Nord

4,09

9,42

8,01

Plateau Central

1,57

5,90

4,75

Sahel

1,89

8,63

6,84

Sud-Ouest

2,20

5,22

4,42

Total

26,52

73,48

100


Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur

Au regard de ce tableau, on constate que la population burkinabé est essentiellement composée de ruraux. En effet, la zone rurale concentre 73% de la population contre 27% en milieu urbain. Si l'on s'intéresse à la constitution des régions on constate que la région du Centre, à elle seule regroupe 49% de la population urbaine. A part la région des Hauts-Bassins qui en concentre 17%, le poids de la population urbaine au niveau des autres régions ne dépasse pas environs 6%.Ces différentes proportions sont sans doute prévisible du fait que le chef-lieu de la région du Centre, Ouagadougou, est la capitale administrative du Burkina ; et celui de la région des Hauts-Bassins, Bobo-Dioulasso, en constitue la capitale économique, enregistrant des taux d'urbanisation assez importantes (respectivement 85% et 38% selon le RGPH de 2006).

Concernant le milieu rural,on constate qu'il n'y a pas de très grands écarts entre les poids des différentes régions. Pour la plupart des régions, la proportion des ruraux, variant généralement entre5% et 12%, est plus importante que celle des urbains qui varie entre 2% et 6% ; ce qui pourrait s'expliquer par le fait que les principales activités économiques sont essentiellement l'agriculture, l'élevage et d'autres du secteur primaire. Les régions du Centre et des Hauts-Bassins regorgent respectivement 2% et 9% des ruraux, ce qui n'est point surprenant vue leur niveau d'urbanisation qui est assez élevé.

Le graphique ci-dessus illustre ce qui précède.

Graphique 3 : Répartition de la populationau niveau des régions suivant le milieu 

(%)

II.1.2 Structure de la population par tranche d'âge suivant le milieu :

Dans cette partie nous décrirons de manière globale la structure de la population selon leur âge pour voir les différences entre les milieux mais aussi nous mettrons en exergue leur niveau d'instruction suivant leur âge pour avoir une idée du fonctionnement du secteur de l'éducation dans ce pays.

Ci-dessous le tableau donnant la structure de la population par tranche et selon la zone de résidence.

Tableau 2 : Répartition de la population par tranches d'âge suivant le milieu :

Tranches d'âge

Milieu de résidence (en %)

Total (en %)

Urbain

Rural

18-24

33,2

19,1

23,0

25-34

30,4

30,1

30,2

35-44

19,3

21,4

20,8

45-54

6,6

13,8

11,9

55-64

7,0

9,4

8,7

65-74

1,9

3,5

3,1

75 et plus

1,6

2,6

2,4

Total

100,0

100,0

100,0

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur

Il ressort de l'examen de ce tableau que la population burkinabé est relativement jeune. En effet, on constate que parmi ceux qui ont donné leur âge,23% ont moins de 25 ans et 53% sont âgés de moins de 35 ans. Les individus ayant 55 ans et plus ne représente que 14% de la population. Suivant les milieux on note une certaine disparité concernant la proportion des jeunes. En effet on remarque que le milieu urbain concentre 33% des jeunes contre 19% pour le milieu rural.

Comment expliquer la forte proportion des jeunes en milieu urbain ?

Comme nous l'avons déjà précisé, la population burkinabé est en majorité composée de ruraux et est essentiellement constituée de jeunes.Donc la forte proportion des jeunes constatée en milieu urbainpourrait s'expliquer le phénomène de migration des jeunes qui prend de plus en plus d'ampleur. Selon le RGPH de 2006, plus du tiers des jeunes sont des migrants, soit environ 32% de la population des jeunes. Il s'y ajoute qu'en milieu urbain, près de la moitié des jeunes (45%) sont des migrants ; et cette proportion est plus faible (26%) en milieu rural. Ceci est sans doute dû au fait que les villes offrent plus d'opportunités en matière d'emploi.

ü Qu'en est-il du niveau d'instruction de la population ?

Pour ce qui est du niveau d'étude de la population, il faut noter que le niveau de scolarisation reste encore faible au Burkina. En effet, 50% de la population déclarent n'avoir reçu aucun enseignement formel. L'enseignement informel (y compris l'enseignement coranique), concernant 12% de la population, reste encore non négligeable. La proportion d'individus ayant le niveau primaire (17,18%) et celle concernant le niveau secondaire (17,10%)restent sensiblement égales. L'enseignement supérieur, qui bénéficie à 4% de la population, demeure encore très faible.

En plus de ceci, on note une certaine disparité entre les milieux. Le milieu rural apparait très défavorisé par rapport à la zone urbaine. En effet plus de la moitié de ceux résidant dans la zone rurale (59%) n'ont jamais reçu d'enseignement formel, contre 24% de ceux de la zone urbaine. L'éducation primaire, secondaire et supérieure reste encore faible en milieu rural.17% des personnes vivant en milieu rural bénéficient de l'enseignement primaire contre 18% en milieu urbain ; l'enseignementsecondaire, qui concerne 41% de la population urbaine, ne bénéficie qu'à 8% des individus de la zone rurale. La même situation est notée au niveau de l'enseignement supérieur où uniquement 1% des individus du milieu rural déclarent avoir atteint le niveau supérieur contre 10% au niveau de la zone urbaine.

Ces chiffres inquiétants peuvent donner une idée de la performance du gouvernement par rapport à ce secteur de l'éducation qui demeure un point essentiel pour le développement de tout pays.

Le graphique ci-dessous permet d'illustrer ce qui précède.

Graphique 4 : Répartition de la populationselon le niveau d'instruction et suivant le milieu

II.2 CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DE LA POPULATION :

L'étude des conditions économiques de la population constitue une étape très importante dans notre étude dans la mesure où elle permet d'appréhender le niveau de vie de la population et la situation économique du pays. Il sera question dans un premier temps d'analyser la situation économique du pays avant de s'intéresser aux conditions de vie économiques des Burkinabé.

II.2.1 Situation économique du pays :

Dans ce paragraphe, il s'agira surtout de recueillir l'opinion de la population à propos des conditions économiques actuelles du pays. Nous étudierons leur avis en fonction de leur milieu de vie mais aussi en fonction de leur niveau d'étude.

Le tableau ci-dessous donne l'avis de la population sur la situation économique actuelle du pays.

Tableau 3 : Opinion de la population sur la situation économique actuelle du pays.

Situation économique actuelle du pays

Milieu de résidence (en %)

Total(en %)

Urbain

Rural

Mal

55,66

51,65

52,71

Bien

25,16

35,07

32,44

Ni bien ni mal

16,98

12,15

13,43

Ne sais pas

2,20

1,14

1,42

Total

100,00

100,00

100,00

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur

A l'observation de ce tableau, on voit que la majeure partie de la population n'apprécie guère la situation économique actuelle du pays.En effet, il nous a permis de constater que 53% des Burkinabé décrivent cette situation comme mauvaise alors que 32% pensent plutôt le contraire. Uniquement 1% de la population déclarent ne rien savoir à ce sujet.

Suivant le milieu de résidence on voit que les réponses diffèrentcarrément. Les habitants de la zone rurale paraissent être plus satisfaits des conditions économiques du pays.En effet 35% des répondants en milieu rural partagent cette opinion contre 25% en milieu urbain. Par contre c'est en milieu urbain que les individus sont plus pessimistes par rapport à cette question (56% en milieu urbain contre 52% en milieu rural).

Comparant cette année par rapport à la même époque l'année dernière (voir Tableau23 en annexe), 44% des Burkinabé trouvent la situation économique actuelle du pays meilleure, alors que 37% pensent le contraire.La population urbaine parait un peu moins pessimiste par rapport à la situation actuelle avec une proportion de 50% qui affirment une meilleure situation économique. Les ruraux quant à eux confirment toujours leurs propos : 47% déclarent être plus satisfaites par les conditions économiques actuelles du pays.

En ce qui concerne la situation économique du pays dans le futur (voir Tableau24 en annexe), la population demeure encore très optimiste puisque 57% d'entre eux pensent qu'elle sera encore meilleure. En milieu rural, les individus semblent légèrement plus optimistes que ceux de la zone urbaine (59% contre 53%).

Graphique 5 : Situation économique actuelle du pays comparée à celle de l'année dernière.

Graphique 6 : Situation économique dans 12 mois.

Toutefois, pour voir un peu plus clair, on peut étudier l'opinion des individus sur cette question par rapport à leur niveau d'étude.

Le tableau ci-dessous permet de mettre en exergue cet aspect.

Tableau 4 : Opinion de la population sur la situation économique actuelle du pays selon le niveau d'étude :

Niveau d'instruction

Situation économique actuelle du pays(en %)

Total (en %)

Mal

Bien

Ni bien ni mal

Ne sais pas

Pas d'enseignement formel

52,88

33,90

12,03

1,19

100,00

Enseignement informel

44,90

40,82

13,61

0,68

100,00

Primaire

58,10

30,95

10,48

0,48

100,00

Secondaire

50,47

28,30

17,92

3,30

100,00

Supérieur

56,10

14,63

26,83

2,44

100,00

Total

52,50

32,58

13,50

1,42

100,00

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

A l'observation de ce tableau, on remarque que les individus, quel que soit leur niveau d'étude, confirment davantage la mauvaise situation économique qui sévit dans le pays. Il s'y ajoute que les individus ayant reçu un enseignement formel partagent plus cette opinion (58% pour ceux de niveau primaire, 56% pour le niveau supérieur et 50% concernant le niveau secondaire).

D'autre part, les personnes n'ayant reçu aucun enseignement formel, de même que ceux ayant uniquement bénéficié d'un enseignement informel demeurent plus optimistes quant à la situation du pays (41% pour ceux ayant bénéficié de l'enseignement informel et 34% pour ceux n'ayant point reçu d'enseignement formel).

En somme, on peut retenir que la situation économique du pays, même si elle est relativement meilleure par rapport à l'année passée, reste toutefois mauvaise et préoccupante.

II.2.2 Conditions de vie de la population :

Dans cette section, on s'intéressera principalement à l'étude des conditions de vie des Burkinabé selon leur milieu de résidence pour pouvoir appréhender l'état de pauvreté au niveau du pays. Il s'agira surtout de cerner leur avis par rapport à cette question.

Ci-dessous le tableau donnant l'opinion des Burkinabé sur leurs conditions de vie actuelles.

Tableau 5 : Opinion de la population sur leurs propres conditions de vie actuelles.

Conditions de vie actuelles

Milieu de résidence (en %)

Total (en %)

Urbain

Rural

Mal

47,03

49,32

48,71

Bien

31,03

37,87

36,05

Ni bien ni mal

21,00

12,02

14,40

Ne sais pas

0,94

0,79

0,84

Total

100,00

100,00

100,00

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur

Interrogés sur leurs conditions de vie actuelles, un peu moins de la moitié des individus (environ 49%) les décrit comme mauvaises, alors que 36% expriment le contraire. Cette fois, on constate que cette opinion reste sensiblement égale en milieux rural et urbain (respectivement 49% et 47%).Mais l'on constate toujours que les habitants de la zone rurale ont une attitude davantage plus positive que ceux du milieu urbain (38% en milieu rural contre 31 % en milieu urbain).

Comparant cette situation par rapport à l'année dernière à la même période(voir Tableau25 en annexe),environ 49% de la population jugent ses propres conditions de vie comme meilleures, cependant 31% les trouvent pires et 18% déclarent qu'elles ont demeurés identiques.Ainsi,en milieu rural, les répondants décrivent leurs conditions beaucoup plus meilleures que ceux de la zone urbaine(52% contre 41% respectivement).L'effet inverse est noté en milieu urbain où 40% des personnes affirment le contraire,contre 28% en milieu rural. Toutefois la proportion de ceux qui ne trouvent aucun changement concernant leurs propres conditions de vie restent sensiblement égales en milieux urbain et rural (exactement 18,2% et 17,7%).

Se prononçant sur leurs futurs conditions de vie (voir Tableau26 en annexe), la majeure partie de la population, environ 63%, semblent plus optimistes et espèrent qu'ils deviendront encore plus meilleures ; uniquement 8% des individus affirment le contraire. Cependant les individus de la zone urbaine soutiennent davantagecette opinion que ceux du milieu rural (68% et 61%).

Les graphiques ci-après illustrent ce qui précédent.

Graphique7 :Conditions de vie actuelles des Burkinabé comparées à celles de l'année dernière.

Graphique 8 : Conditions de vie des Burkinabé dans 12 mois.

ü Qu'en est-il de l'avis des chefs de ménage sur leurs propres conditions de vie ?

Dans les sociétés africaines, le chef de ménage reste un élément clé en ce qui concerne les caractéristiques des ménages. De plus, son niveau de vie est déterminant dans celui du ménage. C'est pourquoi recueillir leurs opinions par rapport à leurs propres conditions de vie s'avère être capitale pour mieux confirmer les propos précédents.

Le tableau ci-dessous nous donne quelques informations à ce propos.

Tableau 6 : Avis des chefs de ménages sur leurs propres conditions de vie actuelles.

Conditions de vie actuelles

Chefs de ménages déclarés(en %)

Mauvaise

48,64

Bien

35,91

Ni bien ni Mauvaise

14,77

Ne sais pas

0,68

Total

100,00

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur

Les résultats fournis par ce tableau viennent confirmer ce qui était soutenu sur cette question.En effet, il nous est permis de constater que, parmi les chefs de ménage déclarés, près de la moitié (environ 49%) affirment que leurs conditions de vie actuelles sont encore mauvaises, alors que 36% soutiennent que celles-ci demeurent encore bonnes. Aussi, 15% de ces chefs de ménages déclarent que leurs conditions de vie n'ont point changé. Toutefois, il est important de constater que les résultats obtenus avec l'ensemble de la population sont sensiblement identiques avec ceux enregistrés avec la population des chefs de ménage.

En outre, on peut noter que les conditions de vie actuelles de la population, même si elles sont relativement meilleures par rapport à l'année passée, demeurent toutefois mauvaises et inquiétantes. Cependant, les Burkinabé gardent encore espoir sur des conditions de vie meilleures dans les années à venir.

Le fait qu'on note à peu près les mêmes propos concernant la situation économique actuelle du pays et les conditions de vie actuelles de la population pourrait sans doute être expliqué par l'existence d'une liaison entre ces deux variables. En effet, le test de khi deux détecte une liaison moyenne (V de Cramer = 0,379) entre ces deux variables, et de ce fait on peut dire que la situation économique actuelle du pays détermine en quelque sorte les conditions de vie de la population.

ü Face à cette situation, quelles sont leurs préférences en matière de politiques économiques ?

Pour ce qui est de leurs préférences en matière de politique économiques,la majeure partie des Burkinabé (62%) affirme qu'il est nécessaire d'accepter des conditions de vie difficiles maintenantpour une amélioration de l'économie dans le futur.Cette attitude témoigne en partie de l'engagement des citoyens à faire des sacrifices pour améliorer l'économie du pays et leurs conditions de vie qu'ils jugent mauvaises. Cependant 30% d'entre eux jugent que les réformes économiques entrepris par legouvernement sont très coûteuses et quece dernier devrait les abandonner et essayer de répondre aux exigences de la population. Cet avis est davantage partagé en campagne (32%) qu'en ville (26%).

Cependant, même s'ils jugent nécessaire d'accepter les dures conditions de vie, ils reconnaissent en à60% que les politiques économiques du gouvernement ont nui à la plupart des gens, et que seuls quelques-uns en ont profité ; ce qui est rejeté par 32% des citoyens qui affirment le contraire.Aussi l'on peut remarquer que les habitants du milieu rural partagent davantage que les urbains l'idée selon laquellele gouvernement, à travers ses politiques économiques, a aidé la majeure partie de la population (33% contre 26% en milieu urbain).

Les graphiques ci-dessous illustrent ce qui précède. Les affirmations citées dans les graphiques sont les suivantes :

-Graphique 9: (Affirmation 1 :Le gouvernement devrait abandonner ses politiques économiques. Affirmation 2 :On devrait accepter les conditions de vie difficiles maintenant.)

-Graphique 10 : (Affirmation 1 :Les politiques économiques du Gouvernement ont aidé la majorité de la population; seule une minorité en a souffert.Affirmation 2 :Les politiques économiques du Gouvernement ont nui à la plupart des gens,seuls quelques-uns en ont profité.)

Graphique9 : Attitudes économiques de la population : abandonner les politiques économiques ou accepter des conditions de vie difficiles maintenant ?

Graphique10 :Politiques économiques du gouvernement :

ont-ils aidé la majorité de la population ou n'ont profité

qu'à une minorité ?

II.2.3 La satisfaction des besoins fondamentaux :

Le droit à l'alimentation étant l'un des droits fondamentaux de la personne humaine, la question de savoir si au cours des derniers mois les enquêtés ont été confrontés à des problèmes de nourriture revêt donc toute sa pertinence.

Sur ce point, la situation n'est pas très inquiétante puisque uniquement 8% de la population affirment avoir toujours des problèmes pour manger à leur faim. Toutefois, l'accès à la nourriture n'est pas toujours facile pour une bonne partie de la population. En effet, l'on constate que 23% d'entre eux affirment avoir été confronté plusieurs fois à ce problème et une même proportion pour quelques fois seulement. De ce fait, plus de la moitié des Burkinabé (environ 60%) a donc déjà été confrontée au moins une fois au problème de la faim. Par contre, les 40% restants déclarent n'avoir jamais été confronté à ce problème. La question de l'accès à une nourriture suffisante semble se poser davantage en milieu rural qu'en milieu urbain dans la mesure où uniquement 35%d'entre eux affirment n'avoir jamais été confronté à cette difficulté alors que la majorité des urbains (53%) est à l'abri de ce besoin. D'ailleurs, ceux qui ne mangent jamais à leur faim en milieu rural sont deux fois plus nombreux qu'en milieu urbain (8% contre 4%).

Tableau 7 : Fréquence des problèmes liés à l'alimentation :

Milieu de résidence(en %)

Total(en %)

UrbainRural

Problèmes de nourriture rencontrés

Jamais

52,9834,6939,55

Juste une ou deux fois

7,847,037,24

Quelques fois

19,4424,1522,90

Plusieurs fois

15,9925,0622,65

Toujours

3,768,967,58

Ne sais pas

-0,110,08Total100,00100,00100,00

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Concernant les régions, l'on constate que les plus touchés par ce manque de nourriture sont la Boucle du Mouhoun, le Centre-Est, le Centre-Sud et le Sahel. En effet les proportions des individus qui rencontrent toujours des problèmes pour manger à leur faim semblent assez importantes (14% dans la Boucle du Mouhoun, 22% au niveau du Centre-Est, 12% au Sahel). De plus ceux qui n'ont connu aucune difficulté pour manger à leur faim ne dépassent pas 30% au niveau de celles-ci (22% dans le Centre-Est et Centre-Sud, 26% dans la Boucle du Mouhoun et 30% au Sahel).Ceci n'est surprenante compte tenu du fait que la pauvreté touche davantage ces régions.

 
 
 

D'autre part, pour ce qui concerne l'eau potable et les médicaments, on note à peu près les mêmes phénomènes. Ce sont respectivement 45% et 38% qui déclarent n'avoir jamais été confrontés à ce manque alors que 14% et 11% affirment respectivement avoir des problèmes d'eau potable et de médicaments. Toutefois nous pouvons signaler que la situation est davantage meilleure en ville qu'en campagne puisque 70% et 50% des individus de la zone urbaine déclarent respectivementavoir toujours l'accès à l'eau potable et aux médicaments contre 36% et 33% en milieu rural. Par ailleurs, qu'il s'agisse de l'eau potable ou des soins médicaux, les répondants qui rencontrent toujours des problèmes sont deux fois plus nombreux en milieu rural qu'en milieu urbain. Ce qui confirme que la pauvreté touche davantage les campagnes que les villes.

Concernant l'accès à l'eau potable, l'on peut constater que les régions des Cascades, du Centre-Est, de l'Est et du Sud-Ouest sont les plus défavorisées avec des proportions respectives de 18%, 19%, 35% et 33% qui affirment rencontrer toujours des difficultés pour obtenir de l'eau potable.

La difficulté de trouver des médicaments pour des soins médicaux est davantage notée dans les régions du Boucle du Mouhoun, du Centre-Est, du Centre-Sud, du Sahel où respectivement 14%, 23%, 16% et 16% disent n'avoir pas régulièrement accès aux soins médicaux. D'ailleurs au niveau des régions de la Boucle du Mouhoun et du Centre-Sud, ceux qui ont toujours accès aux soins médicaux quand ils en ont besoin ne dépassent pas 20% (respectivement 19% et 14%).

Toutefois ces manques ne touchent apparemment pas les régions du Centre et des Hauts Bassins puisque dans chaque situation l'on constate que la majorité des populations de ces régions affirment ne jamais être confronté à ces manques cités,et de plus ceux qui en sont concernés ne dépassent jamais les 6%.

Pour ce qui est de la pauvreté monétaire, on peut constater que les revenus de la population sont relativement faibles. En effet, 31% d'entre déclarent avoir toujours des problèmes d'argent et uniquement 9% disent ne pas être confrontés à ce manque d'argent.

Les graphiques ci-après illustrent ce qui précédent.

Graphique11 : Difficultés liées à la nourriture.

Graphique12 : Problèmes d'accès à l'eau potable.

Graphique13 :L'accès aux soins médicaux.

Graphique14 : Problèmes liés au manque d'argent.

En outre, on peut dire que le niveau de pauvreté du Burkina est inquiétant. Une bonne partie de la population risque l'insécurité alimentaire, a un accès limité à l'eau potable et ne bénéficie pas régulièrement de soins médicaux. Ceci confirme en partie les statistiques du PNUD en 2007 qui montrent qu'environ 46% de sa population vivent au-dessous du seuil de pauvreté. De plus le revenu national brut par habitant est estimé à moins de 430 dollars.

Deuxième Partie

DEMOCRATIE ET GOUVERNANCE AU BURKINA FASO

CHAPITRE III : FONCTIONNEMENT DE LA DEMOCRATIE AU BURKINA FASO

Ce chapitre revêt d'une importance capitale car elle introduit notre travail sur le vif du sujet. Il s'agira dans un premier temps d'analyser l'avis des citoyens sur la qualification de la démocratie burkinabé, tout en mettant en exergue les principes fondamentaux de la démocratie auxquels ils adhérent, de voir leur attachement à la démocratie et l'importance accordée aux institutions démocratiques et quant à la qualité des élections, pour pouvoir évaluer leur degré de satisfaction quant à la démocratie burkinabé.

III.1 DEMANDE DES CITOYENS BURKINABÉ POUR LA DEMOCRATIE :

Dans cette section, il sera surtout question d'évaluer le niveau de démocratiedans le pays en recueillant le point de vue des citoyens ordinaires quant à la qualification qu'ils vont donner à la démocratie burkinabé. Il s'agira aussi de voir leurs attitudes envers les différents types de régime politique en les confrontant à certaines situations.

III.1.1 Qualification de la démocratie au Burkina :

Si l'on s'intéresse d'abord à l'adhésion de la population à la démocratie, on constate que plus de la moitié de la population (environ 58%) préfèrent la démocratie à d'autres formes de régimes. La proportion des citoyens qui soutiennent que celle-ci n'est pas importante et de ceux qui jugent que dans certaines situations la non-démocratie serait préférable sont respectivement de 18% et de 11%.Cependant, pour un pays où la population aspire à la démocratie, la proportion des individus n'ayant pas une idée sur celle-ci semble un peu importante (environ 13%).

Le graphique suivant résume le tableau qui sera présenté en annexe(voir tableau 27).

Graphique 15 : Adhésion de la population à la démocratie

D'autre part, si l'on porte notre analyse suivant le milieu de résidence, nous constatons que les opinions sont sensiblement partagées. En effet, quel que soit le milieu,plus de la moitié des individus (59% en milieu rural et 55% en milieu urbain) soutiennent parfaitement la démocratie. Cependant on remarque que la population urbaine montre plus de réticences envers la démocratie : 20% d'entre eux la rejettent carrément et 17% pensent que, parfois, la non-démocratie serait préférable parfois. Ceci semble s'expliquer par le fait que, comme nous l'avons souligné dans le chapitre précédent, le niveau d'instruction est beaucoup élevé dans cette zone, et de ce fait les individus sont beaucoup plus informés sur la démocratie et discernent donc davantage certains principes démocratiques.

Tableau 8 : Adhésion de la population à la démocratie

Adhésion à la démocratie

Milieu de résidence(en %)

Total(en %)

Urbain

Rural

Pas d'importance

20,13

17,33

18,07

Non-démocratie

14,78

9,85

11,16

Démocratie préférable

55,03

59,00

57,95

Ne sais pas

10,06

13,82

12,82

Total

100,00

100,00

100,00

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur

ü Comment cette population qualifie-t-elle la démocratie burkinabé ?

Nantis de toutes ces informations, regardons ce que pense la population à propos de la démocratie du pays. Le tableau ci-dessous donne la répartition qui en ressort.

Tableau 9 : Avis de la population sur la démocratie burkinabé.

Régions

Pas une démocratie

Démocratie avec des problèmes majeurs

Démocratie mais avec des problèmes mineurs

Une pleine démocratie

Ne comprend pas la question

Ne sais pas

Boucle du Mouhoun

3,39

31,36

22,03

33,05

5,08

5,08

Cascades

4,44

24,44

31,11

8,89

15,56

15,56

Centre

6,15

38,55

26,82

15,08

2,79

10,61

Centre-Est

10,75

10,75

22,58

26,88

13,98

15,05

Centre-Nord

5,1

11,22

27,55

43,88

5,1

7,14

Centre-Ouest

3,06

38,78

14,29

35,71

7,14

1,02

Centre-Sud

3,64

16,36

25,45

41,82

9,09

3,64

Est

7,37

10,53

24,21

26,32

4,21

27,37

Hauts-Bassins

7,58

29,55

32,58

14,39

6,06

9,85

Nord

2,11

22,11

25,26

40

6,32

4,21

Plateau Central

12,07

12,07

13,79

25,86

6,9

29,31

Sahel

6,1

34,15

18,29

17,07

17,07

7,32

Sud-Ouest

9,43

22,64

15,09

20,75

16,98

15,09

Total

6,08

25,15

23,73

26,48

7,74

10,82

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur

Au regard de ce tableau, l'on est permis de constater que les avis de la population sur ce sujet sont nettement partagés. Certes la majeur partie de la population, environ 75%, s'accordent sur le fait que le Burkina est une démocratie, mais uniquement 26% se positionnent quant à la pleine démocratie du pays. Cet appui systématique à la démocratie ne signifie pas que les citoyens Burkinabé en ont une vision angélique. Ils lui reconnaissent aussi un certain nombre de défauts. Ainsi, 49% d'entre eux pensent qu'elle fait face à des problèmes qualifiés de mineurs pour 24% d'entre et de majeurs pour les 25% restants.

Ceci confirme bien le classement établi par The Economist Group qui évalue le niveau de démocratie de 167 pays sur une échelle allant de 0 à 101, qui en 2008 accordait au Burkina la 122ème place avec un indice de 3,60.

Considérant les régions, nous remarquons qu'au niveau de celles du Centre Est, du Plateau Central et du Sud-Ouest, les citoyens sont beaucoup plus pessimistes que ceux des autres régions en matière de démocratie avec des proportions respectives de 11%, 12% et 9% rejetant totalement la démocratie.Aussi on peut constater qu'au niveau de certaines régions comme celles du Centre, des Cascades, des Hauts-Bassins, les individus sont beaucoup plus réticents concernant la qualité de la démocratie burkinabé. En effet si on regroupe les individus qui affirment que cette démocratie fait face à des problèmes (majeurs ou mineurs), les proportions sont plus importantes dans ces régions : 56% au niveau des Cascades, 65% au niveau Centre (la capitale administrative) et 62% au niveau des Hauts-Bassins (la capitale économique). Toutefois, au niveau des régions comme le Nord, le Centre Nord, le Centre Sud, les citoyens sont encore plus optimistes puisque plus de 40% d'entre eux (40% dans le Nord, 42% dans le Centre Sud, et 44% dans le Centre Nord) confirment la pleine démocratie.

En somme on peut dire que d'une région à une autre, les avis peuvent différés ; mais force est de constater que dans la plupart des régions, les citoyens confirment effectivement les problèmes que rencontre la démocratie Burkinabé.

Ces réticences, plus visibles en milieu urbain, pourraient être dues en quelque sorte par leur niveau d'instruction plus élevé. En effet l'on constate que plus le niveau d'étude est élevé, plus les individus remettent en question la démocratie Burkinabé. Les individus du Supérieur constatent davantage ces problèmes que les autres.

Le graphique ci-dessous illustre parfaitement ces propos.

Graphique 16 : Points de vue de la population sur la démocratie en fonction de leur niveau d'étude

III.1.2 Perception des citoyens pour les autres types de régimes politiques :

Continuant toujours sur cette lancée et pour mieux percevoir leur adhésion aux principes démocratiques, il leur a été soumis une série d'alternatives concernant des exemples de régimes présidentiels.

Interrogés sur un régime à parti unique, plus de la moitié de la population (54%) rejette totalement ce type de régime ; cependant une bonne partie de la population représentant 34% sont favorables pour celui-ci. En regardant ce qu'en pensent les citoyens au niveau de chaque région, l'on constate que presque unanimement, les individus refusent carrément un régime où seulement un parti politique est autorisé à briguer les suffrages des électeurs et à gouverner. En effet dans presque toutes les régions la majeure partie de la population soutient cette opinion (74% au niveau du Centre, 72% pour le Nord, 63% au niveau du Sahel, 57% concernant les Hauts-Bassins, etc.).Cependant, il fait noter que dans certaines régions telles que le Sud-Ouest et la Boucle du Mouhoun, plus 45% des individus de ces régions jugent ce type de régime de manière positive (respectivement 45% et 48%), et 26% au niveau de la Boucle du Mouhoun, de même que 25% au niveau du Sud-Ouest y sont même très favorables.Aussi, il faut signalerque la proportion des personnes qui ne parviennent pas à trancher sur cette question ne dépasse pas 6% dans les régions et ne représente que 3% dans l'ensemble.

Ceci se confirme aussi par le fait que 63% des Burkinabé pensent que plusieurs partis politiques sont nécessaires pour garantir qu'ils aient réellement le choix de ceux qui vont les gouverner.

Tableau 10 : Appréciation d'un régime de parti unique :

Régions

Régime de parti unique (en %)

En désaccord

Ni d'accord ni en désaccord

D'accord

Ne sais pas

Boucle du Mouhoun

41,18

0,84

45,38

12,61

Cascades

48,89

2,22

48,89

-

Centre

74,30

2,79

20,67

2,23

Centre-Est

45,16

2,15

27,96

24,73

Centre-Nord

52,58

2,06

35,05

10,31

Centre-Ouest

47,96

3,06

46,94

2,04

Centre-Sud

49,09

3,64

45,45

1,82

Est

40,63

5,21

33,33

20,83

Hauts-Bassins

56,82

5,30

29,55

8,33

Nord

71,58

1,05

26,32

1,05

Plateau Central

38,60

5,26

33,33

22,81

Sahel

63,41

1,22

29,27

6,10

Sud-Ouest

38,46

1,92

51,92

7,69

Total

53,92

2,83

34,17

9,08

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

D'autre part, lorsqu'on les interroge sur le refus ou non d'un régime où l'armée intervient pour diriger le pays, l'on constatetoujours que les citoyens sont hostiles à ce type de régime, mais force est de constater que la proportion est moins importante que la dernière. En effet49% d'entre eux la rejettent totalement tandis que 39% émettent un avis positif à ce propos. Suivant les régions on remarque que la plupart d'entre elles confirme cet avis d'ensemble, mais toujours est-il qu'une partie de leur population a changé de position en faveur d'une acceptation d'un régime dirigé par l'armée. C'est ainsi qu'au niveau des régions comme le Centre, le Plateau Central, du Sahel, du Nord, entre autre, la proportion de ceux affirmant un refus est respectivement de 65%, 61%,59% et 56%.

Cependant, on peut s'étonner que,contrairement à l'opinion d'ensemble, au niveau des régions du Sud-Ouest, des Hauts-Bassins, des Cascades et de la Boucle du Mouhoun,la majeure partie des citoyens ont un goût prononcé pour ce type de régime :ils sont de 64% au Sud-Ouest,57% dans les Hauts-Bassins,64% au niveau des Cascades et 47% dans la Boucle du Mouhoun.Ceci pourrait sans doute être expliqué par l'histoire politique du pays qui n'a connu que des régimes militaires depuis 1966 ; et de ce fait une partie de la population, qui n'a été gouverné que des gens de l'arméemontre une certaine affection à ce type de régime.

Tableau 11 : Appréciation d'un régime militaire :

Régions

Régime militaire(en %)

En désaccord

Ni d'accord ni en désaccord

D'accord

Ne sais pas

Boucle du Mouhoun

38,66

4,20

47,06

10,08

Cascades

17,78

2,22

64,44

15,56

Centre

65,17

6,18

25,28

3,37

Centre-Est

51,06

4,26

29,79

14,90

Centre-Nord

47,42

7,22

40,21

5,15

Centre-Ouest

53,61

6,19

38,14

2,06

Centre-Sud

52,73

1,82

40,00

5,45

Est

52,08

6,25

29,17

12,50

Hauts-Bassins

34,09

1,52

56,82

7,58

Nord

56,25

4,17

34,38

5,21

Plateau Central

61,40

5,26

19,30

14,04

Sahel

59,26

-

34,57

6,17

Sud-Ouest

30,19

1,89

64,15

3,77

Total

49,42

4,25

38,75

7,58

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Pour aller plus loin, on a voulu cerner leur avis sur ce qu'ils pensent d'un régime dirigé par un homme fort qui décide de tout sans pour autant consulter l'assemblée nationale.

Mais dans l'ensemble, les citoyens sont plus que déterminés et refusent carrément un tel régime.Près de 7 personnes sur 10 (69%) confirment ce refus systématiquealors que ceux qui soutiennent le contraire ne représentent que 15%, davantage moins nombreux que dans les cas précédents.

Cette situation se confirme encore plus si l'on voit qu'au niveau de toutes les régions, les individus ont tranché sur cette question,rejetant systématiquement ce type de régimeoù les élections et l'Assemblée nationale sont abolies de sorte que le président du Faso puisse tout décider. Même suivant le milieu de résidence, l'on est permis de constater que 65% de la population rurale ainsi que 69% en milieu urbain sont du même avis. De plus il s'y ajoute que ceci n'est pas lié en partie à leur niveau d'instruction puisque le test de khi deux détecte une liaison faible (V de Cramer =0,147) entre ces deux variables. Ce refus se confirme davantage par le fait plus de la moitié de population (57%) déclarent que l'Assemblée nationale devrait veiller à ce que le président de la République lui explique régulièrement comment le gouvernement dépense l'argent des contribuables.

Tableau 12 : Appréciation d'un régime dirigé par un homme fort.

Régions

Régime où le Président peut tout décider(en %)

En désaccord

Ni d'accord ni en désaccord

D'accord

Ne sais pas

Boucle du Mouhoun

73,95

5,88

6,72

13,45

Cascades

51,11

2,22

35,56

11,11

Centre

78,21

2,79

13,97

5,03

Centre-Est

47,31

2,15

31,18

19,35

Centre-Nord

61,22

2,04

20,41

16,33

Centre-Ouest

77,32

15,46

4,12

3,09

Centre-Sud

87,28

-

7,27

5,45

Est

51,04

2,08

21,88

25,00

Hauts-Bassins

68,94

4,55

14,39

12,12

Nord

77,89

2,11

5,26

14,74

Plateau Central

57,89

-

22,81

19,30

Sahel

83,13

2,41

7,23

7,23

Sud-Ouest

62,26

3,77

22,64

11,32

Total

68,80

3,83

15,14

12,23


Source
: Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

C'est donc bien en regard d'autres types de régimes politiques, donc dans une perspectivecomparative que la démocratie, entendue comme un processus politique de désignation des dirigeants par les urnes, est considérée comme le meilleur système de gouvernement.

Le graphique ci-dessous permet de résumerles trois alternatives précédentes.

Graphique17 : Préférence de la population quant aux autres types de régimes politiques

III.2. FONCTIONNEMENT DES INSTITUTIONS DEMOCRATIQUES :

Dans cette section, il sera question d'étudier les élections aux Burkina Fasoafin de voir leur transparence et leur efficacité, et de voir par la même occasion s'ils sont favorables ou non à une limitation du nombre de mandats présidentiels.

III.2.1 Les élections au Burkina Faso :

Les élections constituent une étape importantedans le processus de démocratisation d'un pays. C'est le moment pour un pays de choisir celui ou celle qui a le profil requis pour diriger le pays. D'ailleurs toute l'image du pays va se jouer à travers ces élections.

Au Burkina, le taux de participation aux votes est assez important. Interrogés sur la questionde savoirsi vous avez voté lors des dernières élections régionales tenues en Mai 2007, environ 72% des citoyens déclarent y avoir participées. Le taux d'abstention de 28% se traduit par un pourcentage de non-inscrits de 7% et une proportion de 21% qui n'ont pas pu voter pour diverses raisons. Cependant, il faut signaler que le taux de participation est plus élevé en milieu rural qu'en milieu urbain (76% contre 61%).

Tableau 13 : Taux de participation aux élections régionales de 2007 :

Elections régionales

Milieu de résidence

(en %)

Total(en %)

Urbain

Rural

Vous n'avez pas été inscrit ou vous étiez trop jeunepour voter

5,97

7,26

6,92

Vous avez voté

60,69

76,39

72,23

Vous avez décidé de ne pas voter

11,95

2,84

5,25

Vous n'avez pas trouvé le bureau de vote

0,63

1,48

1,25

Vous avez été empêché par la force de voter

-

0,68

0,50

Vous n'avez pas eu le temps de voter

2,83

1,70

2,00

Vous n'avez pas voté pour d'autres raisons

17,61

9,42

11,59

Ne sais pas

0,31

0,23

0,25

Total

100,00

100,00

100,00

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

· Efficacité des élections au Burkina Faso :

Il faut noter que les citoyens burkinabés ont un certain jugement à propos des élections qui se déroulent dans le pays. En effet, interrogés sur la question relative à l'efficacité des élections, une bonne partie des citoyens (46%) juge que les élections ne garantissent pas très bien que les électeurs puissent révoquer et rappeler à l'ordre les dirigeants qui ne comblent pas leurs attentes ;16% restant carrément catégorique à ce propos. Par la même, une proportion de 40% affirme que les élections qui sont organisées dans le pays n'assurent pas très bien que les députés élusreflètentles vues des citoyens alors que la même proportion affirment le contraire. Aussi, l'on constate que la proportion de ceux qui ne sont pas satisfaites sur le déroulement et l'issu des élections est plus importante en milieu urbain. En effet, respectivement 52% et 50% des citoyens de la zone urbaine déclarent que les élections ne donnent pas une garantie que les électeurs puissent révoquer les dirigeants incompétents etn'assurent pas que les députés reflètent les vues des citoyens contre 44% et 36% respectivement en milieu rural.

Les graphiques ci-dessous illustrent ce qui précède.

Graphique18 : Représentativité des députés à travers les élections.

Graphique19 : Garantie de révocation des dirigeants incompétents avec les élections.

Concernant les régions(voir tableau31en annexe), l'on constate que c'est au niveau du Centre, du Centre-Ouest, du Sahel que les citoyens ont une vision plus pessimiste des élections et de la représentativité des députés avec des proportions respectives de 48%, 53% et 65% qui déclarent le choix des membres de l'Assemblée nationale ne reflètent pas les vues des citoyens. Ceci pourrait sans doute s'expliquer par le fait que le parti au pouvoir qui est au pouvoir depuis plus de 20 ans occupe presque la totalité des places au niveau de l'Assemblée nationale. Par contre les régions des Cascades, du Centre-Est, du Centre Nord, du Centre Sud et de l'Est restent davantage optimistes et témoignent à plus de 46% de la parfaite représentativité des députés au travers les élections.

Pour ce qui est de révoquer les dirigeants incompétents (voir tableau32en annexe), non remarque que le même groupe (Centre, Centre-Ouest, Sahel), en plus des régions du Nord et de la Boucle du Mouhoun affirment que les élections ne donnent pas à priori cette garantie. En effet, respectivement 49%, 59%, 64%,48% et 53% des individus de ces régions sont de cet avis.

Toutefois, il est important de signaler que la proportion des citoyens indécis est assez importante car représentant plus 20% dans chacun des deux cas. Cette situation est davantage notée au niveau des régions des Hauts-Bassins,du Plateau Central etdu Centre-Est où le pourcentage des indécis atteint jusqu'à 33% au niveau des Hauts-Bassins, 43% dans le Centre-Est et 42% au niveau du Plateau Central. Ceci pourrait sans être par le fait que les citoyens burkinabè confirment à 42% qu'ils font toujours attention quand ils parlent des affaires politiques et même 34% déclarent faire souvent attention. De plus, cette opinion est partagée aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain avec les mêmes proportions qui y sont observées.

· La transparence des élections au Burkina Faso :

Au Burkina, les citoyens sont très impliqués et engagés en matière de politique. Interrogés sur la question relative à la liberté et la transparence des élections, la majorité des citoyens (environ 51%) affirment que les élections sont complétement libres et équitables. Cependant, une partie de la population juge quecelles-ci ne sont pas totalement libres et transparenteset lui reconnaissent un certain nombre de problèmes qualifiés de mineurs pour 17% d'entre eux et de majeurs pour 12% des citoyens. Ceux qui vont plus loin en déclarant qu'il n'y a aucune transparence au niveau des élections représentent 6%.

Tableau 14 : Le degré de liberté et de transparence des élections au Burkina :

Régions

Elections libres et équitables (en%)

Ni libres ni équitables

Libres et équitables,
avec des problèmes
majeurs

Libres et équitables,
mais avec des
problèmes mineurs

Complètement libres et
équitables

Ne comprend pas la
question

Ne sais pas

Boucle du Mouhoun

1,68

8,40

16,81

50,42

5,04

19,33

Cascades

6,52

13,04

21,74

47,83

-

10,87

Centre

12,36

10,67

21,35

46,63

-

8,99

Centre-Est

5,32

11,70

14,89

53,19

-

14,89

Centre-Nord

1,02

13,27

10,20

64,29

1,02

10,20

Centre-Ouest

4,08

16,33

8,16

59,18

-

12,24

Centre-Sud

5,45

23,64

9,09

54,55

-

7,27

Est

10,42

10,42

12,50

50,00

-

16,67

Hauts-Bassins

5,34

6,11

28,24

45,80

-

14,50

Nord

3,13

13,54

25,00

44,79

-

13,54

Plateau Central

10,34

5,17

12,07

44,83

1,72

25,86

Sahel

7,32

24,39

13,41

46,34

-

8,54

Sud-Ouest

3,70

16,67

61,11

5,56

12,96

Total

6,14

11,78

17,01

50,95

0,75

13,36

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Concernant les régions, l'on est permis de constaterqu'au niveau de chacune d'elle, la majorité des citoyens de ces régions (plus de 45%)reconnaissent que les élections auBurkina Faso se déroulent de manière libre et équitable. Cependant, au niveau des régions du Sahel, du Nord, des Hauts-Bassins, du Centre et des Cascades, on note des proportions assez importantes de citoyens qui reconnaissent aux élections un certain nombre de manquements.

Cette transparence des élections témoigne en partie de la confiance accordée à la commission électorale nationale indépendante (CENI). En effet, 40% des citoyens burkinabè déclarent avoir une pleine confiance en cette commission alors qu'uniquement 11% disent n'avoir aucune confiance en cette dernière et on remarque qu'environ 50% des citoyens qui ont une pleine confiance à la CENI déclarent que les élections se déroulent de manière libres et transparentes.

III.2.2 La limitation du nombre de mandats présidentiels :

Les peuples africains ont été conduits à limiter le nombre de mandats présidentiels en tirant les leçons du passé car l'absence de limitation était en effet associée aux abus de pouvoir et aux longues dictatures qui ont sévi sur le continent africain dans les années 60 à 90.Dèslors, il importe de recueillir l'avis des Burkinabè sur une limitation ou non du nombre de mandats présidentiels.

Le tableau ci-après donne la distribution qui en ressort.

Tableau 15 : Avis des citoyens sur la limitation ou non du nombre de mandats présidentiels :

limitation du nombre de mandats présidentiels.

Milieu de résidence (en %)

Total(en %)

Urbain

Rural

Pour

63,32

48,52

52,46

Contre

25,71

40,11

36,28

Ni pour ni contre

3,13

2,61

2,75

Ne sais pas

7,83

8,75

8,51

Total

100,00

100,00

100,00

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Interrogés sur la question de la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux, on constate que plus de la moitié de la population (environ 52%) disent être pour alors que 36% désapprouvent cette limitation à deux du nombre de mandats. Ceux qui sont neutre par rapport à cette question ne représentent que 3% de la population, moins nombreux que ceux ne savent pas grand-chose à ce sujet estimés à 8%.

Toutefois, il faut noter que les Burkinabè sont relativement moins nombreux que leurs voisins à plébisciter la limitation du nombre de mandats présidentielspuisque la même enquête qui s'est déroulée dans une vingtaine de pays a vu des pays comme le Sénégal, le Bénin, le Mali plébisciter cette limitation à plus de 70%(voir Graphique36en annexe).Cecipourrait sans doute êtreexpliqué par le leadership exercé par le Président Compaoré sur la scène politique burkinabè depuis pratiquement un quart de siècle ; ce qui finit par lui donner une image d'homme providentiel, indispensable.

D'autre part, l'on constate que la population urbaine est davantage plus favorable avec 63% des citoyens qui sont d'accord à ce qu'on limite le nombre de mandats à deux et 26% qui sont contre , alors qu'en milieu rural ces proportions sont respectivement de 48% et 40%.

Recueillant l'avis des intellectuels sur cette question, on constate qu'ils sont presque tous favorables à cet état de fait puisque 93% des gens du supérieur de même que 65% des individus ayant atteint le niveau secondaire y sont pour.

Tout ceci confirme que les Burkinabè sont bien enclins aux principes démocratiques et ne veulent point d'un président qui brigue un troisième mandant qui lui est interdit.

Tableau 16 : Avis des citoyens sur la limitation ou non du nombre de mandats présidentiels en fonction de leur niveau d'instruction:

Niveau d'instruction

limitation du nombre de mandats présidentiels(en %)

Pour

Contre

Ni pour ni contre

Ne sais pas

Pas d'enseignement formel

45,50

40,50

3,33

10,67

Enseignement informel

41,38

47,59

2,76

8,28

primaire

58,45

27,05

4,83

9,66

secondaire

65,53

31,55

-

2,91

Supérieur

93,18

4,55

-

2,27

Total

52,41

36,19

2,83

8,57

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Suivant les régions, on note dans l'ensemble6 sur les 13qui sont les moins favorables à l'hypothèsed'une suppression de la clause limitative. En effet, dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre, du Centre-Ouest, du Centre-Sud, de l'Est et des Hauts-Bassins plus d'un citoyen sur deux est favorable à ce que la Constitution limite l'exercice de la fonction de Président du Faso à deux mandats. Les régions les plus enclines à une extension de cet exercice à plus de deux mandats sont celles des Cascades, du Centre-Nord et du Sud-Ouest. Ainsi, trois répondants de la région des Cascades sur cinq, plus de la moitié des répondants des régions du Centre-Nord (54%) et du Sud-Ouest (49%) sont défavorables à la limitation du nombre de mandats présidentiels.

Le graphique suivant en est une parfaite illustration.

Graphique20 :Avis des burkinabè sur la limitation ou non du nombre de mandats présidentiels suivants les régions.

Lorsqu'on fait référence à la modification de la Constitution en 2015 pour permettre au Président Blaise Compaoré de se présenter à un nouveau mandat, on voit que les citoyens sont toujours contre (46%) et rejettent l'idée d'une éventuelle candidature du Président Blaise en 2015, alors que 30% y sont favorables.

Au niveau des régions, on remarque que la région des Cascadesest la seule région où nous avons plus de la moitié des habitants (64%) qui sont d'accord qu'elle soit modifiée pour lui permettre de se présenter à un nouveau mandat. Les régions les plus défavorables à ce « tripatouillage constitutionnel » où plus de la moitié des habitants est en désaccord que la Constitution soit modifiée en 2015 pour lui permettre de se présenter à un nouveau mandat sont celles du Centre, du Centre-Nord, du Nord et du Sahel. Toutefois, les habitants des régions de l'Est et du PlateauCentral sont ceux qui semblent les plus indécis face à cette question car plus d'un habitant sur quatre (respectivement 28% et 32%) affirme ne pas savoir s'il faut ou s'il ne faut pas modifier la Constitution pour permettre au président actuel de briguer un nouveau mandat en 2015.

Le graphique ci-après illustre ce qui vient d'être dit.

Graphique 21 :Modification de la constitution pour permettre au Président actuel de se présenter aux présidentielles de 2015.

III.3. SATISFACTION DE LA POPULATION PAR RAPPORT A LA DEMOCRATIE EN VIGUEUR ET LA LIBERTE D'EXPRESSION AU BURKINA:

Après avoir mesuré leur degré d'adhésion aux principes démocratiques, nous allons dans cette section évaluer leur degré de satisfaction par rapport à la démocratie qui leur est offerte et étudier par la même la liberté d'opinion dans le pays.

III.3.1 Satisfaction de la population par rapport à la démocratie burkinabè :

En général, les individus sont satisfaits de la démocratie burkinabè. En effet, 50% des répondants se disent satisfaits de cette démocratie et même la plus grande proportion (27%) en aune vision angélique. Toutefois, une bonne partie des individus (38%) se montre pessimiste et déclare ne pas être satisfaite de la démocratie qui leur est offerte. La proportion d'indécis sur cette question (11%) reste sensiblement identique à celle des individus qui n'ont pas su qualifier la démocratie burkinabè, alors que les individus très pessimistes affirmant que le Burkina est tout sauf une démocratie sont presque négligeable (moins de 1%).

Suivant le milieu de résidence, on constate que les individus résidant en milieu rural sontplus satisfaits de la démocratie burkinabé (54% contre 40% en zone urbaine), et de plus 30% d'entre eux disent être très satisfaits, alors qu'en milieu urbain cetteproportion n'est que de 18%.

Cette insatisfaction de la part des populations urbaines (voir tableau 33en annexe) est davantage notée au niveau des régions du Centre, des Hauts-Bassins, du Nord, du Sahel où près d'un individu sur deux se dit ne pas être comblé par cette démocratie (ces proportions sont respectivement de 48%,49%, 52% et 55%).

Le graphique ci-après illustre ce qui précède.

Graphique 22 : Satisfaction des burkinabè par rapport à la démocratie en vigueur.

III.3.2 La liberté d'expression au Burkina Faso :

La liberté d'expression est un droit imprescriptible de la Constitution burkinabéqui veut que chaque individu, du fait de sa qualité de citoyen, puisse exprimer librement et sans crainte son opinion. En tant que liberté publique, elle est l'une des pierres angulaires de la démocratie moderne qu'aucun pays qui s'en réclame, ne peut nier.

Ci-dessous le tableau donnant l'opinion des burkinabè sur la liberté d'expression dans le pays.

Tableau 17 : Avis des burkinabé sur la liberté d'expression.

 

Milieu de résidence(en %)

Total(en %)

 

Urbain

Rural

Pas du tout libre

12,23

11,68

11,82

Pas très libre

19,44

16,67

17,40

Quelque peu libre

25,08

23,70

24,06

Complétement libre

39,81

45,35

43,88

Ne sais pas

3,45

2,61

2,83

Total

100,00

100,00

100,00

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Au regard de ce tableau, on constate quela liberté d'expression dans le pays reste assez limitée puisque uniquement 44% des individus déclarent être complétement libres d'exprimer leur opinion. Parmi les 53% qui éprouvent une certaine intimidation, 12% affirment qu'ils ne sont pas du tout libres, alors que 17% et 24% s'affichent respectivement comme des individus pas très libre et des individus libres mais pas totalement.

Toutefois, on peut constater que les habitants du milieu rural sont plus libres d'exprimer leur opinion que ceux de la zone urbaine (45% contre 40%).

Ces réticences des individus à propos de la liberté d'expression sont davantage confirmées par les alphabètes du niveau Secondaire et du niveau Supérieur qui sont uniquement 31% et 38%respectivement à soutenir une totale liberté d'expression.

Toutefois, même s'ils ne sont pas en général totalement libres d'exprimer leur opinion sur les affaires courantes du pays, ils reconnaissent respectivement à 78% et à 67% que la liberté de vote et la liberté d'adhérer à une organisation politique de leur choix sont totalement respectées. De plus ils ne sont que de 6% et 8% à déclarer respectivement que ces deux droits ne sont point respectés.

Cette fois ci, on remarque que la tendance est inversée c'est à dire que les habitants du milieu urbain ont davantage ces deux libertés que ceux du milieu rural. D'autre part, les individus, quel que soit leur niveau d'instruction, reconnaissent à plus de 73% une totale liberté de voteet à 63% qu'ils sont complétement libres d'adhérer à une organisation politique de leur choix.

Les graphiques ci-après permettent d'illustrer ce qui vient d'être dit.

Graphique 23 : Opinion des burkinabé sur la liberté d'adhérer à une organisation politique de leur choix

Graphique 24 : Opinion des burkinabé sur la liberté de vote

III.3.3 La liberté de la presse burkinabé :

Les médias sont le canal par lequel sont diffusés, au public, les messages, de toutes natures, indispensables à la vie sociale. Ils sont le lieu d'échange des idées et des opinions, de contrôle et de critique de tous les pouvoirs, sans lesquels il ne peut y avoir de véritable démocratie.Fort de ceci, on a voulu recueillir l'opinion des burkinabé sur la liberté de presse des médias.

Le tableau ci-après donne la distribution qui en ressort.

Affirmation 1 : Le Gouvernement devrait interdire les journaux qui font des publications qu'il n'aime pas.

Affirmation 2 : Les médias d'information devraient être libres de publier n'importe quel article qu'ils considèrent justifié, sans crainte d'être fermés.

Tableau 18 : Avis des burkinabé sur la liberté d'expression.

 

Milieu de résidence (en%)

Total(en %)

 

Urbain

Rural

D'accord avec l'affirmation 1

12,85

23,02

20,32

D'accord avec l'affirmation 2

80,25

65,87

69,69

En désaccord avec 1 et 2

1,57

1,59

1,58

Ne sais pas

5,33

9,52

8,41


Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Au regard de ce tableau, nous pouvons constater que les burkinabésaccordent une grande importance à leurs médias. En effet, 69% d'entre eux pensent qu'ils doivent être libres de publier n'importe quel article qu'ils considèrent justifié, sans crainte d'être fermés ou d'être intimidés. Cet avis est davantage partagé en milieu urbain qu'en milieu rural (80% contre 66%).

Les individus qui soutiennent que le gouvernement devrait interdire les journaux qui
font des publications qu'il n'aime pas, allant jusqu'à leur priver de leur liberté de presse sont moins nombreuses et représentent 20%. Ceux qui n'ont pas pu trancher sur cette question sont presque négligeables.

Cet attachement de la population à la presse est davantage confirmé par le fait que 66% des burkinabés pensent que les médias devraient constamment enquêter et publier sur des aspects négatifs du gouvernement comme la corruption, uniquement 26% pensent que ces aspects négatifs ne font que du tort au pays.

Graphique 25 : Opinion des burkinabé sur le rôle des médias sur les actions du gouvernement.

CHAPITRE IV : QUALITE DE LA GOUVERNANCE AU BURKINA 

Ce chapitre parait plus que intéressant puisqu'il permet d'étudier la manière dont les gens sontgouvernés au Burkina. Il sera surtout question de mesurer leur degré de confiance et de satisfactionaux institutions publiques afin de confronter les perceptions et les aspirations avec la réalité du mode de fonctionnement de l'Etat.

IV.1. LA CONFIANCE AUX INSTITUTIONS :

Dans cette section, il s'agira de voir est ce que la population accorde du crédit aux institutions telles que la Présidence de la République, l'AssembléeNationale, la justice burkinabé,de même les partis pourpouvoir expliquer certaines situations que l'on note dans le pays.

· Les citoyens ont-ils confiance au Président de la République et au parti au pouvoir ?

La confiance d'un peuple envers son Président constitue pour celui-ci un atout important et augmente sa crédibilité aussi bien au niveau national qu'international.

Le tableau suivant donne le degré de confiance des Burkinabé envers l'actuel Président du Faso.

Tableau 19 : Degré de confiance de la population envers le Président du Faso

Régions

Confiance au Président de la République (en %)

Pas du tout

Juste un peu

Une confiance partielle

Une grande confiance

Ne sais pas/ N'en a
pas entendu parler

Boucle du Mouhoun

1,67

6,67

5,83

77,50

8,33

Cascades

10,87

8,70

17,39

58,70

4,35

Centre

10,11

16,29

20,79

46,07

6,74

Centre-Est

13,04

2,17

10,87

65,22

8,70

Centre-Nord

3,13

6,25

7,29

78,13

5,21

Centre-Ouest

1,03

16,49

21,65

59,79

1,03

Centre-Sud

7,27

5,45

12,73

70,91

3,64

Est

11,58

8,42

11,58

54,74

13,68

Hauts-Bassins

3,03

16,67

21,21

47,73

11,37

Nord

4,17

17,71

28,13

43,75

6,25

Plateau Central

6,90

5,17

15,52

62,07

10,34

Sahel

12,20

15,85

17,07

47,56

7,32

Sud-Ouest

5,66

16,98

15,09

60,38

1,89

Total

6,75

11,67

16,17

58,17

7,25


Source
: Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Au regard de ce tableau, l'on constate que les Burkinabé accordent une certaine crédibilité à leur Président puisque 58% d'entre eux disent lui accorder une pleine confiance. Par la même, 38% déclarent avoir confiance en lui, maisminime pour 12% d'entre eux, et partielle pour les 16% restants. La proportion de ceux à qui le Président du Faso n'inspire pas confiance ne représente que 7% de la population et reste sensiblement égale à celle de ceux qui ne savent pas grand-chose à ce sujet. Considérant le milieu de résidence, on peut signaler cette entière confiance envers le Président est plus grande chez les ruraux (63%), alors que chez la population urbaine, elle ne concerne que 44% des citoyens.

Si l'on porte notre analyse suivant les régions, cet avis envers le Président est plus plébiscité au niveau des régions comme le Boucle du Mouhoun (77%), du Centre Nord(78%), du Centre Sud(72%), du Plateau Central(62%) et du Sud-Ouest (60%) où le poids de ceux qui déclarent n'avoir aucune confiance en lui ne dépasse pas en général 7%.Ceci est sans doute prévisible puisque ces régions constituent en partie les fiefs électoraux de l'actuel Président Blaise Compaoré.

Cependant au niveau des régions du Centre, des Hauts-Bassins,du Nord et du Sahel, même si plus de 43% des citoyens de ces régions font confiance au Président actuel, nous remarquons que ceux qui n'ont pas confiance enlui restent non négligeable (10% au Centre, 12% au Sahel), de même ceux pour qui cette confiance n'est guère grande ( 37% au Centre, 38% dans les Hauts-Bassins, 46% au Nord et 33% au niveau du Sahel).

Cette entière confiance au Président explique en partie le fait que celui-ci reste au pouvoir depuis plus de 24 ans.

Toutefois, même si la population a cette pleine confiance envers le Président,il n'en est pas la même concernant le parti au pouvoir. En effet la confiance de la population pour ce dernier reste encore très mitigée avec 36% déclarant une pleine confiance, 16% et 17% ayant respectivement une confiance minime et partielle et 15%, plus pessimistes, à qui le régime au pouvoir n'inspire pas du tout confiance. Les mêmes situations sont observées au niveau des régions où la proportion de ceux ayant une pleine confiance pour ce régime varie entre 20% (notée au Centre) et 56% (au Centre Nord) ; cellede ceux qui n'ont pas du tout confianceoscillant entre5% (au Plateau Central) et 31%(au Centre)et celle des citoyens qui ont une confiance minime ou partielle dépassant 50% dans la plupart des régions et qui demeure très importante.

Graphique 26 : Degré de confiance des Burkinabé envers le parti au pouvoir

Cette confiance envers le régime au pouvoir, même si elle n'est pas unanimement reconnue à travers le pays, témoigne en partie de la faiblesse de l'opposition burkinabé. Ainsi, interrogés sur leur confiance envers les partis politiques d'opposition, uniquement 27% déclarent avoir une pleine confiance envers ceux-ci, au moment où 20% d'entre eux affirment n'avoir aucune confiance pour ces partis. Il s'y ajoute que ces partis d'opposition n'inspirent qu'une confiance minime pour 19% des citoyens et pour d'autres représentant 17%, celle-ci n'est que partielle. Recueillant l'avis des ruraux, on constate que uniquement 29% d'entre eux ont une pleine confiance pour l'opposition burkinabé de même que chez les urbains où elle reste encore plus faible (21%).

Ce manque de confiance envers les partis politiques d'opposition n'implique pas que ceux-ci ne sont point crédibles, mais pourrait sans doute s'expliquer par le fait que la majeure partie de la population (environ 65%) pensent que les partis d'opposition devraient coopérer avec le gouvernement en place et l'aider à développer le pays.

Graphique 27 : Degré de confiance des Burkinabé envers les partis politiques d'opposition 

· La confiance à l'assemblée nationale et aux institutions juridiques :

L'assemblée nationale constitue l'une des institutions les plus importantes dans un pays démocratique. C'est la seule institution qui est habilitée à voter les projets de lois proposées par le Président de la République et de les mettre en vigueur si elle les trouve bénéfiques pour la population. A ce titre, il serait intéressant de voir quel degré de confiance les citoyens lui accordent.

Le tableau ci-dessous donne la répartition qui en ressort.

Tableau 20 : Degré de confiance des citoyens envers l'Assemblée nationale(en %).

Régions

Pas du tout

Juste un peu

Une confiance partielle

Une grande confiance

Ne sais pas/ N'en a

pas entendu parler

Boucle du Mouhoun

2,52

10,08

26,05

52,1

9,24

Cascades

6,52

15,22

17,39

36,96

23,91

Centre

15,17

23,03

23,6

30,34

7,87

Centre-Est

6,38

2,13

10,64

57,45

23,4

Centre-Nord

7,22

10,31

15,46

56,7

10,31

Centre-Ouest

3,09

19,59

32,99

40,21

4,12

Centre-Sud

5,36

10,71

25

53,57

5,36

Est

8,42

11,58

16,84

38,95

24,21

Hauts-Bassins

9,85

27,27

15,15

34,09

13,64

Nord

7,29

23,96

26,04

33,33

9,38

Plateau Central

10,34

1,72

12,07

48,28

27,59

Sahel

15,85

12,2

31,71

36,59

3,66

Sud-Ouest

7,69

25

13,46

44,23

9,62

Total

8,57

15,89

21,05

42,1

12,4

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Mesurant le degré de confiance des citoyens envers l'Assemblée nationale, l'on constateque cette institution inspire confiance à 42% d'entre eux. Mais les pourcentages de ceux qui déclarent avoir juste un peu confiance et une confiance partielle semblent assez importantset sont respectivement de 16% et de 21% ; ceux qui n'ont aucune confiance en elle étant de 9%. Donc on peut dire les citoyens burkinabés, malgré l'importance et le rôle prépondérant de l'Assemblée nationale, montrent certaines réserves à son égard. D'ailleurs ils font plus confiance à leur Président qu'à leurs représentants. Ceci semble être dû par le fait que la majeure partie de la population (environ 63%) ne connaissent pas le nom de leur député et 61% pensent que certains députés sont liés aux affaires de corruption.

Suivant les régions, il faut noter que c'est au niveau de la région du Centre (la capitale administrative) que les citoyens ont une vision plus pessimiste de l'Assemblée nationaleavec 30% de sa population quidéclare avoir une entière confiance alors que 15% affirment le contraire.

Pour ce qui est de la justice burkinabè, on note à peu prèsla même situation : 42% disent avoir une pleine confiance en elle, 17% et 19% déclarent respectivement avoir une confiance minime et partielle et 11% à qui la justice n'inspire aucune confiance. Toujours on remarque que la région du Centre reste davantage réticente avec cette fois-ci une proportion encore plus importante (21%) qui n'accorde aucune crédibilité à cette institution.

Cette confiance mitigée envers la justice peut s'expliquer par le fait bonne partie des citoyens pensent que la justice ne fait pas son travail équitablement, et par la même 38% des citoyens affirment que les citoyens sont souvent traités inégalement devant et même 19% affirment que ce phénomène est toujours noté dans le pays.

IV.2 LES PERFORMANCES DU GOUVERNEMENT ET DES ADMINISTRATIONS LOCALES :

Dans cette section, nous intéresserons à l'étude des performances du gouvernement en regardant ses actions sur l'amélioration des conditions de vie des pauvres, la création d'emploi, la baisse des prix, la satisfaction des besoins fondamentaux, entre autres.Mais aussi, on mettra en exergue l'action des administrations localespour en évaluer leur performance sur l'entretien des places publiques locales, leur efficacité et leur légitimité.

IV.2.1 La performance du gouvernement :

La performance du gouvernement ne peut être perçue que par les populations à qui sont destinées les actions du gouvernement en place.

En général, les actions du gouvernement sont perçues comme mauvaises par la plupart des Burkinabè.En effet, l'on est permis de constater que pour les questions relatives à l'amélioration des conditions de vie des pauvres, de la réduction du fossé entre riche et pauvre, de la sécurité alimentaire pour tous, respectivement 71%, 76%, et 70% jugent les actions du gouvernement actuel dans ces domaines comme étant mauvaises.De plus, pour ce qui est de la création d'emploi, de la stabilité des prix les citoyens reconnaissent respectivement à 69% et à 82% les incompétences du gouvernement notées dans ces domaines.Il s'ajoute que ce gouvernement n'a pas assez travaillé pour une fourniture d'eau et d'électricité stable puisque plus de 55% de la population jugent ses performances mauvaises dans ces deux priorités.

Cependant, concernant l'amélioration des services de santé de base et la satisfaction des besoins d'éducation, les Burkinabè sont assez satisfaits des actions du gouvernement puisqu'ils reconnaissent respectivement à 52% et à 56% ces actions entreprises pour répondre à leurs besoins. La promotion des femmes est également notée dans le pays et est reconnue par 59% des citoyens.

Graphique 28 : Performance du gouvernement :Amélioration des services de santé de base et satisfaction des besoins d'éducation.

 
 

Suivant les milieux de résidence, on note plus de pessimisme du côté de la population urbaine qui, à part l'amélioration des services de santé de base, les fournitures d'eau et d'électricité stables, la satisfaction des besoins d'éducation et la promotion des femmes, est plus nombreuse dénoncée les incompétences du gouvernement.

Si l'on porte notre analyse suivant les régions, nous pouvons remarquer que la région de l'Est est sans doute la plus satisfaite des performances du gouvernement. En effet sur 5questions relatives aux actions du gouvernement (gestion de l'économie, amélioration des conditions de vie des pauvres,création d'emploi, amélioration des services de santé de base et satisfaction des besoins d'éducation), plus de 50% de sa population jugent celles-ci satisfaisantes. Cependant, les régions du Sud-Ouest, du Sahel, de la Boucle du Mouhoun, des Cascades ont une autre attitude sur les actions du gouvernement en place qu'ils jugent mauvaises. Ainsi, interrogés sur les questions relatives à la fourniture d'eau et d'électricité, de la satisfaction des besoins fondamentaux, de la réduction du fossé entre riche et pauvres et de l'amélioration des conditions de vie des pauvres, plus de la moitié de leur population sont frustrés du travail fait par ce gouvernement.

Toutefois, la région du Plateau Central, suivi des régions de la Boucle du Mouhoun et du Centre-Est, semblent les plus indécis face à ces questions avec respectivement des proportions de plus de 20%, 13% et 11% ne sont pas en mesure de juger la performance du Gouvernement en place.

Les graphiques ci-dessous illustrent ce qui précédent, ceux mettant en évidence la performance du gouvernement sur la fourniture d'eau et d'électricité, de la stabilité des prix et de la gestion de l'économie seront présentés en annexe.

Graphique 29 :Performance du gouvernement : Amélioration des conditions de vie et réduction de la pauvreté.

 
 
 
 


Cependant, même si les Burkinabè jugent que les actions entreprises par le gouvernement actuel ne sont pas bonnes à priori, ils s'accordent en général sur le fait qu'elles restent meilleures par rapport à celles de l'ancien gouvernement dirigé par M. Paramanga Ernest Yonli.

IV.2.2 La performance del'administration locale :

Les autorités locales occupent une place importante dans un pays car elles sont chargées de gérer les ressources des communes et de mener des actions ambitieuses afin d'améliorer les conditions de vie des populations locales.

A l'instar du gouvernement actuel, les citoyens burkinabés ne sont pas en général satisfaits de l'action de l'administration locale. Ainsi, pour ce qui est de l'entretien des places publiques, des routes et de leur implication dans les affaires courants du conseil communal, ils sont nombreux à penser que les autorités locales ne sont pas performantes dans ces domaines.

Les tableaux ci-après donnent les distributions qui en ressortent.

Tableau 21 : Performance de l'administration locale : entretien des places de marché local

RégionsEntretien des places de marché local(en %) MauvaiseBienNe sais pas

Boucle duMouhoun

74,7925,210

Cascades

71,7319,578,70

Centre

45,2548,046,71

Centre-Est

32,2659,148,60

Centre-Nord

46,9446,946,12

Centre-Ouest

75,5121,433,06

Centre-Sud

46,3044,449,26

Est

44,2146,329,47

Hauts-Bassins

68,1824,247,58

Nord

76,0417,716,25

Plateau Central

29,8352,6317,54

Sahel

65,8530,493,66

Sud-Ouest

76,9321,151,92

Total

57,7935,806,41

Tableau 22 : Performance de l'administration locale : maintien de la communauté propre.

RégionsMaintenir propre notre communauté(en %)MauvaiseBienNe sais pas

Boucle du Mouhoun

7029,170,83

Cascades

46,6722,2231,11

Centre

42,1453,374,49

Centre-Est

37,6351,6210,75

Centre-Nord

41,8448,989,18

Centre-Ouest

67,0128,874,12

Centre-Sud

61,1137,041,85

Est

42,7047,929,38

Hauts-Bassins

50,3826,3223,30

Nord

54,1730,2015,63

Plateau Central

24,1456,918,97

Sahel

53,0929,6317,28

Sud-Ouest

54,7220,7524,53

Total

49,9138,4411,65

 
 

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Au regard du Tableau 22, nous pouvons constater que un burkinabè sur deux pense que sa communauté n'est pas maintenue au propre. De plus, pour ce qui est de l'entretien des places de marché local(Tableau 21), les individus sont davantage plus nombreux (58%) à critiquer le gouvernement local pour le mauvais entretien de ces places. Ceux qui soutiennent l'avis contraire sont respectivement de 38% et de 36%.

Cette insalubrité est davantage notée au niveau des régions de la Boucle du Mouhoun, du Nord, du Sud-Ouest, du Centre-Ouest et des Cascades où plus de 70% de leurs populations affirment que leurs marchés locaux ne sont pas normalement entretenus. Par contre les individus provenant des régions du Centre, du Centre-Est et du Plateau Central sont les moins nombreux à se plaindre puisque plus d'un citoyen sur deux affirme que sa communauté est régulièrement maintenue au propre et les marchés locaux bien entretenus. Il s'y ajoute que les routes locales sont davantage moins entretenues car 69% des burkinabè jugent que l'état de salubrité de ces routes locales sont mauvaises. Cet avis est partagé dans toutes les régions sauf au niveau du Centre-Est où 52% des répondants confirment l'état de propreté de leurs routes locales.

En plus du manque d'entretien de leurs communautés, les burkinabés déclarent aussi qu'ils ne sont pas en général mis au courant des actions de l'administration locale. C'est ainsi que 43% d'entre eux affirment que les autorités locales ne permettent pas aux citoyens ordinaires de participer à la prise de décisions du Conseil, près d'un citoyen sur deux juge qu'il n'est pas informé sur la gestion du budget, et de plus 36%disent n'avoir aucune garantie que les ressources locales sont utilisées à des fins publiques et non pour des intérêts privés.

Suivant les régions, nous constatons que c'est au niveau du Centre, des Hauts-Bassins et du Sud-Ouest que les gens soutiennent davantage ces propos(plus de 50% de leurs populations). Les individus résidant au niveau du Centre-Sud et du Centre-Ouestont une vision davantage plus positive sur la performance de leurs autorités locales avec des proportions respectives de 48% et 56% qui confirment que les ressources locales sont utilisées à des fins publiques et non pour des intérêts privés.

Les graphiques ci-dessous illustrent ce qui précédent.

Graphique 30 : Performance du gouvernement : renseigner la populationsur le budget du conseil

Graphique 31 : Performance du gouvernement : garantie sur l'utilisation des ressources locales.

IV.3 LA CORRUPTION AU SEIN DE L'ADMINISTRATION :

La corruption se définit généralement comme la pratique de concussion c'est dire l'abus de pouvoir et de confiance du public à des fins personnelles. Au Burkina Faso, la corruption est devenue un défi majeur et apparait comme une réalité importante dans la société. Aucun secteur n'est épargné : police et gendarmerie, activités politiques, marchés publics, justice, mairies, éducation et même les médias.

Pour mieux évaluer l'ampleur de la corruption dans le pays, l'opinion des citoyens s'avère indispensable. Ainsi, interrogés sur la corruption au niveau de l'office de la Présidence, ils sont seulement 16% à affirmer que le Président et les fonctionnaires de la présidencene sont point impliqués dans les affaires de corruption. La majeure partie de la population (60%)pensentque la corruption existe bel et bien au sein de la Présidence mais ne touche pas tous les fonctionnaires puisque uniquement 8% jugent qu'ils sont tous liés aux affaires de corruption, et les autres (52%) identifie seulement une partie d'entre eux. Ceci peut sembler un peu étonnant si l'on sait que 58% des Burkinabé ont une pleine confiance envers leur Président.

Suivant le milieu de résidence, on constate que la corruption est davantage perçue en milieu urbain qu'en milieu rural. En effet, la proportion de ceux qui affirment que les fonctionnaires de la Présidence et le Président même sont tous impliqués dans les affaires de corruption est deux fois plus importante en milieu urbain(12% contre 6% en zone rurale). D'autre part, le pourcentage des indécis est plus important en milieu rural (26% contre 19% en zone urbaine).

Pour ce qui est de l'Assemblée nationale, on constate presque les mêmes situations. Ainsi 15% des Burkinabé pensent que les députés ne sont pas du tout impliqués dans ces affaires de corruption, alors que 54% en identifie certains.De plus, 8% d'entre eux pensent qu'il n'y a pas d'exception et qu'ils sont tous impliqués. Cette perception de la corruption au niveau de l'Assemblée nationale témoigne en partie de la confiance mitigée accordée à cette institution puisque c'est uniquement 42% des burkinabè qui accordent une pleine confiance aux députés.

Graphique 32 : Perception de la corruption au sein des institutions: Présidence et Assemblée nationale.

 
 

Il en est de même des membres du gouvernement qui sont, selon 61% des individus, liés à la corruption ; ceux qui jugent qu'ils ne sont point impliqués représentant 14% de la population.

Si l'on s'intéresse aux institutions juridiques et aux services des impôts et douane, nous constatons que la corruption prend plus d'ampleur puisque des proportions respectives de 10%, 13% et 21% pensent que les juges et magistrats, la police et les agents sont tous mêlées aux affaires de corruption. De plus, une bonne partie de la population (respectivement 50%, 48% et 54%), moins catégorique, identifie certains d'entre eux dans ces affaires de corruption.

Les graphiques ci-après illustrent ce qui précède.

Graphique 33 : Perception de la corruption au sein des groupes de personnes suivants.

 
 
 
 

D'autre part, cette corruption notée au niveau de la justice burkinabé témoigne en partie du traitement inéquitable des gens devant la loi. En effet, 67% des individus confirment cet état de fait, et de plus ils déclarent à 40% que les citoyens ordinaires sont toujours punis quand ils violent la loi, alors qu'uniquement 19% affirment ceci pour les officiels qui commettent des crimes.

· Les données objectives de la corruption : cas réels de corruption.

Pour mieux percevoir l'ampleur de la corruption dans l'ensemble du pays, on ne devrait pas se contenter de l'avis des individus sur l'administration en général, mais il serait intéressant de voir si, au cours de l'année écoulée, ils ont été confronté à des cas de corruption. Ainsi, lorsqu'on leur demande s'ils ont payé un pot de vin, offert un cadeau ou accordé une faveur aux agents de l'Etat afin d'obtenir un document ou une autorisation, prèsd'un burkinabé sur deux (49%) affirme n'avoir jamais été confronté à cette situation. De plus 35% d'entre eux déclarent n'avoir jamais fait l'expérience, alors qu'une proportion de 16% a été au moins une fois confrontéeà ces cas de corruption.

Pour ce qui est d'accorder ces mêmes faveurs pour éviter un problème avec la police ou pour avoir de l'eau ou des installations sanitaires, ils sont moins nombreux à l`avoir fait au moins une fois (respectivement 8% et 11%). Une même proportion de 53% dit n'avoir jamais été confronté à ces situations, et il s'y ajoute que 38% et 36% déclarent respectivement n'avoir jamais tenté l'expérience pour bénéficier d'un branchement d'eau ou d'installations sanitaires ou pour éviter des problèmes avec la police.

En somme, on peut dire dans une moindre mesure que les burkinabés ne vivent pas quotidiennement des phénomènes de corruption. Mais cette corruption est davantage notée au niveau de l'administration et des officiels.

Les graphiques ci-après illustrent ce qui précède.

Graphique 34 : Certains cas de corruption : payer un pot de vin, offrir un cadeau ou accorder une faveur pour :

 
 
 

Cependant, vu que l'ampleur de la corruption dans un pays peut ternir son image au niveau de la scène international, on pourrait se demander :qu'en est-il de la lutte contre la corruption ?

· La lutte contre la corruption :

Au Burkina Faso, de nombreuses organisations de la société civile sont engagées dans la lutte contre la corruption. Parmi celles qui ont émergées durant ces dernières décennies, le Réseau Nationale de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC) créé par une coalition de 25 organisations de la société civile burkinabé depuis 1997représente un élément majeur. Il mène des actions de sensibilisation, de dénonciation, de plaidoyer, de lobbying et de formation dans le domaine de la lutte contre la corruption et oeuvre pour que les administrations corrompues soient désignées.

Mais ces actions ne semblent pas très efficaces puisque 43% des répondants jugent mauvaise la manièredont la lutte contre la corruption est menée au sein du gouvernement. Cependant 32% de la population déclarent que les actions entreprises pour la lutte contre la corruption semblent satisfaisantes. La proportion d'indécis demeure assez importante (25%).

Graphique 35 : Perception de la population sur la lutte contre la corruption.

Toutefois, l'évolution de l'indice de perception de la corruption au Burkina Faso de Transparency International indique que les efforts de ces organisations de la société civile en matière de lutte contre la corruption ont eu des effets positifs. Ainsi de 2006 à 2007, l'indice de perception de la corruption au Burkina Faso est passé 3,2 à 2,9 ; et même s'il a atteint 3,6 en 2009 soit un rang de 79e sur 180, le Burkina reste l'un des pays les moins corrompus en Afrique occupant en 2009 la première place des pays les moins corrompus de la zone UEMOA et la troisième place de l'espace CEDEAO après le Cap-Vert et le Ghana.

CONCLUSION :

Au terme de notre étude, il ressortque la situation économique du pays, de même que les conditions de vie des Burkinabé sont jugées comme mauvaises.Près d'un Burkinabè (49%) sur deux affirme vivre dans de mauvaises conditions et plus de la moitié (53%) décrivent la situation économique actuelle du pays comme mauvaise. De plus, l'insécurité alimentaire, l'accès difficile à l'eau potable et aux soins médicaux demeurent une réalité pour certains Burkinabé. Uniquement 40% affirme manger toujours à leur faim, de plus moins de la moitié (45% et 38%) déclarent respectivement avoir toujours accès à l'eau potable et aux soins médicaux. La pauvreté monétaire reste par ailleurs plus inquiétant puisque 31% des Burkinabè déclarent avoir toujours des problèmes d'argent.Il s'y ajoute que ces problèmes socio-économiques touchent davantage les campagnes que les villes.

Toutefois, Il reste que, nonobstant ces difficultés, les enquêtés restent optimistes quant à laperspective d'un futur meilleur.

Concernant la qualité de la démocratie dans le pays, nous pouvons retenir qu'elle n'est pas des meilleures.Même s'ils préfèrent à 58% la démocratie à d'autres formes de régimes, ils s'accordent sur le fait que la démocratie burkinabè fait face à des problèmes qualifiés de majeurs par 25% des citoyens et que uniquement26% se positionnent quant à la pleine démocratie du pays.Toutefois, ils restent satisfaits à 50% de cette démocratie qui leur est offerte.

Pour ce qui concerne la gouvernance, en dépit de la grande confiance accordée au Président, l'action gouvernementale, hormis quelques aspects (offre éducative, l'amélioration des services de santé de base, etc.), est dans l'ensemble jugée sévèrement, les Burkinabé arguant que les réformes entreprises ont plus nui à la majorité de la population et profité seulement à une minorité. Ils déplorent à plus de 70% la manière dont le gouvernement en place s'investit pour améliorer les conditions de vie des pauvres, réduire le fossé entre riche et pauvre, et garantir la sécurité alimentaire pour tous. Il s'y ajoute que la majeure partie des Burkinabè pensent que leurs dirigeants sont impliqués dans les affaires de corruption, que les actions entreprises pour lutter contre ceci sont jugées comme inefficaces pour 43% d'entre eux.

ANNEXE :

v LES TABLEAUX :

Tableau 23 : Situation économique actuelle du pays par rapport à celle de l'année dernière

Situation économique actuelle du pays par rapport à celle de l'année dernière

Milieu de résidence(en %)

Total (en %)

Urbain

Rural

Pires

49,84

32,77

37,30

Meilleures

36,99

46,94

44,30

Identiques

11,60

17,80

16,15

Ne sais pas

1,57

2,49

2,25

Total

100,00

100,00

100,00

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Tableau 24 : Situation économique du pays dans les 12 mois prochains.

Situation économique du pays dans 12 mois

Milieu de résidence (en %)

Total (en %)

Urbain

Rural

Pires

21,32

9,17

12,40

Meilleures

53,29

58,89

57,40

Identiques

5,33

7,25

6,74

Ne sais pas

20,06

24,69

23,46

Total

100,00

100,00

100,00

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Tableau 25 : Conditions de vie actuelle des Burkinabé par rapport à l'année dernière

Conditions de vie actuelle par rapport à l'année dernière

Milieu de résidence (en %)

Total (en %)

Urbain

Rural

Pires

39,50

28,00

31,06

Meilleures

40,75

52,15

49,13

Identiques

18,18

17,69

17,82

Ne sais pas

1,57

2,15

1,99

Total

100,00

100,00

100,00

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Tableau 26 : Conditions de vie de la population dans 12 mois.

Conditions de vie dans 12 mois

Milieu de résidence (en %)

Total (en %)

Urbain

Rural

Pires

10,06

6,69

7,58

Meilleures

68,24

61,34

63,17

Identiques

5,03

5,78

5,58

Ne sais pas

16,67

26,19

23,67

Total

100,00

100,00

100,00

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Tableau 27 : Adhésion de la population à la démocratie

Régions

Adhésion à la démocratie (en %)

Pas
d'importance

Non-démocratique
préférable parfois

Démocratie préférable

Ne sais pas

Boucle du Mouhoun

8,40

14,29

71,43

5,88

Cascades

24,44

2,22

51,11

22,22

Centre

20,79

16,29

52,81

10,11

Centre-Est

24,73

3,23

59,14

12,90

Centre-Nord

17,53

7,22

67,01

8,25

Centre-Ouest

8,25

3,09

83,51

5,15

Centre-Sud

5,45

18,18

67,27

9,09

Est

24,21

9,47

43,16

23,16

Hauts-Bassins

21,97

12,88

56,06

9,09

Nord

25,00

8,33

59,38

7,29

Plateau Central

24,56

3,51

42,11

29,82

Sahel

10,98

23,17

50,00

15,85

Sud-Ouest

16,98

13,21

37,74

32,08

Total

18,10

11,01

58,13

12,76

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.


Tableau 28 : Avis des Burkinabé sur un régime de parti unique suivant leur niveau d'étude

Régions

Refus d'un régime de parti unique (en %)

En désaccord

Ni d'accord ni en désaccord

D'accord

Ne sais pas

Pas d'enseignement formel

41,50

3,50

41,00

14,00

Enseignement informel

61,38

0,69

32,41

5,52

Primaire

57,97

2,42

32,37

7,25

Secondaire

72,55

1,96

24,51

0,98

Supérieur

93,18

4,55

2,27

-

Total

53,92

2,75

34,25

9,08

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.


Tableau 29: Avis des Burkinabé à propos d'un régime militaire suivant leur niveau d'étude

Régions

Rejet d'un régime militaire(en %)

En désaccord

Ni d'accord ni en désaccord

D'accord

Ne sais pas

Pas d'enseignement formel

45,67

5,67

37,50

11,16

Enseignement informel

53,79

1,38

38,62

6,21

Primaire

49,76

2,90

42,51

4,83

Secondaire

52,68

3,90

41,95

1,47

Supérieur

72,09

2,33

23,26

2,33

Total

49,50

4,25

38,75

7,50

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Tableau 30 : Avis des Burkinabé à propos d'un régime totalitaire suivant leur niveau d'étude

Régions

Refus d'un régime où le Président peut tout décider(en %)

En désaccord

Ni d'accord ni en désaccord

D'accord

Ne sais pas

Pas d'enseignement formel

60,10

4,84

18,20

16,86

Enseignement informel

75,34

2,74

10,96

10,96

Primaire

66,99

3,40

18,45

11,17

Secondaire

86,41

1,94

9,22

2,43

Supérieur

93,18

4,55

2,27

-

Total

68,86

3,83

15,24

12,07

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Tableau 31 :Déroulement des élections : comment est-ce que les élections assurent que les représentants à l'Assemblée nationale reflètent les vues des électeurs ?

Régions

Représentativité des députés à travers les élections (en %)

Pas du tout bien

Pas très bien

Bien

Très bien

Ne sais pas

Boucle du Mouhoun

1,68

41,18

31,09

2,52

23,53

Cascades

2,22

28,89

40

8,89

20

Centre

13,41

34,64

26,26

13,97

11,73

Centre-Est

1,08

12,9

21,51

24,73

39,78

Centre-Nord

10,42

19,79

32,29

25

12,5

Centre-Ouest

17,35

35,71

34,69

5,1

7,14

Centre-Sud

7,27

34,55

38,18

12,73

7,27

Est

13,68

6,32

25,26

26,32

28,42

Hauts-Bassins

8,27

30,08

26,32

3,76

31,58

Nord

21,28

23,4

26,6

10,64

0

Plateau Central

12,07

15,52

32,76

3,45

36,21

Sahel

28,4

37,04

16,05

9,88

8,64

Sud-Ouest

13,21

28,3

18,87

16,98

22,64

Total

11,68

27,61

27,86

12,51

20,34

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Tableau 32 :Déroulement des élections : Comment est-ce que les élections garantissent que les électeurs puissent révoquer les dirigeants qui ne comblent pas leurs attentes ?

Régions

Garantie donnée par les élections de révoquer les dirigeants incompétents (en %)

Pas du tout bien

Pas très bien

Bien

Très bien

Ne sais pas

Boucle du Mouhoun

5,88

47,9

21,85

0,84

23,53

Cascades

2,22

37,78

31,11

6,67

22,22

Centre

15,82

33,9

22,6

18,08

9,6

Centre-Est

10,75

21,51

5,38

19,35

43,01

Centre-Nord

15,46

24,74

15,46

15,46

28,87

Centre-Ouest

16,49

42,27

28,87

4,12

8,25

Centre-Sud

7,27

38,18

36,36

9,09

9,09

Est

26,04

10,42

10,42

25

28,13

Hauts-Bassins

13,64

30,3

18,18

4,55

33,33

Nord

22,92

25

12,5

12,5

27,08

Plateau Central

14,04

24,56

14,04

5,26

42,11

Sahel

40,74

23,46

4,94

13,58

17,28

Sud-Ouest

9,43

32,08

16,98

16,98

24,53

Total

16,03

30,38

17,95

11,94

23,7

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Tableau 33 :Degré de satisfaction par rapport à la démocratie en vigueur.

Régions

Satisfaction par rapport à la démocratie en vigueur(en %)

Pas une démocratie

Pas satisfait

Satisfait

Ne sais pas

Boucle du Mouhoun

2,52

34,45

58,82

4,20

Cascades

-

40,00

37,78

22,22

Centre

0,56

48,33

43,33

7,78

Centre-Est

-

16,13

72,04

11,83

Centre-Nord

2,06

27,84

63,92

5,15

Centre-Ouest

-

37,76

56,12

6,12

Centre-Sud

-

25,45

69,09

6,19

Est

-

22,92

53,13

23,96

Hauts-Bassins

0,76

49,24

35,61

14,39

Nord

-

52,08

40,63

7,29

Plateau Central

-

17,54

66,67

15,79

Sahel

1,22

54,88

31,71

12,20

Sud-Ouest

-

44,23

34,62

21,15

Total

0,67

37,77

50,42

11,15

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Tableau 34: Degré de confiance de la population envers le régime au pouvoir

 

Confiance au Parti au pouvoir (en %)

Régions

Pas du tout

Juste un peu

Une confiance partielle

Une grande confiance

Ne sais pas/ N'en a
pas entendu parler

Boucle du Mouhoun

7,44

14,05

28,93

37,19

12,40

Cascades

13,33

15,56

22,22

37,78

11,11

Centre

31,28

22,91

13,97

20,11

11,73

Centre-Est

13,04

4,35

8,70

44,57

29,35

Centre-Nord

7,22

10,31

15,46

55,67

11,34

Centre-Ouest

7,14

20,41

32,65

36,73

3,06

Centre-Sud

12,50

16,07

19,64

41,07

10,72

Est

11,58

7,37

10,53

42,11

28,42

Hauts-Bassins

18,18

27,27

13,64

23,48

17,42

Nord

12,63

22,11

18,95

35,79

10,53

Plateau Central

5,26

5,26

12,28

36,84

40,35

Sahel

24,39

12,20

14,63

36,59

12,20

Sud-Ouest

20,75

16,98

13,21

43,40

5,66

Total

15,39

16,14

17,30

35,86

15,31

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

Tableau 35 : Degré de confiance de la population envers les partis politiques d'opposition

 

Confiance aux partis politiques d'opposition (en %)

Régions

Pas du tout

Juste un peu

Une confiance partielle

Une grande confiance

Ne sais pas/ N'en a
pas entendu parler

Boucle du Mouhoun

9,24

26,89

21,01

31,09

11,76

Cascades

28,26

15,22

19,57

26,09

10,87

Centre

23,60

20,79

17,42

24,72

13,48

Centre-Est

14,89

5,32

11,70

37,23

30,85

Centre-Nord

20,41

15,31

22,45

33,67

8,16

Centre-Ouest

8,25

20,62

34,02

32,99

4,12

Centre-Sud

21,82

21,82

21,82

27,27

7,27

Est

18,95

12,63

10,53

28,42

29,47

Hauts-Bassins

24,24

33,33

11,36

14,39

16,67

Nord

18,75

27,08

20,83

19,79

13,54

Plateau Central

17,54

1,75

8,77

33,33

38,60

Sahel

31,71

13,41

17,07

25,61

12,20

Sud-Ouest

32,08

20,75

11,32

24,53

11,32

Total

20,05

19,38

17,72

27,12

15,72

Source : Afrobaromètre, Round 4, Burkina Faso, calcul de l'auteur.

v LES GRAPHIQUES :

Graphique 36 :Opinions des africains sur la limitation du nombre de mandats présidentiels en Afrique(en %).

Graphique 37 : Performance du gouvernement : Stabilité des prix

Graphique 38 : Performance du gouvernement :Gestion de l'économie

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :

Ø Cours de statistique descriptive.

Ø Cours de logiciels statistiques.

Ø Moteur de recherche sur Internet : www.google.fr

Ø www.cgd.org

Ø www.insd.com

Ø www.wikipédia.org






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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius