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Les mutations de l'industrie musicale

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par Léa SCHALLER
ISCOM Paris - Master 1 Communication REP 2015
  

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4. Les big data

Les big data sont des données très précieuses pour toute entreprise commerciale qui cherche à affiner son ciblage de consommateurs. Le gouvernement français souhaite positionner le pays sur ce nouvel or noir au travers un plan stratégique. Un centre de ressources et d'innovation devrait voir le jour prochainement pour que les startups bénéficient d'un accès à une multitude de données privées et publiques. Ceci dans le but qu'elles travaillent sur des projets de création de nouveaux outils numériques avec un soutien financier de l'Etat. Cependant, pour que ceci se réalise, il faudrait ouvrir l'accès aux big data qui sont détenues en majorité par les GAFA. Actuellement, Facebook ne prévoit aucunement d'ouvrir l'accès aux profils utilisateurs à d'autres acteurs du numérique, même à des chercheurs, car ces données constituent sa valeur économique. Ce travail d'ouverture parait même difficile du côté des acteurs du secteur musical qui sont réticents pour des soucis d'éthique, par manque de moyens ou de compétence sur le sujet. Les conditions d'accès aux big data peuvent être multiples en commençant par l'instauration d'une loi ou charte de partage, ou bien d'accords entre sociétés privées comme Universal Music avec Havas (abordé précédemment). L'accès aux données n'est pas suffisant pour capter de la valeur, il faut surtout savoir comment les exploiter, à quelle fin, et par quel moyen.

Lors de la restitution du conclave sur les rapports entre le spectacle vivant et le numérique organisée par le PRODISS, le 14 avril dernier à l'Assemblée nationale, l'exploitation des big data a été abordé. Les professionnels ayant travaillé sur cette question ont restitué trois projets qui se dérouleraient en trois temps :

- Evaluer l'impact économique des métadonnées et des big data afin de se rendre compte de sa juste valeur

- Mettre en commun ces données, dans le respect de chartes pour ne pas pénaliser ses auteurs (producteurs, artistes...)

- Créer une base de données sur les salles de spectacles en France afin de les exploiter dans le cadre de projets faisant appel à la géolocalisation, et donner son accès au

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public sous forme d'agenda culturel (avec en détail la programmation). De cela, créer un top 50 comme pour les ventes d'albums afin de donner d'avantage de valeur au spectacle vivant et aux lieux de diffusion.

5. La position de l'artiste

Dans ce contexte de numérisation de la filière musicale, les rapports entre les acteurs évoluent. Le projet artistique est désormais réalisé en collaboration avec l'artiste et les relations de subordination disparaissent peu à peu. Néanmoins, les contrats 360° ont été instaurés par les maisons de disques afin de répartir les coûts d'investissements sur un ensemble plus large d'activités, rendant le retour sur investissement plus rapide. La vision des artistes diverge car ils se voient contraints de confier leurs sources de revenus (CD, concerts, merchandising...), à la même société.

Dans le but de défendre au mieux les intérêts des artistes en France et de faire valoir leurs opinions, une guilde des artistes de la musique a été créée en 2013 par des artistes (Axel Bauer entre autres). Son objectif est de les représenter lors de débats de la filière musicale et auprès des instances représentatives. En effet, les artistes se sentent trop souvent pris en otages par les acteurs décisionnaires de la filière. De plus, l'artiste est de plus en plus contraint de se débrouiller par lui-même en exerçant plusieurs activités (enregistrement, gestion de communauté...), fautes de moyens. Il devient alors plus autonome et jongle avec différents statuts (intermittent, salarié, auto-entrepreneur...) en fonction de ses projets qui ne sont pas compatibles et entrainent des problèmes.98 La création d'un nouveau régime social pour l'artiste est à envisager, en tenant compte des mutations engendrées par le numérique, dans le but de ne pas entraver son travail et sa condition sociale.

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