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Problématique de l'égalité des droits des enfants légitime et naturel dans le nouveau régime des successions du Bénin

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par Julien HOUNKPE
Université d'Abomey Calavi (Bénin) - Maitrise en Droit 2006
  

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CONCLUSION GENERALE

Une chose est évidente, c'est que le législateur du code béninois des personnes et de la famille s'est montré vraiment audacieux dans les innovations introduites au niveau des dispositions sur la succession, après le traitement discriminatoire qui a été fait pendant longtemps aux enfants nés hors mariage. Désormais, comme l'enfant légitime, l'enfant naturel peut librement et légalement faire constater sa filiation et prétendre à tous les droits qui lui sont dus. C'est là une heureuse initiative, étant donné qu'elle s'inscrit dans l'optique d'égalité qui s'imposait par rapport à la situation des enfants.

D'un autre côté, nous avons pu constater que le législateur n'est pas allé jusqu'au bout de sa volonté d'égalité : certains enfants continuent de se voir traités moins bien encore que d'autres, et ce, sur la base de certaines raisons qui ne nous semblent pas justifiées. D'où la problématique de l'applicabilité du principe d'égalité des droits consacré par le nouveau régime des successions au Bénin.

Face à cet état de chose, et compte tenu des réflexions faites le long de ce travail, nous estimons que le législateur devrait procéder à une relecture des textes et à des rectifications aux fins d'étendre aux enfants incestueux, la possibilité d'établir leur filiation comme tous les autres enfants et d'introduire des mesures plus dissuasives envers ceux qui se rendent coupables d'adultère et d'inceste.

En cela, le législateur devrait étudier les points du code relatifs à la filiation naturelle qui posent des problèmes, étudier la possibilité d'introduire la technique de la légitimation par autorité de justice pour tous les enfants naturels, ainsi que des mesures dissuasives à l'encontre des auteurs d'actes prohibés par la loi.

L'absence de dispositions explicites et suffisamment efficaces en matière de sanction dans les divers cas de violation (adultère, inceste) fait en effet penser à une sorte de relâchement qui encourage le non respect de la loi. C'est une situation anormale que le législateur devrait prendre en compte, car elle engendre beaucoup de déconvenues à divers niveaux : les réels coupables ne subissent aucune sanction, maintiennent leurs mauvais comportements et entraînent d'autres personnes dans leurs vices pendant que des enfants se voient privés de leur droit de jouir pleinement d'une situation juridique.

A défaut de pourvoir revenir sur l'élaboration des textes qui suscitent à polémique, nous préconiseront aux parlementaires et juristes béninois de prévoir des lois additives susceptibles de les préciser ou de les corriger. En tout état de cause, il est absolument nécessaire que des dispositions claires et sérieuses soient fixées et imposées au respect de tous : les valeurs du mariage et de la famille légitime ne s'en trouveraient que plus préservées, sans pour autant que des injustices soient crées.

L'intérêt des enfants ne doit être délaissé pour aucune raison, qu'ils soient légitimes, naturels simples, adultérins ou incestueux. « Vi wè nyi lé » dit un adage fon, ce qui signifie « l'enfant est le bénéfice ». Un enfant, comme nous le dirons toujours, est et reste un enfant. Et l'enfant, parce qu'il est le devenir de toute société, on ne pourrait et on ne devrait pas se désintéresser de son sort.

Il est donc important de poursuivre les réflexions sur les conséquences réelles de la réforme du droit des personnes et de la famille. Sur ce dernier point, c'est à la doctrine et à la jurisprudence qu'il reviendra de peaufiner l'oeuvre entamée et de nouvelles réformes viendront combler les failles constatées. Aucune oeuvre humaine n'étant parfaite, tous les systèmes législatifs sont passés par-là.

De par sa fragilité et son manque de maturité, l'enfant est un être à protéger ; de plus il est un homme en devenir et, dans cette perspective, la société et l'Etat béninois se doivent absolument de créer, l'un par une attitude non discriminatoire et l'autre par une législation appropriée, les conditions harmonieuses de son développement dans la société./.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault