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Les troubles cognitifs au cours de l'infection par le VIH-1

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par Sandra Suarez
Université Paris VI - Doctorat 2000
  

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3.7.5. Interactions entre les troubles cognitifs et la toxicomanie

Bien qu'il soit reconnu depuis de nombreuses années que la toxicomanie soit un facteur de risque important dans l'acquisition de l'infection VIH191, l'importance du problème dans la propagation de l'épidémie commence seulement a être réalisée et prise en charge. Des nouvelles mesures visent en effet à considérer l'effet des substances toxicomaniaques sur la pathologie VIH. On s'interroge aussi sur l'influence du comportement des patients toxicomaniaques dans la propagation de l'épidémie par voie sexuelle, puisque les toxicomanes usant des drogues comme la cocaïne, les methamphetamines, les morphiniques et l'alcool ont un taux plus élevé de comportement sexuels a risque192.

Certains auteurs comme Selnes et coll. ou Concha et coll.98, ont montré que dans le cas des toxicomaniaques (par injection intraveineuse) il ne semble pas y avoir de différence au sein de la population séropositive avec les autres groupes à risque en ce qui concerne l'apparition et l'évolution des troubles cognitifs193. Cependant ces résultats sont largement contestés et il semble y avoir de nombreux arguments pour penser que, au contraire, la toxicomanie peut influencer l'apparition et l'évolution des troubles cognitifs.

Les drogues194 et le VIH peuvent, tous deux affecter le système nerveux central. Plusieurs études ont pu démontrer la fréquence plus élevée de démence du SIDA dans la population toxicomane195. Il a été suggéré en particulier que la toxicomanie pourrait potentialiser le développement de la démence du SIDA via un effet sur le système immunitaire196. Une étude italienne a pu démontrer une augmentation de la fréquence des troubles cognitifs chez les séropositifs toxicomanes197. Plus alarmant encore, des études neuropathologiques dans une cohorte Britannique ont montré que 56% des cerveaux de patients séropositifs toxicomanes avaient des lésions d'encéphalite du VIH (des cellules géantes multinucléées et un antigène p24 positif) contre seulement 15 % des cerveaux des séropositifs homosexuels non toxicomanes129, 198. Enfin des patients séropositifs et toxicomanes avec un important ralentissement psychomoteur ont une détérioration neurologique plus rapide avec une activation des macrophages dans le SNC importante73.

Si des troubles cognitifs et des lésions neuropathologiques sont donc plus fréquemment trouvés dans la population séropositive toxicomane, on ignore encore largement, par contre comment les drogues peuvent contribuer à ces troubles.

Un des problème de ces études tiens à la nature même de la toxicomanie et à la difficulté de suivre l'évolution de ces patients.

Des études expérimentales ont pourtant montré que la cocaïne peut contribuer à léser la barrière hémato-encéphalique rendant le cerveau plus accessible à au virus199, 200. De plus, La cocaïne et les méthamphétamines causent des troubles des cathécholamines201 et la cocaïne ainsi que les amphétamines agissent sur les neurones dopaminergiques202 (la cocaïne étant un inhibiteur non sélectif des transporteurs de dopamine et les amphétamines pouvant produire des dégénérescences des extrémités dopaminergiques) alors que les patients séropositifs pour le VIH ont des taux de cathécholamines plus faible dans le liquide céphalo-radichien et des signes cliniques comme, le Parkinsonisme203 et les myoclonies204, qui suggèrent des troubles dopaminergiques et noradrénergiques.

Enfin, Les opiacés (comme l'héroïne et la morphine) inhibent directement les fonctions immunes205 et pourraient aggraver l'infection VIH206-208.

La toxicomanie doit donc être considérée comme un facteur de risque supplémentaire à l'apparition des troubles cognitifs, dans le cas particulier des patients infectés par le VIH.

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