Nous étudierons successivement le cas de
l'économie française et celui de l'économie
brésilienne.
A : L'économie de la France
Grâce aux mutations technologiques, principalement les
innovations financières on a observé dans des pays tel que la
France un essor de la finance directe. En effet, la répartition du
patrimoine en milliards de francs selon l'INSEE( institut national de la
statistique et des études économiques) en 1980 était de
6318,1 actifs non financiers contre 14486,5 en 1997, de même en actifs
financiers ,cette répartition était de 2905,5 en 1980 contre
15897,7 en 1997. On remarque également que la part des valeurs
mobilières dans le financement des investissements était de plus
de 55% en 1996.Mais à coté du marché financier, on
retrouve également l'intermédiation bancaire qui a une part
importante dans l'économie.
En effet, le réseau bancaire français est
constitué de trois catégories d'établissements de
crédits qui collectent près de 62% de dépôts
bancaires (CNCT 1999). Et l'essentiel de la distribution des crédits est
assurée pour près de 43,5% par les banques commerciales
seules.
L'économie française alternant à la fois
finance directe et finance indirecte, prenons le cas de l'économie d'un
pays en voie de développement. Celui du Brésil.
B : L'économie du Brésil
Dans la plupart des pays en voie de développement, les
marchés financiers sont généralement absents ; et
quand ils existent, ils fonctionnent de façon limitée. Les
investisseurs des pays en développement n'ayant pas de
« culture financière » suffisamment
développée pour assurer leur investissement sont obligés
d'avoir recours au crédit bancaire. La difficulté liée au
développement de la finance directe dans les pays en
développement comme le Brésil est la faiblesse de la collecte de
l'épargne longue liée à l'insuffisance du niveau de
revenus des ménages.
Dans ces conditions, le recours à l'intermédiation
bancaire apparaît comme un moyen avantageux pour favoriser le
financement. Ce besoin c'est développé pour une raison
fondamentale ; qui est le besoin ressenti tant par le prêteur que
par l'emprunteur de ne traiter qu'avec un seul interlocuteur ; susceptible
de prendre en charge les risques liés à l'opération. A
cette raison, on peut ajouter une autre liée à la
préférence pour la liquidité des prêteurs qui
souhaitent récupérer leurs fonds à tout moment et sans
perte importante.
Le Brésil se trouve donc bien au sens de Hicks dans une
économie d'endettement.
En définitive, au terme de ce chapitre qui nous a permis
de cerner la notion d'intermédiation financière en
évoquant le processus même
d'intermédiation c'est-à-dire : les agents et
institutions intervenants dans ce processus, les actifs échangés
ainsi que le déroulement de ces échanges de même qu'en
évoquant les approches pionnières qui ont été
effectuées sur le sujet. En tenant compte du fait que les
intermédiaires financiers sont nécessaire dans les pays en
développement pour réduire la part de l'informel dans
l'économie ; favoriser les inclusions financières et
sociales ; résorber la thésaurisation et freiner la fuite
des capitaux vers des régions où ils sont plus actifs, nous
allons nous tourner vers le cas particulier du Cameroun et étudier la
relation qui existe entre l'intermédiation bancaire et le croissance
économique. Ce sera l'objet du chapitre suivant.
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