WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le panafricanisme: Quelle contribution à  la construction des Etats-Unis d'Afrique ?

( Télécharger le fichier original )
par Jean-baptiste Andrédou KATTIE
Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest d'Abidjan (UCAO/ UUA) - Maà®trise en Science Politique 2008
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Introduction générale

Qu'est- ce que le panafricanisme ?

Le panafricanisme est défini comme le mouvement politique et culturel qui considère l'Afrique, les Africains et les descendants d'Africains, hors d'Afrique, comme un seul ensemble visant à régénérer et unifier l'Afrique, ainsi qu'à encourager un sentiment de solidarité entre les populations du monde africain.

Le panafricanisme glorifie le passé de l'Afrique et inculque la fierté par les valeurs africaines. Pour résumer, nous dirons que le panafricanisme est une doctrine qui tend à développer l'unité et la solidarité africaine. Perçu de cette façon, nous dirons que le panafricanisme est synonyme d'intégration, qui désigne le fait d'entrer dans un tout, dans un groupe, dans un pays etc.

I- Intérêt et justification du sujet

Ce travail est un supplément des différents travaux qui ont déjà été effectués sur le panafricanisme. Nous tenterons donc de nous inspirer des thèses déjà émises par certains auteurs comme : Kwame Nkrumah, Cheikh Anta Diop, Joseph Ki- Zerbo, Marc-Louis Ropivia et Daniel Bach.

Nous avons choisi ce sujet en rapport avec notre filière qui est la Science Politique. La Science Politique s'attache, dans sa démarche de discipline sociologique, à décrire ou à rendre compte de la réalité. Elle tend à analyser tous les problèmes politiques, économiques et culturels liés à notre société. C'est donc la science des faits. C'est dans cette optique que nous, en tant qu'étudiant dans cette filière et futur dirigeant, avons décidé de nous intéresser à ce thème qui est d'actualité, afin de sensibiliser, de former et d'informer la société civile sur l'importance de l'union de tous les Etats africains.

II- Méthodologie

La méthodologie se définie comme l'ensemble des démarches, des démonstrations que suit l'expert pour découvrir et démontrer la vérité.

Notons qu'il y a plusieurs méthodes, mais nous citerons que deux, qui sont la méthode inductive, qui est la généralisation d'une observation ou d'un raisonnement établi à partir de cas singuliers, et la méthode déductive, qui est une méthode de raisonnement par laquelle on infère d'un principe ou d'une hypothèse toutes les conséquences qui en découlent. En clair, celle-ci permet, de faire des observations pour aboutir à une conclusion. Notre choix s'est bien évidemment porté sur cette dernière méthode.

III- Lecture critique de la bibliographie

Du fait de la multiplicité de la bibliographie, nous avons retenu cinq principaux ouvrages.

Au titre de ces ouvrages nous avons retenu ceux de :

.Kwame Nkrumah ; 1964, l'Afrique doit s'unir, Etudes et Documents Payot.

.Ki- Zerbo, Joseph; 1989, (sous la Direction de), La Natte des autres : Pour un développement endogène en Afrique ; Série des livres du CODESRIA, Actes du colloque du Centre de Recherche pour le Développement endogène (CRDE), BAMAKO.

. Diop, Cheikh Anta ; 1974, Fondements économiques et Culturels d'un Etat fédéral d'Afrique Noire, Présence Africaine.

. Ropivia, Marc - Louis ; 1994, Géopolitique de l'intégration en Afrique Noire, l'harmattan.

. Bach, Daniel, 1998, (sous la Direction de), Régionalisation, mondialisation et fragmentation en Afrique Subsaharienne ; Paris, Karthala.

. Kwame Nkrumah, fait à travers son oeuvre, de la libération totale de l'Afrique sa priorité. Pour lui il fallait pour les Etats africains obtenir à n'importe quel prix l'indépendance en vue de passer à une autre étape de leur histoire, c'est-à-dire la création d'un Etat continental.

Il développe aussi d'autres thèmes tels que la création d'un marché commun africain, l'établissement d'une stratégie commune de défense militaire et d'une politique monétaire commune. En plus, il demande que soit élaborée une politique étrangère commune devant aider à une prise en compte du point de vue de l'Afrique sur le plan international. Et enfin, il préconise qu'en cas d'unité africaine, il faudrait que les Etats fassent un énorme sacrifice qui est celui de l'abandon de la souveraineté dans l'intérêt supérieur de l'unité africaine. Enfin, il suggère qu'il faudrait aller maintenant et tout de suite vers les Etats-Unis d'Afrique.

La conception panafricaniste de Nkrumah paraît idéaliste. Nous estimons que pour construire une union continentale, il faudrait prendre en compte certains paramètres. Notamment le paramètre économique, politique, juridique, constitutionnelle et linguistique de nos Etats africains. C'est dans cette optique que nous adhérons à la pensée du président Thabo Mbéki, qui est d'aller de façon progressive vers les Etats-Unis d'Afrique.

. Ki- Zerbo, Joseph, à travers son oeuvre, démontre son attachement aux questions culturelles et identitaires africaines. Selon lui, il faudrait que tous les africains puissent se servir, s'inspirer de leur propre culture pour développer leur continent.

Nous partageons cette idée de l'auteur, dans la mesure où nous pensons qu'il ne faudrait pas recopier comme des automates, la culture et l'organisation actuelle des pays occidentaux. Nous avons nos propres réalités, nous ne pouvons donc pas reprendre purement et simplement la ligne d'évolution, l'itinéraire suivi pendant des siècles par les pays aujourd'hui développés. Comme nous l'avons mentionné, il faudrait nous servir de notre propre culture pour construire nos Etats en particulier, et notre continent en général.

. Cheikh Anta Diop, dans son oeuvre, les fondements économiques et culturels d'un Etat fédéral d'Afrique noire, rejoindra Kwame Nkrumah sur le fait que l'unité du continent est la condition sine qua non pour faire basculer l'Afrique sur la pente du développement.

Le thème central de son oeuvre est le projet de création d'une fédération des Etats. Il fait de l'unité linguistique de l'Afrique un volet très important de l'unité culturelle du continent. Il parle de la création d'une fédération des Etats d'Afrique noire.

Pour parvenir à ce projet, il propose l'élargissement de l'espace économique, c'est dans cette optique qu'il partage la même idée que Nkrumah qui est l'établissement d'un marché commun Africain. Il fait savoir que l'enjeu de l'Afrique fédérée c'est de relever le défi d'une Afrique industriellement, technologiquement et politiquement forte et aussi puissante que les Etats Occidentaux. Enfin, il expose son refus quant au projet de l'Eurafrique1(*). Il voit un danger en ce projet, car selon lui, le cautionner, serait légitimer l'association du `'loup et de l'agneau''.

La critique que nous pouvons porter sur l'oeuvre de Cheikh Anta Diop, c'est le caractère exclusionniste de ses écrits. Dans la mesure où sa conception du panafricanisme ne revêt pas une dimension continentale, puisqu'il exclut l'Afrique blanche constituée par le Maghreb (Maroc, Algérie et Tunisie) et le Mashrecq (Lybie, Egypte).

Nous pensons que la réussite ou les chances de réussite d'une union continentale passent par la solidarité et l'union de tous les Etats africains, alors comment réussir ce projet si l'on doit exclure certains Etats parce qu'on estime que les Africains du Nord ne se sentent pas assez Africains ? L'objectif justement est de faire en sorte que tous se sentent Africains. Pour cela il faudra réussir à fédérer toutes les énergies autour d'un idéal commun qui est la construction des Etats- Unis d'Afrique.

. Dans L'oeuvre de Marc- Louis Ropivia, Géopolitique de l'intégration en Afrique noire, le thème central est le fédéralisme. L'auteur reprend une définition de Doudou Thiam portant sur le fédéralisme africain : « le fédéralisme africain est un processus par lequel s'organise la société africaine à l'intérieur du continent pour constituer de vastes ensembles régionaux, ces ensembles pouvant être soit des Etats, soit des organisations régionales »2(*).

Ropivia, à travers son oeuvre affirme qu'il ne faut pas confondre le panafricanisme négro- américain et le panafricanisme africain. Selon lui, ce sont deux idéologies différentes.

Nous partageons l'avis de cet auteur, lorsqu'il dit qu'il ne faudrait pas confondre le panafricanisme négro-américain et le panafricanisme africain, certes, il existe entre l'Afrique noire et sa diaspora négro-américaine une unité de sang et un lien sentimental indéniables, mais les luttes que chacune des communautés va engager en vue de sa libération ne sont que parallèles et non pas identiques, c'est dans cette optique que nous réfutons, tout comme Ropivia, la thèse de la communauté de destin.

Pour lui, le panafricanisme négro- américain s'achève avec le congrès panafricain de 1945. Après cette date, commence alors le panafricanisme africain qui s'identifie par le retour de Kwame Nkrumah en Afrique, en 1948.

Régionalisation, mondialisation et fragmentation en Afrique, est une série de documents, des études qui ont été faites sous la direction de Daniel Bach. Cet ouvrage traite de la balkanisation de l'Afrique, des problèmes frontaliers et des expériences d'intégrations régionales qui selon Daniel Bach, ne fournissent pas pour le moment des résultats convaincants.

Dans cet ouvrage, Walter Kennes, qui est l'un des chercheurs qui a fait partie de ce projet d'étude, affirme que l'intégration régionale s'inscrit dans une stratégie visant à augmenter les perspectives de croissance économique équitable3(*) . Selon cet auteur, pour qu'on puisse parler d'intégration régionale réussie en Afrique subsaharienne, il faudrait qu'il y ait une certaine uniformisation au niveau de la forme de gouvernement.

Nous partageons aussi la pensée de cet auteur, dans la mesure où lorsqu'on observe la configuration actuelle de nos Etats africains, nous remarquons qu'il n'existe aucune compatibilité dans la forme des gouvernements des Etats membres. C'est dans cette mesure que Walter Kennes préconise que la forme de gouvernement doit être comparable et compatible entre les Etats membres. Ainsi, il poursuit son développement en affirmant que : « si le système juridique des Etats membres n'est pas suffisamment comparable et compatible, il y aura de fréquents conflits entre les agents des secteurs privé et public, conflits qui seront difficiles à résoudre.

IV- Problématique

Si le panafricanisme est définit comme étant la doctrine qui tend à instituer ou à resserrer l'unité et la solidarité des peuples Africains, alors comment peut-elle aider à la construction d'une union continentale ?

V- Plan

Notre travail comprend trois parties.

Nous avons consacré la première phase à un chapitre préliminaire qui a pour titre : Aperçu Historique du panafricanisme. Nous avons ici pour but de donner une définition claire et précise du panafricanisme. Cela nous amènera donc à parler des précurseurs de ce mouvement et de son évolution. Cette idéologie qui, auparavant était utilisée comme un moyen de lutte contre la traite des noirs, sera utilisée pour la lutte contre le colonialisme, et ensuite Kwame Nkrumah s'en servira comme base pour exposer son idéal qui est la construction d'une union continentale.

Ce qui nous conduit au TITRE I : Du panafricanisme à l'Union continentale : quelles stratégies ? Dans lequel nous démontrons comment à travers le panafricanisme peut-on aboutir à l'union continentale et nous indiquons quelles sont les retombées auxquelles peuvent s'attendre les Africains s'ils sont solidaires ?

Dans cette partie, nous nous intéressons au continentalisme africain de Kwame Nkrumah, que nous avons appelé les grands chantiers de Kwame Nkrumah pour l'Afrique post- coloniale. Nous nous sommes intéressés à l'idéologie de cet homme politique afin de savoir ce qui reste de ces enseignements.

Enfin, à travers notre TITRE II : DE L'O. U. A à L'U. A, nous voulons montrer que le passage de l'OUA à l'U.A constitue un réel espoir pour l'Afrique, dans la mesure où l'U.A avec son `'bras économique'', le NEPAD, peut réussir à solidariser les Etats et les peuples Africains, mais pour y parvenir, elle doit relever certains défis que nous avons tenté d'énumérer.

CHAPITRE PRELIMINAIRE

Aperçu Historique du Panafricanisme

I- Origine du Panafricanisme

L'idée panafricaniste est un concept venant d'intellectuels ou d'hommes politiques négro-américains ou caribéens, qui ont décidé de s'engager dans la lutte pour l'émancipation des Noirs victimes de la traite des Nègres.

Ce combat a eu lieu en Europe du début du XIXe siècle, jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale. Cette période correspond à la formation des élites africaines dans les métropoles coloniales ou en Amérique du nord. Le Panafricanisme gagnera l'Afrique au milieu du XXe siècle.

Cela nous amène à suivre les traces de ce mouvement en nous intéressant maintenant aux précurseurs de ce mouvement.

A- les précurseurs du Panafricanisme

Nous notons que les précurseurs de ce mouvement sont très nombreux. Nous évoquerons donc ses principaux acteurs dont l'action a favorisé le combat pour l'évolution du panafricanisme :

1- Henry Sylvester Williams (1869-1911)

Avocat et écrivain britannique, il fut un actif partisan du mouvement panafricain. En 1900, il convoqua une conférence à Londres contre, selon lui l'accaparement des terres coutumières par les Européens.

Du Bois affirmera que c'est cette conférence qui mit pour la première fois à la mode, le mot panafricanisme.

2- William Edward Burghardt Du Bois (1868-1963)

Il est né le 23 février 1868 à Great Barrington (Massachusetts) d'Alfred Du Bois, d'origine haïtienne, et de Mary Silvina Burghardt Du Bois.

a- Un militant de la cause afro-américaine

Durant toute la moitié du XXe siècle, W.E.B Du Bois fut l'un des principaux intellectuels et activistes noir-américains. C'est dans cette optique qu'on lui attribua le titre de père du Panafricanisme. En février 1909, il contribua à la création de la NAACP : la National Association for the Advancement of colored people, qui est une organisation chargée de défendre les droits des minorités aux Etats-Unis.

b- Sa conviction politique

A partir des années 1940, il afficha sa sympathie pour les thèses communistes, ce qui lui valut d'être surveillé par le FBI4(*).

En 1950, il se présenta aux élections sénatoriales pour représenter l'American Labor Party et reçut 4 % des votes.

Il émigra au Ghana, dont il prit la nationalité, et où il mourut en 1963.

3- Marcus Garvey (1887-1940)

Marcus Mosiah Garvey est un leader noir du XXe siècle et est considéré comme un prophète par les adeptes du mouvement rastafari5(*), d'où son surnom de Marcus « Moses » Garvey ou « the black Moses »6(*).

Il est le promoteur obstiné du retour des descendants des esclaves noirs vers l'Afrique. Il fonde en 1917, l'Association universelle pour l'amélioration de la condition noire (United Negro Improvement Association, UNIA), dont la devise est « un Dieu ! Un But ! Une Destinée ! » (« One God ! One aim ! One destiny ! ») .

a- Le culte de la personnalité

Marcus Garvey, durant sa carrière politique aimait arborer certains titres tels que sa `' grandeur '' ou encore le `'potentat''. Il proposa, pour faire opposition à la Maison Blanche, la création d'une Maison noire où un nègre élu aurait durant quatre ans présidé aux destinées de ses semblables des Etats- Unis. Organisant le `'corps des infirmiers de la croix noire'', il créa ordres militaires et distinctions et se proclama `'Président provisoire des Etats-Unis d'Afrique''.

Il se targua aussi d'être le premier fasciste de la terre. Il collabora avec le Ku Klux Klan7(*).

Il a fondé sa propre église, l'African Orthodox Church. Selon lui, les anges sont noirs et satan est blanc.

b- Ses idées

Il est considéré comme le père du `'sionisme africain'', dans la mesure où il prône le retour en Afrique des esclaves affranchis. Ces idées sionistes le pousse à se proclamer le Moïse des noirs, chargé de les ramener sur la terre promise, l'Afrique. Ne croyant pas que les Afro-américains pourraient vivre libres et respectés hors d'Afrique, il veut unifier les Noirs internationalement, et réclame le droit au `'rapatriement'' en Afrique (au Libéria) des Afro-américains de tous pays.

Il crée en 1919 la Black Starline, compagnie maritime censée servir le projet de rapatriement. Ses bateaux, financés par des actionnaires noirs, desservent toutes les Antilles, les Etats-Unis, et se préparent à emmener tout le monde en Afrique. En 1935, son mouvement va connaître une régression. Il meurt d'une crise cardiaque le 10 juin 1940 à Londres, sans jamais atteindre l'Afrique.

4- Kwame Nkrumah

Il est le né le 21 septembre 1909 à Nkroful, Ghana. Le 24 février 1966, alors qu'il est en voyage en Chine, Nkrumah est renversé par un coup d'Etat militaire. Il se réfugie alors en Guinée, chez Sékou Touré. Le 27 avril 1972, il décède dans un hôpital de Bucarest (Roumanie), de la suite d'un cancer de l'estomac.

a- Nkrumah et ses débuts en politique

Il fait ses études en Angleterre et aux Etats-Unis d'Amérique. En 1945, il participe à l'organisation du Congrès panafricain. Il retourne en ex Gold Coast (actuel Ghana) en 1947 et devient secrétaire général du parti indépendantiste, l'UGCC (United Gold Coast Convention). Ne s'estimant plus être en accord avec les idées défendues par ce parti, et voulant faire adopter ses propres idées, sa propre philosophie, il décide de quitter l'UGCC pour fonder un autre parti : la Convention People's party (CPP).

Inspiré par la charte de l'Atlantique 8(*) élaborée par Roosvelt et Churchill, qui stipule : « le droit de tout peuple à choisir la forme de gouvernement sous lequel il veut vivre », il avait donc pour but de contraindre l'Administration coloniale, par tous les moyens afin que celle-ci puisse céder le pouvoir et l'indépendance aux africains. C'est dans cette optique qu'il organisera une vaste campagne de protestation, qui se traduira par son appel au boycott et à la désobéissance civile, ce qui lui valut d'être emprisonné par les autorités britanniques jusqu'en 1951.

Cette même année, les autorités britanniques organisent des élections législatives. Grâce à une clause de la constitution de l'administration coloniale d'alors, Nkrumah peut se présenter aux élections législatives qui se dérouleront le Jeudi 8 Février 1951.

De sa prison, il remporte les élections dans la circonscription d'Accra. Il sera libéré par le gouverneur qui lui confie le poste de chef de gouvernement. Ensemble, ils forment le 26 février 1951, le premier gouvernement mixte avec une majorité de Ministres africains9(*). Nkrumah, fort de son succès, oblige alors le Royaume-Uni à concéder l'indépendance, qui est proclamée le 6 Mars 1957. La Côte - de - l'or devient ainsi la première colonie à obtenir son indépendance après le Soudan (1956). Le Ghana de Nkrumah devient le 1er Juillet 1960, une république.

b - L'artisan du Panafricanisme

Il organisera les 6è et 7è conférences panafricaines en 1953 à Kumasi et en 1958 à Accra, qui est également la première conférence des Etats indépendants d'Afrique. En plus de revendiquer l'indépendance immédiate de l'Afrique, il prône la formation d'une identité supranationale : les Etats-Unis d'Afrique qui permettrait, au continent de devenir l'une des plus grandes forces du monde. Dans ce but, il s'engage en 1958, à poursuivre avec ses homologues africains, une politique africaine commune .En 1958, il est le premier à apporter son soutien à la Guinée indépendante de Sékou Touré, en lui accordant un prêt de dix millions de livres sterling. Il tente un premier pas vers une réalisation du panafricanisme en formant le 1er mai 1959 une union avec la Guinée, et ils seront rejoints par le Mali, le 24 décembre 1960.

En mars 1963, malgré l'opposition des chefs d'Etats africains quant à la réalisation d'un gouvernement central africain, il participera activement à la rédaction de la charte de l'organisation de l'unité africaine.

Les autres pionniers noirs panafricains sont :

Mc Donald Milliard ; Edward Blyden ; Peter Abraham ; Jomo Kenyatta, du Kenya ; Marko Mlubi, représentant des zoulous d'Afrique du Sud ; George Padmore.....

B- Le cheminement du panafricanisme

Notre objectif ici est de parler des différentes conférences et des différents congrès qui ont participé à l'évolution des idées de ce mouvement.

1- Première conférence (Londres, 1900)

Elle sera organisée par Sylvester williams, en sa qualité de président de la panafrican association, la conférence réunit 32 pays.

a- Les objectifs

Cette rencontre avait comme premier objectif, protester contre les confiscations des terres en Afrique du Sud par les Anglais et les Boers, et ensuite contre les menaces de confiscation des terres en côte de l'or (Ghana) et plus généralement contre les agressions coloniales.

La conférence lança un appel aux abolitionnistes anglais en vue de la protection des noirs dans les colonies.

b- Les décisions et la portée de cette conférence

La conférence était placée sous le signe de la religion puisque des membres du clergé américain y participent dont un représentant (l'évêque Alexander Walters) va présider la conférence. Le discours d'ouverture étant dit par l'évêque de Londres.

Aussi, les délégués des colonies furent- ils accueillis par Joseph Chamberlain, le Premier Ministre d'Angleterre, qui apporta la promesse de la Reine Victoria de ne pas négliger les intérêts des indigènes dans les colonies.

2- Premier congrès (Paris, 19, 20 et 21 février 1919)

a- Les objectifs

Profiter de la tenue de la conférence sur la Paix à Versailles pour faire entendre la voix des Noirs du monde entier. Du Bois, aidé de Blaise Diagne, député du Sénégal, en sera la cheville ouvrière. Devant les réticences des Français, Du Bois bénéficiera de l'aide de Diagne, qui était un ami intime du Premier Ministre Français, Clemenceau, qui obtint de ce dernier l'autorisation de tenir le congrès à la condition de taire les problèmes des Noirs dans les colonies françaises.

Le congrès réunit à Paris, 57 délégués des colonies d'Afrique, des Antilles britanniques, des Etats-Unis et des Noirs résidant en Europe.

b- Les décisions

Lors de ce congrès, une pétition sera adressée à la Société des Nations (SDN) et une résolution sera rédigée puis adoptée. La pétition demandait aux puissances alliées victorieuses de placer les ex colonies africaines d'Allemagne, le Togo, le Cameroun, l'Afrique du sud-ouest et le Tanganyika, sous contrôle international de la SDN. Le congrès adopta aussi une résolution comportant les revendications suivantes :

. Adoption par la communauté internationale, d'un code juridique de protection internationale des indigènes d'Afrique ;

.Droit pour les africains et les peuples d'ascendance africaine d'être gouvernés dans le respect de leur droit à la terre, droit aux ressources naturelles, droit à la protection par les lois du travail, droit à l'éducation de façon que l'enfant puisse lire dans la langue du pays tuteur, et le droit pour les élites de participer au gouvernement local.

3- Deuxième congrès (28 Août au 5 Septembre 1921)

Ce congrès se tient successivement à Londres, à Bruxelles et à Paris. Le congrès, de Bruxelles, essuie les attaques de la presse, qui accuse  les organisateurs d'être de connivence avec les bolcheviques de Moscou.

Au cours de ce congrès, naîtra un bon nombre de décisions, notamment :

.L'égalité absolue des races. Tous les Hommes civilisés doivent être reconnus comme tels, quelque soit la couleur de leur peau.

.Réclamation de l'autonomie municipale des indigènes, leur permettant de régler leurs propres affaires et, au fur et à mesure, élever le niveau de responsabilités jusqu'à l'autonomie interne et la participation au gouvernement local.

. L'accès à l'enseignement et à l'éducation.

. La liberté d'exercer toute religion ou coutume de son choix.

. L'accès des Noirs à la terre.

. La coopération internationale dans le domaine des industries et des arts.

. La protection internationale de la main-d'oeuvre indigène.

. La surveillance par la SDN de l'application des lois.

4- Troisième congrès (1923)

Organisé sur le même principe que le précédent, le congrès se déroule à Paris et à Lisbonne. Il reprend les précédentes revendications et y ajouta toutefois quelques nouvelles réclamations :

. Le droit des Noirs à accéder au gouvernement local.

. L'enseignement primaire gratuit pour tous ; l'enseignement technique professionnel et l'enseignement supérieur pour les plus doués.

. Le droit des Noirs à la résistance armée là où ils font l'objet d'attaques armées de la part des blancs.

. Le désarmement mondial entre les grands pays et l'instauration de la paix.

. L'organisation du commerce et de l'industrie pour qu'ils ne profitent pas seulement aux blancs ou à un petit nombre d'Africains.

A Lisbonne, le congrès entendit la communication d'ex Ministres Portugais et réclama l'abolition effective de l'esclavage et du travail forcé dans les plantations d'Angola et de l'Afrique portugaise en général.

Ce congrès eut malgré tout des effets importants sur l'évolution de la situation, dans la mesure où, en 1924, le gouvernement britannique accepte le retour de Prempeh Ier 10(*) en Gold Coast, et bientôt, il acceptera aussi la création de conseils législatifs auxquels pourront accéder les noirs.

5- Le quatrième congrès panafricain (New York, 1927)

Il est marqué par un conflit entre Du Bois et le Jamaïcain Marcus Garvey. Ce quatrième congrès condamne l'exploitation des richesses africaines par les étrangers. Il réclame « l'Afrique aux Africains » et lance un appel aux dirigeants des Caraïbes à former une fédération pour assurer leur développement. Le congrès remercie l'URSS pour sa politique anti-colonialiste et son soutien aux mouvements anti- colonialistes.

6- Le cinquième congrès panafricain (Manchester, Octobre 1945)

Ce congrès est le premier à connaître un vrai succès populaire. Il adopte le socialisme comme philosophie, ce qui réjouit Nkrumah, qui avec George Padmore a été la cheville ouvrière de ce congrès. Au cours de cette rencontre, Nkrumah proposa un texte qui fut adopté. Ce texte était un modèle du Manifeste du parti Communiste, qui se terminait ainsi : «  Peuples colonisés et assujettis du monde, unissez-vous ».

Ce congrès représente la fin du panafricanisme négro-américain, pour faire place au panafricanisme africain.

Deux autres congrès seront organisés par Nkrumah et Padmore, en 1953 à Kumasi et en 1958 à Accra. Nkrumah prêche l'unité immédiate du continent, propose de créer un gouvernement central africain et de bannir les frontières affirmant que les différences ethniques, de culture et de langue ne sont pas fondamentales.

II- Les expériences africaines d'intégration régionales

Après les indépendances, les dirigeants africains ont considéré que l'intégration régionale pourrait être une stratégie économique, car la balkanisation de l'Afrique, du fait de la conférence de Berlin, constitue un facteur de vulnérabilité économique et de marginalisation au plan international. C'est dans cette optique que naîtra la première génération d'expériences africaines d'intégration régionale.

A- Les expériences africaines en matière d'intégration régionale

1- Les expériences africaines de première génération

Il faudrait noter que le régionalisme de première génération s'est inspiré du modèle européen. En Afrique, plusieurs organisations sous-régionales verront le jour.

En Afrique occidentale, nous avons la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) et la CEAO (Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest) sont créées respectivement en 1975 et 1974.

En Afrique centrale, l'UDEAC (Communauté douanière des Etats de l'Afrique centrale) créée en 1964 et la CEPGL (Communauté économique des pays des Grands Lacs) créée en 1976 constituent les principales organisations.

Les expériences en Afrique orientale et australe sont assez tardives : la SADC (Communauté de développement de l'Afrique australe) créée en 1980 et le COMESA (Marché commun de l'Afrique orientale et Australe) en 1981.

L'Afrique du Nord se regroupe dans l'UMA (Union du Maghreb arabe) en 1989.

Mais malheureusement, la faillite de la première génération d'intégration régionale est due au fait de manque de volonté politique et de la non-implication des acteurs de la société civile.

2- La deuxième génération des expériences africaines d'intégration régionale

Cette deuxième génération d'intégration inaugure une ère de mutations des organisations régionales. On assiste à la création de la CEPA (Communauté économique panafricaine) par le traité d'Abuja en 1991.

La SADCC devient en 1992, la communauté de développement de l'Afrique centrale (SADC) adoptant à cet effet, un programme d'intégration par le marché et de coordination des politiques sectorielles.

En 1993, la CEDEAO révise son traité et le marché commun de la COMESA est créé.

La CEAO et l'UDEAC sont remplacées respectivement par l'UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et la CEMAC (Communauté économique de l'Afrique centrale) en 1994.

B-les premières tentatives d'unification

Le premier pas vers l'unité politique de l'Afrique fut réalisé le 23 Novembre 1958, quand le Ghana et la République de Guinée s'unirent en vue de former une Union des Etats africains. Ils instituèrent un système d'échange de ministres résidents, qui étaient à la fois reconnus membres des gouvernements à la fois du Ghana et de la Guinée.

Le 24 Décembre 1960, Sékou Touré, Modibo Kéita et Kwame Nkrumah se rencontrèrent à Conakry. Une autre série de rencontres eut lieu à Accra, du 27 au 29 Avril 1961. Ces trois présidents tombèrent d'accord sur une charte. Leur union prit le nom de l'Union des Etats Africains (U.E.A), qui regroupait en son sein : le Ghana, la Guinée et le MALI.

Elle fut ouverte à tout Etat ou fédération d'Etats africains acceptant ses buts et ses objectifs.

L'U.E.A avait comme buts et objectifs, contenus dans l'article trois de sa charte : de resserrer et de développer les liens d'amitié et de coopération entre les Etats membres ; coopérer à la liquidation de l'impérialisme, du colonialisme et du néocolonialisme en Afrique et à l'édification de l'unité africaine ; harmoniser la politique, tant intérieure qu'étrangère de ses membres, de façon que leurs activités soient plus efficaces et à mieux sauvegarder la paix du monde.

L'activité de cette union s'exercera principalement dans les domaines suivants :

. La politique intérieure : élaboration d'une orientation commune des Etats

. La politique étrangère : une diplomatie concertée destinée à resserrer la coopération

. Défense : organisation d'un système de défense commun, permettant de mobiliser toutes les forces à la disposition de l'Etat en faveur de tout membre de l'union qui serait victime d'une agression

. Economie : définition de directives communes relatives à la planification économique, visant selon eux, à la totale décolonisation des structures héritées du système colonial et organisant l'enrichissement de leur pays dans l'intérêt de leurs peuples

. Culture : réhabilitation et développement de la culture africaine, échanges culturels fréquents et variés.

Cette Union a été instituée dans le but d'en faire le noyau des Etats-Unis d'Afrique. Mais malheureusement, certains évènements comme, l'éviction du président Modibo Kéita, par une junte militaire, le 19 novembre 1968 et la mort en exil de Nkrumah, le 27 avril 1972, vont précipiter l'échec de cette Union.

Hormis l'U.EA., d'autres Unions vont se faire, notamment le conseil de l'entente. Le promoteur de ce projet est l'ex président de la République de Côte d'Ivoire, Félix Houphouët Boigny. Les Etats réunis au sein du conseil de l'entente prendront la direction d'un courant qui aboutira à la mise en place du groupe de Brazzaville, en décembre 1960. Ce groupe prendra finalement le nom de groupe de Monrovia en Mars 1961.

A partir de ce moment naîtra plusieurs Unions, notamment l'Union Africaine et Malgache de Coopération Economique ou U.A.M.C.E en Mars 1964 à Dakar, puis l'organisation commune Africaine et Malgache, en février 1965 à Nouakchott, devenue l'organisation commune Africaine et Mauricienne après l'adhésion de l'Île Maurice en 1969, et est devenue enfin l'organisation commune Africaine et Mauricienne depuis qu'en Août 1978, la République Malgache a quitté cet organisme, qui au début de l'année 1976, comprenait 10 Etats.

Au nombre des regroupements régionaux, il faudrait mentionner l'Union des Etats Equatoriaux. Aussi, il faudrait noter que Fulbert Youlou, ex président de la République du Congo, avait comme projet la création des Etats-Unis d'Afrique Centrale. Boganda aussi, le 17 octobre 1958, du haut de la tribune du grand conseil de l'AEF, a lancé un appel à la création des Etats-Unis d'Afrique Latine.

La Sénégambie, fait aussi partie de la longue liste des premières Unions. En Avril 1967, à l'occasion d'une visite officielle du président Senghor en Gambie, un traité d'association fut conclu entre le Sénégal et la Gambie.

Nous pouvons aussi énumérer, la Fédération d'Afrique Orientale qui est née quatre jours après l'accession du Kenya à l'autonomie, plus précisément en Juin 2003. Julius Nyerere, président de la République du Tanganyika ; Milton Obote, premier ministre de l'Ouganda ; et Jomo Kenyatta, premier ministre du Kenya, décidèrent de fédérer leurs trois pays dès que le Kenya aurait acquis son indépendance.

Il est clair qu'à la suite des éléments cités ci-dessus, on peut dire que les premières tentatives d'intégration régionales ont échoué. Mais aujourd'hui, on constate que les dirigeants africains ont une réelle volonté d'union. Ils ont donc compris que cette union est fondamentale pour le développement de l'Afrique.

TITRE I : DU PANAFRICANISME à L'UNION CONTINENTALE : QUELLES STRATEGIES ?

Chapitre premier :

Le panafricanisme au 21ème siècle : Quelle réalité ?

Les précurseurs du panafricanisme, à travers cette idéologie, avaient pour objectif de rassembler tous les peuples noirs afin de mener non seulement une lutte identitaire, mais aussi de permettre aux Etats africains d'acquérir l'indépendance totale.

Mais plusieurs années après la naissance de cette idéologie, après les enseignements de ces précurseurs, tel que Kwame Nkrumah, pouvons- nous dire que cette idéologie a été acceptée par les africains ?

I- Le continentalisme africain de Kwame Nkrumah

Kwame Nkrumah avait pour objectif de voir un jour une Afrique unie et solidaire. Il s'oppose à ceux qui pensent que le projet de construction des Etats- Unis d'Afrique ne pourrait aboutir dans la mesure où les différences linguistiques et culturelles constitueraient un frein. C'est dans cette optique que frappé par la similarité des cultures africaines, Kwame Nkrumah affirmera que lorsqu'il rencontre d'autres Africains, il est toujours impressionné par ce que nous avons tous en commun. Pour lui nous n'avons pas seulement que notre passé colonial, cela est beaucoup plus profond. Il est convaincu de notre unité en tant qu'Africains.

Mais Kwame Nkrumah ne semble être pas le seul à être convaincu de ce fait, dans la mesure où, certains chercheurs diront que quatre grandes langues ont vaincu les frontières africaines, permettant une véritable intégration linguistique et culturelle. Selon eux, ces langues sont : l'haoussa, le lingala, le swahili et le peul.

. Le haoussa, langue de commerce est parlé, selon les affirmations de ces chercheurs, par 60 millions de personnes : au Niger, au Nigéria, au Bénin, mais aussi dans quelques localités du Cameroun, également au Soudan et au Ghana, en raison de la forte présence de commerçants haoussas.

Il faudrait aussi noter qu'au Niger et au Nigéria, le haoussa figure dans les constitutions parmi les langues nationales.

. Le lingala est parlé bien évidemment en République Démocratique du Congo, et en grande partie au Congo Brazzaville, mais aussi au Gabon et au Cameroun.

. Le swahili quant à lui est parlé par 30 à 40 millions de personnes, réparties entre la Tanzanie, le Kenya, l'Ouganda, l'est de la République Démocratique du Congo, le Rwanda, le Burundi, le nord de la Zambie, le Malawi, les Îles Comores et le Mozambique. Elle a le statut de langue officielle en Tanzanie, avec bien sûr l'anglais, et de langue nationale au Kenya.

. Le peul comporte est parlé par 10 et 16 millions de personnes. Il est parlé en grande partie : en Mauritanie, au Sénégal, au Nigéria, au Mali, au Niger, en Guinée, au Cameroun, en Sierra Léone, en Gambie, en Guinée-Bissau, au Burkina Faso, au Togo, au Bénin, en République Centrafricaine, au Tchad et dans quelques localités du Soudan.

Cette démonstration donne raison à Kwame Nkrumah, qui dit être frappé par les similitudes linguistiques et culturelles des Africains et pour qui il n'existerait aucune barrière pouvant freiner le projet de création des Etats- Unis d'Afrique.

Quels sont les projets  de Kwame Nkrumah?

II- Les grands chantiers de Kwame Nkrumah pour l'Afrique post- colonial

Pour Kwame Nkrumah, le premier pas vers l'union passe par une intégration politique. C'est dans cette optique qu'il propose quatre grandes institutions qui devraient conduire à l'unité des gouvernements. Ces institutions sont :

.Un parlement à deux chambres : Une chambre basse où la représentation de chaque pays serait proportionnelle à sa population.

.Une chambre haute où les Etats associés auraient une représentation égale.

. Une diplomatie commune pour permettre au continent africain de parler d'une seule voix, et éviter le fardeau des représentations diplomatiques séparées.

. Une défense commune avec un commandement unifié.

. Un bureau continental de planification économique.

Pour Kwame Nkrumah, aucun continent n'a autant de ressources du sol et du sous- sol, et des potentialités que l'ensemble du continent africain, mais malheureusement aucune de ses richesses ne profite aux peuples africains. L'union des Etats africains est donc la solution idéale.

Mais que reste t-il de la pensée de Kwame Nkrumah ?

A- Kwame Nkrumah avait-il raison 

Pour Kwame Nkrumah, l'unité africaine est possible et elle est la seule chance de la véritable émancipation de l'Afrique.

Aujourd'hui, nous constatons qu'il y a une réelle volonté de la part des dirigeants africains, de réaliser les Etats- Unis d'Afrique. Ainsi, certains projets défendus par Kwame Nkrumah, seront remis à l'ordre du jour.

1. Une politique militaire commune

Parmi les projets de Kwame Nkrumah, figurait l'unification des armées africaines. Aujourd'hui ce sentiment de solidarité, d'union des armées semble être le souci des dirigeants africains, nous avons pour preuve le colloque international sur « les perspectives d'intégration sous-régionale en matière de défense et de sécurité », qui s'est déroulé du 05 au 09 Août 2002 en Côte d'Ivoire, plus précisément à Abidjan et à Grand- Bassam.

Ce colloque a réuni les experts militaires et les dirigeants politiques des pays de la CEDEAO. La résolution finale fait mention d'une coopération effective au plan militaire entre les Etats de la CEDEAO afin de contribuer au renforcement de la Démocratie, de lutter contre les groupes armés irréguliers, de lutter contre la prolifération des armes légères, de lutter contre la criminalité, d'assurer la sécurité transfrontalière et de mettre fin à l'utilisation des enfants dans les conflits armés.

Mais malheureusement, la rébellion de septembre 2002 en Côte d'Ivoire, n'a pas permis à ce projet de prendre forme.

L'Afrique centrale quant à elle a fait une grande avancée vers l'unification de ces armées en se dotant d'une force multinationale de maintien de la paix. Le vendredi 16 Novembre 2007, les premières manoeuvres militaires furent organisées en présence de cinq (05) chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale qui sont : Idriss Déby, Joseph Kabila, Omar Bongo, Denis Sassou NGuesso et François Bozizé. Cette manoeuvre militaire s'est déroulée dans la région du Bahr- El - Gazel, plus précisément dans la localité de Moussoro, à 300 km de Ndjaména (Tchad). Elle a vu la participation d'une brigade légère de 18000 hommes, constituée pour la circonstance des compagnies venues de onze (11) pays d'Afrique centrale et du Togo.

2. L'élaboration d'une politique monétaire et d'un marché commun

Le projet du marché commun africain s'est heurté à plus de réticences. A Bangui, en mars 1962, les chefs d'Etat et de l'union africaine et malgache adoptèrent une démarche prudente en décidant de faire procéder à l'étude d'un marché commun africain.

En 1963, la défunte OUA a posé les bases de la création d'une monnaie africaine unique. L'article 44 du traité instituant la communauté économique africaine et l'article 18 de l'acte constitutif de l'union monétaire africaine, adopté le 11 juillet 2000 à Lomé (Togo) ont posé les bases de la création de l'union monétaire africaine.

Pour certains africains, l'Afrique aura sa propre monnaie d'ici 2021. Selon nous, ce rêve pourrait devenir réalité s'il y a une véritable solidarité des Etats africains. Les africains devront tout mettre en oeuvre afin de faciliter la mise en place d'un marché commun afin de pouvoir eux- mêmes fixer le prix de leurs matières premières.

Prenons l'exemple de la Côte d'Ivoire, 1er rang mondial en matière de production du cacao, soit 47% de la production mondiale ; le Ghana est à la deuxième place, soit 13% ; le Nigéria est à la quatrième place soit 5% ; et le Cameroun à la huitième pace, soit 4%, soit un total de 69% de la production mondiale. Ces pays gagneraient donc à se mettre ensemble afin d'être compétitifs sur le plan mondial.

Nous pensons aussi que s'il y a une intégration réussie, les transactions commerciales entre les Etats africains se feront facilement, un consensus sur la nécessité de réaliser une croissance économique partagée entre les régions africaines se fera et ensuite nous pourrons un jour parler d'une seule monnaie en Afrique et d'une seule banque centrale.

Nkrumah, considéré comme le chantre de la construction rapide des Etats- Unis d'Afrique, sans étape préliminaire, n'avait pas que des adversaires, ses idées seront reprises par l'un de ses `'disciples'', le président libyen Mouammar Kadhafi, qui pense lui aussi qu'il faut aller maintenant et sans hésiter aux Etats- Unis d'Afrique. Présent à Ouagadougou (Burkina Faso) pour les sommets de l'UEMOA et de la CEDEAO, le guide libyen s'est entretenu avec les femmes burkinabés, le 18 janvier 2008. Il leur a expliqué que face aux défis modernes, aux trois blocs, Amérique- Europe- Chine, « l'Afrique doit s'unir ou disparaître ».

Il fustigera le comportement des chefs d'Etat africains qu'il a qualifié d'attentisme. Selon lui, ceux-ci font du « sur place au lieu d'aller directement à l'unité africaine ».

S'il y a une idée de Kwame Nkrumah qui fait l'unanimité au sein des Etats africains, c'est bien le concept de l'union. Comme nous l'avons mentionné plus haut, les dirigeants africains ont pris conscience du fait qu'il faut s'unir. C'est sûrement cette idée qui fera dire à certains, que Kwame Nkrumah avait raison sur le fait que les Etats africains n'ont pas d'autre choix que de s'unir.

Mais la méthode ne semble pas faire l'unanimité, dans la mesure où, pour certains, il faut aller sans attendre à la construction d'une union continentale, quand pour d'autres, l'unité africaine devrait commencer par des mesures pratiques de coopération dans les domaines économiques, scientifiques et culturels. Pour ces adeptes de la construction d'une union continentale par étapes, il faudrait prendre exemple sur l'histoire du continent européen, qui n'a en fait jamais réussi de façon complète son unité à partir des paramètres politiques. L'exemple du zollverein 11(*) qui a permis l'unité allemande et celui actuel de l'union européenne née de l'idée d'un marché commun du charbon et de l'acier.

Cette idée de réaliser tout d'abord l'intégration économique avant de parler d'une intégration politique semble être partagée par le président sud- africain, Thabo Mbéki, qui a, à son tour préconisé le renforcement des unions régionales.

III- Le renforcement des unions régionales

Le président Thabo M'béki n'est pas opposé à la construction d'une union continentale, mais à la démarche préconisée par Kadhafi. Le président sud- africain suggère qu'il faut tout d'abord travailler au renforcement des unions régionales sur le continent : UEMOA, CEDEAO, SADC, UMA, etc.... C'est dans cette optique q'un intellectuel Africain, a dit : « Quand on se lance dans une course de haies, il faut sauter les haies les unes après les autres ». Cette pensée symbolise la réalisation progressive des Etats-Unis d'Afrique.

Il est clair que nous ne cacherons pas notre adhésion aux idées défendues par Thabo Mbéki. Selon nous, pour passer à la phase de la construction d'une union continentale, il faut d'abord penser à établir un certain équilibre dans les économies africaines, car trop d'Etats africains dépendent encore de la communauté internationale, comme le dit un homme politique : « Avec la configuration actuelle, politique, économique et sociale de l'Afrique, réaliser les Etats-Unis d'Afrique serait courir tout droit vers un suicide collectif ». Renforcer les organisations régionales garantira le rééquilibre des politiques et des économies de ces Etats. Ces organisations auront pour mission de promouvoir la solidarité entre les Etats à travers les échanges intra- régionaux, soit un Etat pourrait apporter son expertise à un autre Etat afin de l'aider à se développer.

La Côte d'Ivoire semble l'avoir compris, notamment à travers le BNETD qui apporte son expertise à certains pays de la CEDEAO, notamment le BENIN, le Libéria, le Burkina Faso, la Guinée Conakry. Plus concrètement, le bureau national d'études et de développement a conduit une équipe au Bénin en vue de la formation en planification, programmation, budgétisation et suivi des agents du ministère de la santé du Bénin ; il a aussi mené un projet de réhabilitation post crise du réseau électrique libérien, l'installation d'une centrale thermique d'une puissance de 6 à 8 méga watts à Monrovia. Aussi, il faudrait noter qu'un accord d'interconnexion électrique a été signé entre le Mali et la Côte d'Ivoire. Outre l'accord Mali - Côte d'Ivoire, un autre projet d'interconnexion énergétique sera signé avec le Ghana, via le Burkina Faso.

Ces partenariats semblent être prometteurs, car cela prouve que les relations entre les Etats semblent avoir emprunté une autre configuration, dans la mesure où les africains ont décidé de s'entraider entre eux afin de développer leur continent.

Ce qui n'était pas évident il y a plusieurs années de cela dans la mesure où les dirigeants africains étaient plus préoccupés à penser au développement de leurs propres Etats, que de penser à une quelconque union avec d'autres Etats, aujourd'hui les Etats africains se sont appropriés certains concepts tels que la libre circulation des personnes et des biens.

Certes, les Etats africains ont fait un grand pas vers la construction d'une union continentale, mais nous pensons que pour mener à bien le projet de construction des Etats Unis d'Afrique, il faudrait que non seulement les Etats aient une bonne politique économique qui pourrait leur permettre d'être sur le chemin du développement, mais il faudrait au préalable qu'ils puissent circonscrire toutes les crises endogènes, c'est-à-dire tous les conflits qui se déroulent à l'intérieur de ces Etats.

Chapitre deuxième

La lutte contre la fragmentation : un challenge pour le panafricanisme

Nous débuterons cette partie par la `'prophétie'' d'un célèbre penseur qui a dit : « Au dernier tournant du XX ème siècle, il faut craindre autant que la lutte, au sens marxiste, les conflits ethniques, tour à tour à prédominance sociale, politique ou raciale ».

Aujourd'hui dans les Etats africains, on assiste à la montée des mouvements micro- nationalistes. Le favoritisme, le népotisme permettent à des personnes privilégiées, du fait de leur appartenance à la même ethnie que les gouvernants, d'occuper des postes importants dans l'Etat. Dans certains Etats africains, on se réfère à des critères ethniques pour les nominations à des postes politiques et administratifs.

Ainsi, la compétence intellectuelle et la qualification professionnelle cèdent la place au favoritisme. Cet état de fait peut créer au sein des collectivités rivales, un sentiment de haine et de frustration. Le Burundi et le Rwanda, avec des centaines de milliers de victimes des génocides, sont des exemples de cette dynamique de production d'idéologies à effets fragmentaires et violents. Ces faits sont qualifiés de délinquance ethnique par le professeur Théodore Kouba Zohouri.12(*)

Nous pensons qu'il faut se servir de l'idéologie panafricaniste, pour faire comprendre aux Etats africains que les forces qui nous unissent font plus que contrebalancer celles qui nous divisent . Selon nous, le panafricanisme est la panacée à toute velléité fragmentaire ou sécessionniste. L'heure de la solidarité, de l'union continentale a donc sonné. Pour réaliser les Etats-Unis d'Afrique, il faudrait résoudre les crises endogènes, les crises ethniques et religieuses.

Pour cela, les dirigeants africains doivent comprendre qu'il ne faut pas se servir d'une base ethnique ou religieuse pour créer des partis politiques. Il ne faudrait pas se tromper de combat. Pour nous, le vrai combat réside dans le fait de pouvoir solidariser les Etats africains afin de s'attaquer à de vrais problèmes comme : le VIH-Sida ; le paludisme ; la misère, etc.

I- l'avantage du panafricanisme au développement de l'Afrique

Aujourd'hui, le constat est clair, l'union de l'Afrique est impérative et non une alternative. Les dirigeants africains doivent de façon effective prendre en considération ce fait, et doivent dans ce cas, tout mettre en oeuvre pour trouver un cadre d'étude qui pourrait contribuer de façon imminente à la réalisation d'une union de tous les Etats africains, sinon, que serait une Afrique désunie face à la mondialisation ? 

Un vieil adage dit : « l'union fait la force ». Cet adage semble s'appliquer aujourd'hui aux réalités mondiales, dans la mesure où, face à la concurrence, à la compétition liée à la mondialisation, les pays européens se sont regroupés en union. Il en est de même sur le continent avec les Etats-Unis d'Amérique, dont un des principes fondateurs a été de se doter d'un espace géographique vaste, aux aptitudes naturelles et humaines considérables.

Selon Robert Dussey : « partout dans le monde aujourd'hui la tendance va vers la formation de grands ensembles géo- économiques transcendant les frontières nationales pour soutenir le développement et la croissance économique ......L'Afrique n'a donc pas le choix, elle doit, s'unir pour s'affirmer dans ce monde de compétition, de rivalité, sinon elle disparaîtra ». 13(*)

Pour certains, la création du concept de mondialisation est l'une des plus belles trouvailles de l'humanité. Par la mondialisation il faut comprendre, la constitution d'un espace économique mondial de plus en plus intégré, unifié, sous la supervision des multinationales.

Pour d'autres, la mondialisation vise à encore placer en orbite les grandes puissances afin que celles-ci puissent encore dominer les pays en voie de développement. Selon eux, la mondialisation serait une sorte de néocolonialisme. Perçu sous cet angle, la mondialisation ne peut s'annoncer que comme `' la fin de l'histoire'' proclamée par Francis Fukuyama.

La question de l'économie africaine demeure une question primordiale. Certains économistes affirment que les économies africaines sont « grabataires ». Résoudre ce problème constitue une étape importante à la construction des Etats-Unis d'Afrique.

Alors comment le panafricanisme pourrait-il contribuer au redressement des économies africaines ?

Aussi, nous pensons que pour aboutir aux Etats- Unis d'Afrique, il faudrait une implication effective des peuples africains. Mais quel serait l'impact du panafricanisme sur les peuples africains ?

II- Le panafricanisme : quelles retombées pour les peuples africains ?

Lorsqu'on parle de panafricanisme ou d'Etats-Unis d'Afrique, nous avons comme l'impression que cela s'adresse aux dirigeants africains, dans la mesure où ceux-ci ne font rien pour impliquer la société civile dans ce processus de construction des Etats-Unis d'Afrique, pourtant la réalisation de ce projet ne dépendra que de la volonté des peuples africains à vivre ensemble et d'avoir un destin commun. Les dirigeants africains ont donc l'obligation de former et d'informer leurs peuples sur les avantages de la culture de la solidarité. Cela pourrait contribuer au recul du chômage, de l'immigration clandestine, de la fuite des cerveaux vers l'occident...

A- la création d'emplois

Prenons un exemple précis, la Mauritanie a un milieu halieutique très riche, elle pourrait par exemple faire signer un accord de licence de pêche avec la Côte d'Ivoire. Ce genre de partenariat pourrait ouvrir de nombreux emplois. Il y a beaucoup d'exemple de ce genre qui pourrait illustrer nos propos. En clair nous voulons faire savoir que la solidarité, la coopération entre les Etats africains pourrait ouvrir beaucoup d'opportunités d'emplois en Afrique et cela pourrait être une solution à l'immigration clandestine

B- coopération dans les domaines de la recherche scientifique et médicale

Le panafricanisme permettra aux jeunes chercheurs africains d'échanger leurs travaux afin d'avoir un certain cadre de réflexion sur les problèmes qui minent l'Afrique, car il faudrait avouer qu'il est très difficile aujourd'hui d'obtenir les travaux de chercheurs africains. Les acteurs de l'éducation nationale et de la recherche scientifique, pourraient se retrouver à travers des colloques, afin de pouvoir harmoniser leurs cours par rapport aux réalités de la vie sociale africaine.

Dans le domaine médical, nous pensons que grâce au panafricanisme, les médecins ne feront plus de leurs travaux une chasse gardée, ils les soumettront à leurs collègues, partager leurs résultats et de trouver des solutions concrètes aux maux tels que le sida et le paludisme.

A mi- parcours de notre travail, nous dirons qu'il est très important que tous les Africains puissent fédérer leurs énergies, puissent travailler ensemble afin de construire une Afrique forte. Mais pour réussir cet objectif il n'y a pas de remède miracle, les Africains devront cultiver les vertus de la solidarité et de l'intégration. Car comme nous l'avons précédemment noté, aujourd'hui les conflits qui se déroulent en Afrique ne sont plus des conflits inter- Etatiques, ce sont plutôt des conflits endogènes, c'est-à-dire des conflits qui se déroulent à l'intérieur des Etats. Les hommes politiques se servent du domaine religieux et ethnique pour constituer la base de leurs partis politiques. Pour résoudre tous ces conflits, il faudrait une volonté des politiciens et du peuple Africain à s'unir et surtout il faudrait qu'il y ait une organisation panafricaine plus forte.

TITRE II : LE PASSAGE DE L'O.U.A à L'U.A : DE LA DESILLUSION à L'ESPOIR ?

Chapitre premier

La genèse de l'O.U.A

Nkrumah, comme nous l'avons déjà souligné, visait à travers le panafricanisme, la construction d'un espace politique continental, qu'il a baptisé les Etats-Unis d'Afrique.

Cet ambitieux projet de création sera contesté par ses pairs africains réunis au sein du groupe des modérés ou groupe de Monrovia, avec pour chef de file le président ivoirien Félix Houphouët Boigny, lors du sommet des pays africains indépendants en 1963 à Addis - Abeba. Ce projet avait été rejeté par ces pairs, parce-que ceux-ci préféraient plutôt une coopération politique et économique entre les Etats.

I- le compromis d'Addis-Abeba

A- De la nécessité de la création d'une organisation africaine

Du 22 au 26 Mai 1963, s'est tenue la conférence d'Addis-Abeba. Cette conférence a réuni une trentaine de chefs d'Etat de gouvernements africains. L'empereur Haïlé Sélassié, lors de son discours d'ouverture affirme que la libération de tout continent est impérative, selon lui l'avenir du continent réside en dernier lieu dans une union politique  et il ne nie pas non plus les obstacles à l'intégration.

Pour cela il fera de cette conférence, le passage obligé pour la création d'une organisation africaine. Il venait de condamner les participants à une obligation de résultat. Les points d'accord unanimes étaient la libération des pays africains encore sous tutelle coloniale et la condamnation du régime « raciste » d'Afrique du Sud.

Pour Nkrumah qui est arrivé à la conférence avec plusieurs exemplaires de son livre, Africa Must Unite, l'objectif de la conférence est  l'union africaine dès maintenant. Il n'y a pas de temps à perdre. Il rejettera les propositions de certains chefs d'Etats qui préconisent la création de façon graduelle d'une union continentale. Pour Kwame Nkrumah, cette manière de penser ne faisait que retarder l'Afrique. Pour lui, il faudrait construire dès maintenant les Etats-Unis d'Afrique.

Nkrumah, malgré cette plaidoirie, ne sera pas suivi par ses pairs africains et même ses pairs du groupe de Casablanca, qui sans doute ne voulaient pas porter la croix de l'échec de la conférence. Nkrumah sera donc contraint au consensus. Le panafricanisme radical qui est résumé par l'obtention de l'unité immédiate, cédera le pas au panafricanisme par  étapes nécessaires.

B- Les objectifs et principes de l'organisation de l'unité africaine

Cette organisation pour réussir son pari, liée à son statut d'organisation panafricaine, s'est fixée comme principaux objectifs, au titre de l'article II de ladite charte :

. Renforcer l'unité et la solidarité des Etats africains

. Coordonner et intensifier la coopération et les efforts inter- étatiques afin d'offrir de meilleures conditions d'existence aux peuples d'Afrique.

. Défendre leur souveraineté, leur intégrité territoriale et leur indépendance.

. La charte demande que les Etats puissent coordonner et harmoniser leurs politiques générales, en particulier dans les domaines de la politique, de la diplomatie, de l'économie, des transports, de la communication, de l'éducation, de la culture, de la santé, de l'hygiène et de la nutrition, de la science et de la technique, de la défense et de la sécurité.

Au titre des principes (Article III), nous pouvons noter :

. L'égalité souveraine de tous les Etats membres

. La non -ingérence dans les affaires intérieures des Etats

. Respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de chaque Etat et de son droit inaliénable à une existence indépendante

. Règlement pacifique des différends par voie de négociations, de médiation, de conciliation ou d'arbitrage 

. Condamnation sans réserve de l'assassinat politique

. Dévouement sans réserve à la cause de l'émancipation totale des territoires africains encore indépendants.

En énumérant tous les objectifs et les principes de l'O.UA, nous ne faisons pas du verbiage, mais nous nous demandons si l'OUA a-t-elle vraiment échoué ?

II-L'O.U.A : Un bilan mitigé

La naissance de l'O.U.A avait suscité chez nombre d'africains d'immenses espoirs, mais ceux-ci paraissent aujourd'hui déçus. Pour certains l'O.U.A n'a pas véritablement réussi sa mission.

Mais nous estimons qu'il serait bon de savoir qu'elles étaient les missions assignées à cette organisation, à partir de ce moment nous pourrons vraiment dire si oui ou non l'OUA a-t-elle vraiment échouée.

A- Les missions de l'O.U.A

A sa naissance, cette organisation avait pour mission d'aider les mouvements de libération dans les pays non encore libérés de la tutelle coloniale. C'est un pari qu'elle a réussi dans la mesure où tous les Etats africains ont pu acquérir aujourd'hui leur indépendance. Le dernier Etat africain à avoir obtenu son indépendance est la Namibie en 1990.

L'O.U.A s'était assignée aussi comme mission, d'aider à la résolution du conflit, durant la période de l'Apartheid, opposant les noirs aux blancs.

Mais comme toute oeuvre humaine n'est pas parfaite, il y a eu quelques imperfections au sein de cette organisation, notamment au sein du mécanisme de prévention, de gestion et de résolution des conflits

B- Les défaillances du mécanisme de prévention, de gestion et de résolution des conflits

L'O.U.A n'a pas pu faire preuve de clairvoyance dans certains conflits, notamment celui opposant l'Ethiopie à l'Erythrée qui est un conflit de longue date et qui est toujours d'actualité. Cette organisation n'a pas pu régler certains conflits tels que ceux du Libéria, de la République Démocratique du Congo qui est toujours instable, de l'Angola et du génocide Rwandais.

L'O.U.A n'a pas mis en place un plan de défense du continent. Cette force africaine de défense, si elle était créée pouvait assurer une paix durable sur le continent. Elle pouvait aussi participer à la prévention des conflits sur le continent et aussi aux opérations de maintien de la paix dans le cadre des Nations-Unies.

C- Sur le plan politique

Cette organisation, n'a jamais fait la promotion de l'Etat de droit, des droits de l'homme et de la démocratie, si bien que la majorité des Etats la composant sont des Etats dictatoriaux. Ce n'est qu'en 1999, lors du 35ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement que ceux-ci ont décidé de suspendre la participation aux conférences des chefs d'Etat qui ont accédé au pouvoir par les coups d'Etat. Durant le 36ème sommet à Lomé, la Côte d'Ivoire de Robert Guéi 14(*) et les Iles Comores verront leur participation refusée.

D- Sur le plan économique et technologique

Sur le plan économique, l'O.U.A n'avait jamais réussi à recouvrer les arriérés dus par ses membres. Comment voulez-vous alors qu'une organisation telle que l'O.U.A puisse fonctionner normalement si ces membres ne se sentent pas impliqués dans la gestion financière de ladite organisation ?

L'Afrique connaît un retard considérable au niveau technologique et l'O.U.A n'a rien fait pour combler ce fossé existant entre l'Afrique et les autres continents. Car comment pourrait-on comprendre que l'appel téléphonique, de l'Afrique à l'Europe, coûte moins cher qu'un appel ou qu'un fax transmis entre les pays africains eux-mêmes ?

E- Le problème de la République arabe Sahraoui Démocratique (RASD)

Le problème de l'admission de la RASD avait divisé les Africains et avait failli provoquer l'éclatement de l'O.U.A, il avait été évité de justesse lorsque des pays d'Afrique Subsaharienne, comme le Nigéria, excédés par cette querelle, avaient fini par voter pour son admission afin de mettre un terme à la crise. Le Maroc a donc décidé de quitter l'O.U.A en 1984.

Selon nous il ne faudrait pas balancer du revers de la main tous les acquis de l'O.U.A, surtout que celle-ci a pu remplir pleinement les principales missions qui lui ont été assignées, maintenant il y a eu des imperfections.

Mais a-t-on seulement cherché les vraies raisons de cette débâcle ? Avait-elle réellement les moyens de fédérer autour d'un idéal commun des Etats qui venaient juste d'avoir leur indépendance, surtout que ces nouveaux Etats indépendants voulaient d'abord se développer individuellement avant d'atteindre ou de penser à un quelconque projet intégrateur, et ces Etats voulaient-ils réellement que cette organisation puisse atteindre ces objectifs ?

En passant de l'unité à l'union, c'est une page de l'histoire de l'Afrique qui est tournée. Aujourd'hui, nous parlons certes d'une nouvelle organisation qui est l'U.A. cette dernière pourra t- elle faire mieux que la défunte O.U.A, c'est-à-dire relever le défi du panafricanisme ?

Ne nions pas que cette nouvelle organisation panafricaine suscite un grand espoir au sein de la communauté africaine. L'union africaine symbolise t- elle un `'coup de pistolet'' donnant le départ du marathon vers les Etats- Unis d'Afrique ?

Chapitre deuxième :

L'U.A ou le renouveau du panafricanisme ?

Les premiers contours de l'Union africaine ont été définis à Syrte (Lybie), sur l'initiative de Kadhafi, le 9 septembre 1999. La déclaration des chefs d'Etat, annonçait la création de l'union africaine et mandatait le conseil des ministres pour l'élaboration des actes constitutifs de l'union qui furent présentés au sommet de Lomé en 2000. Ces actes furent adoptés en 2001.

L'U.A invite tous les Etats africains à entrer dans une construction commune. Cela représente un travail de longue haleine qui nécessite de la patience. Mais quelques années seulement après sa création, des voix de certains sceptiques s'élèvent. Pour eux, l'U.A n'est qu'une pâle copie de l'O.U.A et elle connaîtra le même sort que cette dernière.

L'U.A dispose d'un cadre institutionnel plus important devant faciliter l'intégration africaine. En quoi l'U.A fera t-elle progresser l'intégration politique et économique du continent ?

I- L'U.A ou l'O.U.A `'bis''

Nous nous sommes permis de reprendre l'expression d'Edem Kodjo, ex Secrétaire Général de l'O.U.A qui s'interrogeait si l'U.A n'était pas une O.U.A `'bis''. Sans doute que celui-ci semble demeurer, à l'image d'autres intellectuels africains, nostalgique des quarante ans de `' règne `'de l'O.U.A, si bien qu'il voit en l'union africaine une O.U.A `'bis''. Certes, ces deux organisations ont connu à peu près les mêmes problèmes lors de leur création et aussi elles ont certains objectifs qui sont similaires, mais cela suffit-il pour dire qu'elles se ressemblent ?

A- Les similitudes

La création de l'U.A, comme l'O.U.A, n'a pas échappé à cette querelle idéologique des chefs d'Etats africains. Deux camps : les partisans d'une union immédiate (Kadhafi, Eyadéma et Idriss Déby) et ceux qui souhaitent la formation de l'union de façon progressive et prudente (Thabo Mbéki, Obassandjo, Bongo, Wade.....) pensent qu'il est difficile de « créer du jour au lendemain une union continentale à l'image de l'Europe ». Ils affirment la nécessité de renforcer d'abord les groupements régionaux existant déjà sur le continent, avant d'aboutir à la constitution des Etats-Unis d'Afrique.

Ces deux organisations ont en commun certains objectifs, notamment : « réaliser l'unité et la solidarité entre les pays africains » et « défendre la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance des pays africains ».

B- Les innovations de l'U.A

L'U.A viendra avec des objectifs novateurs qui sont : la promotion de la bonne gouvernance, des institutions démocratiques, et du respect des droits de l'Homme. C'est pourquoi, elle s'autorise un droit d'intervenir chez un Etat membre.

Les nouvelles institutions de l'U.A témoignent, dans leurs formes, d'une intention de partage de l'autorité. Au sein de l'O.U.A, la seule source de décision était la conférence des chefs d'Etat. Cet organe se maintient certes, au sein de l'U.A, mais il devrait être à l'avenir partagé avec le parlement panafricain, mis en place en 2003. Ce parlement s'ouvre aux membres des oppositions des Etats membres.

Le conseil économique, social et culturel (ECOSOCC) est lui aussi un nouvel organe composé de membres de la société civile. Pour finir, nous pensons qu'il est judicieux de mentionner le fait que l'organisation de l'U.A s'inspire de celle de l'union européenne, si bien que le secrétariat général de l'O.U.A a été remplacé par la Commission.

Au titre des innovations de cette nouvelle organisation panafricaine, une d'entre elles est considérée comme étant une trouvaille ingénieuse par certains africains, si bien qu'ils l'ont appelé `'l'arme économique'', il s'agit du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique).

II- Le NEPAD : l'arme économique de l'Union Africaine ?

Le NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique) est né de la volonté politique de certains chefs d'Etat africains à Abuja (Nigéria), en Octobre 2001, d'une vision commune et d'une conviction partagée, qu'il leur incombe d'urgence d'éradiquer la pauvreté, et de placer leur pays, individuellement et collectivement, sur la voie d'une croissance et d'un développement durables, tout en participant activement à l'économie et à la politique mondiales. Il est issu de la convergence de trois initiatives : le plan du millénaire pour la renaissance de l'Afrique (MAP) du président sud-africain Thabo M'béki, soutenu par les présidents Oluségun Obassandjo (Nigéria) et Abdel Aziz Bouteflika (Algérie) ; le plan OMEGA du président sénégalais Abdoulaye Wade, bénéficiant de l'appui de la francophonie ; le rapport COMPACT for african Recovery, proposé par la CEA (Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique) et son secrétaire exécutif, K.Y Amoako.

Dans un contexte de mondialisation et globalisation de l'économie, le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD), a pour mission de contribuer à une meilleure intégration du continent africain au système mondial et à établir une nouvelle relation de partenariat entre l'Afrique et la communauté internationale, et en particulier les pays fortement industrialisés.

Pour certains,  l'Afrique demeure encore `' mal partie `', car selon eux, ce continent quarante sept ans après  `'les soleils des indépendances'',est toujours à la traîne derrière les autres continents.

C'est Toujours dans ce même ordre d'idée que Robert Dussey affirmera que l'Afrique est toujours à la « remorque de l'histoire ». Sur tous les plans, les pays africains sont en retard.

Mais cet afro- pessimisme semble s'estomper avec l'avènement du NEPAD, qui est considéré par d'autres comme étant une arme économique.

A- Le contexte de création et le contenu du NEPAD

La Nouvelle Initiative Africaine (NIA), qui est le nom d'origine du NEPAD, a été adoptée en Juillet 2001 au sommet de Lusaka, pour enfin prendre le nom de NEPAD, en Octobre 2001 à Abuja (Nigéria). Indissociable de l'U.A, il est considéré comme un plan, un programme susceptible d'aider l'Afrique à relever les défis du monde contemporain. En clair, c'est un instrument de coopération internationale et d'intégration pour le développement durable en Afrique.

Le fait de dire que la place de l'Afrique dans la communauté mondiale est définie par le fait que le continent est une base de ressources indispensable qui sert toute l'humanité depuis des siècles n'est pas une gageure. Mais le plus étonnant c'est que l'Afrique avec toutes ses matières premières n'arrive pas à se stabiliser sur l'échelle du développement, les africains ne vivent pas de leurs ressources. Ressources composées  d'un riche complexe de dépôts de minerais, de pétrole et de gaz, sa flore et sa faune et son vaste habitat naturel encore intact, qui fournissent la base de l'exploitation minière, de l'agriculture et du tourisme.

Approuvé par la communauté internationale (G8 et autres partenaires bilatéraux et multilatéraux), le NEPAD marque ainsi une volonté d'agir autrement pour la responsabilisation de l'Afrique dans son devenir et son avenir, son développement et l'épanouissement de ses peuples. Ainsi le NEPAD vient en quelque sorte responsabiliser les africains sur le fait qu'ils ont un défi à relever qui est celui de réduire de moitié le taux de pauvreté sur le continent d'ici 2015 selon les OMD (les objectifs du millénaire pour le développement).

Le NEPAD a pour objectif principal de combler le retard entre l'Afrique et les autres continents, notamment l'Europe et les Etats-Unis d'Amérique. Pour cela il a axé sa mission sur dix secteurs prioritaires qui sont : la bonne gouvernance politique ; la bonne gouvernance économique et des entreprises ; les infrastructures ; l'éducation ; la santé ; les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) ; l'agriculture ; l'environnement ; l'énergie et enfin l'accès aux marchés des pays industrialisés

B- La nouvelle volonté politique des dirigeants africains

Le fait révélateur aujourd'hui, c'est que de plus en plus de dirigeants sont élus par la voie démocratique. Par leurs actions, ils démontrent que le pouvoir ne peut plus reposer sur la magnanimité d'autrui. C'est ainsi que certains concepts comme la démocratie, l'Etat de droit, le respect des droits de l'homme, la bonne gouvernance font désormais partie intégrante du lexique des dirigeants africains, des termes qui pourtant autrefois considérés comme des sujets tabous. Certes il est vrai qu'il reste encore plusieurs foyers de tension en Afrique, il existe aussi une grande majorité d'Etats africains qui ne se sent pas encore concerné par le concept de la démocratie, mais nous estimons que nous avons des raisons d'espérer car si le Bénin a réussi aujourd'hui à être un exemple de démocratie, alors un jour tout le reste ou une grande majorité d'Etats africains va s'inscrire dans cette avancée.

Le changement des conditions sociales, politiques et économiques, a déjà été reconnu par des gouvernements du monde entier. La déclaration du millénaire des Nations Unies, adoptée en septembre 2000, confirme l'empressement de la communauté mondiale à soutenir les efforts de l'Afrique visant à aborder le sous- développement et la marginalisation. La déclaration souligne son soutien à la prévention des conflits et à la création de conditions de stabilité et de démocratie sur le continent ainsi qu'aux défis clés de l'éradication de la pauvreté et des maladies. Aussi, cette déclaration mentionnera l'engagement de la communauté mondiale à accroître le flux de ressources vers l'Afrique, en améliorant les relations dans le domaine de l'aide, du commerce et de la dette entre l'Afrique et le reste du monde, et en augmentant le flux de capitaux privés vers le continent.

C- Les résultats attendus

Comme nous l'avons mentionné, les concepteurs du NEPAD ont pour ambition de favoriser la réduction du fossé entre l'Afrique et les pays développés, des résultats concrets sont attendus en 2015 autour d'objectifs spécifiques comme, parvenir à une croissance annuelle moyenne du produit intérieur brut (PIB) de plus de 7 pour cent et s'y maintenir pendant les 15 prochaines années , faire en sorte que le continent réalise les objectifs convenus en matière de développement international, à savoir :

. Réduire de moitié, le pourcentage de personnes vivant dans des conditions d'extrême pauvreté ;

. Assurer la scolarisation de tous les enfants en âge de fréquenter les écoles primaires d'ici 2015 ;

. Progresser vers l'égalité entre les sexes et en supprimant les disparités entre les sexes dans les inscriptions à l'enseignement primaire et secondaire ;

. Réduire les taux de mortalité infantile et post infantile de deux tiers ; etc...

Les résultats attendus de cette stratégie sont les suivants :

. Croissance économique, développement et augmentation des emplois ;

. Réduction de la pauvreté et des inégalités ;

. Diversification des activités de production, amélioration de la compétitivité sur le plan international et augmentation des exportations ;

. Meilleure intégration de l'Afrique.

Mais les chefs d'Etats africains ont pris conscience du fait que, vu la situation socio- politique du continent, ces projets ne pourraient voir le jour sans la prise de certaines initiatives.

Au titre de ces initiatives, il faut citer l'initiative pour la paix et la sécurité qui consiste à prévenir et à régler les conflits ; à la recherche de la paix, le maintien de la paix et l'imposition de la paix ; à la réconciliation, au relèvement et la reconstruction suite à un conflit ; à lutter contre la prolifération illicite des armes légères et des mines terrestres.

Ensuite, la seconde est l'initiative pour la démocratie et la bonne gouvernance.

Enfin, nous avons l'initiative pour la gouvernance économique et la gouvernance des entreprises qui a pour mission de favoriser la coopération et l'intégration économique régionales du continent pour améliorer leur compétitivité sur le plan international.

Le succès du NEPAD ne pourra qu'être garanti que si, les peuples africains se sentent concernés. C'est dans cette optique que nous pensons qu'il serait judicieux, de la part de l'U.A et des dirigeants africains de former et d'informer les peuples africains, non seulement sur les perspectives d'avenir du NEPAD, mais aussi sur l'apport de ce programme. Il faudrait à ce titre faire passer des spots publicitaires sur l'obligation des peuples africains de s'unir. Cette information doit être diffusée dans toutes les langues afin que tous les peuples africains se sentent concernés.

Aussi, dans l'un de ses points, le NEPAD mentionne que la promotion du développement pourrait réduire le fossé séparant l'Afrique des pays développés. Comme l'a dit un intellectuel africain, « Le développement n'est pas une course olympique ». Les concepteurs du NEPAD, doivent s'inspirer de cette pensée pour revoir leur copie. Le développement, comme le mentionne le petit Larousse illustré, est l'amélioration qualitative durable d'une économie et de son fonctionnement.

Cela suppose que, lorsqu'on parle de développement, on se réfère à la croissance économique, politique, sociale et technologique, et non à son rang, ni à la capacité d'un Etat de pouvoir égaler ou dominer un autre Etat. Les citoyens d'un Etat pour pouvoir percevoir le sens de développement, doivent pouvoir jouir des différentes richesses produites par celui-ci, ce qui n'est pas le cas en Afrique. C'est cet état de fait, qui semble faire dire à certains africains que « l'économie africaine est grabataire », dans la mesure où, 340 millions de personnes, soit la moitié de la population, vivent avec moins de 1 dollar par jour. Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est de 140 pour 1000 et l'espérance de vie à la naissance de seulement 54 ans.58% seulement de la population a accès à de l'eau potable. Il y a un fort taux d'analphabète, et enfin il n'y a que 18 lignes téléphoniques pour 1000 personnes en Afrique, par rapport à 146 dans le monde entier et 567 dans les pays à revenus élevés. Aussi, le NEPAD aborde la question des Nouvelles Technologies et de la Communication (NTIC) en termes d'écart numérique à combler. Soyons réalistes, cette vision de la part du NEPAD nous apparaît utopique. Comme le dit une pensée africaine : « il faudrait tout d'abord apprendre à un enfant à marcher, au lieu de lui apprendre à courir ». Le NEPAD doit plutôt penser à construire une Afrique forte, bâtir, sa façade économique et politique en s'appropriant certains concepts tels que l'Etat de droit, la démocratie, l'alternance politique, la bonne gouvernance ; sa façade sociale en permettant à tous les africains d'avoir accès à de l'eau potable, de permettre à chaque enfant africain, filles et garçons d'être scolarisés et d'avoir les mêmes chances de réussite.

En clair le NEPAD doit permettre à l'Afrique de réussir les objectifs du millénaire du développement (OMD). Voici des objectifs auxquels doivent s'intéresser les promoteurs du NEPAD.

Concernant la question des NTIC, l'écart numérique entre l'Afrique et les pays du nord, en particulier les Etats-Unis d'Amérique s'élargit au jour le jour. Si les préoccupations des africains est d'accéder aux nouvelles technologies, celles des pays du Nord est de poursuivre leur avancée.

Ensuite, nous avons comme l'impression que le NEPAD veut faire de l'Afrique, un vaste marché européen. Si le NEPAD a comme objectif, le développement de l'Afrique, il doit plutôt permettre à l'Afrique d' avoir son propre marché, qui induira une inter- coopération entre les Etats africains et leur donnera l'occasion de fixer eux- mêmes le prix de leurs marchandises sur le marché international.

Et enfin, les promoteurs du NEPAD n'ont pas mis l'accent sur un thème qui nous intéresse particulièrement, c'est celui de la recherche scientifique. Aujourd'hui les centres de recherches et les universités en Afrique semblent être défaillants par faute de moyens financiers. Cet état de fait engendre l'exode des compétences vers les pays du Nord qui offrent de meilleures perspectives d'épanouissement.

Conclusion partielle

La graine de la conscience unitaire née chez les esclaves noirs depuis les cales des navires négriers, a germé au soir du XXè siècle au sein de la diaspora noire dans le nouveau monde et a gagné les milieux africains dans le vieux monde. Le panafricanisme, dans sa phase de gestation est façonné par d'éminents précurseurs, et s'opère essentiellement en Amérique et en Europe.

Le concept du panafricanisme, tout comme le commerce des esclaves, a connu un trajet triangulaire. Il a débuté en Amérique, pour atteindre sa vitesse de croisière en Europe, avant de terminer en Afrique.

Dès lors on assistera sur le continent africain à des débats qui feront naître certaines contradictions, certaines divergences d'opinion sur le concept de l'unité. Avec la naissance de l'O.U.A en 1963 et de la première et seconde génération d'expériences d'intégration sous régionale, on croyait à une réelle avancée vers une unité totale des Etats Africains, mais malheureusement, l'O.U.A n'a pas répondu aux attentes des africains.

La création de l'Union Africaine en 2002,''armée d'un programme économique `', le NEPAD, est considérée par certains comme étant le renouveau du panafricanisme. En tout cas cet avis semble être partagé par le premier responsable de cette organisation panafricaine, Alpha Oumar Konaré, qui durant la réunion constitutive de l'U.A le 9 juillet 2002 à Durban (Afrique du Sud) a eu à affirmer que la création de l'U.A est « la preuve que les dirigeants africains se sont résolument engagés à tourner une nouvelle page pour le continent et à lui donner la place qu'elle mérite sur la scène mondiale ».

Mais nous pensons qu'il faut traduire cette volonté par des actes. Nous avons foi en cette nouvelle organisation panafricaine, car nous estimons qu'elle réussira à solidariser les Etats africains, en vue de les conduire vers l'idéal commun qui est la construction des Etats-Unis d'Afrique.

Toutefois, cette organisation pour réussir doit avoir les moyens de sa politique. C'est pourquoi, il faudrait amener les Etats débiteurs à s'acquitter de leurs créances. Il faudrait faire comprendre à ces Etats que ces moyens financiers permettront à l'U.A de non seulement fonctionner normalement, mais ensuite elle pourra mener des opérations de maintien de la paix en Afrique, sans pour autant attendre des moyens logistiques et financiers de la part des pays du nord. En 2005, seulement sept Etats étaient à jour dans leurs cotisations. Il s'agit : de l'Afrique du Sud, l'Algérie, l'Angola, le Botswana, les Comores, l'Ethiopie et le Sénégal.

Aussi, au sein de l'U.A, 34 pays africains parmi les 53 membres figurent sur la liste des P. M. A (les pays les moins avancés). En plus de la pauvreté, nous avons la terrible pandémie du Sida qui frappe des millions d'africains. Ce sont tous ces éléments qui font dire à certains intellectuels africains, qu'une union créée par ces Etats apparaît comme une véritable gageure. Nous voulons nous montrer optimiste, car une Afrique unie et solidaire, et avec une organisation panafricaine forte, peut résoudre tous ces problèmes et conduire le continent vers cet idéal commun qui est la construction des Etats- Unis d'Afrique. Ne soyons donc pas pessimistes, car qui aurait pu imaginer qu'à la fin de la seconde guerre mondiale, l'Europe allait non seulement se réconcilier et ensuite s'unir. Nous pensons que l'U.A pourra un jour réaliser une union continentale, il ne faudrait pas se presser. Il faut tout d'abord asseoir des organismes régionaux solides qui permettront aux Etats africains de développer une politique économique commune.

Il ne faut pas aussi oublier que les Etats- Unis d'Amérique ont pris 170 ans pour se construire et que l'Union Européenne (U.E) ne s'est pas faite en un seul jour. La libre circulation des personnes et des biens, la monnaie commune et d'autres acquis se sont fait, qu'après de moult tractations et même des débats houleux. Malgré les positions de chacun, cela ne les a pas empêché d'asseoir les bases de la construction d'une U.E pour le bien- être de leurs populations respectives.

Il faudrait donc laisser le temps à l'U.A de se construire. Pour certains cette organisation panafricaine doit obligatoirement calquer le modèle de l'U.E. Un intellectuel africain a répliqué en disant qu'il « n'existe pas de modèle d'union prêt-à-porter ».Il faudrait donc aller par paliers, en considérant toutes les réalités propres à l'Afrique et faire en sorte que les populations du continent se sentent concernées par le projet de création de l'union continentale. Car lorsqu'on parle de solidarité, on se réfère aux échanges entre les peuples. C'est dans cette optique qu'un intellectuel africain s'interroge sur le fait que : « les africains ont besoin d'une U.A au quotidien, qui se vit dans les échanges, dans les rencontres, la convivialité fraternelle et l'insertion professionnelle au-delà des frontières, des ethnies et des Etats- nations. L'U.A saura t- elle développer de telles solidarités dans les villes, les villages ? ».

CONCLUSION GENERALE

Aujourd'hui, les Africains n'ont plus le choix, ils doivent s'unir. La réussite de ce projet continental ne dépend que de la volonté des Etats africains de cultiver les valeurs du panafricanisme qui sont la solidarité et l'intégration. Mais pour cela, il faudrait que l'U.A responsabilise, implique les peuples africains dans ce projet. Combien d'Africains connaissent l'Union Africaine, ses objectifs et savent pourquoi il faut solidariser les peuples africains ? En clair, savent-ils réellement ce que cette union continentale peut leur apporter ?

Le 20 mai 2005, les Français s'opposaient à une écrasante majorité, au projet de constitution qui leur était proposé. Les Néerlandais eux- aussi se sont opposés à ce projet. Aussi, à chaque étape de la construction européenne, les populations sont consultées, l'adoption du Traité de Maastricht pour l'adhésion à l'Euro est un exemple. La particularité dans ces pays, c'est que non seulement les populations sont formées et informées sur leurs droits, et sont consultées par voie référendaire. En Afrique, plus précisément en Afrique de l'Ouest, ni la CEDEAO, ni l'U.E.M.O.A n'informent les populations sur leurs activités, si bien que les citoyens ignorent qu'ils peuvent circuler librement et même travailler par exemple dans n'importe quel espace U.E.M.O.A.

Pourtant, en Mars 2004, le parlement de l'Union Africaine a été installé à Addis-Abeba. Il a pour mission d'assurer « une pleine participation des peuples africains à la gouvernance, au développement et à l'intégration économique des continents ».

Aussi, l'U.A, à travers ses principes contenus dans l'article 4 paragraphe 3, parle de « la participation des peuples africains aux activités de l'Union ».

On peut donc dire que les sociétés civiles et les peuples africains constituent un pilier important pour le projet de l'Union Africaine, mais malheureusement, cette volonté ne se traduit pas en acte et généralement les dirigeants africains prennent les décisions à la place du peuple. Car nous estimons que le chef ne suffit pas pour penser pour tous.

Alors nous pensons qu'une intégration réussie passe par une réelle solidarité entre les peuples africains à travers les échanges culturels. Cet échange culturel va contribuer à lever certaines barrières, comme la barrière linguistique, qui pourraient constituer un réel frein à la construction des Etats-Unis d'Afrique. Pour notre part nous pensons que le panafricanisme, l'esprit de solidarité des africains pourrait contribuer à briser la barrière de méfiance entre les africains, à établir une réelle volonté de construction d'une politique économique commune, d'une politique militaire et diplomatique communes. Mais cela doit-il se faire au détriment du principe sacro-saint de la souveraineté des Etats ? Les dirigeants africains pourront-ils abandonner leur esprit de leadership ?

Comme le dit un intellectuel africain : « A vrai dire, il manque à certains dirigeants africains le sens véritable de l'unité dans la diversité, le sens fédéraliste. Aucun pays ne peut se développer seul. Il faut un grand ensemble géopolitique, économique et social. Dans le nouveau contexte international, seul les grands ensembles politiques, économiques et culturels sont viables ».

En tout cas, le président sénégalais, Abdoulaye Wade et le président malien, Amadou Toumani Touré ont eu à dire qu'ils étaient prêts à être des gouverneurs africains au nom de la construction des Etats-Unis d'Afrique. Sont-ils sincères ? Mais en tout cas espérons tout simplement que le concept d'intégration ne soit pas considéré comme un simple slogan.

Mais nous restons optimiste, car les Africains savent que leur continent pour se stabiliser au niveau économique, politique et social, n'a plus d'autres alternatives que l'union. L'U.A, à travers son leitmotiv, les Etats-Unis d'Afrique à travers un gouvernement d'union, semble avoir imaginé un processus qui lui permettra de mener à terme ce projet. Ainsi cette organisation a prévu un processus en deux étapes qui est le suivant :

D'abord, former un gouvernement de l'union qui se verra attribuer comme tâche principale, l'interlocuteur de l'Afrique auprès des grandes puissances ; et ensuite passer à l'étape ultime qui est la création d'un Etat fédéral avec des entités autonomes.

Comme nous l'avons déjà mentionné, cette organisation panafricaine pourra réussir tous ces objectifs que si les peuples africains se sentent concernés par les activités de cette institution, nous devons produire la preuve que nous sommes capables de nous dépasser, de fédérer nos efforts pour le bien de l'Afrique. Nous mentionnons encore une fois que l'Afrique n'a plus le choix, elle a pour obligation soit de s'intégrer, sinon elle aura fait le choix de se désintégrer.

ANNEXE

LES COULEURS PANAFRICAINES

Drapeau actuel de l'Ethiopie

Les couleurs panafricaines sont trois couleurs ; le rouge, le jaune et le vert : utilisées par beaucoup de pays d'Afrique dans leurs drapeaux, en particulier en Afrique de l'Ouest. Ces couleurs proviennent du drapeau de l'Éthiopie, l'une des seules nations d'Afrique à avoir conservé sa souveraineté pendant le démembrement de l'Afrique au XIXe siècle. Le Ghana est le premier pays à arborer ces couleurs lors de son accession à l'indépendance en 1957

Les couleurs rouge, noir et vert ont été déclarées couleurs officielles de la race africaine par l'UNIA (Universal Negro Improvement Association and African Communities League) en 1920. Elles font donc concurrence aux rouge, jaune et vert comme couleurs du panafricanisme.

Histoire des couleurs panafricaines

Le drapeau rouge, noir et vert créé par l'UNIA en 1920

Les couleurs rouge, noir et vert ont été déclarées couleurs officielles de la race africaine par l'UNIA (Universal Negro Improvement Association and African Communities League), un mouvement Afro-américain en 1920, lors de la convention du 13 août au Madison Square Garden. Le drapeau correspondant est ainsi nommé drapeau pan-africain, drapeau afro-américain, drapeau de libération des noirs, ou encore drapeau de l'UNIA. Les trois couleurs représentent :

· Rouge : le sang qui unit tous les peuples ayant des ancêtres africains et celui de la lutte pour la libération ;

· Noir : le peuple noir en tant que nation, bien que sans Etat correspondant ;

· Vert : l'abondance de la nature d'Afrique.

Le drapeau aurait été créé en réponse à une chanson raciste, écrite en 1900 qui s'intitule Every race has a flag but the 'Coon'

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages

. Bah, Thierno, (sous la direction de), Intellectuels, nationalisme et Idéal panafricain ; série de livres du CODESRIA, 2005.-186p.

. Balandier, Georges ; Sociologie actuelle de l'Afrique noire, édition, Paris, PUF, 1963.- 529p. (Bibliothèque de sociologie contemporaine).

. Decreane, Philippe ; le panafricanisme, Paris, PUF,  « Que Sais- Je »,1976.-128p (Que sais-je ?0847)

. Diop, Cheikh Anta ; Fondements économiques et culturels d'un Etat fédéral d'Afrique Noire, Paris, Présence Africaine, 1974.- 124p.

. Dussey, Robert ; Pour une paix durable en Afrique : Plaidoyer pour une conscience africaine des conflits armés. Abidjan, les Editions Bognini. -P 241.

. Fanon, Frantz ; pour la révolution africaine : écrits politiques, Paris : François Maspero, 1964.-230 p. (cahiers libres n° 53-54)

. GOMA- THETET ; Sédar Senghor et Cheikh Anta Diop, tiré de : Intellectuels, nationalisme et idéal panafricain ; CODESRIA, 2005.- P115-128.

. GOMA-THETET ; Kwame Nkrumah revisité : les seize pour les Etats-Unis d'Afrique ; tiré de : Intellectuels, nationalisme et idéal panafricain ; CODESRIA, 2005.-P158-169

. Hugon, P. ; (sous la direction de), Intégration régionale et ajustement structurel en Afrique Sub- saharienne, Paris, Ministère de la Coopération et du développement, 1991.-307p.

. Ki- Zerbo, Joseph ; (sous la direction de), La natte des autres : Pour un développement endogène en Afrique ; Série des livres du CODESRIA, Actes du colloque du Centre de Recherche pour le Développement endogène (CRDE), BAMAKO, 1992.-492p.

. Lanciné, KABA ;  « Nkrumah et le rêve de l''unité africaine », Paris, Edition Chaka, Volume 11.

. Laronce, Cécile ;  Nkrumah, le panafricanisme et les Etats-Unis d'Amérique, Paris, Karthala, 2000.-325p

. Mangu, André Mbata (Dir) ; Nationalisme, panafricanisme et reconstruction africaine ; CODESRIA, 2006.- 165 p.

. Samir, Amin ; `'Sous-développement et dépendance en Afrique noire : Les origines historiques et les formes contemporaines'', DAKAR, IDEP, 1971.-32p.

. Samir, Amin ; Impérialisme et Sous- développement en Afrique, Paris, Anthropos, 1976.-444p.

. Wade, Abdoulaye ; Un destin pour l'Afrique ; Paris : Karthala, 1989.- 190 p. (les Afriques).

. Woddis, Jack ; l'Avenir de l'Afrique ; Paris : François Maspero, 1964.- 248p.

Articles

. Bulletin de l'Afrique de l'Ouest ; n°4,1995, CEDEAO 20 ans : les défis d'une Communauté.

. Congo- Afrique ; n°391-1400, Janvier- Décembre 2005, l'Afrique dans les relations internationales.

. Débats- Courrier de l'Afrique de l'Ouest ; n° 26- 27, Juillet- Août 2005, l'U.A : O.U.A bis ou essai transformé.-P 13-19

. Débats- Courrier de l'Afrique de l'Ouest ; n°26- 27, Juillet- Août 2005, l'U.A et la société civile.-P.37-42.

. Débats- Courrier de l'Afrique de l'Ouest ; n°16-17 ; Juin- Juillet- Août 2004 ; le NEPAD et la Renaissance de l'Afrique.-P 27-50.

. Fraternité Matin ; n°11265 ; 28 Mai 2002 ; NEPAD : les Africains y croient de plus en plus.

. Fraternité- Matin, Supplément économie et environnement, n°12584,16 Octobre 2006, P I-V ; Croissance économique en zone franc.

. Fraternité Matin, Supplément Diplomatie et diaspora ; n°12210, 21 juillet 2005 ; Dossier : les Etats-Unis d'Afrique à l'épreuve de l'Union Africaine. -P. I-V.

. Jeune Afrique l'intelligent ; n°2157, 13-19 Mai 2002, O.U.A : la longue marche vers l'Union.-P 21

. Jeune Afrique l'intelligent ; n°2164, 1-7 juillet 2002, De l'O.U.A à l'U.A, tous autour du Berçeau.-P40-42.

Site Internet

.www. nepad.org

.www.u.a.org

.www. u.e.org

. www. ocde.org

. www. sec.ecowas.int

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE I

LISTE DES SIGLES III

DEDICACE IV

REMERCIEMENTS V

AVERTISSEMENT VI

INTRODUCTION GENERALE 1

I- Intérêt et justification du sujet ..................................................... 1

II- Méthodologie............................................................................... 2

III- Lecture critique de la bibliographie............................................... 2

IV- Problématique............................................................................. 8

V - Plan........................................................................................... 8

CHAPITRE PRELIMINAIRE : Aperçu historique

du panafricanisme ....................................... 9

I- Origine du panafricanisme............................................................. 10

A- Les précurseurs du panafricanisme.............................................. 10

1- Henry Sylvester Williams........................................................... 10

2- William Edward Burghardt Du Bois........................................... 11

a- Un militant de la cause afro- américaine.................................. 11

b- Sa conviction politique............................................................ 11

3- Marcus Garvey......................................................................... 12

a- Le culte de la personnalité........................................................ 12

b- Ses idées................................................................................ 12

4- KwameNkrumah........................................................................ 13

a- Nkrumah et ses débuts en politique......................................... 13

b- l'artisan du panafricanisme..................................................... 15

B- Le cheminement du panafricanisme............................................. 16

1- Première conférence................................................................... 16

a- Les objectifs............................................................................. 16

b- Les décisions et la portée de cette conférence............................. 16

2- Premier congrès........................................................................ 16

a- Les objectifs............................................................................ 16

b- Les décisions........................................................................... 17

3- Deuxième congrès................................................................... 17

4- Troisième congrès.................................................................. 18

5- Le quatrième congrès panafricain............................................ 19

6- Le cinquième congrès panafricain............................................ 19

II- Les expériences africaines d'intégration régionales............................. 20

A- Les expériences africaines en matière d'intégration régionale........... 20

1- Les expérience africaines de première génération........................... 20

2- La deuxième génération des expériences africaines d'intégration

régionale................................................................................... 21

B- Les premières tentatives d'unification........................................... 22

TITRE I : DU PANAFRICANISME à L'UNION CONTINENTALE :

QUELLES STRATEGIES ? ............................................................................ 25

CHAPITRE PREMIER : Le panafricanisme au 21ème siècle :

Quelle réalité ?.................................................... 26

I- Le continentalisme africain de Kwame Nkrumah ......................................... 26

II- Les grands chantiers de Kwame Nkrumah pour l'Afrique post-

colonial................................................................................................... 28

A- Kwame Nkrumah avait-il raison ? ........................................................... 29

1- Une politique militaire commune........................................................... 29

2- l'élaboration d'une politique monétaire

et d'un marché commun......................................................................... 30

III- Le renforcement des unions régionales ...................................................... 32

CHAPITRE DEUXIEME : Lutte contre la fragmentation :

Un challenge pour le panafricanisme .................................... 35

I- L'avantage du panafricanisme au développement

de l'Afrique ............................................................ 36

II- Le panafricanisme : Quelles retombées pour les peuples

Africains ?......................................................... 38

A- La création d'emplois..................................................................... 38

B- Coopération dans les domaines de la recherche scientifique et de

recherche médicale......................................................................... 39

TITRE II : LE PASSAGE DE L'O.U.A à L'U.A :

DE LA DESILLUSION à L'ESPOIR ? ......................................................... 40

CHAPITRE PREMIER : LA GENESE DE L'O.U. A ...................................... 41

I- Le compromis d'Addis-Abeba ................................................................ 41

A- De la nécessité de la création d'une organisation africaine..................... 41

B- Les objectifs et principes de l'O.U.A ? ................................................... 42

II- L'O.U.A : Un bilan mitigé ..................................................................... 43

A- Les missions de l'O.U.A

B- Les défaillances du mécanisme de prévention, de gestion et de

résolution des conflits......................................................................... 44

C- Sur le plan politique........................................................................... 45

D- Sur le plan économique et technologique............................................. 45

E- Le problème de la République arabe Sahraoui Démocratique................. 45

CHAPITRE DEUXIEME : L'U.A ou le renouveau

du panafricanisme ?........................................... 47

I- L'U.A ou l'O.U.A bis ? ........................................................................... 47

A- Les similitudes.................................................................................. 48

B- Les innovations de l'U.A..................................................................... 48

II- Le NEPAD : L'arme économique de l'U.A ? .............................................. 49

A- Le contexte de création et le contenu du NEPAD................................... 50

B- La nouvelle volonté politique des dirigeants africains............................ 51

C- Les résultats attendus........................................................................ 52

CONCLUSION PARTIELLE............................................................................ 56

CONCLUSION GENERALE........................................................................... 59

ANNEXE..................................................................................................... 63

BIBLIOGRAPHIE........................................................................................ 66

TABLE DES MATIERES.............................................................................. 69

* 1 Terme employé par Léopold Sédar Senghor, qui désigne le métissage culturel entre l'Afrique et l'Europe.

* 2 Thiam Doudou, 1972 ; Fédéralisme Africain, Paris, Présence Africaine.-P.23

* 3 Daniel Bach, 1998 ; Régionalisation, Mondialisation et fragmentation en Afrique, KARTHALA. -P.56

* 4 Federal bureau of investigation

* 5 Le mouvement rastafari est un mouvement religieux dont le nom provient de l'amharique (langue parlée en Ethiopie) Ras Tafari de ras, tête (mais ici « leader, seigneur »), et tafari, « celui qui sera craint ». Tafari est le prénom de naissance donné à Hailé Sélassié Ier, du fait de son ascendance qui remonterait aux rois bibliques Salomon et David.

* 6 Le Moïse noir

* 7 Appelé souvent par son sigle KKK ou également le Klan, c'est une organisation suprématiste blanche protestante essentiellement racistes

* 8 Elaborée le 14 Août 1941 à bord d'un navire de guerre dans l'Atlantique, cette charte servit de base à la déclaration des Nations Unies, signée le 26 juin 1945 à San- Francisco.

* 9 Le gouvernement était composé de 8 africains : Nkrumah (Responsable Général du travail du Gouvernement) - Gbedemah (ministre de la santé et du travail) - Botsio (Education et Affaires sociales) - Hutton Mills (Commerce, industrie et mine) - Casely Hayeford (Agriculture et Ressources naturelles) - Ansah Koi (Communication et TP) - et deux non membres du CPP : Asafu Adjaye, représentant du pays ashanti, nommé pour suivre les Affaires locales et Braimah, représentant des territoires du Nord, sans portefeuille.

* 10 Il était l'Asantehene, c'est - à - dire le chef suprême des Ashanti (peuple du groupe Akan du Ghana)

* 11 Union douanière, en allemand. Il a été institué en 1834 entre les Etats allemands, sous l'impulsion de F. List. Il a fait de l'Allemagne une puissance économique et a permis son unité politique en 1871.

* 12 Théodore, Kouba Zohouri ; LA DELINQUANCE ETHNIQUE, Editions Dieu D'Abord

* 13 Robert Dussey ; POUR UNE PAIX DURABLE EN AFRIQUE, Les Editions Bognini.-P235

* 14 Le chef de la junte militaire qui a fait un coup d'Etat afin d'évincer le président Konan Aimé Bédié du pouvoir en 1999






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry