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Qu'attendaient les congolais des élections de 2006?

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par Yannick KOKO
Université Saint Augustin de Kinshasa - Graduat 2009
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION

La République démocratique du Congo, comme tous les autres pays du monde, se trouve dans le besoin et la recherche d'une vraie démocratie pour faire la bonne gouvernance. C'est en effet, vers les années quatre-vingt-dix que ce terme a vu le jour dans l'esprit des congolais, Zaïrois à l'époque. Après autant d'années de dictature et de transition politique, après autant d'assassinats et qu'enlèvements, les congolais se sont réveillés de leur éternel sommeil en mettant sur pied un gouvernement de transition de la forme 1+4 pour conduire mettre fin à des guerres de sécession et des troubles qui déchiraient le pays, et surtout pour conduire ce dernier aux élections libres, démocratiques et transparentes, lesquelles élections mettraient un point final aux `à-peu-près politiques' de jadis et répondraient aux attentes sociales de la population congolaise, en général et, kinoise, en particulier.

Tout se résume dans le dire de l'abbé Marcous Bindungwa que : « Après 30 ans de dictature, près de 15 ans de transition en vue d'une démocratie et plus de 5 ans de folies guerrières, les Congolais sont finalement revenus à la raison en mettant sur pied des accords de paix dont le point central est l'organisation de vraies élections libres, transparentes et démocratiques »1(*). Les élections démocratiques en RDC devraient normalement répondre aux préoccupations du peuple congolais, lesquelles sont le pain, la paix, le fonctionnalisme, la normalisation salariale des fonctionnaires de l'Etat et l'équilibre social du peuple. Elles avaient aussi mission d'éduquer, de réinsérer et de promouvoir la culture de la jeunesse. Elles trouveraient des moyens adéquats de lutte contre cette crise acerbe qui s'est actuellement implanté sur toute l'étendue, sur tous les plans et structures socio-politiques de la République. Ainsi, qu'en est-il des élections ? Sont-elles exactement arrivées à répondre à toutes les attentes du peuple ? Est-il vrai qu'elles sont une solution aux problèmes de l'Etat ? Quelle est alors sa contribution par rapport aux attentes du peuple et la régularisation de la situation politico-administrative de la République Démocratique du Congo ?

Après avoir interrogé autant d'interlocuteurs (jeunes filles et garçons, papas et mamans...) du quartier Mombele, commune de Limete, nous avons structuré notre travail en quatre sections.

La première traitera le problème de la crise sociale en RDC ; cette première nous poussera à jeter un regard sur les élections démocratiques au Congo (la démocratie, quid ? et les élections en RDC, pourquoi ou pour quoi faire ?) ; nous procéderons à l'analyse des attentes du peuple kinois vis-à-vis des élections. Cette troisième nous conduira à observer ce que ces élections ont jusqu'ici apporté dans la résolution de la crise kinoise. Une conclusion générale nous fera la synthèse de notre investigation.

I. LA CRISE SOCIALE EN RDC

Comme susdit, la crise sociale en RDC s'étale sur tous les plans : sur le plan politique, économique, juridique que judiciaire, crise de l'autorité, crise sur le plan culturel et éducationnel. La crise sociale en RDC est l'un des éléments qui marquent le sous-développement de cette dernière. Elle est, en d'autres termes, un des éléments qui caractérisent le sous-développement de la RDC ; sachant que le pays ne saurait avancer sur la résolution de ce problème qui fait crier le monde. Elle, la crise, se situe au niveau mental que physique du peuple congolais. Elle est la cause première de beaucoup de maux qui sévissent l'actuel Congo.

I. 1. La crise politique

Nous avons souhaité commencer par la politique parce que c'est d'elle que tout provient ; la politique, est à la tête de tout, c'est elle qui organise et gère tout. La crise politique dans notre pays se laisse facilement apercevoir dans la manière de gouverner et de diriger de l'Etat. C'est le pouvoir de ceux-ci ou de ceux-là. On ne manque pas de rencontrer des gens d'un seul côté se partager les sièges du gouvernement comme un gâteau au détriment des autres. Le tribalisme et le'' kimpangisme'' gagnent maintenant du terrain.

Il sied de souligner en passant que la RDC n'est pas une Nation totalement politisée. Il reste encore beaucoup à faire. Les dirigeants doivent, à cet effet, s'interdire tout propos susceptible d'inciter la population à la haine, d'aggraver les tensions et de mettre en danger les intérêts vitaux de la nation. Ils ont devoir de sensibiliser la population et à lui fournir une formation solide en l'éducation civique pour éviter le dérapage; encore, faut-il qu'eux-mêmes ou eux aussi soient d'abord instruits en la matière. Ils sont appelés à accorder la parole à la population surtout aux ``sans-voix'', à assurer la promotion de la diversité des idées pour garantir l'expression de la ``démocratie pluraliste'' et à s'engager à devenir artisans de la paix.

Tout leader d'un quelconque parti politique et ceux qui constituent le gouvernement congolais actuellement doivent savoir que la population a besoin de voir le pays avancer dans une démocratie parfaite, dans une concorde, dans un esprit de tolérance et la recherche de la paix, dans la réconciliation par la voie de dialogue. Et L. Kaumba de se demander : « De ce fait, pour quand peut-on espérer l'avènement de la paix ? On peut le dire autrement, devrait-on s'attendre à voir venir la paix quand on connaît d'une part la nature polémique de l'existence et d'autre part la nature eschatologique de la paix ? ».2(*)

Comment pouvons-nous parler d'un gouvernement démocratique, d'une politique démocratique sans opposition ? L'opposition politique qui est actuellement -ou l'a toujours été- menacée de cesser. Les guerres et conflits surgissent pour faire taire ou même supprimer ce mouvement ; on s'entretue, on se viole et rien de bon ni de satisfaisant ne se laisse percevoir ! La situation politique reste statu quo et s'empire même. La politique de la RDC semble une politique non mature, elle est prise comme un jeu d'enfants; chacun défend ses propres intérêts et de son alentours. Et les autres ! Simple et pauvre bande de misérables. Les décrets politiques et des lois se font chaque jour signer et voter, mais sont tout de suite après foulés au pied par leurs propres signateurs. Quel type de politique notre pays pratique ? Cette crise politique cède à tant d'autres. Cela se manifeste en économie et en justice...

I.2. La Crise économique

Nous ne saurons parler de la crise politique en écartant la crise économique ; l'économie étant la charnière ouvrière des activités politique et la vie du peuple. L'économie congolaise est un problème qui fait couler beaucoup d'encre. Comme d'aucuns ne l'ignorent, c'est un problème dont les solutions semblent jusqu'en ce jour hypothétiques. C'est en effet, une économie de nom dont la pratique ne pas prise en compte. Qu'à cela ne tienne, l'économie congolaise est en baisse déplorable. Non seulement la baisse mais aussi et surtout elle ne sert plus à rien qu'à remplir les poches des détenteurs du pouvoir. Combien de mines de diamants, combien de sous-sol et de minerais sont produits par jour ici en RDC ? On entend parler du cuivre, du cobalt et de tant d'autres matières premières en production à l'Est du pays ; qu'en fait-on, au moment où cette même population qui les produit crie la faim, manque de logis et est soumise à tout incident ? Nous remarquons avec acharnement que le maximum de l'économie de la RDC fait développer la plupart des Etats occidentaux. Le barrage d'hydroélectrique d'Inga en est la première preuve. Au moment où la RDC manque d'électricité, beaucoup d'Etats étrangers en bénéficient et en font fonctionner leurs usines... Où se situe alors la place du peuple congolais ? Quand est-ce que la population congolaise commencera à jouir de ses avantages économiques ? Quand est-ce que la RDC sera comptée parmi les pays économiquement bien organisés et assurés ? D'où la question la plus pertinente de Kankol L. : « Que fait-on de toutes les recettes générées par les ressources domaniales de l'Etat Congolais ? »3(*).

Disons-le ! La situation économique et financière qu'est entrain de traverser la RDC pendant ces dernières années n'est, sans nul doute, plus enviable. Dans un pays rempli de richesses, la misère et la crise rongent, pour autant, la majorité de la population congolaise. En outre, il sied d'épingler que cette précarité économique n'est pas restée à un seul niveau, elle attaqué tous les échelons de la société. Elle cause, par conséquent, le non payement des fonctionnaires de l'Etat (enseignants...). Si un Etat plein de richesses comme celui-ci doit parcourir et passer des moments des crises pécuniaires acerbes, nous pouvons dire que c'est dû à la mauvaise utilisation et/ou gestion de ce que l'on a. Que ne voyons-nous pas de plus immoral et anormal ? Au moment où la population croupit sous le joug de la misère et de la faim, les produits miniers sont envoyés en Occident pour les intérêts personnels. L'égoïsme gagne le terrain au sein du gouvernement et de la société congolais. Qui viendra en aide à tous ces peuples démunis de tout ! C'est maintenant une affaire de la caritas de l'Eglise Catholique. Quel est alors le rôle de l'Etat dans la prise en charge de sa population ? Si l'économie qui fait la charnière ouvrière des affaires d'un pays est en branle, c'est tout le système qui est touché ; la corruption prendra sa place d'honneur et la justice deviendra une affaire à penser. Elle trouvera son siège royal dans l'imagination, dans les gros livres abandonnés sur les rayons dans des bureaux et non dans le vécu quotidien. C'est ce qui se fait déjà. Même ceux qui se disent maîtres de la loi se laissent prendre par la corruption et la fraude. Où va le Congo ? Qui le sauvera de ses troubles économiques ? Faut-il faire revenir les colons ou trouver un autre moyen de survie ? C'est la question la plus épineuse que se posent autant de congolais soucieux de leur pays.

De plus en plus des voix s'élèvent tant dans l'opposition que dans le camps du pouvoir pour dénoncer la crise socio-économique qui sévit dise socio-économique qui sévit due les nombreuses solutions proposées n'ont pas été bonnes. Cela fait qu'à chaque étape les choses se sont aggravées Malheureusement, nous n'avons pas encore trouvé la cause du mal. Et la cause du mal, c'est qui ou quoi? La cause du mal c'est l'Homme. Dans un pays où la fraternité n'existe pas, dans un pays où l'injustice et la discrimination entre les citoyens sont devenues presque une règle, comment peut-on vouloir que les hommes se mobilisent pour prendre à bras le corps les problèmes de leur pays. Cela devient impossible ! Dans notre pays toute la vision de la classe politique c'est la vision ethnique. Alors dans ces conditions, l'économie ne peut que s'écrouler. Il y a des pays de même niveau que nous qui ont traversé les mêmes problèmes et ont fini par s'en sortir. Quand on doit les observer, on se rend compte qu'ils ont réussi parce que l'unité était beaucoup plus forte, parce que les gouvernements étaient mieux suivis et élus dans de bonnes conditions. Alors que chez nous, dans les 24 heures qui suivent les élections, le gouvernement n'est plus celui de tout le monde, mais celui de ceux là..., le gouvernement du nord, du sud, etc.

I.3. La Crise d'autorité

La dérision, la grossièreté sont des maladies mortelles d'un Etat. Ces deux vices ont favorisé l'hyper-politisation de la population, dans le sens négatif s'entend. Les autres secteurs du pays sont négligés au profit des animations politiques, du clientélisme et de la délation, instituant ainsi le mensonge, le gain facile et la terreur. Ca n'étonne personne que dans ces conditions, l'on assiste à l' émergence d'une classe politique médiocre, brillant plus dans l'amateurisme, la boulimie du pouvoir que dans l'excellence. Une révolution surannée face aux effets de la mondialisation subséquente à la fin de la guerre froide. D'où des guerres d'agression aux enjeux économiques imposées à la RDC. La formule 1+ 4  imposée à la RDC pour la faire sortir du tunnel résultait justement de cet imbroglio politique entretenu par une classe politique médiocre qui doit son accession aux affaires à l'opportunisme. C'est sur cette note triste de médiocrité politique de l'autorité congolaise, sur fond de crise politique permanente, que le Congo marche, malgré les élections. Les peuples congolais a besoin des dirigeants compétents qui puissent réinstaller ou rétablir l'autorité politique et administrative, etc.

II. LES ELECTIONS DEMOCRATIQUES EN RDC

II.1. La Démocratie

La démocratie, puisque c'est d'elle qu'il est actuellement question dans beaucoup de pays du monde, est une forme de politique qui laisse le pouvoir au peuple. Elle est le pouvoir du peuple, pour le peuple, par le peuple. C'est lui, le peuple, qui est son premier détenteur avant de le donner à qui il veut par la voie des élections. A en croire le professeur Elungu pene Elungu, « l'autonomie est le pouvoir, la capacité d'une nation à se constituer et à guider sous l'autorité de ses propres lois. En cela consiste le ``pouvoir du Peuple-roi'', la souveraineté, la `démocratie' »4(*). Disons-le ! La vraie démocratie réside dans la mentalité du peuple. On peut beau parler de la démocratie, tant q'elle ne s'imprègne pas encore dans la mentalité, elle reste un effort vain, elle reste sans base ni source, sans impact. Elle est produit du développement et même le socle de la bonne gouvernance.

A en croire le professeur R. Ngub'Usim, « la mentalité peut se comprendre comme un état d'esprit ou une conception du monde et des choses, qui tend à devenir une manière habituelle de penser, de percevoir, de structurer et d'organiser le monde »5(*). Les autorités politiques et administratives congolaises ont devoir et mission de sensibiliser et d'éduquer les masses pour cette fin. Ils doivent les aider à comprendre le sens et la profondeur de ce système politique. Ils doivent aussi les aider à faire une ascension de leur mentalité quasi primitive à une mentalité qui donne à la démocratie. Voilà qui fera l'expansion de la vraie et pure démocratie. Cet élément doit se graver dans le psychisme et le quotidien de la population congolaise, en générale, et kinoise, en particulier. Si les congolais comprennent le sens de la démocratie, s'ils arrivent à faire l'ascension de leur mentalité, s'ils comprennent le sens du développement et de la bonne gouvernance, le Congo procédera à une étape purement démocratique. On parlera à ce moment de la vraie République ``Démocratique'' du Congo au vrai sens du nom. Ceci reste toujours le travail des leaders politiques, des chefs des partis et mouvements politiques et de tous ceux qui sont appelés à conduire le peuple congolais d'une manière politique exemplaire.

La prise de conscience de leur état de citoyens congolais est aussi un moyen de procéder au vrai développement de la démocratie. Or, dans un Etat comme celui-ci, nous ne pouvons pas encore parler de la démocratique avec l'esprit de la corruption, dans les viols ; la démocratie est impossible sans la liberté d'expression, avec un esprit d'avidité élevé, nous ne saurons parler de la démocratie dans l'égoïsme, dans ce système politique sis sur le « kimpangisme »... A partir du moment où le peuple congolais se passera de tous ces abus, nous pourrons alors parler de la vraie démocratie au sens propre de son origine.

II.2. Les élections démocratiques en RDC

La question la plus pertinente ici est la suivante : les élections démocratiques en RDC, pourquoi et/ou pour quoi faire ? Sont-elles une réalité ou un rêve ? La réponse à cette question est en deux volets : en premier lieu, après autant d'années de dictature, autant d'autres de transition, le peuple congolais se trouve à même de se choisir librement ses propres dirigeants qui puissent subvenir à ses problèmes. En second lieu, les élections aideraient à établir un système politique tel que celui-ci devrait s'occuper de la population afin qu'elle trouve sa place, qu'elle bénéficie de ses droits et avantages, et surtout pour que le peuple congolais se rétablisse dans sa pleine souveraineté. Elles ne sont pas un rêve, elles ont eu lieu ; mais comment et pourquoi ? Ainsi, il convient de dire que « l'organisation en RDC, des élections libres, transparentes et régulières mettra certainement fin à la crise de légitimité dont souffre notre pays depuis l'indépendance et constituera le meilleur mode de participation à la gestion de l'Etat »6(*). Etant fruits de la démocratie, les élections démocratiques en RDC devraient répondre aux appels du peuple congolais. Quelles sont en réalité ces attentes du peuple congolais ? Que pensait-il des élections ?

III. LES ATTENTES SOCIALES DE LA POPULATION KINOISE

Dire que les élections cherchaient à établir et faire régner la vraie démocratie et la bonne gouvernance seulement ne suffit pas. Les attentes immédiates de la population méritent d'être signalées. Il sied de dire que ces attentes sociales sont des besoins tant matériels qu'immatériels. Ces besoins sont par exemple, le pain, la paix, la normalisation du salaire des fonctionnaires de l'Etat, l'eau, l'électricité, l'école, etc. J.Y. Salankang ne manquera-t-il pas de souligner que « nous voulons une justice distributive : santé pour tous, travail pourr tous, électricité et eau potable pour tous, école et banque pour tous, droit à l'instruction et à l'information pour tous... »7(*).

1. Le pain : En parlant du pain, nous sous-entendons tout ce qui contribue à la santé physique de l'homme. La population congolaise a besoin du pain. « Libumu ya nzala ezalaka na matoyi te, dit-on » (le ventre creux n'a point d'oreilles). Ce que nous devons comprendre ici, selon les attentes du peuple congolais, en général et kinoise, en particulier, c'est que l'Etat doit lui assurer une bonne garantie alimentaire, et au besoin des aliments de toutes les variétés. Manger pour être en bonne santé afin d'accomplir les travaux du développement de la Nation. Il arrive que l'Etat n'accomplisse pas ce devoir ou le fait mal. A en croire M. Bindungwa, « dans ce climat le peuple attend une amélioration sensible. Elle n'a plus besoin de miettes mais d'un repas de consistance, d'un salaire de survie conséquente »8(*).

2. La paix : Le pain seul ne suffit pas pour satisfaire le besoin du peuple. Il sera difficile au peuple d'en trouver dans les troubles, et faut-il encore dire qu'il lui sera impossible de l'avaler dans des conditions malaisées. Ainsi, il importe une paix solide et durable. A en croire autant de nos interlocuteurs, le peuple en a mare avec le recours aux armes, avec des conséquences néfastes de la guerre, quelle que soit la valeur du bien réclamé. Il veut le calme et la sécurité. Il en a horreur et repousse tout ce qui serait de nature à le retremper dans des situations similaires. Aussi, est-il à noter que « le peuple a prioritairement un grand besoin de la paix, et, avec elle ses deux principaux corollaires : la sécurité et le droit, essentiels pour la garantie de la justice »9(*)...

3. L'eau potable et l'électricité : Selon nos enquêtes, nous avons pu remarquer des interlocuteurs avec chagrin qu'il y a actuellement beaucoup de décès que d'assassinat au Congo, à Kinshasa surtout, à cause du manque d'eau potable et d'électricité. La population kinoise consomme de l'eau sale, et même si elle en trouve un peu, c'est en quantité insuffisante, et à un prix énormément cher. L'électricité se donne en délestage. Beaucoup de communes n'en ont plus bénéficié et elles vivent dans le noir, avec à peine une petite lampe à huile. Combien d'usines ne fonctionnent plus par manque du courant suffisant ! Le peuple attendait ou attend encore une régularisation de ces conditions.

4. La création des emplois et la normalisation du salaire : « Nous en avons assez, se réclama un jeune homme qui vient de terminer son graduat en sciences infirmières. Nous sommes en milliers qui avons terminé nos études supérieures, mais nous n'avons pas d'emplois. Notre seul travail est de nous promener toute la journée dans les rues de Kinshasa ; nous avons frappé partout, mais aucune satisfaction... Nous sommes négligés et l'Etat ne s'occupe même pas de nous ;». Quelle est la place de tous ces jeunes et tout ce monde qui ont fini leurs études ? Pourquoi ont-ils perdu leur temps à étudier au lieu de faire autre chose comme tous les autres, leurs semblables... ?

Il sied d'ajouter, par ailleurs, que même ceux qui ont eu la chance de se faire embaucher quelque part vous crient à larmes chaudes à cause du non paiement ; la population congolaise attendait des élections une amélioration remarquable à ce sujet. L'emploi fait gagner du pain qui, à son tour, nourrit le population. L'Etat congolais a mission et devoir de créer les emplois en mettant sur pied des entreprises qui puissent combler le vide de ces peuples. Aussi a-t-il à assurer régulièrement leur rémunération afin d'éviter les arriérés... Le peuple congolais a suffisamment été victime du chômage, il a besoin d'en a mettre un point.

Outre ces attentes susmentionnées, le peuple congolais attendait encore des élections, la construction et la réhabilitation des infrastructures routières, la normalisation de l'éducation de la jeunesse, laquelle jeunesse constitue l'avenir du pays. L'Etat doit promouvoir à l'éducation et à la formation de cette couche sociale. A côté de l'éducation se trouvent les soins de santé à apporter à tout citoyen congolais. L'Etat devra assurer des entreprises de santé capables de subvenir au besoin de la population. « Chaque personne a le droit de jouir d'une bonne santé ».10(*) Pour être bien éduqué et pour bien éduquer, puis jouir d'une bonne santé, la famille a besoin du logement. Ce toit permettra aux parents de suivre l'éducation de leurs enfants et la santé de toute la famille ; car le toit parental est le premier et meilleur milieu du bon épanouissement et d'une bonne éducation des enfants. « Les conditions de vie dans un monde moderne en construction exigent de la famille une structure plus forte pour lui permettre de remplir son rôle dans la société, dit de Quirini »11(*).

Pour ne pas prendre le risque de citer toutes attentes sociales de la population congolaise, disons compendieusement que celle-ci attendait des élections ``le droit d'avoir les droits''. C'est-à-dire, il veut bien et/ou totalement jouir de ses droits. Que puisse l'Etat les lui accorder, pas comme un cadeau, mais comme ses propres mérites ; elle en est la première bénéficiaire et aussi la première maîtresse...

IV. CONTRIBUTION DES ELECTIONS A LA RESOLUTION DES PROBLEMES A KINSHASA

Neuf mois sont déjà passés depuis que le peuple congolais a procédé aux urnes pour se choisir des dirigeants ; six mois sont passés depuis qu'il a son président élu au deuxième tour. Nombreuses ont été les attentes du peuple, lesquelles attentes requièrent d'être satisfaites. Il nous sera peut-être anticipant de dire un mot concernant la contribution des ces récentes élections en RD Congo pour la résolution des problèmes sociaux de la population kinoise.

En effet, le système du pouvoir politique de la forme 1+4 qui a régi la RDC durant quelques années de transition se trouve aujourd'hui remplacé par un autre composé d'un seul président et d'un premier ministre, avec le partage de trois pouvoir - pouvoir législatif, exécutif et judiciaire- comme dans la majorité des Etats démocratiques du monde, chose qui n'existait plus ici en RDC depuis des décennies. A en croire nos interlocuteurs, cette forme ne nous servait qu'à la pacification du pays. Nous les avons entendus dire : « Il nous sera ingrat d'ignorer ce grand effort des élections à mettre fin au système politique 1+4. Dans aucun pays du monde ce système n'a déjà existé. Nous savons qu'il était ainsi établi pour mettre fin à toutes les guerres de sécession qui déchiraient le pays. Maintenant, c'est déjà un grand pas pour notre pays de revenir au système normal comme chez les autres (...) ».

Comme d'aucuns ne l'ignorent, les élections démocratiques ont contribué pour établir une unité politique. Dans cette unité, le mépris qui a caractérisé la majorité des congolais pendant toute la période préélectorale est mis hors du jeu, malgré quelques ressentiments résidant encore dans le coeur de certains contre les institutions en place.

Il serait souhaitable que le projet ``5 chantiers'' du président soit déjà mis en exécution. Certains de nos interlocuteurs pensent que ce projet est voué à l'échec. Ou c'était tout simplement un discours propagandiste. D'autres par contre, ceux surtout qui fanatisent les institutions en place, se montrent encore optimistes en disant qu'un projet aussi bien chargé comme celui-là ne saurait être réalisé après six mois seulement. Il serait souhaitable d'observer encore les cinq ans prévus que de se monter pessimistes à la première minute. Ainsi, les congolais croient garde encore une lueur d'espoir, ils espèrent encore voir un Congo purement démocratique, uni et prospère. Voilà là un défi à relever pour le gouvernement en place !

CONCLUSION

Au terme de notre réflexion sur la contribution des élections démocratiques dans la résolution de la crise sociale en RDC, surtout à Kinshasa, nous pouvons dire que la crise sociale en RDC n'épargne personne. Elle a touché toutes les couches sociales de la République, suite à la mauvaise conduite et l'ingérence de ceux qui ont reçu mission de diriger la population, qui ne font que remplir leurs poches au détriment des autres. Elle reste un problème qui fait couler beaucoup d'encre. La crise persiste et s'aggrave de plus en plus, malgré toutes les solutions partielles qui sont jusqu'ici prises. Elle s'étale sur tous les plans : sur le plan politique -immaturité et incapacité des dirigeants-, sur le plan économique -cause de la misère et de la disette-, sur le plan d'autorité, sur le plan culturel et éducationnel, sur le plan juridictionnel et judiciaire, etc.

Cette crise a provoqué le désir, pour le peuple congolais, de passer aux élections démocratiques et transparentes afin de se choisir des dirigeants qui puissent répondre à leurs préoccupations multiples ; lesquelles attentes constituent ses droits : droit au pain, droit à la paix, droit à la santé, droit à l'éducation, droit à l'eau potable et à l'électricité, droit à un salaire consistant et la création des emplois.

Commencée par une période de transition dirigée par un gouvernement de forme 1+4, la préparation desdites élections se fit par la CEI (Commission électorale indépendante) sous la conduite de l'abbé A. Malu-Malu. Déterminés à bâtir un Congo plus beau qu'avant, les congolais se présenteront à deux tours aux urnes. Aujourd'hui six mois se sont déjà écoulés depuis que le Congo a un nouveau gouvernement élu selon les normes et la constitution de la République, malgré, quelques imperfections.

La contribution des ces élections dans la résolution des problèmes sociaux de la RD Congo, en général et Kinshasa, en particulier, repose sur le fait qu'une unité politique et le partage du pouvoir se sont faits remarquer, le mépris qui a caractérisé la période préélectorale a cédé à l'acceptation de l'autre sans tenir compte de son parti ni de son origine. Mais il reste encore des solutions matérielles qui puissent répondre aux besoins immédiats. Les congolais espèrent encore voir un Congo prospère, uni, organisé et pacifique, où la démocratie tient la tête de tout. Cela ne s'accomplira qu'avec l'effort de tous...

BIBLIOGRAPHIE

1. BINDUNGWA M., Pour quel président voter et comment. Un profil du candidat présidentiable, Kinshasa, Médiaspaul, 2006, 32p.

2. De QUIRINI P., La charte Africaine des droits de l'homme et des peuples, Kinshasa, Cepas, s.d, 64p.

3. IDEM, Les droits des citoyens zaïrois, Cepas, 4ème éd., 1980, 79p.

4. ELUNGU PENE ELUNGU, « Entre ethnie et nation, l'Etat démocratique. Ethnicité et nationalité », In Philosophie et politique en Afrique, Op. Cit., 127p.

5. KANKOL B. L., « Doit-on continuer à vanter la grandeur et les richesses de la RD Congo ? », In Renaître, n°18, 31 décembre 2005, 34p.

6. KAUMBA L., « Guerre et paix au coeur de l'Afrique », In Philosophie et politique en Afrique. Actes des journées philosophiques, Kinshasa, Canisius, 1996, 127p.

7. MABIALA M., « Expérience historique des élections en RDC », In Pensée Agissante, Philosophat St Augustin, du 16 au 18 décembre 2004, 188p.

8. NGUB'USIM R., « La reconstruction mentale des Congolais : Un impératif pour la IIIème République », In Congo-Afrique, n°412-413, Février-Mars 2007, 208p.

9. SALANKANG J-Y., « Essai de Vade-mecum pour le gouvernement de la 3ème République », In Renaître, n°6, 31 mars 2005, 34p.

TABLE DES MATIERES

0.Introduction..........................................................................................................1

I. La crise sociale en RD Congo.................................................................................2

I.1. La crise politique....................................................................................................2

I. 2. La crise économique................................................................................................3

I. 3. La crise de l'autorité................................................................................................4

II. Les élections démocratiques en RDC......................................................................5

II. 1. La démocratie.......................................................................................................5

II. 2. Les élections démocratiques en RDC...........................................................................6

III. Les attentes sociales de la population kinoise.........................................................6

IV. La contribution des élections à la résolution des problèmes à Kinshasa....................8

Conclusion..............................................................................................................9

Bibliographie.........................................................................................................10

Table des matières.................................................................................................11

* 1 M. BINDUNGWA, Pour quel président voter et comment. Un profil du candidat présidentiable, Kinshasa,

Médiaspaul, 2006, p. 5.

* 2 L. KAUMBA, « Guerre et paix au coeur de l'Afrique », In Philosophie et politique en Afrique. Actes des journées philosophiques, Kinshasa, Canisius, 1996, p. 30.

* 3 L. KANKOL B., « Doit-on continuer à vanter la grandeur et les richesses de la RD Congo ? », In Renaître, n°18, 31 décembre 2005, p. 29.

* 4 ELUNGU PENE ELUNGU, « Entre ethnie et nation, l'Etat démocratique. Ethnicité et nationalité »,

In Philosophie et politique en Afrique, Op. Cit., p. 16.

* 5 R. NGUB'USIM, « La reconstruction mentale des Congolais : Un impératif pour la IIIème République »,

In Congo-Afrique, n°412-413, Février-Mars 2007, p. 115.

* 6 M. MABIALA, « Expérience historique des élections en RDC », In Pensée Agissante, Philosophat St Augustin,

16 au 18 décembre 2004, p. 45.

* 7 J-Y. SALANKANG, « Essai de Vade-mecum pour le gouvernement de la 3ème République », In Renaître, n°6,

31 mars 2005, p.19.

* 8 M. BINDUNGWA, Op. Cit., p.9.

* 9 Ibid., p.7.

* 10 P. de QUIRINI, La charte Africaine des droits de l'homme et des peuples, Kinshasa, Cepas, s.d, p.45.

* 11 Idem, Les droits des citoyens zaïrois, Cepas, 4ème éd., 1980, p.37.






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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius