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La fonction commerciale dans les entreprises financières: Analyse des composantes des inter relations avec les autres fonctions (banque)

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par Issakha DIAKHATE
ISG Dakar -  2007
  

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1-1-2- La massification et l'évolution de la clientèle.

· La massification de la clientèle.

Les ressources collectées par les banques ainsi que les emplois sous forme de crédits à la clientèle ont plus que doublé entre1994 et 2000. Il y a un regain d'activité des banques qui n'est pas nécessairement corrélé avec le niveau de la croissance économique du pays. Nous en déduisons une bonne pénétration des banques chez les particuliers et dans les entreprises. Le marché s'est vraisemblablement étendu. Mais paradoxalement les grandes banques n'ont pas notablement augmenté le nombre de leurs agences durant cette période, certaines comme le Crédit Lyonnais ont même fermé des agences ( quatre ). Ecobank qui a débuté ses activités en 1999 n'a qu'un guichet et son total bilan au 31 - 12 - 99 était encore faible comparativement aux autres établissements.

En milliards évolution des ressources et des emplois

Années

Ressources (dépôts)

Emplois (crédits à la clientèle)

1994

283

265

2000

768

640

Evolution des guichets permanents des 4 principales banques commerciales.

Banques/année

1994

2000

CBAO

9

9

BICIS

15

15

SGBS

10

17

Crédit lyonnais

5

2

Evolution des dépôts et des crédits des quatre principales banques commerciales

En milliards dépôts crédits

 

1994

1999

1994

1999

CBAO

51

98

35

58

BICIS

65

116

59

77

SGBS

81

156

88

143

Crédit lyonnais

31

58

21

49

Nous n'avons pas d'indications sur le nombre de comptes ouverts mais les évolutions ci - dessus dénotent une importance grandissante de la clientèle des banques.

Cependant le degré de bancarisation que l'on peut déterminer sommairement par le nombre d'habitants par agence est à un niveau encore faible comparativement à quelques pays de l'UEMOA.

 

degré

population

Nbre guichets

Sénégal

123.287

9.000.000

73

Côte d'ivoire

93.750

15.000.000

160

Mali

98.947

15.000.000

152

Toutefois les particularités de chaque pays influent fortement sur l'implantation des agences et leur nombre. La géographie ainsi que la dispersion des zones économiques sont des facteurs explicatifs, par exemple au Sénégal les banques concentrent leurs réseaux d'agences dans la région de Dakar et ont quelques agences en province mais dans des centres où il n'existe pas une autre agence de banque. Les seules villes au Sénégal où il existe plus d'une agence sont :

Kaolack

Ziguinchor

CBAO

CBAO

SGBS

SGBS

L'ouverture d'agences dans certains quartiers d'habitation de Dakar marque l'importance grandissante de la clientèle des particuliers.

Banques (année 1994)

Quartiers

CBAO

Médina, Pikine Tally Boumack

BICIS

Liberté, Ngor, Ouakam

SGBS

Point E, centenaire

ClS

Pikine

Mais c'est la collecte d'une ressource devenue disponible et bon marché qui guide principalement l'implantation de ces agences comme nous le verrons plus loin quand nous examinerons la politique de crédit des banques.

Toutes les banques de réseau ont également ouvert une agence à la zone industrielle de Dakar où se trouve la plus grande concentration d'usines et d'entreprises au Sénégal.

Banques - (1994)

Agence à la ZI

CBAO

1

BICIS

1

SGBS

1

ClS

1

BST (2000)

1

En outre, partir de 1998 la CBAO a commencé à promouvoir le produit Western Union destiné au transfert rapide d'argent, et le succès d'un tel produit repose sur un réseau dense d'agences de proximité. Cette banque a donc réalisé un effort important d'implantation d'agences dans certains grands quartiers, à coté des marchés et à Touba afin de s'approcher de la clientèle et faciliter ainsi les opérations de transfert. Son réseau est passé à 20 agences au 31 - 12 - 2001 dans l'objectif de mieux supporter la concurrence de la SGBS qui a un réseau déjà très dense et commercialise aussi le produit Western Union. L'activité de transfert d'argent dégage des recettes appréciables du fait du nombre important de sénégalais émigrés. Les transferts atteignent des pics, nous dit - on, pendant les périodes de fêtes de Tabaski, de Korité, fin d'année etc... Ces transferts ont du succès parce qu'il n'y a pas de contraintes liées à la monnaie pour les expéditeurs situés dans une zone monétaire différente. Les banques prélèvent des commissions sur les envois.

La BICIS est en partenariat avec Mobil, ce qui lui permet d'ouvrir des guichets et éventuellement autre chose dans les points de vente de carburant de cette société. Pour l'instant ce sont des « points argent » qui sont utilisés principalement pour les retraits d'argent. CBAO a convenu également un partenariat similaire avec le pétrolier Shell.

Enfin, les dépôts dans les banques sénégalaises ont augmenté de 124 milliards (+ 7%) en 2000 contre 52 milliards (+ 9%) en 1999 et 37 milliards (+ 7%) en 1998 pour s'établir à 768 milliards. Et la consolidation des dépôts est imputable à 55% aux performances des quatre principales banques.

Cette activité soutenue des banques et la massification de la clientèle rendent la concurrence accrue mais cette nouvelle clientèle a également évolué.

· L'évolution de la clientèle

L'importante croissance des banques peut apparaître comme le fruit d'une embellie économique suite à la dévaluation, un regain de confiance de la clientèle suite à la restructuration bancaire et également une politique de distribution (de collecte) rondement menée. Cette évolution traduit aussi une modification du comportement bancaire du public, car les nouveaux bancarisés sont de moins en moins fortunés mais sont portés vers la consommation. Beaucoup de ces clients sont des travailleurs qui sont amenés à domicilier leurs salaires auprès d'une banque par leurs employeurs. Les comptes à vue enregistrent des sommes très importantes :

En milliards évolution des dépots (dépots à vue)

Années

1994

1999

Total dépôt

283

615

dont dépôt à vue

116

386

Ce niveau très élevé et dans la durée des dépôts à vue dans le total des dépôts

révèle quelques caractéristiques du marché sénégalais :

-La banque est un instrument de transit financier

-Il y a une volatilité des dépôts

-Clientèle peu fortunée.

-Massification de la clientèle.

La SGBS a été la première banque à s'intéresser à la clientèle des particuliers, et à mener des actions envers elle avec ces commodités :

-Découvert automatique à partir du 10 du mois pour les salariés qui ont domicilié leurs salaires dans l'établissement.

-Crédits rapides et limités.

-etc ...

Cette politique de crédit souple et rapide s'apprécie d'ailleurs par le niveau élevé du rapport ressources-emplois de cette banque comparativement aux autres établissements durant ces dernières années :

En milliards évolution des ressources et emplois (par banque)

 

1997

1998

19999

SGBS

150/134

155/136

156/143

BICIS

100/78

107/74

116/77

CBAO

101/63

93/53

98/58

ClS

4646/37

4848/46

5858/49

bBST

 

4/2

16/10

Ce mouvement amorcé par la SGBS depuis quelques années est maintenant suivi par les autres banques. Ce sont des crédits à la consommation qui ne mobilisent pas beaucoup d'argent pour la banque, et les prêts sont accordés en tenant compte des possibilités de remboursement en respect de la quotité saisissable de salaires pas très élevés. « De nombreuses études ont montré que la demande de services financiers émanant des différentes classes sociales diffère davantage par l'intensité d'usage selon les différentes classes qu'au sein des classes elles - mêmes » Meidan, et zollinguer (1999) d'ajouter que « les classes les plus modestes ont tendance, par exemple, à emprunter davantage pour satisfaire des besoins personnels tandis que les classes les plus aisées empruntent surtout pour des motifs autres que la consommation... En matière d'épargne, les classes sociales les plus favorisées présentent les plus fortes propensions à épargner, et si celle - ci est constituée par les classes modestes cette épargne n'est pas orientée vers l'investissement mais conçue comme une épargne de précaution et prend plus fréquemment une forme disponible ». La structure des bilans des banques sénégalaises confirme bien ces assertions et reflète la situation et les attitudes des populations qui sont en relation avec ces établissements.

Années

1994

1999

Total dépôts

283

615

Dont dépôts à terme

153

220

Une faiblesse du niveau de l'épargne longue qui constitue un handicap pour les banques au regard de la norme prudentielle de couverture des emplois à moyen et long terme par des ressources stables. Cette norme vise à éviter une transformation excessive des ressources à court terme en emplois à moyen et long terme, partant elle contribue à surveiller l'équilibre de la structure financière des établissements de crédit. Cette règle exige que les emplois d'une durée résiduelle supérieure à 2 ans soient couverts à hauteur de 75%, au moins par des ressources de durée équivalente. Au Sénégal 2 banques sur 10 étaient en conformité au 31 - 12 - 2001.

Les produits et articles issus des technologies récentes se sont répandus dans nos pays. Par exemple, les véhicules et les appareils électroménagers sont devenus beaucoup plus accessibles aux ménages à travers les offres multiples des maisons de commerce, aussi est né un engouement légitime des ménages pour le confort moderne. Les principaux secteurs bénéficiaires des crédits du système bancaire de l'UEMAO, selon les déclarations à la centrale des risques à fin décembre 2000, restent le secteur du commerce, les industries manufacturières et les services. Le secteur du commerce consolide sa première place et se situe à 38% du total des crédits, le taux est à 34% au Sénégal à cette même date. Le total des crédits accordé à ce secteur porte sur le court terme, tandis que les crédits importants aux particuliers s'arrêtent au moyen terme. Au Sénégal les crédits s'établissent ainsi au 31 - 8 - 2000.

En milliards configuration des crédits

Secteur

Court terme

Moyen terme

long terme

Commerce gros et détails, restaurant, hôtels

203

34

4, 2

Prêts aux particuliers

13

18

5, 5

La configuration des crédits peut refléter la typologie de la clientèle des banques sénégalaises, mais indique aussi l'orientation défavorable de nos économies, car les activités qui sont financées ne sont pas porteuses de valeurs ajoutées. C'est l'industrie qui absorbe l'essentiel des concours des banques dans les pays développés. Avec la création du fonds de promotion économique (FPE) l'état voulait influer sur la politique de crédit en donnant la priorité aux activités qui utilisent des produits locaux ou qui sont destinées à l'exportation. La concurrence des banques s'effectue donc dans le cadre d'une économie qui a ses tendances lourdes et n'offre pas de ce fait beaucoup de créneaux. Les banques ont besoin par conséquent de développer leurs actions commerciales afin d'atteindre les cibles les plus intéressantes : les PMI - PME tournées vers le négoce, la manufacture et les services ainsi que la masse des particuliers avides de produits de consommation et d'équipements.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault