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L'exclusion sociale des femmes à  Tanger

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par Nabila Benssaih
INAS Institut National de l'Action Sociale - Gestionnaire en affaires sociales 2010
  

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5 Conclusion :

Le stage au sein de la division de l'action sociale était une opportunité précieuse, enrichissante et instructive, chose qui m'a permis de suivre et participer à la mise en oeuvre de l'INDH par le biais des sorties et des visites effectuées dans le cadre du suivi et d'évaluation qui se fait tout au long du projet, ainsi que le fait de m'inscrire dans l'un des projets transversaux celui du quartier El Merss qui souffre de l'exclusion sociale et sur lequel j'ai choisi de travailler et mener ma recherche action.

Par ailleurs, le lieu de stage a été un lieu propice pour mettre en exergue mes compétences et mes capacités d'analyse et de réflexion, chose qui m'était essentielle pour un développement personnel ainsi que professionnel. Cependant il y a plusieurs remarques à soulever par rapport au stage et qui se résument comme suit :

- Le personnel risque d'être méfiant en ce qui concerne tout les documents de la DAS en présence des stagiaires ;

- Le personnel ne prend pas en considération l'importance de notre formation à l'INAS et risque de minimiser nos compétences ;

- Manque de compétences en matière de gestion des projets de développement, plusieurs acteurs ne maîtrisent pas encore les approches de développement ;

- L'appui financier de l'INDH demeure insuffisant pour la majorité des porteurs des projets, du fait qu'ils trouvent des difficultés pour concrétiser leurs ambitions.

- La non qualification des associations porteuses des projets se répercute sur la durabilité des actions entreprises et sur la qualité des projets mis en oeuvres. A l'égard de cela, le problème de financement et de la recherche des bailleurs de fond internationaux constituent un cap difficile à franchir devant les associations. Elles trouvent des difficultés pour mobiliser des bailleurs de fond, en raison de cela elles sollicitent l'appui financier des petites associations qui sont-elles même incapables de fournir cet appui à titre permanent.

- Les porteurs des projets n'impliquent pas la participation de toute la population et aussi bien les femmes ;

Partant de cela, on ne peut pas nier que dans toute expérience, il existe des difficultés à franchir, il faut juste savoir les traiter pour pouvoir par la suite les dépasser. Par ailleurs, les relations humaines entre les différentes personnes de la Wilaya, indépendamment de la mission effectuée par chacun d'eux, m'a beaucoup appris sur le comportement à avoir en toute circonstance.

Quant à ma recherche action, elle avait pour objectif général de mettre l'accent sur un thème très important et d'actualité qui est l'exclusion sociale et qu'on a tendance à lier à la pauvreté, chose qui n'est pas toujours vrai dans la mesure où l'exclusion peut toucher aussi différentes catégories sociales du fait qu'il y a des personnes pauvres et qui ne sont pas exclues car elles ont une participation réelle à la vie économique et sociale, des liens sociaux forts au moment où beaucoup de personnes à revenu suffisant sont en situation forte de l'exclusion pour des raisons tenant à l'isolement, handicap... ce constat nous amène à clarifier davantage le concept de l'exclusion sociale, ainsi que mettre l'accent sur les causes et les effets de ce phénomène sur la société. Notons aussi qu'au Maroc, il est constaté que l'exclusion sociale est l'un des plus grands défis, c'est un phénomène essentiellement urbain, puisque les facteurs qui la produisent massivement sont constitutifs de bouleversements sociétaux occasionnés par un exode rural exponentiel.

Pour mettre en exergue le problème de l'exclusion sociale et particulièrement celle des femmes, on a opté pour une enquête s'appuyant sur divers outils tels que les focus groupes et les entretiens non directifs, qui nous ont permis de mieux élucider la problématique de l'exclusion sociale des femmes. S'agissant de l'exclusion sociale des femmes au quartier El Merss , on a constaté que ces dernières sont plus exclues que les hommes en matière de santé et d'éducation dans la mesure où l'étude a révélé qu'en matière d'éducation la pénurie des moyens ainsi que les facteurs socioculturelles sont les causes principales qui contribuent à l'analphabétisme ainsi que d'autre facteurs qui s'ajoutent dans ce sens, à savoir ; l'éloignement de l'école pour les filles, l'insécurité, l'ignorance des parents de l'importance de l'éducation.

En effet, sous l'éclairage de l'enquête réalisée à ce niveau, on a pu analyser également les causes directes et indirectes qui influencent la santé de la mère et notamment la santé maternelle, et qui se manifestent dans l'éloignement des centres hospitaliers au quartier El Merss, chose qui empêche l'accès des femmes aux soins élémentaires, l'ignorance des femmes en matière de santé, les facteurs culturels qui se posent au plus haut degré dans la zone ainsi que l'insuffisance des moyens.

La problématique de la recherche comme il est signalé précédemment se focalise sur la femme dans la mesure où elle est considérée comme l'élément le plus important de la famille et peut transmettre facilement à autrui ses connaissances, c'est pourquoi l'éducation donnée aux femmes signifie automatiquement l'éducation des enfants et par conséquent l'éducation de toute la société.

De ce fait la santé de la femme et l'éducation sont deux facteurs intimement liés, dans la mesure ou la femme ne peut accéder à l'éducation, au champs du travail sans avoir un capital important de santé considéré comme précieux à sauvegarder, par le biais de campagnes de sensibilisation et d'information.

Le processus d'accès de la femme aux prestations sanitaires au quartier El Merss demeure donc entravé par une série d'handicaps liés à l'éloignement des établissements sanitaires, à la prise de décision de la réalisation de la consultation médicale, à l'insuffisance des ressources budgétaires, c'est dans ce sens que le projet du centre d'insertion socioprofessionnelle est mis en place par l'association Aide et Secour pour venir au bout des problèmes dont souffrent la majorité des femmes. Un tel projet est d'une importance capitale dans la mesure où il contribue à améliorer la situation des femmes du Quartier El Merss ainsi que répondre à leurs besoins en matière de l'éducation par le biais de l'atelier de l'alphabétisation.

Par ailleurs, tous ces facteurs déjà précités dans l'analyse des focus groupe révèlent qu'une grande proportion des femmes au quartier El Merss souffrent encore de l'exclusion sociale par rapport aux hommes en matière de santé et d'éducation ainsi que sur d'autres plans de la vie sociale tels que l'habitat, prise de décision,... d'après le porte à porte que j'ai effectué,j'ai constaté que les femmes sont plus exclues en matière de santé du fait qu'elles n'ont pas l'accès total aux soins élémentaires car elles se trouvent freinées par les contraintes sociales dans la mesure où l'homme prend la décision à la place de sa femme par ce qu'il refuse qu' elle soit consultée par un médecin homme. D'où la nécessité de mener des compagnes de sensibilisation en faveurs des femmes et des hommes pour qu'ils soient imprégnés par la culture droit à la santé

ainsi qu'à l'éducation mis à part de toute contrainte qui peut empêcher l'accès des femmes à leurs droits.

Suite à ce qu'on a déjà vu dans la partie théorique et d'après les résultats obtenus de l'enquête, il s'est avéré que malgré les efforts déployés par l'Etat, la société civile et les acteurs de développement pour lutter contre l'exclusion sociale et améliorer la situation des femmes, il reste encore énormément d'effort à fournir dans ce sens. On peut considérer que la lutte contre l'exclusion sociale ne fait que commencer au Maroc, c'est un phénomène qui exige de longue haleine, car, elle n'est pas temporaire, c'est une caractéristique structurelle durable du processus de développement. Elle intègre au-delà de son aspect d'ordre matériel, plusieurs paramètres liés à l'éducation, la santé et l'environnement.

Il s'agit encore de mettre la femme au centre d'intérêt et au coeur du développement et la considérer comme un capital humain. Le centre d'insertion socioprofessionnelle pour les habitant du quartier El Merss est venu comme solution pour atténuer la gravité de l'exclusion sociale, mais en dépit de cela il faut affirmer qu'il reste encore des efforts à fournir. Dans cette perspective il faudrait :

- diagnostiquer en premier lieu toutes les causes principales qui sont derrière le phénomène de l'exclusion sociale notamment celles sous-jacentes pour mieux élucider le problème ;

- mettre en place tous les outils disponibles pour impliquer la population dans la résolution de ses problèmes et l'inciter à prendre l'initiative à des actions contribuant au développement de son quartier ;

- mener des compagnes de sensibilisation et des actions préventives portant sur l'importance de la santé maternelle ;

- Assurer l'accès à un personnel qualifié (médecin, infirmière, ou sage-femme) au moment de l'accouchement ;

- Créer plusieurs centres hospitaliers proches dont la population a besoin et notamment la femme et affecter le personnel adéquat dans chaque centre ;

- Mettre en oeuvre des formations continues au profit de tous les intervenants dans le domaine social ;

- Accorder une attention particulière aux personnes exclues et essayer de les intégrer au sein de la société tout en leur donnant les moyens pour se prendre en charge ;

De ce fait, il est à signalé qu'il reste encore beaucoup à faire dans ce sens, alors comment élargir le champ d'intervention pour lutter contre l'exclusion sociale au quartier en question ?Voilà un immense chantier ouvert à la réflexion et à l'action qui pourrait inciter la recherche sur cette thématique, redéfinir les rôles de l'Etat, par ce que n'est pas a une association à faire le travail de l'Etat et c'est le cas du projet installé au quartier El Merss qui parait insuffisant comme solution pour lutter contre l'exclusion sociale et reconstruire une société de cohésion sociale.

Références bibliographiques :

Alban Goguel d'Allondans, « l'exclusion sociale les métamorphoses d'un concept », édition, l'Harmattan, p. 44

Enquête nationale sur le budget temps des femmes 1997/98, Condition socio-économique de la femme au Maroc, Direction de la statistique volume 1, p : 152

Manuel de procédure de la lutte contre l'exclusion sociale, 2006

Martine XIBERRAS, « Les théories de l'exclusion », Paris, Armand Colin, 1998, p.21.

Ministère de la santé, santé en chiffre 2002

Rapport préfectoral, Tanger-Assilah 2007, objectifs du millénaire pour le développement publié en décembre 2008

Rina Dupriet, «  La lutte contre l'exclusion », Edition de l'école nationale de la santé publique 2002, p.23.

UNICEF, La situation des enfants dans le monde 2009, la santé maternelle et néonatale, 2009

http://www.infosdumaroc.com/modules/news/articles-1926-maternite-sans-risque.html, consulté le O5 Mai 2010

www.indh.ma, consulté le 22 Avril 2010

http://www.pseau.org/outils/actions/action_resultat.php?ac%5B%5D=424&tout=1, consulté le 30 Avril 2010

http://maghress.com/fr/lematin/29974;jsessionid=3218B0EBA25F45D89383C7F4640ACA76, consulté le 05 Mai 2010

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus