WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Francophonie et médiation des crises politiques en Afrique francophone: le cas de Madagascar

( Télécharger le fichier original )
par Rodrigue TASSE MOTSOU
Institut des Relations Internationales du Cameroun et en cotutelle avec l'Université Jean Moulin de Lyon III en France - Master II en Science politique option Relations Internationales 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Madagascar

Malgré la radicalisation de Rajoelina sur les bases de sa transition (notamment le fait que seul son gouvernement mènerait le pays vers de nouvelles élections) et le refus catégorique de la communauté internationale de reconnaitre ce régime va finalement pousser les différents acteurs à s'asseoir à la table de négociation. C'est ainsi que le Conseil de paix de l'UAdemande le 16 avril 2009, la création d'un Groupe International de Contact (GIC) sur Madagascar88(*). Le GIC, tient sa première réunion à Addis-Abeba, le 30 avril sous les auspices de l'Union Africaine, et en présence des représentants de la Francophonie, de la SADC, de l'ONU, de la COI, de l'ONU, du COMESA, de l'UE et ainsi que les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et les pays africains y siégeant (Libye, Ouganda et Burkina Faso). Le GIC décide ensuite de créer une équipe conjointe de médiation (ECM) composée de représentants de la Francophonie, de la SADC, de l'UA et de l'ONU qui sont chargés de mener les négociations. La Francophonie participe à toutes les réunions du Groupe International de Contact sur Madagascar (GIC-M) ainsi qu'à celles du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, elle mobilise également une expertise de haut niveau aux cotés de l'UE et de la SADC, pour soutenir les autorités de transition malgaches dans l'élaboration de la loi d'amnistie89(*). Toutes ces négociations aboutissent à la conclusion des accords inter malgaches malgré les nombreux obstacles à sa mise en oeuvre. Pour mener à bien le processus de transition et de sortie de crise, la Francophonie va jouer un rôle capital dans le groupe international de contact (paragraphe I), et dans l'équipe conjointe de médiation sur Madagascar (paragraphe II).

Paragraphe I : Le rôle de la Francophonie dans le groupe international de contact sur Madagascar (GIC-M)

Pour un retour à l'ordre constitutionnel à Madagascar, la Francophonie et ses partenaires internationaux réunis dans le cadre du groupe international de contact sur Madagascar, ont joué un rôle important dans le but d'apaiser les tensions dans ce pays. Elle a participé à la convocation des chefs de mouvance politique et à la conclusion des accords inter malgaches (A) malgré l'impasse dans leur mise en oeuvre (B).

A- La convocation des chefs de file et la conclusion des accords inter malgaches

A la réunion tenue à Addis-Abeba sur la crise malgache, le 12 juillet 2009, la Francophonie et ses partenaires internationaux réunis dans le cadre du groupe international de contact sur Madagascar soulignent l'impératif du retour rapide à l'ordre constitutionnel à travers un processus consensuel impliquant l'ensemble des acteurs politiques malgaches et fondé sur le respect des dispositions pertinentes de la constitution du pays.90(*)La Francophonie et ses partenaires internationaux s'accordent de la convocation sous l'égide de l'Union Africaine, au Mozambique, d'une réunion regroupant les quatre Mouvances politiques de Madagascar représentées par leurs chefs de file respectifs, à savoir, Marc Ravalomanana91(*), AndryRajoelina92(*), Didier Ratsiraka93(*), et Albert Zafy94(*) pour parvenir à une solution consensuelle en vue du retour rapide à l'ordre constitutionnel. Conformément aux décisions de la seconde réunion du GIC-M, les chefs de file des quatre mouvances se retrouvent à Maputo, du 5 au 9 août 2009. Cette réunion, est dirigée par l'ancien président Joaquim Chissano, chef de l'Equipe conjointe de médiation de la SADC, avec l'appui des envoyés spéciaux de l'UA, de l'OIF et des Nations Unies. Au cours de cette réunion, les chefs de file adoptent, les 8 et 9 août 2009, les accords de Maputo (la charte de la transition, la charte des valeurs, trois accords d'amnistie ainsi qu'un accord politique). Les chefs de file s'engagent ainsi à mener une transition neutre, inclusive, pacifique et consensuelle de quinze mois au maximum qui doit mener à une nouvelle constitution, à la création d'institutions stables et démocratiques et à des élections. Les institutions de transition doivent être mises en place en septembre : le pouvoir exécutif est entre les mains du président et d'un gouvernement de transition ; le législatif est partagé entre un conseil supérieur de la transition (chambre haute) et un congrès de la transition (chambre basse) ; une Haute cour de la transition est responsable du pouvoir juridictionnel. Quatre autres institutions sont également créées : un conseil national de la réconciliation, un conseil économique et social, un comité de réflexion sur la défense et la sécurité nationale, ainsi qu'une commission électorale nationale indépendante95(*). Les accords de Maputo seront contestés par les partisans de Rajoelina qui craignent de perdre leurs privilèges. Les autorités de fait décident alors de manière unilatérale le 8 septembre 2009, de former un Gouvernement dit « d'union nationale », sans la participation des trois autres mouvances politiques signataires des Accords de Maputo96(*) avant de céder sous la pression du GIC-M en octobre d'accepter un gouvernement de consensus sous la direction d'un nouveau Premier ministre.

* 88 International Crisis Group, op.citp. 26.

* 89 Organisation Internationale de la Francophonie, « Rapport du Secrétaire Général de la Francophonie : de Montreux à Kinshasa 2010-2012 », Paris, OIF, 2012, p.68

* 90 « Rapport du Président de la commission à la 216 ème réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA sur la situation à Madagascar », Union Africaine, 19 février 2010  p.2

* 91 Homme d'affaires et homme politique malgache, né le 12 décembre 1949 à Imerinkasinina (banlieue de Tananarive). Il fut président de la république de Madagascar du 6 mai 2002 au 17 mars 2009. Il est à la tête du Tiako I Madagasikara (TIM), littéralement «  J'aime Madagascar ».

* 92AndryNirinaRajoelina est né le 30 mai 1974. Il fut Maire de Tananarive du 12 décembre 2007 au 3 février 2009. Il est à la tête du TanoramalaGasyVonona (TGV), littéralement «  Jeunes malgaches déterminés »

* 93 Didier Ratsiraka est un militaire et homme politique malgache, né le 4 novembre 1936 à Vatomandry. Il est surnommé l'amiral rouge. Il a été président de 1975 à 1993. En 1991, l'opposition réclame son départ. Le 31 octobre, une Haute autorité de l'Etat pour la transition est mise en place. Ratsiraka reste symboliquement président, mais Albert Zafy prend en charge les affaires nationales. En 1993, Zafy remporte les élections présidentielles. Il sera destitué par le parlement en 1996 et perdra les élections présidentielles quelques mois plus tard au profit de Ratsiraka. En 2001, les élections présidentielles provoquent une crise dont Marc Ravalomanana sortira vainqueur. Didier Ratsiraka est à la tête de l'Avant-garde pour la rénovation de Madagascar (Arema).

* 94 Albert Zafy, est médecin et homme politique malgache, né le 12 décembre 1927 à Ambilobe. Il est à la tête du Conseil de réconciliation nationale (CRN). Il est surnommé l'homme au chapeau de paille.

* 95International Crisis Group, op.cit, p.28

* 96 Ibid. p.2

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe