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Patrimoine hanséatique et emergence d'une région baltique : Brème, Gdańsk et Riga

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par Nicolas Escach
Ecole Normale Supérieure - Master STADE 2001
  

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3.3 Réseaux baltiques, Réseaux européens, Réseaux hanséatiques

En mettant ces résultats, enfin, au regard des réseaux européens et des réseaux hanséatiques, il existe des exemples où réseaux européens, réseaux baltiques et hanséatiques s'accordent parfaitement. C'est le cas de Brème. Brème entretient des relations fortes avec la Norvège, la Scandinavie et les Pays Bas qui étaient ses partenaires historiques. L'axe Nord/Sud n'a pas disparu. Au coeur de la « Northern Range », il est également port européen et port allemand avant tout.

Gdansk peut également rappeler les axes hanséatiques. Les connexions avec l'Allemagne sont fortes et si Hambourg ou Brême ont remplacé Lübeck, l'axe Baltique-Allemagne est toujours présent. L'autoroute transeuropéenne qui devrait relier Gdansk à Brno conforte l'axe Nord/Sud qui autrefois passait par Thorn et Elbing et qui menait jusqu'en Slovaquie. La « via Hanseatica » relie à nouveau Gdansk à Kaliningrad, l'ancienne Königsberg reprenant ainsi un axe historique. Gdansk veut se doter bientôt d'un nouveau terminal conteneurs et d'un nouveau centre logistique et a la prétention de devenir un « hub » en Baltique comme Danzig l'était à l'époque de la Hanse : « Par son passé hanséatique Gdansk a joué un rôle majeur dans les relations commerciales entre l'Europe du Nord et de l'Ouest, ainsi que pour les pays d'Europe centrale et de l'Est. C'est par ailleurs le port de la Mer Baltique hors glace le plus profond. Cet atout et sa localisation géographique sont autant d'arguments

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sur lesquels les autorités du port s'appuient pour faire de Gdansk un centre de distribution pour la Pologne, la région baltique et les pays d'Europe centrale et de l'Est. Il constituera également un élément clé du corridor transeuropéen de transport n°6 qui connectera Gdansk avec l'Europe du Sud (principalement les régions de l'Adriatique et de la Mer noire) »232

A Riga, en revanche, réseaux baltiques, réseaux européens et réseaux hanséatiques ne s'accordent pas. Depuis 2004, et l'élargissement à l'Est, les frontières de l'Union Européenne ont évolué. Or l'espace Schengen, s'il accorde une liberté à l'intérieur de l'Europe, crée une barrière entre l'Europe et les pays périphériques. Cette nouvelle frontière, bien entendu, pénalise le transit Ouest/Est économique entre la Lettonie et la Russie : l'apparition de frontières est synonyme de restriction de liberté de circulation des personnes ou des biens et de taxes douanières peu propices aux échanges (Serry, 2006). De, plus, l'UE semble privilégier l'axe Nord/Sud à travers une « via Baltica » et une « via Hanseatica » qui ne prennent que partiellement en compte les voies historiques hanséatiques plutôt tournées, elles aussi, vers le transit entre la Russie et l'Allemagne. Arnaud Serry reprend cette idée : « Malgré ces obstacles, il est important de souligner que l'essentiel du transit reste Est-Ouest alors que les flux méridiens aujourd'hui intra européens restent modestes (...) La perception qu'a l'UE de l'espace balte serait elle erronée ? ». Pertti Joenniemi va dans ce sens et espère que les pays nordiques et baltiques sauront défendre leurs valeurs et la vision de l'Europe à laquelle ils sont attachés (Joenniemi, 1998). Le centre de gravité de l'UE s'est déplacé et l'UE doit en prendre conscience. Bien entendu, la coopération avec la Russie et la place de la Russie pose question.

En somme, l'étude des anciennes voies hanséatiques pose une nouvelle fois la question d'un modèle pour l'Europe (Schymik, Henze, Hille, 2006). Deux modèles d'Europe s'opposent : Jan Zielonka oppose deux alternatives pour la gestion des frontières de l'Europe. Les frontières qu'il nomme « néo-Westphaliennes » (ou Neo-Westphalian) se réfèrent à un espace clos alors que les frontières « néo-médiévales » promeuvent l'ouverture et la variété des formes. Soit les frontières extérieures de l'UE dans le futur continueront à évoluer vers un modèle néo-Westphalien, synonyme de concentration, de souveraineté absolue, de politique commune et de hiérarchie régionale, soit elles suivront un régime néo-médiéval caractérisé par des frontières flexibles, une souveraineté partagée, des identités variées et multiples. Il est évident que les frontières entre états baltes et Russie sont concernées tant elles restent « hautement problématiques »233. Le mot régionalisation n'a pas le même sens, prononcé par des acteurs européens et par des acteurs baltes. A Riga, la région baltique inclut la Russie, A Bruxelles, la région baltique coopère avec la Russie. La Hanse aide alors à comprendre la spécificité de ces régions, et peut être un support afin de définir des programmes de coopération avec

232 Voir le site de l'AIVP : http://www.aivp.org/index.html (Consulté le 23/05/2008)

233 MIOSO, S., « In what sense a region ? The limits of Baltic Sea Integration», SCHYMIK C., HENZE, V., HILLE, J., (dir.) (2006) Go North! Baltic Sea Region Studies: Past - Present - Future, Berlin, Berliner Wissenschafts Verlag, pp 95

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la Russie. Il faudrait, en somme, couper la séparation qui semble apparaître à Riga entre économie et politique en renouant avec une Hanse spatiale234.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault