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Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina Faso : cas du jatropha curcas

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par Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO
Université Saint Thomas d'Aquin - Maîtrise en Sciences Economique et de gestion(Option:MGD) 2010
  

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Chapitre 3 : Cadre théorique et conceptuel

I. Cadre théorique et conceptuel

La production est obtenue par la combinaison des facteurs de production à savoir les facteurs matériels et immatériels, débouchant ainsi sur une offre de biens ou de services. La notion de production est un concept qui a connu une évolution dans le temps.

Les physiocrates ont trouvé une relation entre investissement et production. Ainsi, ils pensent qu'en investissant dans l'agriculture, cela entrainerait une hausse de la production. En effet Quesnay (1694-1774) propriétaire foncier, constate qu'en engageant des frais plus élevés dans l'achat de boeufs, chevaux, charrue, et fumier, la terre est mieux cultivée avec moins de travail et donne à son propriétaire un produit plus important. Il en déduit ce qui sera qualifiée plus tard de « théorie du surplus agricole » considérant l'agriculture comme seule source de richesse. Cette théorie établit avant tout le rôle des investissements en capital dans l'augmentation de la production agricole, et donc dans l'accroissement du revenu national. A la même époque en 1798 Anne .R.J Turgot établit au contraire que lorsqu'on cultive au fur et à mesure des terrains moins fertiles la terre fournit des rendements productifs décroissants.

Les classiques quant à eux introduisent la notion de productivité du travail, pour désigner le rendement physique du travail. Smith (1776)  définit la productivité du travail comme étant la quantité d'ouvrage qu'un même nombre de bras, de personnes est en état de fournir. Pour Ricardo en 1821 la production dépend d'une part du facteur travail mais aussi du capital fixe.

De nouvelles théories ont vu le jour, telle que la théorie de la pression créatrice qui a été mise au point par E. Boserup en 1965. C'est une théorie qui donne une vision optimiste face à ce que l'on peut qualifier de désastre malthusien. Il faut rappeler que Malthus dans sa première publication en 1798 affirmait la croissance géométrique de la population face à une croissance arithmétique de la production alimentaire. Ainsi, Malthus montrait que les pressions démographiques peuvent dégrader l'environnement et conduire à la famine, la guerre, la maladie. Pour Boserup (1965), du fait que les densités de population augmentent, l'intensification agricole fait de même, et cela n'accroît pas seulement la production mais aussi stimule l'adoption des techniques de gestion des terres conservatrices des ressources naturelles. Boserup affirme donc que la pression démographique entraîne une réorganisation de la production agricole. Contrairement à l'analyse malthusienne, on ne peut séparer l'évolution de la production agricole de celle de la population. C'est la taille de la population et donc le niveau de subsistance nécessaire qui conduit à des modifications dans les modèles d'exploitations des terres. Ainsi, la pression démographique par exemple a obligé les pays du Nord à adopter la charrue afin d'augmenter la productivité des terres agricoles. Pour Boserup La croissance démographique joue donc un rôle moteur dans le changement des techniques de production, c'est la pression créatrice.

Ces différents auteurs ont tenté d'apporter des théories sur la production, mais comment peut-on la mesurer ?

Dans la littérature économique, la première mention d'un indice de productivité est attribuée à Morris Copeland en 1937 dans son ouvrage « Concepts of National Income ». Les premiers travaux d'importance pour en mesurer le niveau et les impacts ont cependant été amorcés quelques années plus tard. Au début des années 40, plusieurs économistes dont Timbergen (1942) et Stigler (1947) se sont intéressés à ces questions. Plusieurs indicateurs peuvent être développés afin de rendre compte de l'évolution de la productivité. Les mesures unie-factorielles et les mesures multifactorielles constituent les deux principales catégories habituelles utilisées pour tenir compte des différents indicateurs (Gamache, 2005).

Les premières mettent en relation la production avec un seul intrant (travail, capital, terre), ainsi la mesure de la productivité unifactorielle est déterminée par le rapport entre la quantité produite et la quantité de l'input utilisé.

Théoriquement, il y a autant de mesures unifactorielles qu'il y a de facteurs de production dans l'économie. Ainsi, les concepts de productivité diffèrent selon le facteur retenu au dénominateur.

On a différentes productivités unifactorielles qui sont entre autres :

Ø La productivité du travail reflète le volume de production généré par heure de travail. Toutefois, il ne faut pas conclure qu'elle dépend uniquement de la performance de la main-d'oeuvre, car elle est largement influencée par tous les autres facteurs de production et l'environnement dans lequel fonctionnent les entreprises (Gamache, 2005).La productivité du travail est donc le rapport entre la quantité produite et la quantité de travail utilisé (nombre d'actif agricole)

Ø La productivité de la terre qui mesure la contribution de ce facteur à la production, peut être mesurée par le rapport entre la quantité produite et la superficie de production.

Ø La productivité du capital mesure la contribution ou la part du capital dans la production. Autrement dit, elle compare la production réalisée à la quantité de capital utilisée et peut se calculer en divisant la quantité produite par la quantité de capital utilisé.

Les secondes combinent simultanément les effets de plusieurs intrants. Ceux le plus souvent retenus sont le capital et le travail, mais d'autres facteurs intermédiaires tels l'énergie, les matières premières et les fournitures de production peuvent également s'ajouter. En d'autres termes, l'augmentation de la production peut être comparée à celle de tous les intrants ou juste à celle d'un seul facteur de production à la fois (Kaci, 2006).

La mesure de la production agricole est une mesure multifactorielle car elle fait intervenir plusieurs intrants notamment le facteur capital, le facteur travail et le facteur terre.

Partant de ces concepts, l'on peut alors se poser la question de savoir quel sont les liens entre cette production et les conditions de vie notamment le revenu et l'accès à l'énergie.

La production du jatropha fait partie du secteur primaire, ce secteur contribue énormément à la formation du PIB au Burkina Faso. De ce fait elle est source de revenu pour les populations et contribue de ce fait à la croissance. Ainsi Lewis (1955) voyait le développement économique comme un processus de déplacement des facteurs de production du secteur agricole caractérisé par une faible productivité et le recours à des techniques traditionnelles vers un secteur industriel moderne marqué par une productivité plus forte. Ce processus de développement s'accompagne en général d'une hausse des revenus et d'un recul de la pauvreté chez ceux qui tirent leurs moyens de subsistance de l'agriculture.

L'énergie étant capital pour le développement socio-économique, l'huile végétale de Jatropha curcas peut se substituer au gasoil dans les groupes électrogènes utilisés pour l'électrification, ainsi que dans les moteurs diesel de moulins et décortiqueuses. Ainsi il permettrait de résoudre le problème énergétique de nos populations. R Latapie (année ?) démontre que la production du jatropha permet de faire face aux enjeux énergétiques.

II. Méthodologie

II.1La Collecte des données

La méthode qualitative de collecte des données est celle choisie dans le cadre de notre étude. Elle comprend notamment l'entretien semi direct dont un guide d'entretien est utilisé comme outil. L'enquête permet de focaliser les informations sur les besoins de l'étude et de favoriser les traitements statistiques. Le questionnaire s'adresse aux producteurs de la filière jatropha.

Les données primaires sont donc obtenues par une enquête auprès d'un échantillonnage de 60 producteurs du village de Kodemendé d'une population estimée à 5.333 habitants.

II.2 Les Outils d'analyse

Pour l'analyse des données de notre enquête nous avons eu recours à différents logiciels que sont : Sphinx et Excel 2007. Ces outils nous ont permis d'effectuer les calculs autour des différentes moyennes, des écarts types, des fréquences et ont fourni les différents tableaux et graphiques correspondants. Ainsi pour analyser l'impact monétaire et climatique de la culture du jatropha nous avons utilisé les techniques suivantes :

Ø Techniques de la détermination du coût de production unitaire

Le jatropha est un arbre que l'on ne plante qu'une fois et qui ne produit qu'à partir de la deuxième ou la troisième année. Les comptes d'exploitations ont été obtenus en tenant compte :

· Pour l'année T0 l'année d'implantation, le compte de résultat est négatif, durant cette année il n'ya que des charges ;

· Pour l'année T1 qui est la période d'entretien de la terre, du fait de son jeune âge, la plante ne produit pas encore de graines. Il n'y a pas de ressources mais que des charges ;

Pour les années T2 à 29, c'est la période de production de la plante. Alors les ressources sont disponibles.

Le coût de production au Kg d'une culture, est donc une division du montant total des charges par la quantité totale produite. Ceci est possible pour les cultures du coton, du maïs ...

Comme le pourghère est un arbre qui peut vivre 30 ans(CIRAD) ou même plus mais dans notre analyse nous portera sur 30 ans. Pour déterminer le coût de production unitaire nous allons utiliser la formule suivante :

CP= (CT0+CT1 +? CT?)/Q

Ø Technique de la détermination du profit

La formule du profit se définit comme suite : ð= - CT0 - CT1+? ((RT? -CT?) x (1+j) ?), ? de t allant de 2 à 29.

Ø Technique de la détermination du prix de la tonne équivalent(Teq) de CO2 et de l'impacte environnemental.

La culture du jatropha à un impact positif sur l'environnement pour ce qui concerne le cas de notre étude. Ainsi pour 1,19 ha de champ de jatropha cultivé correspond à 566 litres de HVB qui permet de réduire les gaz à effet de serre à un(1) tonne équivalent(Teq) de CO2.Alors 1Teq=3€

· CP : Coût de production unitaire;

· ð: Le profit réalisé ;

· CT0, CT1, CT? représentent respectivement les charges totales à l'année 0, l'année 1 et l'année t.

· CT0, CT1 sont des charges fixes et CT? des charges variables dépendantes de l'hypothèse de récolte choix ; mais supposons qu'il se stabilise de l'année 3 à 30.

· RT? représente les recettes totales en année t. Elle est le produit de la quantité produite(Q) et du prix et du prix d'achat au kilogramme(P).

· t allant de 0 à 29.

· Q est la quantité totale produite pendant 30 ans.

· J est le taux de capitalisation au niveau des banques commerciales qui est en moyenne de 3,5% (SGBF ex SGBB), ce taux est négociable.

II.3 Limites de la méthodologie

Les limites de notre travail peuvent être constatées au niveau :

· Des données ; l'absence de données quantitatives des années précédentes n'a pas permis une analyse plus approfondie et des résultats plus significatifs.

· Nos résultats ne peuvent pas être généralisés à toutes les zones de production du jatropha.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille