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Importance de l'analyse du risque dans la démarche du commissaire aux comptes

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par Kozoloa Coulibaly
ESCA- Ecole Supérieure de Commerce d'Abidjan - Master 2- Audit et Contrôle de Gestion 2010
  

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III- LE CONTROLE DES COMPTES

Le contrôle des comptes est la dernière phase de l'audit, celle durant laquelle les équipes effectuent les tests et contrôles substantifs jugés nécessaires. Lors de cette phase, l'encadrement des travaux des auditeurs de terrain est assuré par les programmes élaborés lors de la planification. En effet, même s'il est supposé devoir s'adapter aux situations rencontrées, le cadre représenté par le programme de travail est tel qu'il constitue nécessairement une référence structurante de chaque auditeur. Les étapes d'un programme de travail d'audit consistent en la réalisation successive de procédures destinées à recueillir des éléments de preuve. Cette collecte de preuves est effectuée par les auditeurs de terrain ou - de plus en plus pour certaines catégories de preuves - par des logiciels d'audit informatique qui recherchent l'information directement dans les systèmes des clients.

En fait, la recherche de preuves fait appel à un nombre limité de techniques. Les procédures d'audit peuvent en effet se diviser en six catégories principales (Mikol 1999). Aucune preuve n'étant irréfutable a priori, c'est leur combinaison et leur recoupement qui va produire une démarche d'audit de qualité :

la vérification physique consiste à s'assurer de l'existence des actifs qui sont inscrits dans les comptes. Cela revient par exemple à retrouver dans l'usine une machine figurant dans les comptes d'immobilisations ou à contrôler des stocks ;

la vérification sur document consiste à valider les mouvements ou les soldes des comptes à partir des pièces comptables qui les justifient. On peut ainsi valider un mouvement de compte d'achat par la recherche de la facture fournisseur correspondante

les confirmations directes, ou circularisations, consistent à obtenir de tiers extérieurs à l'entreprise la confirmation d'informations. Il s'agit par exemple de demander à un fournisseur de confirmer le montant des factures qui lui sont dues à la clôture ou d'écrire aux avocats de l'entreprise pour leur demander leur évaluation des éventuels litiges avec des tiers ;

les demandes d'explication auprès de la direction permettent de juger du caractère raisonnable des options de comptabilisation prises par l'entreprise. Ces explications doivent faire l'objet d'une évaluation critique de la part de l'auditeur ;

les calculs, vérifications arithmétiques, recoupements et rapprochements de documents entre eux consistent, par exemple, à contrôler un calcul d'amortissement, à recadrer un compte de trésorerie avec le relevé bancaire correspondant ou à vérifier la concordance entre la comptabilité générale et la comptabilité analytique ;

l'examen analytique consiste à déterminer le caractère raisonnable des informations contenues dans les comptes. Il se base sur l'étude des tendances, fluctuations, ratios tirés des comptes annuels par comparaison avec les exercices antérieurs, les budgets, les résultats d'entreprises similaires. L'examen analytique cherche également à s'assurer de la cohérence réciproque des différentes informations. On peut ainsi vérifier que l'augmentation du poste « Créances clients » au bilan par rapport à l'exercice précédent est liée à l'augmentation des ventes et non au rallongement du délai de règlement des clients.

L'approche d'audit élaborée lors de la planification de la mission et appliquée lors du contrôle des comptes consiste à déterminer la quantité et la nature des différentes catégories de procédures à réaliser, afin d'éviter aussi bien un niveau insuffisant de preuves que ce que l'on appelle le « sur-audit », c'est-à-dire un excédent de contrôles effectués coûteux en termes d'heures de travail. En particulier, la quantité des contrôles réalisables, nécessairement faible par rapport au volume global des transactions, impose de procéder à des sondages, c'est-à-dire de ne contrôler que certaines transactions. En tant que procédure d'audit la plus élaborée, la revue analytique a fait l'objet de nombreux travaux de recherche dans le monde académique.

Une fois les procédures d'audit appliquées à un cycle de l'entreprise, l'auditeur émet un jugement sur les résultats obtenus. S'il n'a pas relevé d'anomalie et s'il considère que le niveau des travaux effectués est satisfaisant, il estimera que les éléments de preuve recueillis sont suffisants pour couvrir le risque lié à ce cycle. S'il relève des erreurs ou des anomalies, il va s'efforcer d'évaluer leur impact, de rechercher des explications à leur sujet et de déterminer si elles sont de nature volontaire ou involontaire. A la lumière de la connaissance générale qu'il a acquise sur l'entreprise, l'auditeur estime alors s'il va devoir procéder à des travaux de contrôle supplémentaires et / ou s'il va demander des « ajustements », c'est-à-dire des corrections dans les comptes de l'entreprise.

La vérification des différents cycles de l'entreprise et de leur cohérence permet, de s'assurer de la validité globale des états financiers. Le résultat d'un audit n'est cependant jamais certain. En effet, comme la recherche de preuves repose sur la notion de sondage, elle ne peut offrir une garantie absolue malgré toutes les précautions méthodologiques mises en oeuvre. De plus, l'évaluation des risques et l'évaluation du contrôle interne sur lesquelles repose largement le choix des procédures appliquées peuvent être insuffisantes. Enfin, les procédures utilisées ne sont peut-être pas les mieux adaptées à la situation et l'interprétation qui est faite de leurs résultats laisse - malgré les critères formalisés qui peuvent être développés - la même marge de liberté que la planification. En réalité, le but ne peut pas être de couvrir le risque de manière complète, mais d'obtenir un niveau de preuve jugé satisfaisant en fonction de la situation : les Anglo-Saxons parlent d'être « confortables » avec les résultats de l'audit. Compte tenu des limites associées au jugement humain, à la disponibilité et à la qualité de l'information -ainsi qu'à l'insertion de l'auditeur dans un contexte social - l'audit ne peut donc pas se concevoir en tant que processus complètement rationnel (Carpenter et al. 1994).

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld