2.2.2 Justification du choix du
sujet
L'étude de la dynamique des unités
morphologiques de 1970 à 2020 est un thème de recherche dont
l'intérêt est aussi bien écologique,
socio-économique que scientifique.
Sur le plan écologique, notre milieu d'étude se
situe au nord du delta du Saloum. Ce dernier, qui s'entend environ à
500000ha, concentre une part remarquable des ressources faunique et floristique
du Sénégal. Il est à la fois une réserve de biosphère en 1981 par le
programme de l'UNESCO sur l'Homme et la Biosphère (MAB) et une zone
humide d'importance international en 1984 par la convention de RAMSAR (UICN,
2003). La réserve biosphère du delta du Saloum (RBDS) est
notamment le premier site mondial de production de la sterne royale (Sow E.
H,2019), troisième site d'importance ornithologique de l'Afrique de
l'Ouest après le Banc d'Arguin au Mauritanie et le Djoudj au
Sénégal (UICN,2003) et le sixième estuaire mondial en
termes de diversité ichotyofaunique (Sow,2019). Le delta du Saloum est
composé d'un parc national, de forêts classées et d'une
aire marine protégée et des réserves naturelles. On y
retrouve 95 espèces d'oiseaux, 114 espaces de poissons appartenant en 52
familles, 80 espèces de poissons cartilagineux, 470 espèces de
poissons osseux, des mammifères marins, des invertébrés
destinés essentiellement à l'exploitation et 188 espèces
ligneuses regroupées dans 50 familles (UICN, 2003). Il est une zone
humide constituée d'un écosystème de mangrove, de foret
clair et d'une multitude d'ilots et de chenaux appelés bolong servant
sources de nombreuses ressources naturelles, de reproduction de nombreuses
espèces halieutiques, de reposoirs et dortoirs de plusieurs
espèces d'oiseaux ainsi que d'une multitude d'activités
économique et sociale. Cependant, ce milieu d'importance
écologique est de plus en plus vulnérable face au changement
climatique et à la pression anthropique qui entrainent en partie une
dynamique progressive des terres salées et une régression des
écosystèmes marin et continental du milieu.
Sur le plan socio-économique, l'activité sociale
et économique du delta du Saloum repose essentiellement sur les
ressources naturelles du milieu. On y pratique de l'agriculture et
l'élevage qui occupe près de 90% de la population totale (UICN,
2003) et de la pèche grâce à la diversité des bras
de mer retrouvés dans le milieu. Le delta du Saloum est l'une des zones
touristiques les plus importantes du Sénégal. Le tourisme
constitue l'une des activités majores de l'estuaire du Saloum. Ce
dernier accueille des milliers de touristes venant de la sous-région et
du monde entier de par son climat spécifique, sa nature fluorescente, la
richesse de sa biodiversité, son patrimoine culturel et historique, sa
situation géographique, ainsi que son nombre d'importants
aménagements pour l'accueil et le séjour des visiteurs. On
dénombrait en 1998 neuf établissements hôteliers pour une
capacité totale d'accueil de 484 lits, auxquels il faut y ajouter 22
campements touristiques pour environ 250 lits (UICN, 2003). On y retrouve
d'autres activités comme la cueillette des produits forestiers,
l'extraction du sel, l'exploitation des coquillages, la transformation des
produits halieutiques, la chasse et le commerce. C'est une zone très
humide, calme, et moins couteuse propice au bien-être et à la
jouissance de la communauté. Ce bon nombre activité et avantage
que fournit le delta du Saloum, dépendent essentiellement de la
stabilité et de la conservation des ressources naturelles du milieu.
Sur le plan scientifique, la question sur la dynamique des
unités paysagères, les facteurs qui la façonnent ainsi que
leurs impacts sur l'homme et son environnement, a toujours fait l'objet de
nombreuses études dans le monde entier et en particulier dans le delta
du Saloum. Ce thème est abordé exclusivement par Diagne S.
(2012), Dione K. (2014) et par Faye P. (2015) ; partiellement par Faye G.
(2016), Faye B. (2017) et Sow E. H. (2019). En effet, les travaux de Diagne S.
(2012) s'appuient sur l'implantation des piquets sur la plage des trois iles
(Niodior, Dionewar et Falia) et de la télédétection
à partir des images satellitaires de 1984 à 2011. Cette approche
lui a permis d'affirmer que la dynamique des unités morphologiques de
l'estuaire du Saloum, qui se manifeste par une régression continue des
végétations savane et mangrove au profit des tannes, est
liée à la rupture de la flèche de Sangomar et à la
chute de la pluviométrie surtout en 1980. Dione K. (2014) a
utilisé le GPS de type Magellan ou Garmi, un appareil numérique
et des cartes diachroniques de 1984 à 2011 pour étudier
l'évolution des unités de paysage dans l'aire marine
protégée de Bamboung. Ainsi, ses résultats lui ont permis
de confirmer que cette dynamique affecte les aires marines du Saloum qui voient
la mortalité des essences comme le genre rhizophora, la pollution de
l'eau, la disparition de certaines espèces marines. On retrouve cette
même approche méthodologique dans les études de Faye P.
(2015) à la différence que dans ce travail, les images de 1984
à 2013 sont utilisées. Ainsi, l'auteur conclu que les facteurs
explicatifs de la dynamique des unités morphologiques varient d'un
milieu à l'autre. Les travaux de Faye G. (2016) se basse sur la collecte
de données par la tarière, le GPS type Magellan et Garmi 76 CXS
en couleur, un appareil photographique, un décamètre, des piquets
de 1cm chacun, un disque de Secchi et une corde avec un poids de 5kg,
l'échantillonnage et l'utilisation d'images Landsat d'une durée
de 32 ans et sur les analyses de laboratoires. Ainsi, ses conclusions affirment
que les modifications récentes du climat et la dynamique
océanographique sont les facteurs d'origines de la dynamique des
unités paysagères dans l'estuaire du Saloum. Les études de
Faye B. (2017) s'appuient sur l'analyse de la variation climatique, le
traitement de données satellitaires de 40 ans, les analyses physiques et
chimiques des sols. En définitive, ses travaux prouvent que
l'évolution des unités de paysage du delta du Saloum et des
terres salées en particulier est due à l'évolution
climatique. Les travaux de Sow E, H. (2019) se basse sur le traitement des
photographies aériennes, des images satellitaires Landsat et Sentinel,
des méthodes statistiques et des mesures in situ. Ainsi, ils confirment
que certains politiques de restauration des unités paysagères
comme la mangrove sont inefficaces face aux menaces faites par la dynamique.
Ces travaux utilisent des approches scientifiques tels que les
méthodes des piquets, de la statistique de régression
Linéaire, et de la télédétection et des outils de
la tarière, d'un GPS type Magellan et Garmi 76 CXS, d'un appareil
numérique, d'un décamètre, d'un disque de Secchi et d'une
corde avec un poids de 5kg et des analyses de variations physiques et chimiques
des sols et des eaux, ainsi que leur traitement pour suivre la dynamique des
unités morphologiques dans l'estuaire du Saloum.
Dès l'or, ce mémoire participe à la
compréhension de la dynamique des unités morphologiques de
l'estuaire du Saloum. Cela permet d'appréhender les facteurs de
l'évolution des unités paysagères le long de l'île
de Diamniadio à Faoye des années de forte sècheresse
(années 1970) aux années 2020 afin de voir leur impact sur
l'environnement et sur les activités socio-économiques du milieu
et les stratégies mises en place. Et cela suscite de poser les questions
suivantes :
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