1.2.1.2
Paléogéographie du delta du Saloum
Le delta du Saloum s'est mis en place dans une marge
atlantique passive caractérisée par une relativestabilité
tectonique (Diara M. 1999). Il serait développé pendant le
Quaternaire en général et le Quaternaire Récent en
particulier. Cet épisode géologique est marqué par de
variations du niveau marin et de fluctuations climatiques c'est-à-dire
par des successions de séquences d'intrusion et d'extrusion de la mer et
de périodes sèche et humide. Sa configuration actuelle
résulte de l'histoire quaternaire de cette région, marquée
par des variations du niveau marin et des changements climatiques (Diarra M.
1999). Le Quaternaire ancien est probablement constitué par des niveaux
transgressifs très faiblement étagés, disposés le
long des rivages des anciens golfes (Barusseau el al. 1999 ; cité
par Diarra M. 1999). Selon le même auteur (Mariline), c'est au
Quaternaire récent (postglaciaire et Holocène) que la
morphogenèse littorale des systèmes estuariens est
déterminante ; confirmé par Guilgane Faye lorsqu'il disait en
2016 que : « Le Quaternaire Récent est le principal
vecteur de la mise en place du réseau hydrographique du
Saloum ».
*Au début de l'Holocène, notamment à la
pluvial Tchadien (10000 ans - 6800 ans BP), les réseaux hydrographiques
du Sine, du Saloum et du Khombole seraient mise en place. Cette période
humide a suivi une longue séquence très aride, remontant à
13000 ans BP, marquée par une intensification des actions
éoliennes : c'est l'Ogolien ou la phase ogolienne. Les
réseaux hydrographiques du Sénégal se constituent de la
fin du Pléistocène au début de l'Holocène
après plusieurs phases d'entailles dans les basses terrasses (Diara M.
1999). Dans le milieu, ces phases de creusement se manifestent par le marigot
de Faoye qui était la partie la plus en aval du réseau
hydrographique du Khombole. Le Khombole serait probablement comblé
durant les grandes périodes arides qui ont suivi le Nouakchottien
(Tafolien, 4000 ans, Dakarien, 2000 ans). A l'actuel, cette partie avale reste
toujours témoin et constitue aujourd'hui le marigot de Faoye. Les
réseaux hydrographiques encadrés en rouge, présents dans
la figure 8, illustrent le paléo cours-d `eau de Khombole : Sa
partie en amont, actuellement meurt, la portion en aval marque l'actuel Marigot
de Faoye.
Figure
1: Le Paléo réseau du Sine/Saloum/Khombole
Actuel Marigot de Faoye
LE KHOMBOLE

Sall MM et Diop E S (1977) échelle 1/1000000.
*A l'Holocène moyen, une période humide
généralisée en Afrique de l'Ouest (Barbey, 1982, Diara M.
1999), la remontée marine crée des golfes. Période pendant
laquelle, la mer a avancé jusqu'à plus de 200 km de la côte
actuelle. Le plus haut niveau marin (1,5 à 2 m I.G.N) est atteint vers 5500 ans B.P. ; c'est le
maximum transgressif du Nouakchottien. Selon Guilgane (2016), cette
transgression remonte, dans le Saloum, les réseaux hydrographiques
déjà constitués et favorise une sédimentation
marine et un colmatage dont la terrasse de Djirnda est le témoin.
*Au Tafolien (4000 - 3000 ans B.P), correspondant à
l'épisode semi-aride survenu au cours de la période
postnouakchottienne au Subactuel. Le climat devient plus sec au Dakarien (3000
ans à 2000 ans BP). Selon Mariline Diara (1999), dans la partie
septentrionale de l'Afrique de l'Ouest, l'aridification croissante a, d'une
part, inversé le fonctionnement du système estuarien du Saloum
et, d'autre part, favorisé une sédimentation plus
grossière ; la formation de cordons littoraux dans les anciens
golfes, tandis que des sédiments vaseux se déposent dans les
zones abritées, en arrière des cordons. Ces deux formations
recouvrent exclusivement la totalité de la surface de notre milieu
d'étude (Cf. Carte 2).
*Le subactuel est marqué par une dynamique qui se
manifeste par une extension des vasières à mangroves et une
variation de la forme des chenaux à marée par recoupement de
méandres. Selon Bineta Faye (2017), leur dynamique actuelle est
consécutive aux déficits pluviométriques marquant les
années 1970. Ces fluctuations climatiques ont favorisé aussi la
dynamique des terrains salés, constitués le plus souvent
d'anciennes vasières.
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