4.1. Analyse et interprétation
de l'évolution des unités paysagères
Il s'agit de la caractérisation des unités
paysagères dans le milieu d'étude. Ensuite, du suivi de la
dynamique des unités et de l'analyse des facteurs qui la
façonnent. En outre, de l'analyse des impacts de l'évolution des
unités et des stratégies mises en place. Et enfin, de la
discussion des résultats.
4.4.1. Les unités
morphologiques
Les unités morphologiques désignent l'ensemble
des entités de paysages ou d'occupation de sol retrouvées dans
cet espace géomorphologique. Selon Mame Demba Thiam (1986), Mariline
Diara (1999) et Guilgane Faye (2016), ces unités sont
constituées, dans le delta du Saloum, par la vasière à
mangrove, les tannes, les amas coquillers, les chenaux à marée,
les cordons sableux et les barrières littoraux. Dans cette palette, les
différentes unités retrouvées dans le milieu
d'étude sont : la vasière à mangrove, les tannes, les
amas coquillers, les chenaux à marré et les cordons sableux.
Cette dernière unité (les cordons sableux) est divisée en
deux sous unités telles que la végétation continentale et
les terres cultivables car, étant ces dernières, les deux
thèmes retrouvés sur tous les cordons du milieu
c'est-à-dire là où on a de cordon sableux, on y a
forcément soit la végétation continentale, soit les terres
cultivables (champs + habitat). L'autre paramètre nous poussant à
faire cette répartition est pour mieux évaluer l'impact de la
dynamique des unités sur le couvert végétal, les champs et
le bâti. Nous avons enfin, pour cette étude 6 unités
morphologiques. Elles sont : la vasière nue, la vasière
à mangrove, les tannes, les chenaux à marré (cours d'eau),
la végétation continentale et les terres cultivables. Toutes ces
unités subissent des modifications dans le temps et dans l'espace et
celles-là, impactent non seulement l'environnement, mais aussi les
activités menées par la population paysanne. De ce fait, analyser
la dynamique et ses facteurs devient une nécessité.
4.4.2. La dynamique des unités
paysagères de 1970 à 2020 et ses facteurs
Il s'agit du suivi de l'évolution des
différentes unités morphologiques retrouvées dans le
milieu d'étude depuis les années 1970 aux années 2020 et
de l'analyse des facteurs principaux entrainant cette dynamique.
4.4.2.1. La dynamique des
unités morphologiques de 1970 à 2020
La dynamique des unités morphologiques désigne
l'évolution progressive ou régressive de la superficie d'une
entité paysagère à 2 ou n dates différentes. Il
s'agit de suivre l'évolution de la surface occupée par la
vasière nue, celle occupée par la vasière à
mangrove, par les tannes, les cours d'eau et la végétation
continentale, et enfin, la surface des terres cultivables de 1970 à
2020. Cette analyse de la dynamique est appréciée grâce aux
cartes diachroniques, au calcul statistique et à sa
représentation sous forme graphique et tableur. En fonction de la
disponibilité des données, les images satellitaires Landsat des
années 1972, 1984, 1995, 2007 et 2020 sont utilisées pour cette
étude.
4.4.2.1.1. La situation de 1972
La carte nous montre la répartition des unités
morphologiques dans le milieu en 1972. Le milieu est marqué par la
prédominance des tannes et de la vasière à mangrove qui
représentent respectivement 5447,01 et 4251,13 ha soit les 31,63 et
24,69% de la superficie totale. La vasière à mangrove se localise
particulièrement au sud et au centre tandis que les tannes, se situent
essentiellement au nord du milieu même si sont retrouvées partout
dans le milieu d'étude. Les cours d'eau se voient l'unité la plus
importante derrière les tannes et la vasière à mangrove.
Ils sont plus importants au nord et occupent une superficie qui est
égale à 3279,72 ha, soit 19,05% en 1972. Les unités telles
que la végétation continentale et les terres cultivables sont les
moins représentatives. La végétation continentale se voit
au sud et à l'est le long du marigot de Faoye. Les terres cultivables
occupent la partie nord du milieu et une petite portion au sud. Elles occupent
1796,73 et 706,22 ha respectives, soit des pourcentages de 10,43 et 4,10. Cela
montre nettement une forte concurrence entre les tannes au nord et les
mangroves au sud mais aussi l'unité des cours d'eau qui occupe la
troisième place en période de début sècheresse
depuis 1968.

Figure
29:Superficie des unités morphologiques en 1972 en (ha) et en (%) ;
Diouf S. Aziz (2023)Carte 14:Occupation du sol en
1972

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