4.4.2.1.2. La situation de 1984
La situation de 1984 montre l'évolution des
unités au cours de 12 années, couvrant la période allant
de 1972 à 1984. Pendant cette période, frappée
particulièrement par une longue période de sécheresse, on
note une évolution remarquable au sein de toutes les unités
morphologiques du milieu. Cette dynamique très rapide est marquée
par une évolution progressive de certaines unités et une
évolution régressive des autres entités. La vasière
nue se voit avec une augmentation de sa superficie occasionnée par la
réduction de la mangrove et des cours d'eau. Elle connait une dynamique
positive en passant de 1739,30 ha en 1972 à 6124,22 ha en 1984 soit un
hause de 4384,92 ha en 1984. La vasière à mangrove et les cours
d'eau qui voient la diminution de leur superficie, connaissent une
réduction de 2658,78 et de 713,07 ha respectivement en 1984 au profit de
la vasière nue. Ces unités passent de 24,9% à 9,25% pour
la mangrove et de 19,05 à 14,90% pour les cours d`eau de 1972 à
1984. Cette période se caractérise aussi par une
légère extension des terres cultivables, due au fin recul de la
végétation continentale au sud et à l'est du chenal
principal. Les terres cultivables gagnent 475,73 ha, passent de 706,22 ha
à 1181,95 ha, tandis que la végétation continentale, elle
perd 187,99 ha de 1972 à 1984. Quant aux tannes, qui viennent en
deuxième place derrière la vasière nue, passent de 5447,01
à 4146,70 ha, soit un recul de 1300,31 ha durant cette période.
La période 1972-1984 se caractérise essentiellement par une
dynamique progressive des terres cultivables et de la vasière nue aux
dépens des cours d'eau, de la vasière à mangrove et de la
végétation continentale qui se voient leur superficie
régressée. Les tannes restent toujours importantes (24,08% de la
superficie totale). Cette situation due probablement à la
sécheresse, l'élément caractéristique du sahel
durant, durant cette période.

Figure
30:Superficie des unités morphologiques en 1984 en (ha) et en (%) ;
Diouf S. Aziz (2023)
Carte 15:Occupation du sol en
1984

4.4.2.1.3. La situation de 1995
La situation de 1995 analyse l'évolution des
unités paysagères durant la période allant de 1984
à 1995. Cette période est marquée par une forte extension
des cours d'eau et des tannes au détriment de la vasière nue et
des terres cultivables. Les cours d'eau qui représentent les 23,11% de
la superficie totale, passent de 2566,65 à 3979,79 ha, soit un gain de
1413,14 ha de 1984 à 1995, de même que les tannes, ils connaissent
une hausse de 221,59 ha durant cette période. Cette dynamique des tannes
montre qu'ils augmentent si les cours d'eau débordent et diminuent au
moment où les eaux se retirent. Et cela accuse l'avancée marine
comme étant l'un des facteurs déterminants de la dynamique.
Contrairement à ces unités, les terres cultivables et la
vasière nue voient respectivement une baisse de 155,10 et de 1780,60 ha
entre 1984 et 1995. Cela est peut-être favorisé par l'intrusion
marine dans les bolong et le débordement de ces derniers sur les terres
de cultures après la rupture à Sangomar en 1986. Durant cette
même période, les unités telles que la vasière
à mangrove et la végétation continentale, se
caractérisent par une très faible
régénération. Ce qui entraine leur accotement en 1995 ou
on note une progression de 245,62 ha pour la vasière à mangrove
et 55,09 ha pour la végétation continentale. La période
1984-1995 est donc marqué par une évolution régressive de
la vasière nue et des terres cultivables et une dynamique positive des
unités telles que les cours d'eau, les tannes et les
végétations. Cette régénération de la
mangrove et de la végétation continentale se justifie
peut-être par l'importance des pluies enregistrée en 1995 qui
constitue l'année la plus humide depuis 1970.

Figure
31:Superficie des unités morphologiques en 1995 en (ha) et en (%) ;
Diouf S. Aziz (2023)Carte 16:Occupation du sol en
1995

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