Conclusion
générale
En guise de conclusion, l'étude de la dynamique des
unités morphologiques dans le milieu humide côtières
constitue une problématique immense dans le domaine de la
géomorphologie dynamique. De ce, cette étude portant sur la
morpho-dynamique des unités d'occupation du sol le long de l'ile de
Diamniadio à Faoye nous a permis d'abord de localiser le milieu
d'étude mais aussi de voir son comportement après une longue
présentation dans le premier chapitre. Ce chapitre 1 décrit le
cadre physique et l'aspect humain du milieu. Ce travail nous a permis ensuite
d'énumérer l'état de la question, fondement
théorique et conceptuel dans le deuxième chapitre. Ce dernier
présente la synthèse bibliographique, la justification du choix
du sujet, la problématique ainsi que l'analyse conceptuelle. Enfin, de
détailler l'approche méthodologique dans le troisième
chapitre avant de dégager l'interprétation et la discussion des
résultats. Le chapitre 3 aborde l'apport de la bibliographie, la nature
des données complémentaires, les outils et techniques de mesures
in situ, les matériels et protocoles de collecte des données
socio-économiques, les analyses de laboratoire et enfin le traitement et
l'analyse des données recueillies. Le dernier chapitre renseigne sur
l'évolution des unités paysagères du milieu depuis 1970
à 2020, les facteurs d'origines, les impacts et les stratégies
d'adaptations préconisées.
En effet, tout d'abord la présentation monte que le
milieu repose sur des formations géologiques qui datent du Quaternaire
récent, notamment à l'Holocène. Elles sont
constituées par les formations deltaïques et par les formations
littorales. Sur le plan pédologique, les sols sont constitués par
les sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés, les sols halomorphes
salins acidifiés et sols hydromorphes organiques, les sols hydromorphes
gley salé et sols halomorphes salins hydromorphes et par les sols
halomorphes salins hydromorphes moyennement salés. C'est un milieu
à altitude très base (-4 à 11m) et dont le couvert
végétal est constitué de mangrove, de la savane
arborée et arbustive et de la prairie marécageuse. Le relief et
la végétation varient constamment selon les unités
morphologiques que sont les vasières, les tannes, les cordons sableux,
les amas coquilliers et les chenaux. Les eaux souterraines vont de la nappe du
Maestrichtien à la nappe phréatique, passant par les nappes du
Paléocène et Miocène. Les activités
socio-économiques du milieu sont très diversifiées. La
pêche reste l'activité la plus importante, suivie de
l'élevage et l'agriculture en troisième position. Le commerce et
le touriste se voient comme les activités les moins pratiquées et
les moins productives dans le milieu développement de ces
activés.
Ensuite, d'après les mesures physiques
effectuées dans le milieu, les résultats des mesures de piquets
effectuées montrent que la vasière de Diamniadio (en aval) gagne
7cm d'altitude chaque année, à la différence de Faoye (en
amont) où elle perd 4cm. Ce suivi est renforcé par le suivi
diachronique de la dynamique des berges qui révèle la même
tendance. Par contre, le bilan sédimentaire des berges est
déficitaire entre 1972 et 2020 avec un débit de - 2360 ha. Quant
aux mesures de bathymétriques, elles montent que la profondeur moyenne
du bolong de Faoye est égale à 9,78m. Elle augmente de l'aval
vers l'amont où sont enregistrées des profondeurs allant
jusqu'à 17,30m. Ces résultats de mesures obtenus sont
essentiellement liés à l'inversion du delta par l'intrusion
marine dans les fleuves et leurs affluents.
En outre, les analyses chimiques des sédiments et eau
du milieu montrent que les eaux surfaciques et les sols du milieu sont
essentiellement extrêmement salés, très
minéralisés et légèrement alcalins à
alcalins. Le pH augmente de l'amont vers l'aval du marigot de Faoye, du chenal
vers le cordon sableux suivant le gradient horizontal mais aussi de la surface
vers la profondeur, surtout à Diamniadio. Ces paramètres sont
plus extrêmes à Diamniadio qu'à Faoye et durant la saison
sèche que pendant la saison pluvieuse.
Plus loin, les analyses granulométriques
effectuées montrent que les sédiments rencontrés dans les
unités morphologiques de notre milieu d'étude sont
essentiellement de sables (99,9 %). Le sable moyen, le plus fréquent,
représente les 70,5 % de l'ensemble des échantillons
prélevés dans le milieu. Le sable fin se voit avec les 26,6 %.
Les limons ne font que 0,1 % des sédiments. Ce qui fait que le milieu a
un facies sableux modérément classé, dont le Mz est le
sable moyen mais tendant vers les particules plus fines avec une distribution
essentiellement pointue. Ces sédiments proviennent des bancs sableux et
de la flèche de Sangomar dont les plus fins sont entrainés et
déposés au fond des chenaux.
Pour ce qui concerne l'analyse des unités morphologique
allant de la période 1972 à 2020, elle monte une évolution
progressive des unités de cours d'eau, vasière nue et des terres
cultivables et un recul de la vasière à mangrove, des tannes et
de la végétation continentale. En effet, les cours d'eau et la
vasière nue ont connu des taux de croissance de 71,95 et de 136,29%
respective entre 1972 et 2020. Les terres cultivables se voit avec un taux de
4,63% durant cette période, tandis que les végétations et
les tannes, leur taux de croissance est négatif. Moins 17,82% pour les
tannes, -74,43% pour la vasière à mangrove et -34,94% pour la
végétation continentale. Toutefois, les tannes restent
très importantes et occupent la deuxième place derrière
les cours d'eau en 2020. Cette dynamique actuelle, marquée par
l'extension des cours d'eau, de la vasière nue et des terres de culture,
est engendrée par de nombreux facteurs aussi bien d'ordre naturel que de
l'oeuvre anthropique. Le déficit pluviométrique, que la rupture
de la flèche de Sangomar, la faiblesse de la topographie, la
déforestation, les besoins de construction, l'exploitation du sel ainsi
que les pratiques agricoles en sont les plus remarquables.
Enfin, l'analyse des impacts de la dynamique des unités
et des stratégies d'adaptation montre d'une part que cette
évolution a généralement des effets nuisibles sur
l'écologie, l'économie et sur la vie sociale du milieu
d'étude. Ils se traduisent non seulement par la dégradation des
terres, que la salinisation extrême des ressources en eau, la
mortalité de la mangrove ainsi que la régression de la
végétation continentale mais aussi par le freine du secteur
agricole, l'élevage et le secteur de la pêche ainsi que l'habitat.
Et c'est ce qui a poussé la plupart de la population paysanne
d'apprécier la dynamique des unités de paysages comme
étant très grave dans le milieu. D'autre part, cette analyse
révèle que même si face à une telle situation des
stratégies telles que les digues et les barrages anti-sel et
antiérosif, le paillage, la jachère et le reboisement de
mangrove, entre autres sont préconisées par cette population,
l'Etat et les ONG, ces efforts restent très limités face à
l'ampleur de la dynamique des unités morphologiques.
Pour d'éventuelles perspectives concernant les
recherches post-mémoire, il nous est intéressant d'étudier
si l'évolution des unités morphologiques de la ligne
Diamniadio-Faoye reste pareil sur toute la partie Nord-Est de l'estuaire du
Saloum ; Etudier aussi la relation entre les variations climatiques
récentes et la dynamique des terres salées dans l'ensemble de la
région Nord-Est du Saloum ; et enfin s'intéresser sur
l'évolution des écosystèmes côtière dans le
contexte de perturbation des paramètres climatiques et des conditions
hydrodynamiques dans la partie Nord-Est de l'estuaire du Saloum.
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