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Faux souvenirs et profondeur de traitement

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par Laure Maraccino
Université de Nantes - Master 1 2006
  

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DISCUSSION GENERALE

Dans l'expérience principale (la condition standard), nous examinons l'existence d'un effet de l'encodage en mémoire sémantique sur une épreuve de rappel via le paradigme DRM.

Nous allons voir dans la discussion en quoi nos hypothèses de départ vont à l'encontre des résultats observés dans l'expérience principale, et l'explication de ceux-ci à partir de la tâche de pleasantness et des modalités de présentation. Enfin je mettrai en évidence les biais liés à la condition d'inclusion, biais probablement à l'origine des divergences observées dans les rappels de leurres par rapport à la condition standard.

Contrairement à ce que l'on supposait, un encodage sémantique ne provoque pas obligatoirement un rappel élevé de leurres ; le traitement superficiel d'items mène à plus de faux rappels que le traitement profond, bien que ce ne soit pas significatif. En effet les hypothèses étaient basées sur la propagation de l'activation en mémoire et la théorie des niveaux de traitement de Craik et Lockhart. Cette théorie postule qu'un traitement profond d'un item mène à plus de faux rappels qu'un traitement superficiel.

Force est de constater que la distinctivité s'impose comme processus principal de l'interprétation de nos résultats.

Selon Smith et Hunt (1998) le traitement sémantique, grâce à un encodage de type pleasantness, provoque un meilleur rappel de mots présentés sans pour autant augmenter le rappel de leurres. La discrimination entre un item étudié et un leurre lors de la récupération dépend du traitement distinctif effectué au moment de l'encodage. En évaluant le degré de pleasantness d'un item, on attribue une caractéristique spécifique à celui-ci. Ainsi cet encodage permet un moindre taux de rappel de leurres.

Dans leur expérience Smith et Hunt comparent les conditions d'encodage standard et de pleasantness. Les résultats indiquent un taux moins élevé de rappel de leurres avec la condition pleasantness par rapport à la condition standard. Les

mêmes résultats sont observés dans notre expérience avec ce type d'encodage.

Nous pouvons, en outre, interpréter nos résultats en fonction des modalités de présentation. Dans notre expérience, les mots sont présentés visuellement à intervalle de 3 secondes.

McDermott et Watson (2001) font varier les temps de présentation des items. Ils observent avec une présentation de 3000 ms, un taux de leurres plus ou moins équivalent aux nôtres en condition profonde (m = 14 versus m = 16 pour notre expérience) et superficiel (m = 20 versus m = 21). On remarque en outre une même tendance dans la variation des résultats selon l'encodage : un taux de rappel de leurres en condition superficielle supérieur à celui du traitement profond.

McDermott et Watson expliquent leurs résultats en traitement sémantique par la distinctivité effectuée lors de l'encodage.

Une présentation inférieure à 1 seconde donnerait lieu à des processus automatiques. Les sujets n'auraient pas le temps de mettre en oeuvre un quelconque processus stratégique, comme attribuer une caractéristique spécifique à l'item. Ce serait donc l'activation qui serait prise en compte. Cependant, une présentation supérieure à 1seconde permet aux sujets d'utiliser des stratégies pouvant s'opposer aux effets de la propagation de l'activation. Au moment de la récupération, les participants peuvent alors utiliser les traitements distinctifs effectués sur les items lors de l'encodage afin de limiter le rappel des leurres.

Smith et Hunt (1998) font aussi varier les modalités de présentation des listes de mots. Selon eux, la présentation visuelle des items permet une meilleure discrimination des mots présentés par rapport aux leurres, contrairement à la présentation auditive. Une présentation visuelle accentue les détails perceptifs. Cette meilleure discrimination peut entraîner un taux moins élevé de rappel de leurres même pour un encodage profond, par rapport à la condition auditive. Ils observent moins de rappels de leurres avec un traitement visuel, qu'avec un traitement auditif.

Nous pouvons donc supposer que la présentation visuelle ainsi que le temps de présentation des items dans notre expérience a contribué à la spécificité de l'encodage, et facilité le monitoring à la récupération.

La distinctivité lors de la récupération est la conséquence de la spécificité de

l'encodage. Par conséquent, Smith et Hunt émettent l'hypothèse que le leurre pourrait venir de l'encodage, lors de l'activation, tout comme le postulait Underwood (1965) avec le modèle IAR.

Il semblerait donc que le traitement profond facilite un traitement spécifique de l'item au moment de l'encodage, et une meilleure probabilité de distinctivité de celuici lors de la récupération. Ainsi ce type d'encodage aurait pour tendance plus de rappels corrects d'items, et moins de leurres, car les résultats ne sont pas significatifs.

Afin de déterminer le moment où se forment les faux souvenirs, nous avons utilisé la condition d'inclusion lors d'une expérience exploratoire.

Le faible taux de rappel de leurres avec étoile pour l'encodage génération pourrait être expliqué par un biais au niveau des passations : la voyelle manquante pouvait être différente selon les mots (cf. annexe) : pour le mot « mare », on présente au sujet « m.re », ce qui peut donner « mure » ou « mère » ; de même pour le mot « pure » où l'on observe de temps en temps le mot « père » ce qui change totalement l'efficacité de l'induction du leurre. On observe de plus une forte tendance des participants à marquer une étoile auprès de ces mots incorrects. Ils sont donc persuadés que ces mots font partie de la liste. Ces mots ne sont absolument pas associés au leurre critique. Leur encodage et leur rappel empêchent par conséquent l'activation du leurre.

Afin de limiter les biais au niveau de l'encodage génération, il faudrait reconstruire des listes en vérifiant à l'aide d'une étude pilote, que la voyelle manquante ne présente pas d'ambiguïtés en s'inspirant par exemple de la procédure de Soraci et al (1 994, cités par Soraci & al, 2003) et qui présentent, en même temps que le mot, une phrase qui le définit. Ainsi ils minimisent le risque de confusions quant à la voyelle manquante.

On observe dans la condition d'inclusion des résultats assez différents de ceux en condition standard. Les leurres avec étoile supposent une consigne identique à celle de la condition standard. Cependant les résultats sont totalement inversés. Pour l'encodage profond, on observe un taux inférieur de leurres en condition standard, et un taux supérieur en inclusion par rapport aux deux autres. Les types d'encodages étant identiques pour les deux expériences, le traitement de

l'item et donc l'activation en mémoire sémantique restent par conséquent les mêmes. En effet ce sont les mêmes mots et les mêmes consignes d'encodage pour les deux conditions. Seule la phase de récupération diffère. Les divergences dans les résultats s'expliqueraient donc par l'action du monitoring, lors de la récupération : étant donné que l'encodage est similaire, l'activation en mémoire des items est obligatoirement identique pour les deux expériences. On peut supposer que les variations des résultats indiquent un effet du monitoring, et donc du processus de décision quant à la présence ou non du mot dans la liste.

La condition d'inclusion ne dépendrait que de l'activation. Cependant l'index * spécifie le processus de monitoring. En effet, l'inscription de l'étoile signifie de discriminer les items perçus de ceux uniquement pensés.

Ainsi l'inclusion nécessite l'activation puis le monitoring, mais à des moments différents de la condition standard. Ainsi une réserve est émise quant à l'effet du monitoring, en raison des biais exprimés ci-dessus.

Les différents résultats dans les deux conditions découlent probablement d'autres processus. Les études effectuées sur la condition d'inclusion sont peu nombreuses et récentes. Ce type de rappel est encore mal maîtrisé. De futures recherches s'avèrent donc nécessaires sur ce sujet afin de mieux comprendre le fonctionnement de cette modalité.

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