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L'éducation informelle par les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication -NTIC- au Bénin : cas de l'Internet dans l'éducation des adolescents de la Commune de Porto-Novo

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par Okri Narcisse KOUTIYA
Université d'Abomey-Calavi - Diplôme de Conseiller Principal de Jeunesse et d'Animation -DCPJA-, spécialité Andragogie 2004
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI

    UAC

    -=-=-=-=-=-=-=-=-

    INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE,

    DE L'EDUCATION PHYSIQUE ET DU SPORT (INJEPS)

    -=-=-=-=-=-=-=-=-=-

    MEMOIRE DE FIN DE 4ème ANNEE

    FILIERE : JEUNESSE ET ANIMATION

    OPTION : ANDRAGOGIE

    THEME :

    L'EDUCATION INFORMELLE PAR LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION - NTIC - AU BENIN :

    CAS DE L'INTERNET DANS L'EDUCATION DES

    ADOLESCENTS DE LA COMMUNE DE PORTO-NOVO.

    Présenté par : Sous la direction de :

    Narcisse O. KOUTIYA Souaïbou L. GOUDA

    Maître assistant en Sociologie

    à l'INJEPS.

    Année académique : 2003 - 2004

    DEDICACES

    A mon père Jean L. KOUTIYA, pour le renoncement de soi, les sacrifices et privations volontaires afin de faire de vos enfants des hommes instruits, de bons modèles.

    A ma mère Bernadette I. KOUTIYA née OBA, pour la promptitude de votre sollicitude, votre dévouement, votre patience, votre amour par-dessus tout consenti pour l'unité de la famille et singulièrement à mon service.

    . A vous deux qui dans la sérénité m'avez imprimé, dès l'aube de ma vie, la rigueur et l'amour du travail bien fait. Trouvez ici une des retombées de votre perpétuelle abnégation. Dieu voulant, d'autres travaux suivront.

    A mes soeurs aînées Victoire et Rose, puisse ce travail vous servir un exemple d'encouragement, de persévérance et de foi en un lendemain meilleur.

    A mes soeurs cadettes Solange et Clémence, que ce travail soit pour vous un exemple à suivre et même à dépasser si besoin il y a.

    REMERCIEMENTS

    Puissions-nous réellement et nommément témoigner toute notre reconnaissance et notre gratitude à tous ceux et à toutes celles qui ont consacré leur temps, leurs moyens, leurs compétences et leurs conseils pour rendre effective la réalisation de ce document ? Cela semble une tâche ardue, tant notre mémoire est défaillante. Toutefois, que soient ici chaleureusement remerciés :

    - Monsieur Souaïbou L. GOUDA, pour votre savoir et votre savoir-faire au service de ce document et pour avoir pris la responsabilité de nous encadrer en dépit de vos multiples occupations. Ce ne fut pas chose aisée, mais vous y êtes parvenu.

    - Monsieur Naïm-Deen SALAMI, vos points de vue et vos critiques nous ont permis d'améliorer ce travail.

    - Monsieur Josué ADISSO, vous ne vous êtes pas fait prier pour nous aider. Merci pour avoir toléré nos dérangements.

    - Monsieur Philippe AGBOMENOU pour avoir contribué à la correction de ce document.

    - Tous les membres du Groupe Biblique Universitaire/INJEPS pour vos soutiens spirituels.

    SOMMAIRE

    Liste des sigles et signes conventionnels

    INTRODUCTION

    PREMIERE PARTIE : Cadre conceptuel de la recherche

    1- Analyse notionnelle et revue de littérature

    2- Cadre et contexte de l'étude

    3- Problématique, hypothèse et démarche méthodologique

    DEUXIEME PARTIE : Mise en oeuvre de la recherche

    1- Présentation des résultats

    2- Analyse des résultats

    CONCLUSION

    BIBLIOGRAPHIE

    TABLE DES MATIERES

    ANNEXES

    LISTE DES SIGLES ET SIGNES CONVENTIONNELS.

    ARPANet : Advanced Research Project Agency Network.

    CCF : Centre Culturel Français.

    CDIP : Centre de Documentation et d'Information Pédagogiques.

    CNAEA : Conseil National de l'Alphabétisation et de l'Education des Adultes.

    CNBU : Commission Nationale Béninoise pour l'UNESCO.

    DAPR : Direction de l'Alphabétisation et de la Presse Rurale.

    EGE : Etats Généraux de l'Education.

    INFRE : Institut National pour la Formation et la Recherche en Education.

    INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique.

    IUE : Institut de l'Unesco pour l'Education.

    MCPTN : Ministère de la Communication et de la Promotion des Technologies Nouvelles.

    NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication.

    ORTB : Office de la Radiodiffusion et Télévision du Bénin.

    RGPH 3 : (Troisième) Recensement Général de la Population et de l'Habitation.

    TIC : Technologies de l'Information et de la Communication.

    UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture.

    INTRODUCTION

    Eduquer quelqu'un c'est lui faire acquérir des principes et des habitudes ; c'est lui former l'esprit pour qu'il soit utile à la société. C. Nékpo (1999, 81) écrivait : « éduquer quelqu'un signifiera le façonner sur les plans à la fois physique, comportemental et intellectuel afin de lui permettre de vivre une vie sociale conforme aux normes du milieu immédiat et des divers milieux où il est appelé à évoluer, par la suite ».

    Selon Lê Thànk Khôï (1967, 13) « l'éducation peut être définie comme l'ensemble des processus qui forment les hommes et les préparent à leur rôle dans la société ».

    Originellement, l'éducation des enfants et adolescents était une prérogative familiale et parentale. Mais de façon informelle, l'environnement social et les moyens de communication de masse participent aussi à l'éducation de l'homme.

    A cette ère de la « société de l'information » ou de « l'économie de l'information », les nouvelles technologies de l'information et de la communication - NTIC - jouent un rôle indéniable dans le domaine de l'éducation. Selon l'IUE (1999, 324) « la révolution culturelle engendrée par les nouvelles technologies de l'information et de la communication a été perçue comme une chance de démocratiser l'éducation ».

    D'après une conception optimiste, ces technologies nouvelles sont une chance pour l'Afrique où les systèmes éducatifs ne parviennent pas à satisfaire les besoins en éducation. Le continent africain doit, selon la Banque Mondiale, saisir cette chance. Mais une thèse contraire soutient que le transfert technologique va générer « une dépendance culturelle », que ces technologies ne

    seraient « qu'un instrument... de destruction de l'identité culturelle des sociétés du Sud » (UNESCO, 1997, 100).

    A la vérité, les NTIC sont une invention des sociétés du Nord et dans une large mesure, elles ont été développées dans le contexte et pour les normes sociales et culturelles de celles-ci.

    En conséquence, ces normes sont différentes de celles africaines auxquelles elles s'opposent parfois : liberté et individualisme d'un côté puis vie communautaire, cohésion sociale, autorité du groupe, respect des anciens etc., de l'autre côté. En outre, « le média internet a aussi mis en évidence des dérives avérées et potentielles en matière d'éthique », ont constaté E. Dupont et J. F. Legendre (2000, 104). Les nouvelles technologies posent donc un problème de fond aux Africains attachés à leurs normes et valeurs.

    Néanmoins, « l'accès des pays en développement au réseau mondial connaît une progression rapide. En Afrique, la majorité des pays est reliée à Internet » (UNESCO, 1997, 46).

    Le Bénin par exemple s'est connecté à l'internet depuis environ une décennie. Et pour promouvoir les technologies nouvelles, l'Etat béninois a adopté le 13 février 2003 une Déclaration intitulée `'Politique et stratégies des TIC au Bénin'', politique dont l'objectif est de « faire du Bénin d'ici 2025 une Société d'Information solidaire épanouie et ouverte ».

    Une déduction de tout ce qui précède montre que les NTIC vont poser des problèmes à l'éducation, elle qui concerne au premier chef les enfants et adolescents du fait de leur immaturité. C'est pourquoi cette étude s'est proposée de traiter du thème qui suit : L'éducation informelle par les nouvelles technologies de l'information et de la communication - NTIC- au Bénin : cas de l'internet dans l'éducation des adolescents de la Commune de Porto-Novo.

    La présente étude a pour motivation majeure de cerner la portée de ce phénomène des NTIC et d'examiner leur apport à l'éducation des adolescents dans le contexte béninois. Elle se fixe alors comme objectifs :

    - de rendre compte des différentes utilisations des NTIC par les adolescents,

    - d'évaluer ou de faire un point sur les offres éducatives des technologies nouvelles,

    - de situer la place de ces technologies dans la promotion de la culture occidentale,

    - d'établir la part de responsabilité des NTIC dans la déchéance des valeurs socio-éducatives béninoises,

    - d'apprécier, enfin, la pertinence de ces technologies nouvelles dans le contexte socioculturel béninois. 

    L'ossature de ce travail est bipartite :

    · la première partie est consacrée au cadre théorique du sujet.

    · dans la deuxième partie, sont présentés les résultats de la recherche et les analyses qui en sont faites.

    PREMIERE PARTIE :

    CADRE CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE

    1- Analyse notionnelle et revue de littérature

    L'analyse notionnelle sera faite en premier lieu puis suivra la revue de littérature.

    1.1- Analyse notionnelle

    En science sociale, un concept peut revêtir plusieurs sens selon les contextes. C'est pourquoi, pour éviter toute compréhension qui ne se situerait pas dans notre champ d'étude, nous nous proposons de clarifier certains concepts-clés. Ceci permettra donc à nos lecteurs de s'approprier le sens que nous attribuons à chaque terme.

    1.1.1. Education

    Le vocable Education est un terme polysémique et a suscité une abondante littérature de la part des auteurs. Nous n'allons cependant pas nous évertuer à faire un état des lieux de toutes les définitions existantes. Nous en retiendrons juste quelques-unes.

    Pour Emile Durkheim (1980, 12), « l'éducation est l'action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l'enfant un certain nombre d'états physiques, intellectuels et moraux que réclament de lui et la société politique dans son ensemble et le milieu social auquel il est particulièrement destiné ».

    L'auteur perçoit l'éducation essentiellement dans sa dimension morale, la fondant de fait sur l'étymologie du mot telle qu'ancrée dans la mentalité populaire et telle que les sociétés humaines s'évertuent à la pratiquer.

    René Hubert quant à lui conçoit l'éducation comme « l'ensemble des actions et des influences exercées volontairement par un être humain sur un autre être humain, en principe par un adulte sur un jeune, et orientées vers un but qui consiste en la formation dans l'être jeune des dispositions de toute espèce correspondant aux fins auxquelles, parvenu à maturité, il est destiné1(*)». Selon Hubert l'éducation est un acte volontaire ; toutefois les actions et influences ici sont imprécises, vagues. Dans cette relation éducative, il s'agit d'un rapport d'individu à individu qui vise à atteindre un but de formation à la vie.

    Lê Thànk Khôï (1967, 13) clarifie la définition de René Hubert lorsqu'il écrit : « l'éducation comprend l'ensemble des influences qui s'exercent sur l'individu pendant son existence, et qui proviennent de sa famille, de son école, de sa profession aussi bien que des communications de masse et des institutions religieuses, économiques, sociales ou politiques auxquelles il participe ». Cette définition nous semble claire et plus complète ; elle élucide les influences auxquelles Hubert fait allusion et dont on ne se rend parfois pas compte.

    J. Leif s'est voulu encore plus clair quoique succinct. Pour lui, l'éducation est définie comme « la mise en oeuvre des moyens propres à former, à développer physiquement, affectivement, intellectuellement, socialement, moralement un enfant, un adolescent par l'exploitation, l'orientation, la valorisation des ressources de son être2(*) ». Cela dit, tout en puisant des ressources de l'enfant ou de l'adolescent, l'éducation vise à l'armer en prenant en compte toutes les grandes dimensions de l'être éducable afin qu'il puisse être capable de s'adapter aux réalités de l'heure.

    C'est justement pour satisfaire aux exigences de l'adaptation que la Ligue internationale de l'éducation nouvelle a défini ce vocable en ces termes : « l'éducation consiste à favoriser le développement aussi complet que possible des aptitudes de chaque personne, à la fois comme individu et comme membre d'une société régie par la solidarité. L'éducation est inséparable de l'évolution sociale ; elle en constitue une des forces qui la déterminent...3(*) ». Cette définition est dynamique et d'après elle, l'enfant ou l'adolescent peut s'adapter aux changements. Bien plus, elle intègre le double aspect utilitaire de l'éducation : formation de l'homme en tant qu'individu et en tant que membre d'une société.

    Nous retiendrons cette dernière définition car aucune société n'est statique, elle évolue avec ses valeurs et ses normes. Toutefois nous y ajouterons que l'éducation consiste dans la transmission des normes, des règles et des valeurs positives sur lesquelles une société repose en dépit des transformations qui l'affectent.

    Le concept éducation comme on peut se l'imaginer a évolué au cours de l'histoire.

    1.1.1.1. Education institutionnelle

    Encore dite éducation formelle, conventionnelle ou institutionnalisée, elle est « organisée en degrés qui se suivent de façon continue » (Lê Thànk Khôï, 1991, 55). Cette forme d'éducation est dispensée ou donnée dans les écoles, les collèges ou les universités.

    A l'opposé de cette forme d'éducation, nous avons celle non institutionnelle.

    1.1.1.2. Education non institutionnelle

    Elle est aussi appelée éducation non formelle. Cette notion est apparue vers la fin des années 1960 et avait pour but d'une part d'offrir des opportunités d'apprentissages non scolaires à ceux qui ont le moins de chances d'accès à une scolarité normale (les pauvres, les marginaux, les analphabètes, les gens sans qualification professionnelle, les jeunes et adultes non scolarisés ou sortis trop tôt de l'école ou à la dérive, etc.) et d'autre part de dispenser un enseignement qui n'est pas pris en compte dans les programmes scolaires mais qui a une grande importance sociale ; par exemple, l'éducation sanitaire, nutritionnelle.

    Selon Coombs (1973), est désignée éducation non formelle, « toute activité éducative organisée et systématique, menée en dehors du cadre du système formel d'éducation, pour dispenser des types déterminés d'apprentissage à des sous-groupes spécifiques d'une population, à la fois d'adultes et d'enfants. Ainsi définie, l'éducation non formelle inclut, par exemple, l'instruction agricole élémentaire, l'alphabétisation, la formation professionnelle dispensée en dehors de l'école, la formation des jeunes non scolarisés et les différents programmes de développement communautaire incluant une éducation dans le domaine de la santé, de la nutrition, des coopératives, etc.4(*) ».

    Lê Thànk Khôï (1991, 61) s'est sans doute inspirée de cette définition lorsqu'il affirme que « l'éducation non-formelle,... une activité organisée et systématique..., s'adresse à certains groupes de la population en vue d'apprentissage déterminés. Il s'agit, en général, de jeunes et d'adultes urbains et ruraux, hommes et femmes, appartenant parfois à des groupes marginaux, des castes ou des minorités défavorisées à qui on veut offrir des chances nouvelles d'éducation et de formation en vue de leur promotion ».

    Mais il ne faut pas confondre l'éducation non formelle à l'éducation informelle.

    1.1.1.3. Education informelle

    L'éducation informelle - ou apprentissage informel - n'est ni organisée ni systématisée. Elle est tout « processus par lequel, tout au long de sa vie, une personne acquiert et accumule des connaissances, des savoir-faire, des comportements à travers ses expériences » (Coombs, 1973). En d'autres termes, l'éducation informelle est celle qui « se pratique tous les jours, de façon spontanée et non structurée, chez soi ou à l'extérieur, en dehors de l'école ou sur la cour de récréation, au travail, au marché, à la bibliothèque ou au musée et à travers les moyens de communication dont l'ensemble constitue, pour l'individu, un cadre d'apprentissage parallèle » (Coombs, 1989, 99).

    Pour Lê Thànk Khôï (1991, 66) c'est « le processus par lequel une personne acquiert des savoirs, des compétences et des aptitudes par l'expérience quotidienne et la vie elle-même. L'éducation informelle n'est pas un `'secteur'', mais un mode d'apprendre, tout comme l'éducation formelle et non formelle... L'informel se distingue du non formel par son inorganisation. La personne s'éduque elle-même et est éduquée par le milieu : la famille, la religion, la vie du village et de la ville, le travail, les mass media, les voyages, les activités sociales et politiques ».

    Quelle que soit la forme qu'elle revêt, l'éducation s'adresse en priorité à l'enfant et à l'adolescent.

    1.1.2- Adolescent.

    Le terme adolescent (e) désigne « un jeune homme ou une jeune fille dont l'existence se situe au cours de la période de l'adolescence » (J. Leif, 1974, 13).

    Du latin adulescere qui veut dire « grandir » ou « se développer », l'adolescence est une période de développement qui se situe entre l'enfance, qu'elle continue et l'âge adulte. C'est une période transitoire ou « période ingrate » marquée par des transformations corporelles et psychologiques ; par des changements spécifiques d'ordre biologique, intellectuel, social et moral.

    Trois phases sont distinguées au cours de l'adolescence : la puberté ou pré-adolescence qui va de 12 à 15-16 ans, l'adolescence proprement dite qui va de 15-16 ans à 18-19 ans, et enfin la post-adolescence au cours de laquelle s'établit la maturité dans un temps non déterminé, entre 18-19 et 25 ans.

    Ces limites ne sont pas séparables de façon unilatérale ; elles restent floues, imprécises et varient selon les recherches de chaque auteur. Ainsi selon H. Bloch, E. Dépret et al, le début de l'adolescence se situerait vers l'âge de 11-12 ans et son achèvement vers l'âge de 18 ans alors que pour N. Sillamy, elle se situerait entre 12-13 ans et 18-20 ans.

    Dans le cadre de notre travail, nous retiendrons la tranche d'âge de 12-17 ans, car de notre pré-enquête, il ressort que ce sont les adolescents de cette tranche d'âge qui sont plus en relation avec les NTIC.

    1.1.3- Les nouvelles technologies de l'information et de la communication -NTIC-

    Les NTIC sont un ensemble de technologies qui, combinées ou interconnectées, se caractérisent par leur pouvoir de mémoriser, de traiter, de rendre accessible - sur un écran ou un support - et de transmettre, en principe en quelque lieu que ce soit, une quantité quasi illimitée et très diversifiée de données numérisées qui peuvent se présenter sous forme de texte, de schéma, de graphique, d'image en mouvement, de son, etc. Les NTIC résultent de la convergence de l'informatique et des télécommunications à base numérique à savoir la télématique, les autoroutes de l'information, la communication interactive par fibre optique, la téléphonie, la transmission par satellite.

    L'internet est l'une de ces technologies dites nouvelles. Né d'un projet de connexion d'un réseau appelé ARPAnet en 1969, internet est aujourd'hui le plus grand réseau de la planète. Réseau international, internet est la fédération d'une mosaïque de plusieurs millions de réseaux interconnectés où circulent chaque jour d'incroyables quantités d'informations.

    Selon l'UNESCO (1997, 46), « Internet est une sorte de coopérative mondiale composée d'une multitude de réseaux dispersés, où évoluent simultanément des individus et des groupes sociaux, indépendamment d'un lieu, d'une culture ou d'un pays.... il incarne le phénomène de convergence en cours, en offrant des services de plus en plus nombreux, avec des fonctions audio et vidéo intégrées dans la plupart des applications ». D'aucuns le nomment « le réseau des réseaux ».

    Indifféremment, nous emploierons dans ce travail les termes nouvelles technologies, technologies nouvelles et l'acronyme NTIC. Mais, il est à remarquer de plus en plus qu'on parle de TIC au lieu de NTIC.

    1.2- Revue de littérature.

    Comme toute innovation, les nouvelles technologies de l'information et de la communication -NTIC- ont été accueillies différemment. Leur apparition a suscité moult débats, séminaires et colloques.

    Les partisans du « paradigme de la modernisation » estiment que le transfert des NTIC permettra aux pays du Sud d'accélérer leur processus de développement et de rattraper les pays industrialisés. Pour certains, ce transfert technologique ne fera que générer une « dépendance culturelle » et serait un outil supplémentaire d'inégalité, de destruction de l'identité culturelle des pays en développement. Pour d'autres, le débat relatif aux paradigmes du transfert et à la dépendance n'est plus à l'ordre du jour. Les NTIC vont offrir aux pays du Sud la possibilité d'effectuer des « sauts technologiques » qui leur permettraient d'atteindre rapidement les capacités de connexions aux réseaux d'information.

    Notre revue de littérature ne s'attardera pas sur ces différences ; il s'articulera autour de deux points essentiels : d'abord les opportunités offertes par les NTIC en matière d'éducation en général et ensuite les dérives liées à ces technologies.

    Ainsi présentée, nous espérons que ceci aiderait le lecteur à avoir une compréhension générale des nouvelles technologies de l'information et de la communication.

    Mais avant, nous pensons que c'est ici le lieu de faire savoir que malgré l'abondante littérature sur ces technologies, rares sont les ouvrages qui ont abordé véritablement la problématique relative à l'éducation informelle par les NTIC.

    1.2.1- Les aspects positifs des NTIC en matière d'éducation.

    Les nouvelles technologies de l'information et de la communication jouent un rôle prépondérant et incontestable dans l'acquisition du savoir ou des connaissances. Elles permettent de développer de nouvelles compétences dans le domaine de l'éducation et de la formation : « la technologie peut faciliter l'apprentissage de nouvelles compétences et plus qualifiées, nécessaires dans un monde qui se planétarise toujours davantage » (IUE, 1999, 213).

    Ces technologies servent à former les gens et à leur procurer le savoir et l'aptitude dont ils ont besoin. Elles peuvent répondre aux besoins individuels de la plupart des utilisateurs en élargissant « le cadre et les possibilités de l'auto-apprentissage et de l'enseignement en groupe » (UNESCO, 1996, 8).

    En raison de leur immense potentiel pour la communication et l'éducation, les NTIC représentent un outil puissant pour accroître la possibilité d'accès de tout citoyen et de toute citoyenne à l'information et aux nouvelles formes d'apprentissage : « Internet est sans doute l'outil d'apprentissage le plus révolutionnaire jamais inventé » (Bonjawo, 2002, 75).

    En effet, ce media est un « moyen d'échanges instantanés de données et d'informations à l'échelon mondial... la première base mondiale de connaissances » selon A. Beaussant (2000, 77) et toujours pour l'UNESCO (1996, 49) « une des plus grandes sources d'information et de documentation, accessible de n'importe quel endroit de la planète ».

    Pour ce qui concerne l'éducation à distance, « chaque année, des millions d'adultes de par le monde suivent un programme éducatif... reposant souvent sur un modèle de classe virtuelle et recourant aux nouvelles technologies de la communication » (IUE, 1999, 327). En abolissant les frontières temporelles et géographiques (espace, distance), ces technologies ont permis de transmettre « plus de 2000 heures de cours à plus de 1200 étudiants et 2500 cadres dans une quinzaine de pays de l'Afrique subsaharienne » grâce à l'initiative de l'Université Virtuelle Afrique (Bonjawo, 2002, 70-71). Ainsi, les NTIC peuvent permettre à des étudiants de contacter des formateurs émérites et d'accéder à des cours bien conçus sans être entravés par la non-disponibilité d'un enseignement particulier au niveau de leur localité ou par des contraintes scolaires.

    En outre, les technologies nouvelles favorisent l'apprentissage tout au long de la vie en accordant à l'éducation non formelle et informelle une place de choix à côté de l'éducation formelle.

    Elles constituent un moyen pour sensibiliser et conscientiser les populations, notamment les jeunes face à certains fléaux qui minent nos sociétés : « les jeunes peuvent s'informer sans intermédiaires et donc sentent moins les pesanteurs sociales et culturelles entourant toutes les questions liées au sexe et aux maladies sexuellement transmissibles dont le SIDA » (Ramata Molo Thioune, 2003, 56).

    Enfin, les technologies nouvelles peuvent offrir des possibilités éducatives complémentaires ou parallèles aux médias traditionnels que sont en particulier la radio et la télévision.

    Bref, comme cela se révèle, les NTIC peuvent être par excellence un puissant moyen d'éducation qu'elle soit formelle, non formelle ou informelle. Mais ces atouts ne peuvent occulter le revers de la médaille.

    1.2.2- Les aspects négatifs des NTIC en matière d'éducation

    « Lorsque de nouvelles technologies s'imposent au sein de sociétés depuis longtemps habitées par d'anciennes technologies, il en résulte des anxiétés de toutes sortes » (Thall, 1997). Cette assertion suffit à elle seule pour rendre compte des multiples reproches faits aux nouvelles technologies de l'information et de la communication.

    Rondeau (1997) fait observer que « les jeunes sont plongés plusieurs heures par jour dans un univers d'images souvent très violentes, et rarement éducatives...qui les transforment graduellement en consommateurs passifs de

    sensations, d'images et de sons ». Les crimes, meurtres et viols les plus abominables sont banalisés.

    La complexité du réseau Internet « comme les dangers réels qu'il présente en terme de contenus, d'absence de sécurité et de protection des données personnelles ne font pas d'Internet un média accueillant pour les enfants. La délinquance et la criminalité qui y trouvent une place grandissante, comme le manque d'éthique d'un grand nombre de sites, présentent de sérieux dangers pour les enfants comme pour les adolescents » ( Le Bouclier, 2003 ). L'explosion de l'Internet induit de sérieux risques en terme d'éthique ; entre autres l'atteinte aux valeurs morales et culturelles des individus.

    En effet, dans un monde où la liberté d'expression est prônée sans que l'on sache où commence la licence inacceptable, "on trouve tout ou un peu de tout sur Internet" selon une certaine opinion. Alors le web est assimilé à un grand "dépotoir". Par exemple d'innombrables sites offrent des photographies ou vidéos à caractère pernicieux ; certains encouragent la prostitution, la pédophilie, l'homophobie etc.,  d'autres recèlent des informations « à caractère intolérant, raciste, violent ou pornographique » (UNESCO, 1997) et enfants et adolescents y ont souvent accès librement.

    En peu de mots, les nouvelles technologies de l'information et de la communication suscitent des inquiétudes. Elles peuvent constituer la meilleure et la pire des choses.

    2- Cadre et contexte de l'étude

    Nous présenterons d'abord le cadre de l'étude puis après le contexte de l'étude.

    2.1- Cadre de l'étude

    A son origine, notre étude devait couvrir toutes les localités béninoises où le phénomène des NTIC, spécifiquement de l'internet est perceptible dans le vécu des populations. Par la suite, cette ambition est revue et notre champ de l'étude se limite uniquement à la Commune de Porto-Novo afin de mieux cerner le problème. D'autres raisons non moins importantes expliquent cette restriction : les moyens financiers et matériels très limités d'une part et le temps assez court dont nous devrons disposer pour réaliser ladite étude.

    Le choix de cette Commune n'est pas fait au hasard. Une des principales villes et capitale du Bénin, Porto-Novo, en ce moment où nous menons cette étude, est la ville la mieux pourvue en NTIC et couverte par elles, bien sûr après celle de Cotonou.

    Les cybercentres ou cybercafés sont sans cesse en augmentation. Au nombre de deux (02) seulement en 1999 à en croire Ken Lohento (2000), nous en avons recensés environ deux dizaines dans la première quinzaine du mois d'Août 2004 -le comptage n'a pas pris en considération tous les quartiers-. Le coût de la navigation baisse de plus en plus et devient abordable.

    Enfin, Porto-Novo est notre ville hôte. Nous y avons passé quatre (04) ans pour effectuer nos études universitaires. Mais où se trouve cette ville ?

    2.1.1 - Situation géographique et données démographiques

    La Commune de Porto-Novo est située au sud du Bénin. Elle a pour limites, au nord la Commune d'Akpro-Missérété, au sud la Commune d'Avrankou, à l'est celle de Sèmè-Kpodji, à l'ouest les Communes des Aguégués et d'Adjarra. Porto-Novo compte quatorze (14) quartiers répartis dans cinq (05) arrondissements qui couvrent une superficie de 50 km2.

    D'après les résultats du troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitation - RGPH3 - de février 2002, sa population est de 223.552 dont 106.097 hommes et 117.455 femmes. Selon la même source et pour tout le département de l'Ouémé, la population de 0-19 ans représente 53,7 % de la population générale estimée à 730.772.

    2.1.2 - Caractéristiques sociologiques et socio-éducatives

    Le tissu humain est assez bigarré. La Commune de Porto-Novo est peuplée par les Goun, les Yoruba, les Weme, les Tofin, les Mina et autres. Goun et Yoruba sont les plus nombreux avec respectivement 46 % et 33 %. Les Fon-Weme et les Tori-Tofin représentent 13 % alors que les Mina, les Créoles, les Dendi etc sont estimés à 8 %. Malgré cette diversité ethnique, cette population si composite a su forger au cours de son histoire une identité culturelle propre à cette commune. Cette identité repose sur le triptyque des croyances ancestrales et le syncrétisme religieux. Les uns croient en un Dieu Suprême, créateur de l'Univers ; les autres adhèrent au culte des ancêtres. La dernière partie est constituée des adeptes du culte `'Vodoun'' (en Fon) ou `'orisha'' (en Yoruba).

    47,3 % de la population est catholique alors que 5,6 est protestant contre 24,4 % de Musulmans et 9,4 pour les religions traditionnelles et 2,2 pour les autres religions.

    L'environnement socio-éducatif n'est pas différent de celui des grandes villes béninoises. C'est un contexte socio-éducatif extraverti. On note un rejet, surtout par la couche juvénile, des valeurs, symboles et modèles des sociétés pré-coloniales du Bénin. Selon A. Attolou (1996, 79), il y a une situation de rupture caractérisée par « un malaise entre parents et enfants, adultes éducateurs et jeunes à éduquer ». Les premiers disent `'de notre temps...'' et les seconds répliquent `'c'est dépassé...''. La population de Porto-Novo est ouverte à la culture étrangère, notamment occidentale.

    2.2- Contexte de l'étude

    Au Bénin, il n'existe pas de politique spécifique en matière d'éducation des adolescents. Cette partie ne s'intéresse alors qu'aux systèmes formel et non formel de l'éducation.

    2.2.1. Historique du système institutionnel de l'éducation

    Le Bénin est caractérisé par un environnement éducatif dual. Il se distingue le système formel et le système informel.

    Le système formel a connu deux grandes périodes. En premier figure la période révolutionnaire avec sa formule d' « Ecole Nouvelle » fondée sur un modèle de développement de type socialiste quoiqu'elle ait eu pour ambition de sortir du mimétisme des modèles extravertis, en particulier français. L'espoir qu'a suscité cette réforme est grand. Le nombre d'élèves a presque doublé et celui des maîtres a presque triplé avec le recrutement des "Jeunes Instituteurs Révolutionnaires". Néanmoins, ces réussites apparaissent apparentes car occultant certaines distorsions remarquables. La multiplication des écoles n'a pas conduit à la formation des enseignants, à la construction des salles de classes, à l'acquisition des équipements scolaires, etc. Bref, les faiblesses de cette réforme ont nom : l'insuffisance des infrastructures, l'insuffisance qualitative et quantitative du personnel enseignant, les faibles taux d'efficacité (redoublement et abandons élevés), les dérives dans les activités d'initiation à la production, l'insuffisance du personnel chargé de l'encadrement et du contrôle pédagogique, et le manque de matériels didactiques (manuels scolaires...). De même, malgré leur logique, les programmes ne tiennent pas compte de la réalité ; ils sont mal adaptés au niveau élèves-maîtres comme aux conditions concrètes de l'enseignement. Il est difficile de dire clairement les objectifs formulés en termes de produits (ce que le formé doit savoir et savoir faire) et d'identifier de la même manière les connaissances à acquérir. En clair il y a dans ce système une inadéquation entre les formes et contenus d'enseignements et les besoins de la société, une inadéquation de l'enseignement à l'environnement socio-économique du pays. Ce système rime avec le chômage et l'accentuation de la déscolarisation, conséquence d'une désaffection généralisée des familles vis-à-vis de l'école. La déstructuration de cette politique éducative du système formelle a mené à une nouvelle réforme amorcée par les Etats Généraux de l'Education (EGE) qui ouvre l'ère du renouveau démocratique.

    Se fondant sur les dysfonctionnements et le manque de performance du système éducatif de la période révolutionnaire, les EGE tenus en octobre 1990 ont permis au gouvernement d'adopter en 1991 le Document de Politique Educative qui a fixé les grandes orientations sectorielles afin de juguler les difficultés sus-énoncées. Les actions entreprises par le gouvernement concernent le cadre institutionnel et la réforme de l'enseignement pour les aspects liés à l'amélioration de l'accès à l'éducation, de l'offre et de la qualité de l'enseignement en général. Au niveau institutionnel les activités entreprises ont pour but de gérer efficacement et avec efficience des ressources de toutes sortes : matérielles, humaines et financières. Ce faisant, il y a eu une décentralisation et une déconcentration des structures et fonctions. Aussi le système est-il adapté de manière à permettre la planification, le suivi et l'évaluation des activités. La réforme au niveau de l'enseignement primaire quant à elle met l'accent entre autres sur l'accès équitable à l'éducation et à la qualité de celle-ci. Dans la pratique, il y a par exemple l'exonération des filles du paiement des frais de scolarité dans les zones rurales, l'élaboration d'un projet de politique en matière d'égalité des chances à l'accès à l'éducation. La recherche de la qualité a abouti à une réforme des programmes d'enseignement, à la formation des enseignants et à l'évaluation des connaissances des élèves et leur orientation.

    De nos jours, il est question dans l'enseignement primaire des nouveaux programmes d'études qui mettent l'accent sur l'enfant et sur l'environnement avec une démarche fondée sur la résolution de problèmes ; démarche appelée socioconstructiviste. Autrement dit, ces programmes placent l'enfant au centre du processus éducatif tandis que le maître devient réellement un animateur avisé.

    La nouvelle orientation de l'éducation à l'ère du renouveau démocratique a permis de relever quelques défis et d'atteindre des résultats significatifs tant en ce qui concerne le personnel enseignant que les élèves (augmentation du taux de scolarisation). Néanmoins certains problèmes persistent encore ; les objectifs sont généraux et pour ce faire le type de citoyen qui résultera du système n'est pas encore connu surtout en ce qui concerne sa dimension culturelle. Enfin de vives critiques s'élèvent contre les nouveaux programmes actuellement en vigueur.

    Il se déduit de ce qui précède que le système formel de l'éducation n'a pu couvrir réellement les besoins en éducation tant sous la révolution qu'à l'ère du renouveau démocratique. Ce système a laissé un grand nombre d'individus dans le système non formel.

    2.2.2. Le système non institutionnel de l'éducation

    La présentation suit ici le même plan que celui précédent.

    Le gouvernement de la période révolutionnaire, conscient de son incapacité à assurer à tous ses citoyens une éducation formelle, avait entrepris des activités éducatives en vue d'atteindre ses objectifs de développement.

    Le régime en place organisait des séances de "lavage de cerveau" aux populations analphabètes pour leur faire perdre les acquis hérités du courant politique auquel il a succédé. Ces séances furent des moments d'endoctrinement de la population selon la nouvelle vision politique de développement.

    Afin d'offrir à ces mêmes populations des chances en matière d'éducation, il fut créé en 1974 la Direction de l'Alphabétisation et de la Presse Rurale (DAPR). Cette direction avait pour mission de faire de l'alphabétisation de masse dans les langues nationales afin de promouvoir la culture populaire et servir de levier aux efforts de développement. Au départ l'alphabétisation concernait la population non scolarisée de 15 à 49 ans et son but était de suppléer aux insuffisances de l'éducation formelle. Le taux d'analphabétisme est estimé en 1979 à 75,4% auquel il faut ajouter les forts taux de déperdition.

    Les résultats de l'alphabétisation sont relativement remarquables : de 1981 à 1990, il y a eu 65.011 alphabétisés sur 137.645 inscrits, soit un taux de 47,23%. Le Programme National d'Alphabétisation a fait ses preuves qui lui ont permis de remporter quatre fois des prix de l'UNESCO entre 1980 et 1989.

    A partir de 1990, certaines améliorations seront apportées au secteur non formel.

    L'alphabétisation et l'éducation des adultes est réaffirmée dans les articles 8 ; 10 ; 11 et 40 de la constitution du 11 décembre 1990. Cette volonté se concrétisa par la création du Conseil National de l'Alphabétisation et de l'Education des Adultes (CNAEA), de la Direction de l'Alphabétisation, etc. Désormais le sous-secteur alphabétisation comprend trois volets que sont l'Alphabétisation Initiale, la Post-Alphabétisation et l'Alphabétisation/Formation ou formation spécialisée.

    3- Problématique, hypothèse et démarche méthodologique

    Dans un premier temps nous présentons la problématique et énonçons l'hypothèse, suivra dans un second temps la démarche méthodologique.

    3.1- Problématique et hypothèse

    Le continent africain n'est pas totalement en marge de la « société de l'information », fille de la révolution numérique. Janet Guyer (1996) affirme : « la situation de l'Afrique n'est pas marginale au point de la tenir à l'écart des grands courants et notamment des innovations technologiques5(*) ». Cette assertion justifie bien la présence des nouvelles technologies de l'information et de la communication -NTIC- dans ce continent. Ramata M. Thioune (2003, 1) quant à elle, met l'accent sur l'engouement que celles-ci suscitent : « depuis plusieurs années, les TIC font l'objet d'un intérêt tout particulier ».

    Au Bénin par exemple, l'internet jouit d'une audience pareille avec l'émergence des cybercafés actuellement en vogue. Ken Lohento (2000, 292) a dénombré 1524 internautes en 1997, nombre qui est passé à 10.000 deux ans plus tard. Selon B. Akodigna (2001) les internautes béninois sont aujourd'hui estimés à 25.000.

    Néanmoins, ces technologies ont été développées dans le contexte et pour les normes culturelles et sociales du monde occidental et oriental, notamment de quelques pays riches de l'Europe de l'Ouest, de l'Amérique du Nord, de l'Asie de l'Est et du Sud-Est : « les méthodes et les services proposés ont été développés pour d'autres cultures, ils demandent des adaptations qui peuvent s'avérer coûteuses » (P. Renaud, 2000, 99).

    Par voie de conséquence, la révolution numérique ne tient pas compte des réalités et aspirations quotidiennes des peuples africains en général.

    Cela dit, l'internet pose sans doute certains problèmes d'ordre socioculturel dans le contexte béninois; spécifiquement ceux liés à l'éducation des adolescents, êtres immatures à un triple point de vue : biologique, psycho-affectif et cognitif. Les adolescents internautes encourent des risques, car le caractère international du réseau internet mêle des systèmes de valeurs différents et quelquefois antinomiques et comme l'exprime E. Morin, ce réseau porte en lui des « virtualités asservissantes ».

    En effet, nombreux sont ces sites sur lesquels il est question de la pornographie, de la pédophilie, de l'homosexualité, d'images pernicieuses ou de la criminalité, des propos à caractère raciste, hargneux, haineux. Selon Ramata M. Thioune (2003, 86) certains jeunes « déclarent visiter les sites pornographiques,... ce qui culturellement pose problème » puisque ces pratiques sont contraires aux normes sociales et culturelles africaines.

    Bref, l'éducation en Afrique « vit de plus en plus mal un conflit interne d'identité, si gravement qu'elle se laisse aller à la dérive... (et) ne se sent plus dans le courant de la modernité » (J. Brandolin, 1996, 45).

    Comment percevoir, cerner et réguler les nouveaux rapports humains entre les adolescents eux-mêmes puis tout leur groupe et le reste de la société si les premiers - les adolescents - sont plus marqués par un individualisme de type occidental, dépendants plus des contacts avec l'internet, la télévision, la radio et absents de l'immersion sociale africaine, base de l'éducation traditionnelle en Afrique noire ? Quelles orientations insuffler à l'éducation des adolescents béninois dans ce contexte de « société de l'information » et de « village planétaire » où se mettre en marge de la révolution technologique serait préjudiciable au développement mais également où demeurer toujours permissif face aux influences occidentales pernicieuses serait suicidaire ? En définitive, comment s'ouvrir aux autres sans totalement se renier soi-même ?

    Pour répondre à ces interrogations, nous émettons l'hypothèse qui suit :

    Hypothèse de recherche

    Les nouvelles technologies de l'information et de la communication - NTIC - une invention moderne contrôlée essentiellement par les sociétés du Nord introduisent des normes de déréglementation morale des sociétés béninoises.

    3.2- Démarche méthodologique.

    De la méthodologie de travail utilisée dépend largement la qualité scientifique des résultats d'une recherche. R. Quivy et V. Campenhoudt (1995, 13) ont écrit à cet effet ce qui suit : « Il importe avant tout que le chercheur soit capable de concevoir et de mettre en oeuvre un dispositif d'élucidation du réel, c'est-à-dire dans son sens plus large, une méthode de travail ».

    Pour ce faire que nous exposons ici la nôtre, laquelle est adoptée après une réflexion profonde.

    3.2.1. Nature de l'étude.

    Il s'agit d'une étude qualitative. Elle vise à cerner la portée des NTIC et d'examiner leur apport à l'éducation des adolescents dans le contexte socioculturel béninois.

    Cette étude a aussi une touche descriptive puisqu'elle cherche à rendre compte de l'utilisation que les adolescents font des NTIC.

    3.2.2. Population d'enquête.

    Notre population d'enquête est composée de trois catégories de sujets.

    La première, les parents. Leur choix se justifie par le fait qu'ils sont les premiers responsables de l'éducation de leur progéniture et pour laquelle ils devraient être en principe les premières références. Ils sont aptes à identifier ce qui est bon pour l'éducation de ceux-ci. Dans notre cas, ils sont tous des internautes et donc qualifiés pour nous fournir des informations pertinentes sur notre thème de recherche.

    La deuxième catégorie est constituée des adolescents internautes. Ils sont directement concernés par notre étude. Nous les avons choisis en raison des expériences socio-psychologiques propres à leur âge et à notre avis, ils sont susceptibles d'être les premiers porteurs des modifications dues aux NTIC dans le domaine informel de l'éducation.

    Quant aux gérants ou promoteurs de cybercafés, troisième et dernière catégorie de notre population d'enquête, nous avons jugé bon de recueillir leurs avis parce qu'ils sont en contact avec les adolescents internautes qu'ils accueillent dans leur établissement. De ce fait, ils sont mieux indiqués pour nous dire réellement comment ces adolescents se servent des NTIC. Ce sont aussi des habitués de ces technologies.

    Par ailleurs, la confrontation de leurs informations à celles à nous fournies par les adolescents d'une part et le croisement de leurs informations avec celles des parents d'autre part nous permettront-ils de mieux pénétrer la profondeur de l'objet de notre étude et nous rapprocher par là de la vérité.

    Mener nos investigations auprès de tout l'ensemble de la population cible se révèlerait fastidieux car il exigera non seulement un investissement financier énorme mais aussi un temps considérable. C'est pourquoi nous avons décidé de dégager de chaque catégorie un échantillon auprès duquel sont menées les enquêtes.

    3.2.2.1. Taille de l'échantillon.

    Vu le temps dont nous disposons pour l'étude et tenant compte de la disponibilité des sujets, nous avons fixé l'effectif total de notre échantillon à 75. Cet effectif est réparti entre les trois catégories de notre population cible selon l'importance que chacune d'elle a dans notre étude ; importance elle-même liée à la relation plus ou moins directe avec la présente étude.

    3.2.2.2. Echantillons d'étude.

    Nous les présentons dans l'ordre décroissant d'importance.

    · La catégorie des adolescents

    Suivant les raisons sus-évoquées, ils sont majoritaires avec un effectif de 40 sujets, soit environ 53,34 %

    · La catégorie des parents

    Ils viennent en deuxième position avec 25 sujets, soit 33,33 %

    · La catégorie des gérants ou promoteurs de cybercafés

    Au nombre de 10, ils représentent 13,33 % de la taille de l'échantillon.

    3.2.2.3. Méthode et technique d'échantillonnage.

    La méthode et la technique d'échantillonnage ont varié selon chaque catégorie.

    La méthode non probabiliste a été utilisée pour les parents et adolescents et l'échantillonnage est accidentel. En effet, le choix de ces sujets s'est opéré selon leur présence et leur disponibilité sur les lieux d'enquête.

    Par contre, la méthode probabiliste a été choisie pour les gérants ou promoteurs des cybercafés. Ici l'échantillonnage est aléatoire simple. Par un tirage au sort, 10 sujets ont été déterminés.

    3.2.3. Identification des milieux d'enquête.

    Nos enquêtes ont lieu dans quatre cybercafés de la Commune de Porto-Novo. Leur détermination a été faite par choix raisonné.

    En effet nous avons, dans un premier temps, dressé la liste de tous les cybercafés dont nous avions connaissance avant le déroulement de l'enquête. Dans un second temps, nous avons décidé d'en retenir quatre (04) qui vont satisfaire aux critères ci-après :

    - Faire partir des quatre premiers cybercafés disposant le plus de nombre d'ordinateurs.

    - Offrir la possibilité de surfer (naviguer sur internet) de jour comme de nuit.

    - Faire partir des cybercafés les mieux fréquenter ou drainer un nombre important d'internautes.

    - Accepter notre requête à temps.

    Les quatre cybercafés qui ont répondu de façon satisfaisante à ces critères sont les deux (02) cybercafés de la société Sobiex Informatique (l'un au quartier Lokossa, l'autre non loin du Lycée Toffa 1er), celui du Complexe Soufiano et le Cybernoé d'Avakpa.

    3.2.4. Les outils de recherche.

    Nous avons eu recours à trois instruments de recherche dans le cadre de notre étude.

    3.2.4.1. L'analyse documentaire.

    Nous avons procédé à la collecte d'ouvrages, de rapports, de publications scientifiques et d'articles qui ont trait à notre thème de recherche.

    Les banques de données du Centre de Documentation et d'Information Pédagogique -CDIP- de l'INFRE, celles du Centre Africain des Hautes Etudes et de la Bibliothèque Nationale puis celles de la Commission Nationale Béninoise pour l'UNESCO - CNBU - d'une part et les banques de données du

    Centre Culturel Français - CCF- et celles de l'Office de la Radiodiffusion et Télévision du Bénin -ORTB- d'autre part nous ont été utiles à plus d'un titre.

    Ces données livresques ont été complétées par des informations issues des fouilles effectuées sur Internet à partir des moteurs de recherche que sont www.apocalx.com, www.google.fr et www.yahoo.fr.

    L'analyse systématique des différentes informations réunies nous a permis de mieux comprendre le mythe des NTIC et d'affiner notre recherche sur l'offre éducative de ces technologies dans le domaine informel.

    3.2.4.2. L'entretien.

    Cette méthode de recueil d'informations nous paraît appropriée en raison de la nature qualitative de notre étude. Cet outil nous a permis de faire la moisson des informations et des éléments d'analyse très riches et nuancés. De notre contact direct avec nos sujets, nous avons pu relever certaines de leurs réactions, attitudes et/ou sensibilités lorsqu'ils abordent tel ou tel aspect du problème. Ceci n'aurait pas été possible avec le questionnaire.

    L'entretien semi-dirigé est celui pour lequel nous avons opté. Sa malléabilité constitue un avantage tant pour nous que pour l'interviewé.

    L'analyse documentaire et l'entretien ne sont pas les seuls outils qui nous ont servi. Il y a aussi l'observation.

    3.2.4.3. L'observation directe.

    Elle s'est révélée très instructive de par les renseignements à nous fournis par elle.

    Elle s'est surtout portée sur les adolescents, notamment sur leurs relations avec les NTIC, leurs emplois ou exploitations, leurs attitudes ou réactions éventuelles et les échanges qu'ils ont entre eux ou avec autrui et relatifs aux expériences qu'ils ont concernant les technologies nouvelles. Aussi, nous a-t-elle permis de relever certaines attitudes et la sensibilité de certains parents au moment de l'interview.

    3.2.5- Collecte des données.

    Tous les entretiens de nos sujets ont été transcris lors des interviews. Ceci parce que les adolescents se sont montrés réticents à l'essai. De même la qualité de cet essai a souffert à cause du bruit alentour.

    La collecte des données est précédée de quelques étapes qu'il convient de mentionner ici.

    3.2.5.1. La pré-enquête.

    Elle a lieu à la mi-juin et fut nécessaire car par elle nous nous sommes fait une idée de la population d'enquête, de la disponibilité des sujets sur le terrain et de l'échantillon probable. Ceci nous a aussi aidé dans la mise en place de notre méthodologie.

    3.2.5.2. Le pré-test.

    Les premiers jets de nos guides d'entretien ont été testés afin de procéder à quelques réajustements pour adapter chaque guide à la catégorie de la population correspondante.

    Une fois ces outils pré-testés et réaménagés, l'enquête proprement dite a commencé.

    3.2.5.3. Durée de l'enquête.

    L'enquête a débuté le 19 juillet et a pris fin le 03 août. Elle a donc duré seize (16) jours.

    3.2.6. Traitement des données.

    L'exploitation a été souple afin d'éviter l'exclusion systématique de ce à quoi nous n'avions pas pensé avant le déroulement de l'enquête proprement dite, mais qui se retrouve dans le matériau. Ainsi, sans perdre de vue la précision de ce que nous cherchons, nous avons accepté d'intégrer de nouveaux éléments aux fins d'enrichir notre recherche.

    D'abord, nous avons plusieurs fois procédé à la lecture par catégorie de tous les discours transcrits afin d'avoir une vue générale de l'ensemble pour mieux faciliter l'exploitation.

    Ensuite, compte tenu des items pré-établis, une sélection et une répartition des portions de discours porteurs de signification ont été faites. Cela nous a permis d'avoir une synthèse à ce niveau et nous a épargné des redites.

    Une fois la sélection et la répartition terminées, nous avons procédé à un traitement qui consiste au niveau de chaque item à réorganiser les discours et à déterminer en fonction de leurs articulations, l'élément ou les éléments qui seront exploités.

    DEUXIEME PARTIE :

    MISE EN OEUVRE DE LA RECHERCHE

    2.1- Présentation des résultats.

    Seuls les résultats de la catégorie des adolescents seront présentés séparément et en premier. Suivra en second lieu la forme synthétisée et combinée des résultats des deux autres catégories. Ce modèle de présentation nous fera éviter les redites.

    2.1.1. Au niveau des adolescents.

    Des entretiens que nous avons eus avec ces sujets, il ressort un emploi varié et multiple de l'internet.

    2.1.1.1. Le courrier électronique

    C'est la forme d'utilisation la plus répandue. 37 des 40 sujets enquêtés, soit 92,5 % l'utilisent pour envoyer des courriels aux parents, frères et soeurs ou ami (e)s. Les 7,5 % restants s'en sont servis au moins une fois par le passé ; actuellement leurs boîtes électroniques devront être réactivées puisque fermées par suite d'un non usage prolongé.

    2.1.1.2. Le chat

    Bon nombre de nos sujets, soit 70 % ont un engouement pour le chat et le font habituellement. Leur objectif est de tisser des relations d'amitié de par le monde, notamment en Europe. Les types d'amitié recherchés sont le plus souvent les correspondances et amitiés simples. Toutefois, il faut mentionner l'existence des relations susceptibles d'aboutir au mariage même si celles-ci sont vraiment en infime partie.

    2.1.1.3. Annonces sur le web de recherches d'amitié

    Sur les 40 sujets enquêtés, 7 ont affirmé s'être inscrits sur des sites web pour la recherche d'ami (e)s. Ces sujets ont découvert le net et s'y sont accrochés depuis un temps relativement long.

    2.1.1.4. Recherches académiques

    Très peu de sujets déclarent effectuer des recherches en vue de compléter ou d'approfondir leurs connaissances dans certaines disciplines dispensées à l'école : seulement 5 % le font. En outre ces sujets sont-ils à la recherche de bourses ou d'écoles spécialisées dans les cours par l'internet avec pour objectif de se faire former, notamment en électronique.

    2.1.1.5. Les jeux et l'e-commerce

    D'abord il y a la répartition selon que les sujets jouent ou non sur internet, ensuite il y a celle selon l'e-commerce.

    - Répartition des sujets selon le jeu sur internet

    11 sur 40 sujets jouent sur internet mais pas de façon régulière.

    - Répartition des sujets selon l'e-commerce

    1 seulement sur 40 sujets a manifesté sa volonté de passer des commandes via internet. Les articles recherchés sont les équipements sportifs et vestimentaires (ex : chaussures de basket).

    2.1.1.6. Autres emplois

    5 sujets sur 40 nous ont révélé qu'ils se promènent sur des sites de pornographie, suivent des vidéos de karaté sur l'internet même s'ils ne peuvent écouter le son. Certains de ces sujets affirment qu'ils ont par hasard découvert ces genres de sites alors que d'autres les ont connus par l'intermédiaire de leurs amis. Ceux qui suivent les vidéos de karaté sont des pratiquants de cet art. Ils déclarent suivre de ces vidéos pour améliorer leurs techniques.

    Tels se présentent les résultats au niveau des sujets adolescents. Qu'en est-il de ceux des deux dernières catégories ?

    2.1.2. Au niveau des parents d'adolescents et gérants ou promoteurs de

    cybercafés.

    Les résultats ci-après découlent du recoupement des informations recueillies de ces deux dernières catégories des sujets qui composent notre échantillon. Ces résultats sont présentés en tenant compte des items ci-dessous.

    2.1.2.1. La portée éducative informelle des NTIC.

    Deux tendances se dégagent. La première fait ressortir les aspects positifs des NTIC et la deuxième s'attache à la perversité dans les NTIC.

    Pour la première tendance les sujets le plus souvent évoquent les points essentiels suivants :

    · l'ouverture de l'esprit de l'adolescent :

    Elle se justifie par l'aptitude de l'adolescent à tirer profit de la grande masse des banques de données disponibles sur l'internet, dans tous les domaines imaginables de la vie d'une part - culture, politique, économie, histoire etc. - et d'autre part sur assez de pays . Ainsi n'importe qui -dans notre cas l'adolescent- pourra s'ouvrir au monde par ces technologies en augmentant ou en élargissant son horizon de connaissances. En témoignent ces extraits de discours :

    - « les NTIC sont une source intarissable et d'abondantes informations »,

    - « les NTIC transforment le monde en un village planétaire. Elles abolissent la distance et réduisent l'espace sans tenir compte du temps. Vous pouvez de chez vous, même dans votre chambre, vivre les choses qui se passent à des millions de kilomètres et au même moment ou presque »

    · le développement de la sociabilité, celui des échanges entre

    adolescents puis entre eux et leurs parents.

    · le développement de l'intelligence.

    · permettre la sensibilisation.

    · la distraction.

    · l'amélioration du rendement scolaire et de l'expression française de

    l'adolescent.

    · la lutte contre la timidité.

    · la possibilité de suivre des cours à distance.

    · le développement de l'aptitude pratique de l'adolescent à manier les

    NTIC, spécifiquement l'internet.

    Mais les NTIC suscitent quelques inquiétudes.

    La deuxième tendance semble prendre le contre-pied de la première. Au nombre des reproches faits aux NTIC figurent :

    · les sites hébergeant des images pornographiques et/ou de violence sexuelle,

    · les sites obscènes tels ceux qui exaltent la criminalité, le meurtre on line et autres scènes d'horreur,

    · les sites encourageant la dépravation des moeurs, incitant à la prostitution ou à la zoophilie etc.,

    · les sites sur lesquels sont tenus des propos hargneux, haineux, discriminatoires ou à caractère racial et tout autre faisant «  fi de l'éthique des valeurs ».

    D'autres griefs connexes se résument au développement de l'individualisme ou de l'égoïsme, à la paresse et à la désertion de la maison.

    Qu'en est-il du second item ?

    2.1.2.2. Le degré des NTIC dans la promotion mondiale des

    valeurs, normes et modèles occidentaux.

    D'après les entretiens avec les sujets, les NTIC ont été inventées dans un contexte culturel différent de celui béninois en particulier et africain en général. Mises donc au point par les occidentaux, ces technologies sont un outil aux mains de ceux-ci pour `'vendre leur culture''. « Non seulement ils possèdent les NTIC, mais ils savent s'y prendre en matière de marketing culturel pour faire accepter aux autres cultures la leur, même si les valeurs qu'elle prône sont avilissantes » nous a affirmé un enquêté.

    Les sujets reconnaissent que l'internet - à l'état actuel de ses contenus- valorise très largement la culture occidentale dont ils dénoncent son hégémonie sur les autres peuples. Une partie des sujets notent que malgré le contexte de pauvreté ambiante en Afrique et au Bénin en particulier, ce dernier essaie de s'exprimer sur la toile. Ils saluent cet effort tout en déplorant son insuffisance.

    Cette insuffisance peut-elle expliquer la déchéance des valeurs socioculturelles au Bénin?

    2.1.2.3. Les NTIC et la perte des valeurs socioculturelles béninoises.

    Le rôle des technologies nouvelles dans la perte des valeurs socioculturelles béninoises est à nuancer. C'est là l'avis de quelques sujets qui, dans leurs analyses, remontent bien loin dans le passé. Selon eux, le relâchement des moeurs n'a pas commencé avec l'avènement des NTIC au Bénin. Son origine date de l'ouverture de ce pays - ancien Dahomey- « aux peuples blancs ». C'est depuis ce moment, certifient-ils, que certaines bases sur lesquelles reposait la conduite sociale ont été remises en cause. Ils ajoutent que depuis lors ce processus de déréglementation fut poursuivi par la radio et surtout la télévision. Ainsi, pour ceux-ci, les NTIC ne viennent qu'accélérer ce processus engagé depuis des décennies. Ils sont d'avis qu'avec la passion que suscitent ces technologies, l'aliénation culturelle atteindra « un point de non retour » dans quelques années si aucune mesure de décélération n'est prise. Ceci peut expliquer l'opinion d'autres sujets selon laquelle les NTIC sont « un nouvel outil de domination (culturelle) ou une nouvelle forme de domination qui décuple la vitesse de l'acculturation, sinon de l'aliénation culturelle ».

    Les sujets ont enfin donné leurs appréciations sur la pertinence des NTIC au Bénin.

    2.1.2.4. La pertinence des NTIC dans le contexte socioculturel béninois.

    On peut déduire de l'analyse des discours de nos enquêtes une triple opinion.

    La première est celle qui considère que les NTIC sont, sans restriction, pertinentes et donc utiles pour l'éducation des adolescents puisque quoi qu'on en dise et quoi qu'on fasse, ces derniers sont appelés à vivre et à faire avec les « aspects dits pervers des NTIC » dans leur milieu de vie réel. Les partisans de ce courant sont minoritaires avec 2,85 % de l'effectif cumulé des sujets de la catégorie des parents et promoteurs ou gérants de cybercafés.

    A l'opposé, la deuxième tendance avec un pourcentage de 8,57 % du même effectif cumulé estime qu'on ne saurait parler d'une quelconque pertinence de ces technologies nouvelles dans le contexte béninois pour ce qui est de l'éducation des adolescents. Pour ceux-ci, avec la démission des parents, l'éclatement de la cellule familiale, la pauvreté et l'émergence fulgurante de nouvelles valeurs dénudées de tout atome de bon sens, il y a plus de risques de déviances que d'utilisations satisfaisantes des NTIC par ces adolescents.

    La troisième tendance, majoritaire avec 88,57 %, semble concilier les deux premières opinions, en émettant un avis modéré. Ainsi selon les adeptes ou les défenseurs de ce courant, de l'utilisation de ces technologies nouvelles dépend largement l'appréciation qu'on en donnera. Les NTIC peuvent se révéler pertinentes et « contribuer positivement à l'éducation des adolescents si l'on veut ; elles peuvent la dénaturer aussi si l'on veut ». Ceux-ci admettent qu'il y a des cas de dérives dans l'utilisation des NTIC par la couche adolescente.

    Ainsi se présentent les résultats de nos recherches, lesquels seront analysés juste ci-bas.

    2.2- Analyse des résultats

    La présente étude a été entreprise dans le but de cerner la portée des NTIC et d'examiner leur apport à l'éducation des adolescents dans le contexte socioculturel béninois. Elle est orientée dans le domaine informel de l'éducation. L'hypothèse de recherche est : « Les nouvelles technologies de l'information et de la communication - NTIC - une invention moderne contrôlée essentiellement par les sociétés du Nord - introduisent des normes de déréglementation morale des sociétés béninoises ».

    La démarche mise en oeuvre pour vérifier cette hypothèse a consisté à recueillir, à l'aide de l'entretien, des avis des parents et / ou tuteurs -d'adolescents - internautes d'une part puis ceux des gérants ou promoteurs de cybercafés d'autre part. Des interviews ont été aussi réalisées auprès d'adolescents internautes. Par ailleurs, le recours à l'observation directe nous a permis de compléter les informations recueillies à l'aide de l'entretien.

    Suite à l'analyse des différentes informations, se dégagent certaines observations ou conclusions qui peuvent se répartir en deux grands ensembles : les atouts des NTIC dans l'éducation informelle des adolescents d'un côté et la perversité dans les NTIC de l'autre côté.

    L'usage des NTIC par les adolescents peut également suivre cette répartition selon qu'il est jugé positif ou négatif.

    Pour ce qui concerne la première tendance, on a la contribution des NTIC à l'ouverture d'esprit de l'adolescent, au développement des échanges entre adolescents, à l'amélioration des rapports Parents / Adolescents, à la lutte contre la timidité. A cette liste s'ajoutent aussi le développement de l'intelligence, l'amélioration du rendement scolaire, l'enrichissement de l'expression française et la distraction. Les NTIC peuvent servir aussi à sensibiliser les adolescents.

    L'ouverture d'esprit de l'adolescent sera fonction de son aptitude et de son sens à rechercher des informations sur la toile. BONJAWO (2002, 27) affirmait : « Internet va, inéluctablement, libérer les esprits en Afrique » car il donne à l'individu une liberté sans précédent. Ceci est rendu possible grâce aux sources intarissables d'informations et sans cesse renouvelées sur l'internet, informations contenues dans les banques de données, les encyclopédies, les bibliothèques virtuelles etc., sur différents thèmes et sur différents pays. Ces informations sont souvent accessibles gratuitement ou par le paiement d'une modique somme. En d'autres termes, internet est un excellent outil d'information et de culture qui donne accès à des millions de documents sur les pays et les cultures du monde. Cette démocratisation du savoir par le médium des technologies nouvelles offre à quiconque, et dans le cas d'espèce à l'adolescent, d'élargir son horizon de connaissances dans un domaine ou des domaines de son choix. Par ricochet une exploitation judicieuse de ce savoir aura une incidence positive sur son rendement scolaire, son expression langagière et sur le développement de son intelligence. Kent P. (2001, 218) confirme ceci : « l'internet permet aux enfants d'améliorer leur technique de lecture et de communication ». Cependant, l'élément déterminant n'est pas les NTIC en elles-mêmes mais plutôt la manière de s'en servir.

    Dans le cas de nos recherches, peu d'enquêtés issus du rang des adolescents - seulement 2 sujets sur 40 - exploitent ces potentialités. Nous pouvons donc conclure dans ce domaine que l'internet ne sert qu'à une infime partie des adolescents. L'ignorance des internautes peut expliquer cet état de choses comme l'a souligné un promoteur de cybercafés lors de nos enquêtes : « la plupart des internautes, jeunes comme adultes, ignorent les potentialités didactiques et pédagogiques de l'internet ». Ainsi l'internet est toujours réduit, en majeure partie, à la communication -écrire et recevoir des messages- après environ une décennie d'existence au Bénin (1995 - 2004) : 92,5 % de nos sujets adolescents s'adonnent fréquemment aux courriels et 70 % d'eux se livrent au chat contre seulement 5 % pour les recherches académiques. Ces résultats rejoignent ceux d'une étude menée par Ken Lohento (2000, 295) : « le service Internet le plus utilisé est comme il fallait s'y attendre le courrier électronique ». Mais ce résultat diffère quelque peu des nôtres par le fait qu'il est restreint au courrier électronique alors qu'en plus de celui-ci nous nous sommes intéressé aussi au chat comme mode de communication. Le potentiel communicationnel largement exploité peut être lié aux commodités qu'offre l'internet : rapidité, facilité et moindre coût.

    Le développement de la communication peut par ailleurs induire celui de la sociabilité et lutter contre la timidité. La communication sociale permet de maintenir les liens entre les personnes même quand celles-ci sont séparées par des distances géographiques. Les NTIC facilitent cette communication ; ce qui prouve qu'elles peuvent jouer ou jouent déjà un rôle essentiellement qualitatif dans le développement social au Bénin.

    Dans un autre registre, les technologies nouvelles sont, comme l'a exprimé un sujet, « un outil de sensibilisation aux maux qui minent notre pays ». Un point de vue similaire fut émis par Ramata M. Thioune (2003, 56) : « les jeunes peuvent s'informer sans intermédiaires et donc sentent moins les pesanteurs sociales et culturelles entourant toutes les questions liées au sexe et aux maladies sexuellement transmissibles dont le SIDA ». L'esprit qui a inspiré cet auteur a sans doute aussi animé un des nos sujets cité en sus : « les NTIC peuvent permettre aux jeunes de donner leurs points de vue sur des sujets jusqu'ici considérés comme tabous par les parents ». Ceci pourrait quelque peu contribuer quelque part à l'amélioration ou au changement des rapports Parents / Adolescents (ou enfants en général).

    L'égoïsme, pour ce qui le concerne, résulterait de la fracture sociale entre adolescents internautes et adolescents « analphabètes du 21è siècle ». L'on peut a cet effet se référer à ces propos de L. Fabus (2000) « on ne peut oublier que toute technologie nouvelle porte en elle le risque de créer ou de consolider des inégalités6(*) ».

    Enfin, quant à la distraction, cela va de soi au regard du potentiel des NTIC en matière de loisir : 27,5 % de nos sujets affirment jouer sur l'internet.

    La deuxième grande tendance, quant à elle, est relative aux dérives dans les NTIC. La désapprobation porte essentiellement sur les sites pornographiques, la violence sexuelle, les sites aux images obscènes tels le meurtre on-line, la criminalité, les sites incitant à la dépravation des moeurs, à la prostitution ou encore ceux aux propos à caractère racial, haineux, hargneux... Bref sont cloués au pilori tous les sites faisant fi l'éthique des valeurs.

    En effet, ces genres de sites n'apportent rien de positif à l'éducation morale des adolescents. Si l'éducation est la socialisation de l'individu, si éduquer c'est développer les facultés morales, physiques et intellectuelles, en quoi alors ces sites permettent de former moralement, physiquement et intellectuellement l'adolescent ? En rien ! Il est à craindre que certains adolescents veuillent imiter, voire « faire tout ce qu'ils voient sur l'internet » comme un de nos sujets l'a dit, car il est admis de tous que l'enfant, l'adolescent apprend par imitation. Or l'influence des médias audio-visuels est très déterminante sur la conduite des individus. Selon l'UNESCO (1997) : « la télévision est mise en cause lorsque se produisent dans le monde des meurtres, des suicides ou des accidents impliquant enfants et jeunes gens qui semblent reproduire des actes déjà vus à la télévision ou au cinéma ». Comme ces médias, l'internet peut être aussi de nos jours mis en cause car il est un point de convergence de la radio et de la télévision, une application multimédia où s'allient des images, des textes et des sons. Néanmoins l'environnement de l'adolescent sera déterminant dans l'imitation de ce qu'il voit. Celui qui vit dans un milieu de moeurs légères, où le relâchement des valeurs morales est toléré sera beaucoup plus enclin à une vie sexuelle pervertie, à une sexualité précoce dans sa forme génitale, contrairement à un autre qui vit dans un environnement sain, entouré de bons modèles de référence et où les déviances sont - sévèrement - réprimées. Or de nos jours dans nos sociétés, il y a une démission des parents, une édulcoration des valeurs, une déchéance des normes créant un vide que comblent la radio, la télévision, l'internet etc., tous au service des valeurs culturelles occidentales. Il y a une « situation de rupture » selon l'expression du sociologue A. Attolou. La déduction en est que les adolescents, à la faveur d'un tel environnement, pourraient être tentés d'imiter certains cas de perversions qu'ils apprennent par le biais des NTIC. La crainte de certains parents est donc légitime. Mais il y a aussi deux autres éléments non négligeables que sont le milieu familial qui se rapproche de ce que nous avons dit sur l'environnement de l'adolescent et la personnalité de ce dernier. Cela dit, l'adolescent sera porté vers tel ou tel comportement selon son propre système de valeurs qui vont déterminer le genre de vie auquel il aspire.

    Dans un autre volet, l'adolescent qui a eu des antécédents psychologiques peut être fortement troublé devant des scènes de criminalité ou de meurtre on line (du sang). Il pourrait avoir une résurgence qui résulterait en une fixation qu'il risquerait de colporter toute sa vie durant si rien ne se fait. De la même façon le degré d'influence qu'auront les propos haineux, hargneux ou autres comme l'incitation à la violence sera fonction des prédispositions du sujet. On pourrait rapprocher de ceci, les résultats de notre enquête où les adolescents qui

    visualisent des vidéos sur le karaté sont avant tout les pratiquants de cet art et qui déclarent agir ainsi en vue d'élever leur niveau de maîtrise dans cet art.

    Tels sont les dérapages signalés par nos sujets de la catégorie des parents et promoteurs de cybercafés. Les risques liés au chat et à l'e-commerce n'ont pas été relevés par eux. Or, ils existent effectivement. S'ils n'ont pas été évoqués, c'est sans doute parce que ceux qui le sont, sont beaucoup plus perceptibles et se rattachent assez directement à notre objet d'étude. Ces risques non évoqués ne sont pas moindres. Pour le chat comme pour l'e-commerce, il y a dans la communauté virtuelle la crainte d'être trompé. P. Kent (2000, 262) partage ce point de vue avec nous : « Le cyberespace n'est pas un monde réel : les personnes que vous y rencontrerez ne sont pas forcément identiques sur le Net et dans la vie réelle ». Par rapport aux propos licencieux, un de nos enquêtés déclarent ceci : « Par exemple lorsqu'un Européen, un Belge dialogue avec une Africaine sur le chat, il lui envoie parfois : viens, on va faire l'amour au tél. ». Ce qui pose le problème de la moralité des `'peuples'' de la communauté virtuelle.

      Bref, la portée éducative des NTIC est comparable à une médaille qui a son revers. Aussi à l'état actuel de leurs contenus, ces technologies dites nouvelles sont un instrument pour la promotion de la culture occidentale dont les normes et valeurs s'opposent parfois à celles béninoises. Par rapport au rôle qu'elles jouent dans la déchéance de ces dernières valeurs et normes, si elles ne peuvent pas en être rendues entièrement responsables, ces technologies y occupent une place prépondérante. Enfin leur pertinence est tributaire de comment elles sont utilisées.

    Au demeurant, notre hypothèse est partiellement vérifiée car même si les effets pervers des NTIC sur un individu -ici un adolescent- dépendent de l'usage que celui-ci en fait, cela n'enlève rien à leurs contenus intrinsèques.

    CONCLUSION

    Au terme de nos investigations, il se dégage que les NTIC sont actuellement un outil presque entièrement aux mains des sociétés occidentales, notamment des pays riches, pour promouvoir leur culture dont les normes et valeurs sont, dans leur ensemble, aux antipodes de celles africaines. Cette maîtrise culturelle des technologies nouvelles pose donc au continent africain, et spécifiquement au Bénin des problèmes de valeurs. Si les NTIC ne sont pas à elles seules responsables de la déchéance des normes socio-éducatives béninoises, elles participent au moins à son accélération.

    Notre hypothèse de recherche est par conséquent partiellement vérifiée.

    En définitive, nous aboutissons à la conclusion que les technologies nouvelles peuvent être bien pertinentes dans le contexte béninois si leurs contenus sont censurés ou subissent un filtrage, car celles-ci présentent des atouts nécessaires au développement de ce pays.

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    30- THALL, N. (1997). L'identité culturelle et les NTIC. In Rapport sur les aspects culturels des inforoutes (par J. LANTEIGNE), sur le site « http: // agora.qc.ca ».

    31- UNESCO. (1996). Essor des technologies de l'information et de la

    communication : une perspective Unesco. Editions Unesco, Paris. 49 p.

    32- UNESCO. (1997). Rapport mondial sur la communication : les médias face

    aux défis des nouvelles technologies. Editions Unesco. 299 p.

    ANNEXES

    Quelques propos illustratifs

    · « De notre temps, le sexe était sacré. On en parlait pas avec les enfants, c'était tabou. Mais aujourd'hui on en parle au grand public. Aujourd'hui maintenant c'est vos technologies qui apprennent aux enfants comment..... on fait....la chose... c'est-à-dire l'amour. Partout à la radio, à la télé et même sur les ordinateurs. Il y a même.... Vraiment ! La... la sexualité est banalisée et nous parents nous sommes gênés. C'est pas de notre culture »

    Commentaire

    L'émotion et la gêne avaient gagné ce sujet au moment où nous nous entretenions avec lui. Chaque fois qu'il devrait faire sortir l'expression « faire l'amour », il était gêné et éprouvait des difficultés. Ce qui se traduit par ces points de suspension et ces détours. C'est comme s'il était secoué dans son amour propre.

    · « En grande partie, les NTIC véhiculent les valeurs culturelles occidentales. Et elles se résument au cul. Par exemple lorsqu'un Européen, un Belge dialogue avec une Africaine sur le chat, il lui envoie (par écrit) `'viens, on va faire l'amour au téléphone''. Pour eux, la peau noire est synonyme de cul ».

    Commentaire

    A chaque fois que ce sujet veut employer le mot « sexe », il le remplace par le mot « cul ». Ceci témoigne de la persistance de la conception du caractère sacré du sexe en Afrique.

    · « Les technologies nouvelles sont arrivées et s'imposent à nous, surtout dans ce contexte de la globalisation. Nous n'en pouvons rien. Les NTIC sont inventées par les occidentaux et dans le contexte de leur culture. Ils y déversent leur culture. Mais pour nous, en quoi les sites pornographiques peuvent éduquer ? En quoi ces genres de sites permettent-ils de bien former l'esprit de l'enfant et l'aider à affronter les problèmes de la vie si c'est cela l'éducation ? Les nouvelles technologies dont nous parlons ne nous apprennent rien en matière de la culture au Bénin, nous n'avons rien à y apprendre sur nous-mêmes. Par contre nous avons tout à apprendre des autres et sur leurs cultures ».

    GUIDE D'ENTRETIEN A L'ENDROIT DES PARENTS

    OU TUTEURS D'ADOLESCENTS

    Dans le cadre d'une recherche portant sur le thème : L'éducation informelle par les nouvelles technologies de l'information et de la communication -NTIC- au Bénin : cas de l'internet dans l'éducation des adolescents de la commune de Porto-Novo, nous aimerions recevoir de vous certaines informations. Nous vous assurons que celles-ci seront traitées en toute confidentialité.

    - Selon vous, quels peuvent être les aspects bénéfiques des NTIC, l'internet en particulier, pour l'éducation d'un adolescent ?

    - Y a-t-il des aspects de l'internet qui pourraient nuire à l'éducation des adolescents ? Si oui, lesquels ?

    - Etes-vous de l'avis de ceux qui pensent que l'internet promeut des valeurs, des normes et modèles occidentaux ? Pourquoi ?

    - Quelles différences l'internet introduit-il dans la société béninoise au regard de ses valeurs et normes éducatives ?

    - En tenant compte du contexte socioculturel béninois, peut-on mettre en cause l'internet dans la perte des valeurs et normes socioculturelles béninoises ?

    - A votre avis, les NTIC, en particulier l'internet, sont-elles pertinentes dans le contexte socioculturel béninois ?

    GUIDE D'ENTRETIEN A L'ENDROIT DES ADOLESCENTS

    - Depuis quand vas-tu au cyber pour naviguer sur l'internet ?

    - Combien de fois par semaine ou par mois vas-tu naviguer ?

    - Qu'est-ce que tu fais souvent sur l'internet (courrier, chat, recherche...) ?

    - Quels sont les sites qui t'intéressent souvent ?

    - Pourquoi ces sites t'intéressent-ils ?

    - Dis-moi certaines choses que tu as apprises ou connues grâce à l'internet et qui sont utiles pour toi ?

    - Tu voudras bien me dire certaines choses que tu as connues ou apprises grâce à l'internet et qui ne t'ont pas plu.

    - Y a-t-il des choses que tu voudrais me dire mais que tu avais oubliées ?

    - Tu as fait quelle classe cette année ?

    - Quel âge as-tu ?

    GUIDE D'ENTRETIEN A L'ENDROIT DES PROMOTEURS OU GERANTS DE CYBERCAFES

    Dans le cadre d'une recherche portant sur le thème : L'éducation informelle par les nouvelles technologies de l'information et de la communication -NTIC- au Bénin : cas de l'internet dans l'éducation des adolescents de la commune de Porto-Novo, nous aimerions recevoir de vous certaines informations. Nous vous assurons que celles-ci seront exploitées en toute confidentialité.

    - Les adolescents de la tranche d'âge de 12-16 ans fréquentent-ils souvent votre cybercafé ?

    - Quelles utilisations font-ils de l'outil internet ?

    - En quoi l'internet peut-il être utile à l'éducation des adolescents ?

    - L'internet peut-il nuire à l'éducation des adolescents ? Comment ?

    - Peut-on dire que l'internet promeut la culture occidentale au Bénin ? Si oui, comment ?

    - L'internet peut-il être tenu responsable de la perte des valeurs et normes socioculturelles béninoises ?

    - Peut-on dire que l'internet est pertinent dans le contexte socioculturel béninois ?

    TABLE DES MATIERES

    SOMMAIRE 4

    INTRODUCTION 4

    PREMIERE PARTIE : 4

    CADRE CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE 4

    1- Analyse notionnelle et revue de littérature 4

    1.1- ANALYSE NOTIONNELLE 4

    1.1.1. Education 4

    1.1.1.1. Education institutionnelle 4

    1.1.1.2. Education non institutionnelle 4

    1.1.1.3. Education informelle 4

    1.1.2- Adolescent. 4

    1.1.3- Les nouvelles technologies de l'information et de la communication -NTIC- 4

    1.2- REVUE DE LITTÉRATURE. 4

    1.2.1- Les aspects positifs des NTIC en matière d'éducation. 4

    1.2.2- Les aspects négatifs des NTIC en matière d'éducation 4

    2- Cadre et contexte de l'étude 4

    2.1- CADRE DE L'ÉTUDE 4

    2.1.1 - Situation géographique et données démographiques 4

    2.1.2 - Caractéristiques sociologiques et socio-éducatives 4

    2.2- CONTEXTE DE L'ÉTUDE 4

    2.2.1. Historique du cadre institutionnel de l'éducation 4

    2.2.2. Le cadre non institutionnel de l'éducation 4

    2.2.3. L'environnement socioculturel et médiatique au Bénin Erreur ! Signet non défini.

    3- Problématique, hypothèse et démarche méthodologique 4

    3.1- PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSE 4

    3.2- DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE. 4

    3.2.1. Nature de l'étude. 4

    3.2.2. Population d'enquête. 4

    3.2.2.1. Taille de l'échantillon. 4

    3.2.2.2. Echantillons d'étude. 4

    3.2.2.3. Méthode et technique d'échantillonnage. 4

    3.2.3. Identification des milieux d'enquête. 4

    3.2.4. Les outils de recherche. 4

    3.2.4.1. L'analyse documentaire. 4

    3.2.4.2. L'entretien. 4

    3.2.4.3. L'observation directe. 4

    3.2.5- Collecte des données. 4

    3.2.5.1. La pré-enquête. 4

    3.2.5.2. Le pré-test. 4

    3.2.5.3. Durée de l'enquête. 4

    3.2.6. Traitement des données. 4

    DEUXIEME PARTIE : 4

    MISE EN OEUVRE DE LA RECHERCHE 4

    2.1- PRÉSENTATION DES RÉSULTATS. 4

    2.1.1. Au niveau des adolescents. 4

    2.1.1.1. Le courrier électronique 4

    2.1.1.2. Le chat 4

    2.1.1.3. Annonces sur le web de recherches d'amitié 4

    2.1.1.4. Recherches académiques 4

    2.1.1.5. Les jeux et l'e-commerce 4

    2.1.1.6. Autres emplois 4

    2.1.2. Au niveau des parents d'adolescents et gérants ou promoteurs de 4

    cybercafés. 4

    2.1.2.1. La portée éducative informelle des NTIC. 4

    2.1.2.2. Le degré des NTIC dans la promotion mondiale des 4

    valeurs, normes et modèles occidentaux. 4

    2.1.2.3. Les NTIC et la perte des valeurs socioculturelles béninoises. 4

    2.1.2.4. La pertinence des NTIC dans le contexte socioculturel béninois. 4

    2.2- ANALYSE DES RÉSULTATS 4

    CONCLUSION 4

    BIBLIOGRAPHIE 4

    ANNEXES 4

    * 1 René Hubert cité par P. Erny dans son ouvrage L'enfant et son milieu en Afrique noire, p. 15

    * 2 J. LEIF cité par C. Nékpo dans sons ouvrage Education et culture tome 1, p. 82

    * 3 G. Mialaret. Introduction aux sciences de l'éducation, p. 15

    * 4 Coombs cité par V. De Landsheere dans son ouvrage L'éducation et la formation, p. 565

    * 5 Janet Guyer cité par M. Fagla dans E-learning au Bénin : état des lieux et perspectives. Mémoire de fin de second cycle universitaire 2000-2001, p. 9

    * 6 L. FABUS, dans la préface à l'ouvrage Ethique et société de l'information, p. 11






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo