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Etude des nuisances professionnelles dans une industrie textile

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par Evariste TAH
UFR Sciences Médicales Abidjan - Certificat d'Etude Spécial 2006
  

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I-2-2-1-2: Les bruits en milieu de travail.

a) Types de bruit

En milieu professionnel, il existe différents types d'exposition sonore qu'il faut prendre en considération lors de l'évaluation des postes. On distingue les bruits stables et continus, les bruits fluctuants de façon répétitives et imprévisibles.

Le bruit impulsionnel est un bruit consistant en une ou plusieurs impulsions d'énergie acoustique ayant chacune une durée inférieure à une seconde et séparées par des intervalles de durée supérieure à 0,2 secondes.

Les coups de marteau, les chocs de presse manuelle, les échappements d'air Comprimé de vérins, les tirs de pistolet de scellement en sont des exemples.

Figure3 : Industries manufacturières les plus bruyantes par ordre décroissant. Encyclopédie de sécurité et santé au travail. Volume II pp : 47.2

b) Limites réglementaires (26)

Selon la réglementation en vigueur en France (Code du travail, art. R. 232-8-2), lorsque le niveau d'exposition sonore est supérieur à 85 dB (A) ou lorsque le niveau de pression acoustique de crête dépasse 135 dB, l'employeur doit prévoir une surveillance médicale, fournir des protecteurs individuels et informer les salariés sur les risques pour leur audition.

Lorsque les niveaux d'exposition sonore sont au-delà de 90 dB(A) ou le niveau de pression acoustique de crête dépasse 140 dB, l'employeur doit établir et mettre en oeuvre un programme de mesures de nature technique ou d'organisation du travail destiné à réduire l'exposition au bruit.

Le tableau ci-dessous donne les durées maximales d'exposition sonore quotidienne à ne pas dépasser, de façon à ce que ce niveau d'exposition sonore ne dépasse pas 85 dB(A) pour 8 heures de travail par jour.

Tableau I: Durée maximale d'exposition sonore quotidienne

Niveau sonore en dB (A)

Durée d'exposition quotidienne

Maximale

85

8H

88

2H

91

4H

94

2H

97

1H

100

30min

103

15min

106

7min30s

109

3min45s

112

1min52s

115

56sec

118

28sec

Exemple: L'exposition d'un salarié à un bruit de 100 dB pendant 30 minutes correspond à une exposition à 85 dB (A) pendant 08 heures.

c) La détermination du niveau d'exposition

Il s'agit de mesurer le bruit reçu.

Le bruit reçu dépend de la nature des activités professionnelles et des circonstances de l'exposition au bruit des machines et équipements.

Ce bruit varie en fonction de l'espace et du temps.

Deux indicateurs sont à prendre en considération :

*: Le niveau de pression acoustique de crête, Lpc

Il est exprimé en dB. C'est la valeur maximale de la pression acoustique instantanée, observée durant une période de temps représentative de la journée de travail.

*. Le niveau d'exposition sonore quotidienne ou LEX, d

C'est le niveau de bruit qui conduirait un salarié à recevoir, pendant 8 heures (durée habituelle d'un poste de travail) la même énergie sonore donc à être exposé au même risque que celle qu'il reçoit effectivement à son poste de travail pendant la durée réelle quotidienne de travail (qui peut être différente de 8 heures).

LEx,d : L pour level (niveau en anglais), d pour day Gour), EX pour exposition.

Cet indice est déterminé à partir du niveau sonore mesuré à l'aide d'un exposimètre ou d'un dosimètre intégrateur pendant une durée d'exposition T.

I-2-2-1-3 La nocivité du bruit.

a) Elle est liée aux caractères du bruit que sont :

· La qualité du bruit les bruits de fréquence aiguë (hautes fréquences) sont, à intensité égale, plus nocifs que les bruits graves.

. La pureté: un son pur de grande intensité, est plus traumatisant pour l'oreille interne qu'un bruit à large spectre. Mais il faut noter que les sons purs sont peu fréquents en milieu industriel.

. L'intensité du bruit: le risque de fatigue auditive et ou de surdité professionnelle croît avec l'augmentation de l'intensité. Un son très intense, au lieu d'être véritablement entendu, procure une sensation désagréable, puis douloureuse. Cent vingt décibels (120 dB) constituent le seuil de la douleur. Au-delà de cent vingt décibels les tympans peuvent subir des lésions importantes.

. L'émergence et le rythme du bruit: un bruit impulsionnel ayant un caractère soudain et imprévisible est plus nocif qu'un bruit stable et continu.

. Durée d'exposition: pour une même ambiance sonore, plus la durée d'exposition est élevée plus les lésions auditives de l'oreille interne seront considérables.

.L'association avec les vibrations l'exposition au bruit industriel associée aux vibrations aggrave le traumatisme sonore chronique.

b) Les facteurs individuels et l'état fonctionnel

De nombreux autres facteurs peuvent aggraver le traumatisme sonore. Ce sont :

L'âge: la fragilité cochléaire au bruit s'accroît avec l'âge; elle devient plus marquée

au-delà de 50 ans.

La susceptibilité individuelle: certains sujets sont plus fragiles que d'autres au bruit

La fragilisation antérieure de l'oreille pouvant être provoquée par des affections de nature microbienne ou virale, traumatique, toxique (ototoxiques médicamenteux ou industriels) ou être héréditaire (hypoacousie familiale).

I-2-2-1-4 Les effets nocifs du bruit.

Le bruit a des effets directs sur l'audition: fatigue auditive, surdité professionnelle. Il a d'autres effets sur la santé et le travail, ainsi que des conséquences sur la vie sociale et familiale

a) Effets sur l'audition

*: La fatigue auditive

La fatigue auditive est un déficit transitoire sur la fréquence 4000 Hz de la

perception auditive lors d'une exposition à un bruit intense. Ce déficit est récupérable dans sa quasi-totalité en quelques heures après cessation de l'exposition au bruit lésionnel.

C'est le premier stade de l'atteinte auditive. Il suffit d'une exposition de quelques heures à un bruit intense pour que cette fatigue s'installe provoquant une baisse temporaire de l'acuité auditive.

La fonction auditive normale est récupérée après une période variant entre 12 et

36 heures selon les individus et l'importance de l'exposition. A ce stade on peut parler de fatigue auditive

* La surdité professionnelle

La surdité professionnelle évolue de façon lente et insidieuse en trois stades audiométriques et cliniques.

1er stade: Le scotome auditif irréversible aux 4000 Hz

Dans un premier temps, le sujet ne se rend compte de rien, le déficit ne gêne pas sa vie relationnelle. Seule la zone des fréquences centrées sur 4000 Hz est touchée. C'est en effet aux 4000 Hz qu'apparaît une encoche ou scotome auditif. Ce trou auditif atteint 30 à 40 décibels de perte.

Les fréquences adjacentes sont peu touchées, notamment dans la zone conversationnelle entre les fréquences 500 à 2000 Hz.

2ème stade: La période de latence

A ce stade, l'encoche ou scotome auditif aux 4000 Hz s'approfondit jusqu'à 60 ou 70 dB(A). Les fréquences conversationnelles sont atteintes. Le sujet fait répéter, n'entend plus certains sons, surtout s'ils sont aigus, et l'intelligibilité des mots devient difficile surtout s'ils sont courts ou monosyllabiques.

Il ne comprend plus distinctement ce qui se dit surtout quand plusieurs personnes parlent. De ce fait, il commence à subir une gêne sensible dans sa vie sociale et professionnelle. De légers troubles tels qu'acouphènes, sifflements et sensation d'oreilles bouchées peuvent apparaître.

L'audiogramme montre une aggravation du déficit auditif à 4000 Hz avec extension de l'atteinte aux fréquences voisines de 2000 Hz et 6000 Hz.

3 ème stade: La surdité manifeste:

C'est la surdité profonde. La perte auditive atteint 100 voire 110 dB (A) à la fréquence 4000 Hz. Les fréquences adjacentes sont largement touchées.

Le déficit auditif sur les fréquences conversationnelles est important par exemple 70 dB (A) à 1000 Hz et 40 dB (A) à 500 Hz ; on note une perte sensible de l'audition de la voix. A ce stade le travailleur devient un handicapé sensoriel et professionnel.

Tableau II: Stade de la surdité professionnelle (26)

Stade 1 :

Le sujet ne se rend pas encore compte de sa perte d'audition car les fréquences de la parole sont pas touchées.

Stade 2 :

Les fréquences conversationnelles sont touchées. Le sujet devient <<dur d'oreille. Il ne comprend plus distinctement ce qui se dit.

Stade 3 :

Surdité manifeste. La surdité est profonde et irréversible.

*: Les caractères de la surdité professionnelle

Débutant par un scotome auditif aux 4000 Hz, la surdité professionnelle est une surdité de perception par atteinte endocochléaire bilatérale, symétrique et irréversible avec stabilisation des lésions après cessation de l'exposition au bruit.

Le seuil de la conduction osseuse doit être égal à celui de la conduction aérienne et les courbes audiométriques en CA et CO sont superposées. Elle est plus marquée en audiométrie vocale que tonale.

* Le diagnostic différentiel

Sont à éliminer:

~ Les surdités de transmission caractérisées par un Weber latéralisé vers l'oreille malade et un Rhine négatif.

~ Les surdités par sénescence se traduisant par une aggravation de la surdité et une évolution des lésions même après cessation de l'exposition sonore.

~ Les surdités par traumatisme crânien caractérisées par une non stabilité des lésions avec de manière générale possibilité de récupération.

~ Surdité par des médicaments ototoxiques atteignant les sons sur les fréquences très aigus. La fréquence 8000 Hz est donc touchée avant la fréquence 4000 Hz et reste beaucoup plus atteinte.

b) Effets du bruit autres que la surdité professionnelle

* Effets de masque

Un son perturbe la perception parfaite d'un autre son. Si l'intensité de l'un est très supérieure à l'intensité de l'autre, celui-ci peut ne pas être entendu. Les conversations deviennent impossibles. Les signaux d'alarme et de sécurité ne sont plus audibles, d'où le risque accru d'incidents et d'accidents du travail.

* Effets extra auditifs

Ces effets extra auditifs ont des conséquences certaines sur:

Le rendement au travail par une augmentation de la charge de travail (fatigue, pénibilité, erreurs dans la production)

La vie familiale et sociale (agressivité, isolement, difficultés des relations interpersonnelles

. Effets neuropsychiques et cognitifs

Ils se traduisent par des signes non spécifiques à type de céphalées, irritabilité, anxiété, troubles de l'humeur, troubles de la concentration, de la mémoire, altération des fonctions cognitives, diminution de la vigilance, troubles du comportement, baisse de l'adaptation aux tâches à exécution rapide. Il peut s'agir aussi de perturbation du sommeil à type de diminution du sommeil paradoxal avec des réveils nocturnes fréquents.

. Effets cardiovasculaires :

Ces effets se traduisent par une modification du rythme cardiaque (augmentation de la fréquence cardiaque), de la pression artérielle diastolique, de la fréquence

respiratoire, vasoconstriction.

. Effets digestifs:

Ils sont peu spécifiques à type de troubles dyspepsique, d'hypersécrétion gastrique.

.

Effets visuels:

Ils se traduisent par une dilatation pupillaire, une perturbation de la vision nocturne avec difficulté d'appréciation de la profondeur et des contrastes,

. Effets hormonaux :

Ces effets se traduisent par une élévation des corticoïdes, des catécholamines, avec une tendance à l'hypoglycémie.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King