I- Missions du Port Autonome de Cotonou
Les missions assignées au
Port Autonome de Cotonou sont de divers ordres, entre autres nous pouvons
citer :
- L'exploitation, la gestion et l'entretien des installations
portuaires ;
- L'élaboration des règlements de police et
d'exploitation et leur application.
- La surveillance et la sécurité des biens et
des personnes sur toute l'étendue du domaine portuaire, plan d'eau y
compris ;
- L'exécution de toutes les prestations liées
à l'assistance et à la navigation (entrée, sortie et
séjour à quai de navire)
- Mise en oeuvre de toutes les actions susceptibles de
traduire dans les faits, la politique maritime et portuaire béninoise
dont les grandes lignes sont définies par le gouvernement du
Bénin.
II- Les moyens logistiques du Port Autonome de
Cotonou
Le Port de Cotonou dispose de divers moyens logistiques
à savoir :
· Pour le remorquage
Les opérations de remorquage sont assurées
au Port de Cotonou par trois (03) remorqueurs permanents en service. Le port
dispose en effet de deux (02) remorqueurs de 1400CV et d'un troisième
remorqueur de 2000CV à 800 T/m en disposant les deux premiers, d'une
traction au point fixe de 20 tonnes ; le troisième remorqueur
dispose de 25 tonnes de traction au point fixe. Ces remorqueurs sont
équipés pour la lutte anti-incendie pour le sauvetage en mer.
· Pour les ouvrages d'accostage
Un quai commercial comprenant huit (08) postes
à quai situés au Nord du bassin et répartis comme
suit :
- Quatre (04) postes de 155 mètres chacun pour
accueillir les navires conventionnels.
- Deux (02) postes conventionnels de 180 mètres chacun
pour accueillir les navires conventionnels.
- Un (01) poste conteneurs de 220 mètres pour
accueillir les navires porte - conteneurs.
- Un (01) poste à l'extrémité du quai
commercial pour accueillir les navires rouliers.
La jetée Est appelée
« Traverse » qui joue à la fois le rôle
d'ouvrage de protection et d'accostage comprend à sa face
intérieure :
- Un (01) poste de deux cents (200) mètres
utilisé également pour le déchargement des
pondéreux (clinkers et gypse) et des hydrocarbures.
- Un (01) poste de 160 mètres pour le chargement des
huiles végétales.
- Un (01) poste de cent (100) mètres pour accueillir
les chalutiers en escale et les navires de faible tonnage.
Notons pour la pêche maritime l'existence d'un quai de
165 mètres, une halle à la criée de 1560 mètres
carrés et une halle de vente de demi-gros.
· Pour les possibilités de stockage
- Des magasins - cales et entrepôts de transit :
plus de 100 000 mètres carrés
- Terre plein bitumé occupant 15 000 mètres
carrés
- Parcs à conteneurs
aménagés comprenant trois terminaux à conteneurs.
- Zones franches mises à la disposition du Niger, du
Burkina - Faso, et du Mali.
- Vastes terres - pleins en zone hors douane pour usage
commercial et industriel.
- Des cuves de stockage de 43 700 mètres cubes pour le
conditionnement des produits pétroliers.
· Pour la sécurité
Un camion incendie, deux motopompes de 30 mètres
cubes par heure, VTS Radar très performant.
III- Les ressources humaines et financières du
Port Autonome de Cotonou
Les ressources humaines et
financières dont dispose le Port Autonome de Cotonou sont :
· Ressources humaines
Le personnel du Port Autonome de Cotonou est
composé de trois cent cinquante (350) agents répartis par
catégories socioprofessionnelles comme suit :
- 59 cadres supérieurs
- 33 cadres moyens
- 134 agents de maîtrise et d'encadrement
- 124 agents d'exécution
· Ressources financières
S'agissant des ressources financières, le
Port de Cotonou dispose d'un capital de 16 571 055 784 de francs CFA.
Dotées de l'autonomie financière, seules ses différentes
prestations lui permettent d'encaisser des recettes afin de faire face à
ses dépenses, le chiffre d'affaire du Port de Cotonou en 2003 a
été de 12 195 562 484 francs CFA et de 11 474 452 569 francs CFA
en 2004. Comme toute entreprise, notons que le Port Autonome de Cotonou vise la
recherche permanente du profit et en a réalisé pour 879 915 431
francs CFA en 2003 et 542 169 994 francs CFA en 2004.
Section 2 : Objectifs du Port Autonome
de Cotonou.
Le port de Cotonou assurant plus de
90% des échanges du Bénin avec l'extérieur, il est
également le débouché à la mer de plusieurs pays de
la sous - région notamment le Niger, le Burkina-Faso, l'ouest du Mali et
dans une moindre mesure le Tchad et la République Centrafricaine. C'est
aussi le port de relais et de transbordement le plus rapide en direction du
Nigeria. Tout ceci fait du port de Cotonou un port à vocation
régionale.
Pour mieux exercer sa vocation, plusieurs
politiques de développement ont été mises en oeuvre pour
aboutir aux objectifs ci-après :
- Satisfaire aux exigences du trafic ;
- Etre un pôle attractif pour les trafics non captifs
grâce à une compétitivité toujours accrue.
- Rester pour le Bénin et son hinterland un
élément moteur de développement économique en
suscitant les activités commerciales diversifiées.
- Susciter l'adhésion de tous les acteurs portuaires
à une union communautaire, une mobilisation des énergies et
ressources pour la promotion de la voie béninoise de transit maritime.
- L'installation du Système d'Information du Guichet et
du Commerce Extérieur (SIGUCE) gage d'un véritable guichet unique
des formalités portuaires.
- Travailler à réduire le délai et le
coût de passage portuaire excessifs et les conditions assez rudes
d'acheminement des marchandises vers l'arrière pays.
Les grandes mutations technologiques qui
s'observent de part et d'autre du secteur des activités maritimes et
portuaires ont créé un environnement concurrentiel sans
précédent au sein duquel tous les ports se dotent de multiples
stratégies pour maintenir les équilibres et s'affirmer. Le Port
de Cotonou, pour ne pas rester en marge de cette compétition
internationale, a eu à créer un cadre de mobilisation des acteurs
et partenaires du port de Cotonou en vue de leur adhésion et
participation active à la mise en oeuvre d'une politique efficace de
communication commerciale plus percutante et plus attractive.
A cet effet, plusieurs organes de gestion
collégiale du port ont été mis sur pied en
occurrence :
Au plan national
L'Association pour la
Promotion du Port de Cotonou (APPC) encore appelée la
Communauté Portuaire, elle regroupe les professionnels et usagers du
Port ayant accepté d'appartenir à une chaîne de
solidarité pour la consolidation d'image du Port de Cotonou. La mission
de l'APPC est de favoriser le regroupement de moyens matériels,
financiers et humains nécessaires à la promotion et au
rayonnement international du Port.
Notons aussi l'existence d'un Comité
de Coordination des Activités Portuaires
(CCAP) qui est chargé de la coordination de toutes les
activités des structures publiques, parapubliques et privées
intervenant au port de Cotonou afin d'améliorer la productivité
globale du port, l'harmonisation des horaires de travail dans l'enceinte
portuaire, la définition d'un plan d'actions réaliste en vue de
maintenir la compétitivité de la voie béninoise, la
connaissance de tout problème pouvant entraver la fluidité de
passage des marchandises au Port de Cotonou et y apporter les solutions
appropriées.
« Un comité 24
Heures » a été mis sur pied pour
l'enlèvement dans un délai de 24 heures des marchandises au Port
de Cotonou.
Au plan régional
Dans un souci permanent de
fidéliser sa clientèle régionale existante et d'en
conquérir davantage, le Port Autonome de Cotonou a mis en place des
politiques de marketing qui ont abouti à l'implantation de ses
représentations respectivement au Niger et au Burkina - Faso en juillet
dernier. Des démarches sont en train d'être menées pour que
très prochainement une représentation du Port Autonome de Cotonou
soit également installée au Mali.
Au plan international
Pour acquérir les
expériences des pays développés et maintenir le contact
avec l'extérieur, des accords de coopération ont
été signés et d'autres sont en cours de signature entre le
Port de Cotonou et ceux de certains pays de l'occident.
Nous pouvons noter l'accord de coopération
signé entre le port de Cotonou et ceux de Marseille en France et de Las
Palmas aux Iles Canaries. Les accords en cours de signature sont ceux d'Anvers
en Belgique et de Singapour.
DEUXIEME PARTIE :
PROBLEMATIQUE ET CONCEPT DE LA
LOGISTIQUE
Chapitre I :De la problématique à la
démarche méthodologique
Section 1 : Problématique
Le port de Cotonou constitue une plate
forme fondamentale pour le développement économique national.
Mais il se trouve en concurrence directe avec les ports de Lomé au TOGO
et de Téma au GHANA car en matière d'infrastructures portuaires
et d'hinterlands desservis, les trois ports présentent des similitudes.
En effet, la plupart de ces petits ports côtiers cherchent à
fidéliser les chargeurs des trois grands pays enclavés de
l'Afrique de l'Ouest à savoir : le Mali, le Niger et le Burkina-
Faso tout en tentant de grignoter sur les trafics nationaux de leurs
concurrents.
Pour les associations des chargeurs de ces pays,
le facteur politique se considère tout autant que la fiabilité de
la chaîne des transports ou la performance économique
enregistrée sur l'interface portuaire.
Le choix stratégique du
corridor de transit demeure crucial pour la compétitivité des
produits nationaux d'exportation et dans le coût final des denrées
importées. Or, le temps de transit des marchandises par le corridor
béninois est supérieur à celui encouru au niveau de ses
deux concurrents immédiats : ce temps excède
généralement 5 jours en moyenne contre environ 48 heures à
Lomé.
Le temps de l'ensemble des manutentions bord et
terre qui est un facteur clé dans le processus de circulation des
marchandises et des navires demeure relativement long (environ 32 heures en
moyenne) au Port de Cotonou et a pour source l'encombrement des quais et des
terres pleins par les conteneurs et des camions gros porteurs stationnant dans
l'enceinte portuaire.
En outre, l'inexistence d'une base de
données communes pour les opérateurs portuaires occasionne la
saisie multiple ou récurrente des mêmes informations ou
données dans les opérations de facturation et de caisse. Tout
ceci est générateur d'excès de procédure, de
lourdeur tracasseries administratives et douanières et
subséquemment source d'allongement du transit time (temps
d'enlèvement des marchandises) au port de Cotonou.
Enfin, la vétusté de la plupart des
matériels, le caractère non automatisé de la gestion des
terres pleins, de l'établissement des documents et de l'accomplissement
des formalités ainsi que le système de pesage mécanique
des marchandises ne permettent ni d'optimiser la productivité des
prestations ni la gestion de la circulation des flux physiques sur la plate
forme portuaire. Il est alors temps de penser à une modernisation et une
automatisation de la gestion et des équipements portuaires.
Tous ces problèmes
énumérés nous permettent de nous interroger sur
l'efficacité de l'organisation du système portuaire
béninois, et ceci d'autant plus qu'il est patent qu'une bonne
organisation améliorerait la desserte des marchés enclavés
dont les principaux griefs au sujet du Port de Cotonou, sont relatifs au
transit time et à la complexité relative au coût des
procédures d'enlèvement.
Il est à remarquer que la
compétitivité des corridors de transport se gagne autant sur la
gestion optimale des flux physiques de marchandises que sur la maîtrise
et la rationalisation des flux de l'information. En effet, la
compétitivité repose sur la satisfaction du client ; or
cette satisfaction ne saurait être obtenue à n'importe quel
coût et à n'importe quel moment. D'où la
nécessité pour les ports, à l'instar des autres
entreprises de créer une "fonction logistique" afin d'organiser à
moindre coût, le circuit de marchandises ou matière aboutissant
à livrer au client le bien qu'il souhaite et au moment voulu. Cette
fonction doit assumer la gestion :
- des flux physiques : Transport, manutention,
entreposage......
- des flux d'information : prévision, anticipation
et suivi administratifs des commandes, des annonces d'arrivées des
navires, des débarquements de cargaison etc..........
Ainsi se fait ressentir la
nécessité de la logistique dans la gestion des activités
portuaires.
Section 2 : Méthodologie de
travail
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